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Ces agences immobilières qui traversent le désert
18/09/2012 05:40
Marguerite Nebelsztein
bulle sur les cuisines? Les canapés?L'immobilier vit un véritable trou d'air. Cinq mille emplois ont été détruits sur toute la France depuis le début de l'année. À Chinon, Samuel Schaefer, de l'agence Le Cèdre, parle de mois à venir difficiles. « Les postes vont se supprimer d'eux-mêmes. Les commerciaux qui travaillent à la commission vont sûrement choisir de faire autres chose pendant quelque temps. »
« Les équipes étaient complètes, avec quatre à cinq personnes. Maintenant, ils ne sont qu'un ou deux. » Mylène Menant, d'Alizé Immobilier, à Véretz, ironise sur une période où « tout le monde voulait être agent immobilier » à cause de la flambée des prix, vers 2005. Ils seraient passés depuis à la moulinette avec une première vague de fermeture pendant la crise de 2008-2009.
Marché vu côté vendeurs!« Il y a un manque de fluidité », pour Lucilia Brosset, à Tours, où elle vend du haut de gamme. Première conséquence de la crise économique sur le marché de l'immobilier, les stocks de biens à vendre s'accumulent. Les prix ont donc fini par baisser. La chance du marché pour l'instant est que les taux d'intérêts restent bas.
Autre effet négatif, le développement de la vente ou de la location sur Internet, sans passer par une agence. Sur le site Le Bon Coin, plus de 4.850 annonces immobilières émanent de particuliers en Indre-et-Loire.
Le rural semi-profond et profond va se prendre une sacrée crise dans les fanées à venir.« Le centre-ville de Tours se maintient, mais plus on s'éloigne, plus les prix auront tendance à baisser », précise Lucilia Brosset. A Véretz, Mylène Menant a du mal à vendre au-delà de 15-20 km de Tours, à cause, entre autres, de l'augmentation du prix des carburants. Elle confie qu'il est « hors de question » pour elle d'emmener des clients à Sainte-Maure.
Z'ont appris les techniques de guerre psychologique.Dans tous les cas, le sujet reste sensible. Le président tourangeau de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), Patrice Petit, n'a pas donné suite à nos sollicitations. Ronan Lefeuvre, président de Square Habitat, n'a, lui, tout simplement pas souhaité communiquer.
Vrai qu'une fois la conscience prise de la crise, les acheteurs font la valise.
OUCH!Xavier Beaujard est notaire, délégué départemental de l'Institut notarial du droit de l'immobilier. Il explique : « Il y a eu – 34 % au premier semestre et jusqu'à – 42 % au deuxième trimestre de baisse du volume des ventes de biens immobiliers sur toute la France. C'est une vraie baisse, mais c'est un cumul de pas mal de choses : les élections, qui favorisent l'attentisme, la suppression des plus-values et bien sûr, la crise. On espère que ce sera moins dur qu'en 2009 qui a été une année très difficile, également pour les notaires. Mais il faudrait avoir une boule de cristal pour savoir ce qu'il va se passer en 2013… »
On nous l'avait caché, ce – 42 % au deuxième trimestre!