Figaro, 26/09/14
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«A Paris, depuis le 25 août, le marché a redémarré, les visites reprennent. Cette année, les Parisiens n'ont pas attendu le mois d'octobre comme souvent. Ils sont déjà revenus, conscients que les prix ont bien baissé et qu'ils devraient se stabiliser», explique Nathalie Garcin, la présidente du groupe Emile Garcin, pour qui les prix ont baissé de 20 % depuis trois ans sur les beaux appartements parisiens. «Avant, on ne trouvait rien en dessous de 10.000 €/m² dans le XVIe, le XVIIe ou à Neuilly-sur-Seine. Aujourd'hui, on peut acheter de beaux appartements à 8500 €/m² dans ces arrondissements et à partir de 7000 € dans de bons quartiers de Neuilly», précise-t-elle. Même analyse pour Charles-Marie Jottras, le président de Féau: «Les prix des appartements familiaux dans les beaux quartiers de Paris valent 10 % de moins qu'il y a deux ans.» «Le marché parisien bouge. Nous avons de plus en plus de demandes, mais très peu viennent d'investisseurs et de primo-accédants»,appuie Marc Foujols.
«Le marché se débloque doucement, beaucoup d'acheteurs en ont assez d'attendre et les vendeurs commencent à comprendre que les prix ont changé», indique Alexander Kraft, le PDG de Sotheby's International Realty France-Monaco, qui décrit «des offres parfois agressives, 20 à 30 % en dessous du prix de présentation, non seulement des étrangers, mais aussi des Français».
Bien sûr, ce n'est qu'un frémissement, pas une reprise en fanfare. Après une mauvaise année 2013, le marché immobilier a encore la gueule de bois et Paris n'est pas la France. A partir d'un certain prix, qui dépend de l'endroit, les transactions ne se font toujours pas.
les professionnels de l'immobilier espèrent avoir touché le fond
Pourtant, on sent un léger frémissement dans l'air. Est-ce la baisse de rendement des placements financiers? L'impression que l'achat de la résidence principale demeure le premier acte de la gestion du patrimoine familial? «Acheter sa résidence principale est d'autant plus important, qu'il s'agit d'une des dernières niches fiscales en France»
Dans le neuf, les professionnels ont aussi compris qu'il fallait s'adapter à la demande et serrer les prix. Si la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) parle de «prix stables depuis la mi-2012», au cas par cas, des mouvements à la baisse se dessinent. «Les prix de nos nouveaux programmes sont de 4 à 5 % inférieurs à ceux d'il y a un ou deux ans, il y a des opportunités», admet François Bertière, le président de Bouygues Immobilier.
«Les pouvoirs publics ont enfin pris conscience de l'ampleur de la crise qui frappe le secteur et menace gravement ses entreprises et l'emploi. Mais il faut aller plus loin», selon François Payelle, le président de la FPI, qui souhaite que l'investissement locatif entre dans le plafond de niche fiscale de 18.000 € (et non plus de 10.000 €).
Dans l'ancien, selon les notaires, les prix ont cédé 1,2 % en France sur un an à fin juin. Ville par ville, les variations peuvent être facialement plus importantes. Dans un marché qui se corrige, certaines évolutions peuvent parfois paraître erratiques. Ce qui compte finalement pour les acheteurs et les vendeurs, c'est de se faire l'idée la plus précise possible des prix au mètre carré pour des biens comparables et de comprendre la logique du marché. On ne juge pas de l'évolution d'un marché sur un an, mais sur plusieurs années.A force de grignotages, les prix finissent par reculer réellement. «Les prix ont baissé de près de 10 % en moyenne en trois ans, dans certains secteurs ils sont restés stables, mais dans d'autres ils ont chuté de 20 à 25 %», explique Thierry Thomas.