Laforêt continue de miser sur une baisse de 5% des prix en 2013
La hausse des transactions ? Le retour des acheteurs ? Un trompe l’oeil selon le réseau d’agences immobilières. Dans un marché qui reste fragile et suspendu à la baisse des taux d’intérêt, les prix devraient continuer de baisser cette année, y compris à Paris.
Drôle de premier semestre pour le groupe immobilier Laforêt . Les prix baissent, les acheteurs reviennent et les transactions augmentent. Un discours qui rejoint peu ou prou les conclusions d’un de ses concurrents Century 21 . Selon le réseau Laforêt, la baisse des prix entrevus au premier trimestre s’est poursuivie pour atteindre 2,3% sur les six premiers mois de l’année.
Pour 2013, le groupe n’attend pas d’accalmie et table toujours sur un repli de l’ordre de 5% . Le recul est sensible partout en France : - 3% à Paris (8.117 euros/m2 en moyenne), -2,5% en IDF (3.677 euros/m2) et – 2% en régions (2.061 euros/m2). « Les écarts se creusent dès que l’on sort des grandes métropoles avec des baisses pouvant dépasser 15% », estime le groupe. « Des offres très basses sont acceptées par des vendeurs qui savent que désormais le temps joue contre eux ».
Mais c’est un marché extrêmement « fragile » analyse Eric Boyon, qui épluche les 65.000 biens du réseau (vendus, en vente ou simplement renseignés) [...] La fragilité vient notamment de ce qui est aujourd’hui le principal atout du marché : la faiblesse des taux de crédit immobilier, au plus bas historique . C’est le principal moteur de la hausse des transactions, « bien plus que la baisse des prix », selon Elix Rizkallah, président de Laforêt. « Si demain les taux d’intérêt se mettaient à prendre un peu d’ampleur, les transactions repartiraient très vite dans l’autre sens ». D’ailleurs la hausse des transactions, « en trompe l’œil », ne devrait pas durer selon le président du réseau qui anticipe un volume de ventes stable par rapport à 2012.
Une chose est sûre, la crise économique est en train de modifier « Les acheteurs se radicalisent », note Eric Boyon. « Les gens vont jusqu’à visiter un bien quatre fois avant d’acheter. Et chaque visite est un prétexte pour faire baisser les prix en notant les failles. Les négociations commencent dès la première visite et certains sont capables de négocier à fonds jusqu’à la rupture». Au premier semestre, la marge de négociation a encore augmenté pour atteindre en moyenne 6,57 % (6,31 % il y a un an). « Ils visitent avec la famille, les amis, des artisans », confirme Sandrine Checa qui gère des agences Laforêt à Lyon. « Ils font un véritable audit technique du logement et même un audit juridique. C’est la première fois que je vois des gens qui font un audit des comptes de la copropriété pour voir si elle est bien gérée».
Signe, selon Eric Boyon, que la vision que les Français ont du marché immobilier est en train de changer. « Ils ne sont plus dans une logique de plus-value. Ils prennent donc plus de temps pour faire une acquisition, de peur de faire une mauvaise affaire. Certains vont même jusqu’à faire des offres très basses, moins 20, moins 30 % sur plusieurs biens en même temps, au cas ou ».