Renégociation des prêts immobiliers : des lendemains qui vont déchanter
25.08.2016
(*) et aussi par les assidus du forum ?HBC a écrit :La courbe des taux d'intérêt va-t-elle s'inverser dangereusement ? Pour Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du Management des Services Immobiliers, il faut bien comprendre que "ce que les banques donnent aujourd'hui d'une main dans leur quête éperdue de la clientèle des emprunteurs immobiliers, elles risquent fort de devoir le reprendre d'une autre pour restaurer leur rentabilité dégradée".
Tout cela semble merveilleux. Les taux d'intérêt des prêts immobiliers sont plus bas que jamais, avec une moyenne mensuelle en juillet de 1,55%, inconnue depuis un quart de siècle.
Les observateurs n'ont pas de mots assez enthousiasmants pour transmettre leur optimisme quant aux conséquences de l'effet resolvabilisateur de ce phénomène sur les accédants à la propriété et sur les investisseurs.
Au point qu'on se demande ce que serait la santé de ce secteur clé sans ces amphétamines conjoncturels et qu'on prie pour que le Ciel nous en laisse durablement le bénéfice
Du coup, les achats de logements neufs et anciens suivent des courbent ascendantes et la liesse est partagée (*) par les agents immobiliers, les promoteurs...et les banquiers, qui financent 9 opérations sur 10...
HBC a écrit :Attention à la remontée des taux
En quoi ce phénomène est-il dangereux? C'est Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas et président de la Fédération bancaire française, qui met en garde ses propres confrères. Il dit sans ambages que les banques sont en train de gager leurs bilans à venir et qu'en cas de remontée de taux, de plus en plus probable avec l'ampleur des baisses actées, la profitabilité de leurs activités s'en trouvera dramatiquement réduite.
Comment traduire ces propos? Simplement en comprenant que ce que les banques donnent aujourd'hui d'une main dans leur quête éperdue de la clientèle des emprunteurs immobiliers, elles risquent fort de devoir le reprendre d'une autre pour restaurer leur rentabilité dégradée. Elles le feront par tous les moyens à leur disposition et Dieu sait que leur imagination pour facturer les services est insondable. Elles le feront surtout en rétablissant leurs marges sur les générations suivantes d'emprunteurs, dès que les taux seront de nouveau orientés à la hausse.
Il va s'ajouter à cela l'entrée en vigueur progressive des critères prudentiels qu'on nomme déjà de "Bâle IV", obligeant les établissements financiers à mettre face aux encours de crédits qu'ils gèrent des actifs en guise de garantie en cas de scenario catastrophe. Ces critères, qui enchérissent sur trois vagues d'exigences s'appliquant depuis les années récentes, vont durcir la distribution des crédits immobiliers aux particuliers.
Bref, on se prépare des lendemains qui déchantent. Quelque chose comme une gueule de bois après les libations. Alors de là à dire que la situation du financement des opérations immobilières des ménages n'a jamais été aussi bonne, il y a un pas... A ne pas franchir.