Guile a écrit :Une question que je me pose sérieusement: en ce moment, vaut-il mieux être grec ou hongrois ?
Évidemment, c'est un faux dilemme, pour les Grecs, cela ne peut que se finir mal, mais il faut être prudent sur les diatribes anti-euro:
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/co ... mique.html
Tiens, par curiosité, j'ai été survoler les stats de la Hongrie sur eurostat
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/ta ... e=teilm020
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le survol des statistiques économiques de la Hongrie sur eurostat ne semble pas, pour l’heure, confirmer le tableau catastrophique que le billet nous fait.
1) Le taux de chomage harmonisé (supposé "exploser" d'après Quatremer) est donné à 9,8% de la population active au mois d’octobre 2011, en nette baisse (0,5 points) par rapport au début de l’année ; c’est similaire à celui de la France et exactement à la moyenne européenne. De plus, ce chiffre est en nette baisse sur les 10 premiers mois de l’année (-0,5 points), alors que les moyennes europénnes sont en nette augmentation (+0,3 points).
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/ta ... e=teilm020
2) La dette publique est certes élevée (82,6%
du PIB), mais elle était déjà de 78%
du PIB fin 2009, ce qui fait 4,6 points d’évolution en deux ans ; ce n’est pas la pire évolution de l’Union européenne. Le déficit public 2010 (-4,2%) était nettement inférieur à celui, par exemple, des Slovénie (-5,8%) et Slovaquie (-,7%) voisines qui, pourtant, ont l’avantage d’être beaucoup moins endettés.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ ... -AP-FR.PDF
3) La croissance économique est assez modeste (1,4% en 2011, 0,5% prévu en 2011), mais c’est à peine inférieur aux moyenne de l’UE (1,6% et 0,6%).
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/ta ... e=tsieb020
Après, que la politique fiscale consistant à ne pas faire rentrer les impots ait tendance à, mécaniquement, faire exploser la dette, c’est certain.
Que, conjugué à la très forte incertitude politique et les tendances autoritaires (pour ne pas dire dictatoriaux)
du gouvernement, cette politique fiscale ai tendance à inquiéter les investisseurs et amène à des dégradations de la part des agences de notation, c’est bien normal; mais prétendre que le pays serait économiquement à la dérive suite à la « dévaluation » (encore une confusion de notion, soit dit en passant, car il s’agit en fait d’une baisse de cours
du Florin et non d’une dévaluation) de 20% de la monnaie, à la nationalisation des systèmes privés de retraites ou à un impot imposé aux banques, ca parait quand même un peu court …
Notons, par ailleurs, que la dette publique Hongroise est considérée, pour le moment, comme équivalente, voire plutôt supérieure, à celle
du Portugal ; ce n’est pas terrible, mais ca permet de remettre aussi les choses en perspective.
Par ailleurs, j'avais préparé une réponse à sa diatribe sur l'amalgame qu'il pratique entre les critiques
du déficit démocratique européen et de la gestion de l'euro d'une part, et le soutien supposé au gouvernement ORBAN que cela impliquerai d'autre part ... mais, à la réflexion, je considère que, sur ce point, le billet ne mérite pas ma réponse (et c'est rare que je pense ca).
En fait, pour tout dire, ce post est un extrait de la réponse que j'envisageais; je préfére le poster ici.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.