Etant originaire d'Auvergne, je peux t'assurer que le niveau d'éducation, le niveau scolaire, sont contrairement à ce que l'on croit beaucoup plus élevé dans le 93 que dans les zones rurales ou l'activité économique est moindre...
Alors, c'est sur, les gamins doivent être plus turbulents, disons qu'ils ne viennent pas à l'école pour manger à la cantine - qu'ils préferent rester chez eux ou foutre le vrai boxon.Mais cela concerne une minorité très visible.
Tandis que la majorité des enfants en veulent beaucoup plus qu'en zone rurale.
Bref, on a plus de perspectives quand on est jeune en vivant dans le 93 ( Paris est à 20 minutes de RER ), qu'en vivant au milieu de la Haute-Marne ou du Cantal.
+1000
Je conseille d'ailleurs la lecture de Eddy Bellegeule à ceux qui critiquent tant les écoles du neuf cube ou autres ZEP. Les zones urbaines sensibles ont leur défauts et problèmes, ils sont connus et parfois exagéré à cause d'une minorité qui fout le boxon. Mais le rural profond est 1000 fois pire. Même en le sachant, la lecture du bouquin Eddy Bellegeule ne manque pas de surprendre et c'est une histoire vraie ! Et souvent on ne veut pas admettre ces problèmes car ces "classes populaires" ont un coté plus sympathiques et proche de nous que les autres. Allez pourtant trainer dans l'Aisne (pas très loin de Paris) et vous aurez un bel apperçu.
Sur la cité, effectivement il y a des dealers, de la drogue et beaucoup de problèmes ! Mais tous les habitants ont accès à la culture si ils le désirent, aux opportunités économiques si ils le souhaitent et ils ont finalement plus facilement accès aux études supérieures car la fac et/ou les écoles sont à portée de RER. Pas de logement étudiant à payer. Dans les deux cas on parle de millieu très populaires avec un niveau socioculturel très bas. Mais pour connaitre plusieurs ex jeunes-de-banlieue (TM) qui s'en sont sortis je dois confirmer que :
1) Ils ont la rage et l'envie de réussir comme vous n'aurez jamais. Cette rage existe car ils savent très bien les opportunités qui existent en ville. Dans de nombreuses zones rurales c'est un truc abstrait.
2) Ils n'ont jamais ignoré le mode de vie des français aisé comme vous pouvez le voir dans le bouquin sus-mentionné. Ils ont voyagé. Rien que le fait de retourner une fois par an au bled c'est une richesse que ceux qui n'ont jamais quitté leur département rural n'auront pas.
3) C'est le fait d'avoir eu accès à tout en 20 minutes de RER qui leur a permis de s'en sortir. Les mêmes avec les mêmes parents n'auraient jamais pu réussir s'ils avaient vécu en zone rurale. Et ca rejoint les travaux de Guilluy.
4) Lorsque vous parlez du 9-3 et de son chomage, vous négligez fortement le taux d'emplois au "black".
La principale différence c'est que ceux qui échouent à la cité n'acceptent pas leur condition et font souvent des conneries (qui peuvent être grave) alors que dans certains environnement ruraux le fatalisme prime. (T'ira à l'usine comme ton père).
Mais voila, tant qu'à choisir un environnement pourri il y en a un qui est largement pire que d'autres. Et si comme le dit wasabi les gens à la cambrousse sont souvent mobiles par nécéssité, il ne reste plus grand chose pour la mobilité choisie. Ce qui est un gros problème pour les gosses.