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LaVieImmo.com 25.06.2015
Henry Buzy-Cazaux
L'heureuse hausse des taux des prêts immobiliers
A force de la prévoir, elle est arrivée: la hausse des taux pratiqués pour les crédits immobiliers s'installe progressivement. A ce jour, une quinzaine d'établissement l'ont actée dans leurs tarifs. Elle est la conséquence d'un phénomène qu'on avait un peu oublié, la flambée de l'OAT 10 ans, indice de référence pour les prêts de long terme. La conséquence, pour contenue qu'elle soit, est déjà visible, de l'ordre de dix points de base -pour parler comme les banquiers-, soit 0,1%. On prévoit que la même augmentation pourrait affecter les taux dans les prochaines semaines.
En termes d'affichage, une telle hausse, fût-elle de 0,2%, ne retire pas leur séduction aux taux actuels, qui étaient historiquement bas, et elle n'a pas lieu de dissuader les acquéreurs potentiels. En termes d'impact réel, c'est une autre paire de manches: on sait que 0,1% de majoration, ce sont mécaniquement 12000 candidats à l'accession qui sont exclus du crédit…
Cela signifie qu'à la rentrée, il serait pas étonnant de constater un redressement de 0,25 ou de 0,3% des taux de crédit immobilier au particulier.
Alors, cette série de nouvelles, certes hypothétiques certaines, vont-elles comme beaucoup le redoutent affecter le marché des acquisitions immobilières de logements anciens? Loin de là. Le fond du problème est ailleurs, dans la modération des prix. On mesure à la parution de chaque observatoire deux phénomènes: la baisse des prix des logements en France aura été de faible ampleur dans les marchés tendus, notamment par rapport au besoin de resolvabilisation de la demande ou encore par rapport aux corrections enregistrées dans d'autres pays. De surcroît, au moindre coup de vent favorable, la correction s'interrompt et fait place à une légère hausse. Ces deux phénomènes sont patents à Paris et autour de Paris.
Bref, l'enchérissement du coût du crédit va avoir une vertu: il va dissuader les vendeurs d'augmenter leurs prix, et peut-être même les incliner à les baisser encore un peu. Cette conséquence de la hausse des taux sera salutaire -si elle se vérifie- pour le marché de la revente...
En somme, la hausse des taux est porteuse d'espoirs pour l'immobilier, même si elle semble dommageable en première approche. En outre, tout sera question de proportion: les chiffres d'augmentation imaginables aujourd'hui accréditeront cette thèse. Le raisonnement ne tiendrait plus si la hausse atteignait des niveaux supérieurs, violemment désolvabilisant pour les emprunteurs.