moimeme a écrit :YoppY a écrit :=> les acheteurs achetant immédiatement plus cher grâce à ce pouvoir d'achat récupéré, payeront donc plus de DDM.
La différence est très faible. Dans ton exemple, on a 1.5K€ de plus en "pouvoir d'achat", donc les 5% de DDM (pour rester avec ton exemple), ça fait 0.05 X 1 500 = 75€!
Oui mais ça c'est la cerise sur le gateau. L'objectif clairement annoncé c'est de maintenir, voir relancer temporairement le marché, sans injecter d'argent public. Si en plus on peut récupérer un peu de pognon (à 200K€ la transaction moyenne pour 800K transactions, les quelques dizaines d'€ par transaction feront au final quelques millions de taxes en plus à récupérer, tout se faisant passer pour ceux qui ont donné du pouvoir d'achat
).
Goldorak2 a écrit :YoppY a écrit :Imaginons que ma banque me dise que je peux emprunter 100K€.
Vu les frais de notaires actuels, je peux donc acheter un bien à 92K€ (grossomodo 5K€ de DDM, et 3K€ pour le notaire).
Imaginons que demain, les émoluments du notaire soient divisés par 2.
Réaction classique : je n'ai plus 92K€ de pouvoir d'achat, mais 93.5K€ => je peux acheter plus cher !
Au final :
=> les acheteurs récupèrent du pouvoir d'achat => hausse de la demande en limite de solvabilité + hausse des budgets de ceux qui sont déjà solvables => hausse des prix ou ralentissement de la baisse
=> les acheteurs achetant immédiatement plus cher grâce à ce pouvoir d'achat récupéré, payeront donc plus de DDM.
Si les gens n'achetaient qu'une fois dans leur vie, oui. Ils raisonne comme ça.
Non, la très grande majorité des acheteurs raisonnent comme ça tout le temps. C'est d'ailleurs pourquoi les taux ont un effet important sur le marché.
Goldorak2 a écrit : Mais on peux avoir besoin d'acheter/revendre plusieurs fois... ou connaitre des gens qui le font (déménagement, évolution de la famille, divorce,...). Là on constate les pertes des dizaines de milliers d'euros en frais de transaction... (je change de maison, je vends 92 et je rachète 100 ou je vends 93.5 et je rachète 100 c'est pas pareil...) et ça a une incidence sur la mobilité des proprios (bon peut être pas pour les gens très très bêtes...) ou l'envie d'être proprio.
C'est pas un changement de quelques centaines d'euros qui va changer quoique ce soit sur la mentalité globale, surtout si les prix montent en compensation, comme à chaque fois que la demande est resolvabilisée. Parce qu'individuellement, ça m'étonnerait qu'on parle de dizaines de milliers d'euros : ça tuerai la profession. Par contre, au global, ça va aider à maintenir le marché temporairement, et créer encore un effet d'aubaine quand la date sera annoncée.
Goldorak2 a écrit :Aucune incidence sur la mobilité
Bien sûr que oui. Enfin faible parce que payer 15% ou 14.5% de frais de transaction ça change pas fondamentalement... Mais si on arrivait à 2% comme le Danemark, les proprio déménageraient 2 fois plus souvent (avec en résultante à ce surplus de mobilité, moins de chômage et moins de déplacements pendulaires).
Où tu as vu que l'état va s'aligner avec le danemark ? Il fait exactement le contraire : s'il réduit un peu la rente des notaires c'est aussi parce qu'il a augmenté les taxes auparavant. Et si les frais de notaires baissent ils se retrouveront automatiquement dans les prix puisque le marché immo français s'adapte toujours au niveau de solvabilité des acheteurs.
Et je mettrais bien une pièce sur le fait que les DDM vont encore monter dans les années à venir si le marché ne se maintient pas.
=> les départements sont endettés jusqu'au cou avec des tas d'investissements fait durant la bulle, où ils pensaient que les ressources allaient être stables. L'état n'a pas les moyens de compenser la baisse de ressources provenant de l'immo dans tous les départements, donc soit les DDM vont monter, soit les taxes locales vont monter.
=> l'état sait très bien qu'il lui faut un immo cher pour les ressources, mais un immo peu cher pour sa compétitivité : comme les budgets des acheteurs ne sont pas élastiques, en montant les taxes il réduit les budgets "pur immo" des acheteurs, donc réduit les prix, tout en maintenant sa dîme. Au final les prix baissent doucement, sans que le montant des taxes chutent réellement, et en le faisant sur suffisamment longtemps pour que les collectivités aient le temps de se désendetter, et de réduire durablement leur dépendance à l'immobilier.
La priorité de l'état n'est absolument pas la mobilité, elle le sera peut être une fois que les prix seront redevenus raisonnables. Sa priorité pour l'instant, c'est de piloter une baisse lente, à moindre coût, et sans enfoncer les collectivités et les professionnels du secteur au fond du gouffre.