http://www.logementsvides.be/Logementsvides.be: dénoncez les logements vides de votre quartier sur internet
Les vitres sont opaques à force d’être sales. Les pissenlits se faufilent entre les pavés du trottoir. Les balcons rouillent et la peinture s’écaille. Pas de nom sur la sonnette. Nous ne sommes pas sur le seuil d’un relais de chasse au fond des Ardennes, mais dans la Rue du Broeck, à Anderlecht, à deux pas de la jolie Place de la Vaillance, sonnée par le premier soleil du printemps.
La maison est vide. Comme 15.000 à 30.000 logements à Bruxelles. Cet abandon écœure les Équipes Populaires bruxelloises. Aussi celles-ci ouvrent-elles un site permettant de recenser tous les logements vides de la Région, où 40.000 personnes sont inscrites sur les listes d’attente du logement social. A l’heure du lancement, le site compte déjà 250 références, dont 120 rien qu’à Anderlecht. Mais le terrain de jeu est immense et le gibier abondant.
«Le site est ouvert à tous. Associations, comités de quartier, particuliers… Tout le monde peut se connecter et s’impliquer en nous signalant un logement vide», explique Sami Allaghi, des Équipes Populaires bruxelloises. «Un contact s’établit alors par e-mail et, si nous ne connaissons pas l’adresse de l’informateur, nous vérifions sur le terrain pour éviter les erreurs».
Pour ces militants, débusquer le logement vide s’apparente au travail de détective privé. «A Bruxelles, la vacance immobilière n’est pas un stock mais bien un flux qui change continuellement. Il faut donc être attentif pour rester à jour. On se promène dans le quartier, on mène notre petite enquête lors de marches exploratoires», détaille Sami Allaghi. «On questionne les voisins, le facteur. Parce que certains propriétaires camouflent la vacance pour échapper aux amendes». Généralement, les riverains sont prompts à collaborer tant les maisons vides font parfois péricliter leur rue.
Derrière cette publicité, l’ambition est évidemment d’alerter les pouvoirs publics. Un appareil répressif est en effet en place à Bruxelles, allant de l’amende communale au droit de gestion publique pour 9 à 12 ans, arme idéale contre les spéculateurs immobiliers qui préfèrent parfois payer l’amende plutôt que d’entreprendre des travaux ou d’ouvrir à la location. Mais le manque de moyens des administrations mène à l’impunité. «Dans l’attente que nous soyons nous-mêmes agréés, c’est par l’intermédiaire du RBDH (Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat) que les Équipes Populaires portent plainte».
Bon, pas de chance pour certains ici, ce n'est pas en France mais en Belgique.
Je prépare déjà les épouvantails à poser sur les fenêtres au cas ou ça vienne chez nous