Le Monde.fr | 06.11.2013 à 17h07 | Par Marie Pellefigue
2 notations qui tranchent sur les articles immo habituels.Vous avez envie de passer vos week-ends à la campagne, d'acheter une maison de famille en bord de mer ou un appartement à la montagne pour y passer l'hiver. Bref, comme une majorité de Français, vous rêvez de devenir propriétaire d'une résidence secondaire.
Malgré la baisse des prix de ces biens depuis 2009, qui atteint 30 % dans certaines régions, vous avez pourtant du mal à passer le cap. La raison ? Vous êtes… raisonnable, car une résidence secondaire peut s'avérer un gouffre pour vos finances.
Comme pour une RP.Avant d'acheter, faites vos calculs : en tant que propriétaire, vous devrez assumer un ensemble de charges important. Outre les mensualités de remboursement si vous financez l'achat à crédit, il faudra régler l'abonnement aux différents réseaux (eau, électricité, téléphone...), l'assurance, les impôts locaux (taxes foncière et d'habitation), ainsi que les frais de réparation.
Ne sous-estimez pas non plus les factures d'entretien de votre bien, qui représentent en moyenne chaque année entre 1 et 2 % du prix d'achat de la maison, voire jusqu'à 4 % s'il s'agit d'une résidence secondaire avec piscine soumise à l'air marin, et donc aux dégradations rapides.
Cela marche sur l'espoir de PV...Si vous mettez en parallèle le nombre de jours que vous passerez dans votre maison de vacances (en France, les résidences secondaires sont occupées 35 jours par an en moyenne) avec cette série de dépenses, cet investissement ne sera pas rentable. "Conserver une maison de vacances pour l'habiter une fois par an coûte souvent plus cher que de partir chaque année en famille au bout du monde à l'étranger", souligne Jean Dugor, notaire à Auray (Morbihan).
Des qui achètent en visitant un jour de grève aérienne?Pour pallier ces problèmes, jerevedunemaison.com, a lancé un nouveau concept : l'achat d'une résidence secondaire à plusieurs. Lancé début octobre, ce site vise plutôt "une clientèle d'acheteurs de 35 à 45 ans qui acceptent de partager la propriété d'un bien immobilier avec d'autres", explique Eric Chatry, cofondateur.
NB: différent du "time-share", les particuliers fixeront eux-mêmes les règles d'utilisation.
http://www.jerevedunemaison.com/
Pour être certains que vous êtes compatible avec les autres acquéreurs potentiels, jerevedunemaison.com a créé un questionnaire simple. Les acheteurs intéressés doivent s'enregistrer et répondre à cinq questions, en définissant leur profil.
Bref, ça sera encore plus emmerdant que la copropriété.Chacun détiendra donc des parts de cette SCI à hauteur de sa contribution dans l'achat de la maison. Puis vous signerez un contrat de bonne gouvernance, qui fixe très précisément les périodes d'occupation de la maison, les charges de chacun, les modalités de vote pour les travaux ou la revente…
Il est, en effet, possible d'insérer un droit de préemption : dans ce cas, vos autres acheteurs auront priorité pour acheter vos parts. Mais s'ils ne sont pas d'accord avec le prix proposé, la vente peut trainer en longueur.
Car contrairement à une indivision, dont il est toujours possible de sortir en passant par une action judiciaire (qui oblige les autres indivisaires à vendre ou à racheter votre part), la SCI est un piège en cas de mésentente.