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Date: 18/07/2010
Journal: Le Monde.fr
Auteur: Hubert Prolongeau
Elle abandonne sa carrière pour un réseau d'insertion sociale puis des boulots alimentaires avant de trouver Eco-Sapiens, une Scop (société coopérative de production) montée avec deux autres passionnés qui publie un guide d'achat éthique en ligne classant les labels écologiques de "top" à "truand". "Je me suis dit : je ne chercherai plus de travail dans ma formation. Je lâche tout un système. " Aujourd'hui, c'est son conjoint qui abandonne aussi un travail rémunérateur "pour trouver quelque chose de plus conforme à ses convictions". "C'est à la fois une démarche écologique et un choix de vie. Nous voulons arrêter d'acheter uniquement parce que nous avons les moyens de le faire. C'est ridicule, et ensuite cela m'encombre. Consommer, faire les magasins me prend un temps que je veux consacrer à autre chose."
La voie n'est pas toujours évidente. "C'est difficile de créer un monde en marge. Il faut aussi composer avec la réalité." Ainsi de l'école, qu'elle avait pensé faire arrêter à ses enfants pour tenter, comme Christophe, une autre éducation. "Nous avons cherché une voie alternative du type Freinet, mais prendre la voiture tous les matins c'était une concession trop importante. Nous avons donc choisi une école de proximité."La vie est en fait un "arbitrage quotidien et au coup par coup". Pas de voiture ? Si, une, mais qu'on n'utilise qu'en cas de nécessité. Pas d'avion ? Le moins possible, mais quand son mari doit aller voir sa famille au Liban, il le faut bien.
Ils consomment localement, et presque jamais des produits emballés, réduisent au minimum leurs déchets. Elle fabrique sa lessive elle-même, récupère l'eau des bains pour les toilettes, s'habille en faisant les dépôts-vente, refuse les jeux électroniques.
Quand j'entends parler de “Khmers verts”, de “talibios”, je me demande un peu ce que nous avons fait pour mériter des termes aussi violents. Quand je suis seule à vélo face à mille bagnoles, je ne les traite pas de nazis. La violence n'est pas de notre côté.
L'article est très intéréssant. On est assez loin des caricatures des bobos écolos que beaucoup essayent de faire passer. Il s'agit plutôt de véritables convictions, de choix de vie, d'entrepreneurs. Le changement viendra du peuple pas des politiques."le problème n'est pas de savoir si l'on est pour ou contre la décroissance, mais de savoir quelle décroissance nous allons mettre en œuvre. Elle est inéluctable. Tous les politiques ont un modèle périmé en tête. A droite comme à gauche, c'est l'aveuglement ".