Pi-r2 a écrit :ignatius a écrit :
ça montre surtout que tu n'as aucune idée de comment peut fonctionner une administration
On imagine très bien, il y a finalement peu de différences entre très grosses structures qu'elles soient privées ou publiques.
Malheureusement non.
Deux logiques s'affrontent dans la fonction publique.
La logique d'efficacité, dont je suis un des grands tenants, pour qui prime le résultat plutôt que le respect de la procédure ( minoritaire ), et la logique de légalité, qui dit qu'il faut se conformer aux règles édictées, et que font respecter les organes de contrôle.
Un exemple : j'applique le 80/20. Si cela n'est pas validé par l'autorité de contrôle ( Cour des Comptes, Conseil d'Etat ) ma responsabilité personnelle se trouve mise en cause.
Je décide par exemple que pour les liquidations judiciaires inférieures à 500 €, je ne fais pas de production au mandataire judiciaire parce que : 1) ça me prend trop de temps vu la masse à traiter 2) les enjeux sont ridicules
Le juge tombe dessus, me dit : coco, tes dossiers sont pourris. ta responsabilité est engagée.
pour les comptables publics il existe le principe de la responsabilité personnelle et pécuniaire.
Même si elle reste limitée, ça te plombe de systématiquement devoir faire des mémoires en défense devant le juge des comptes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Comptable_public_en_France
Pi-r2 a écrit :ignatius a écrit :
pour l'Etat, tu te retrouves avec 150 000 réclamations et 1000 recours au tribunal administratif, ce qui paralyse l'action.
So what ? tu prends une période de 2 ans (ou plus), pendant laquelle les réclamations sont expédiées, si nécessaire au bénéfice du plaignant et tu chiffres combien ça coute. Et tu fais du 80/20.
malheureusement non. les délais réglementaires pour instruire une réclamation sont figés : tu ne respectes pas les délais d'instruction ( pas de jugement, après ça peut durer des années, les juges font ce qu'ils veulent ), le juge des comptes met en cause la responsabilité du comptable public.
Pi-r2 a écrit :ignatius a écrit :
c'est bien beau d'avoir un cerveau qui marche bien, encore faut il vivre dans le monde réel et savoir comment marche les organisations.
et qu'est-ce qui te dis que ce n'est pas notre cas ? Ton ignorance du professionnalisme des grandes boites ?
malheureusement, une administration d'Etat ne fonctionne pas comme une grande boîte, fut elle de même dimension.
tout simplement parce que les objectifs ne sont pas les mêmes, les contingences ne sont pas les mêmes ( incidence du politique ), les risques ne sont pas les mêmes comme tu le rappelais, les rapports de force au sein de l'organisation ne sont pas les mêmes...
bref je préfère comparer l'administration d'un grand pays, à celle d'un autre grand pays, tout en sachant que le modèle d'administration de chaque pays est issu de sa propre histoire ( comparer l'organisation administrative de l'Allemagne qui est un pays fédéral avec la France, pays jacobin, me laisse toujours pantois ; de même comparer l'administration du Luxembourg avec celle de la France )
Pi-r2 a écrit :ignatius a écrit :
sinon pour ce qui est de la télédéclaration, il y a énormément de contrôles possibles, il suffit juste de savoir les faire.
Oui, tout à fait, mais si on se décourage avant de commencer, on ne peut réussir. Par petits pas.
le problème n'est pas de se décourager.
le problème est de faire les choses dans l'ordre.
le gros souci de la fiscalité française ( et de son administration en général ) est sa complexité.
j'ai pour habitude de dire aux usagers qui viennent dans mon bureau et qui sont impressionnés par l'épaisseur du code général des impôts , qu'il a pour unique fonction de remplacer l'annuaire que possèdent les policiers, c'est juste un tasse vertèbres cervicales, c'est pourquoi il est si épais ( déjà qu'on n'a pas droit au tonfa
).
plus sérieusement, il faut virer tout ce qui est facilement enlevable ( exonérations en tout genre ) avant de vouloir introduire de nouveaux mécanismes régulateurs.
par ailleurs, à partir du moment où la puissance publique oriente les actions des particuliers par le biais de la fiscalité, cela fausse une bonne partie du jeu économique ( création de bulles, locatives dans le cas présent )