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entre 1200 et 1500€ d'impôts
Et elle n'a jamais aussi bien porté son surnom: entre 1200 et 1400euros. «Pour nous, c'est impossible, explique ce couvreur. On est quatre, il y a la taxe d'habitation, les factures, la vie courante. Du coup, on va être obligé de vendre.» Radical, mais pas d'autres solutions. L'imposition n'est pas le seul moteur qui pousse Yacine Oukaci à vendre, mais «l'élément déclencheur, ça, oui»: «Ça nous a fait réfléchir. On s'est dit tant pis pour la maison. On pensait devenir propriétaire, on l'a fait. Mais là, ce sera trop de charges.» À quelques encablures de là, même parcours chez les Kebaili. Anciennement locataire à Moulin-Roux, la famille de sept personnes vit dans son pavillon et sur le salaire du mari, maçon. L'année prochaine, ils en seront quittes pour 1500euros. «On ne sait pas trop comment on va faire. On va se serrer la ceinture, on n'a pas le choix. On essaie déjà d'économiser», commente Fatma. Mêmes difficultés chez une autre famille dans un lotissement adjacent, qui préfère toutefois rester anonyme.
Des maisons neuves aux valeurs locatives élevées
Il faut dire que ces opérations immobilières étaient une aubaine pour ces familles, locataires souvent aux revenus modestes. Ainsi quand son dossier a été sélectionné, Yacine Oukaci n'a pas hésité: «135000euros, ce n'était pas cher pour Laon!» Pour tous, impossible d'économiser pendant ces années, priorité étant donnée à l'aménagement de la maison, qui n'avait que les quatre murs à la livraison. Qu'est-ce qui explique de tels montants pour des maisons loin du grand luxe? Non pas les taux (29% quand même à Laon, 27% en 2017) mais bien la valeur locative de leur bien, élevée. «Nos maisons sont récentes donc censées être tout confort. Les impôts nous ont placés au taquet, lance cette mère de famille. Pourtant, on n'a que 85 m2!» L'âge du bien n'est pas un critère déterminant, d'autres facteurs entrant en ligne de compte. «Il y a des maisons dans Laon de meilleur standing où on paie moins. On ne comprend pas bien, mais je crois qu'on ne va pas chercher à comprendre d'ailleurs. On pense partir.» Manessa TERRIEN