Marie 94 a écrit :alexlyon a écrit :
Tu feins de ne toujours pas avoir compris.
Ceux qui ont voté en majorité ne s'opposent pas à la mixité officiellement, mais sont en privé contre la mixité dans leur vie privée (ils préfèrent leurs 150 m² entre soi à vivre dans 400 m² à la Courneuve, et veulent que ceux qui y sont y restent).
La majorité silencieuse c'est justement les corbeaux.
C'est nous.
Je suis comme Macron , j'aime Le Touquet où une tante de ma femme à une villa, et je suis contre le bruit et les odeurs des kwassas et des prolos.
Le sujet dont nous débattons, c'est l'échec de la mixité parce que personne n'en veut au fond de soi pour ses enfants.
J'ai bien compris où tu voulais en venir. Pour toi, les gens sont hypocrites. Ils s'affichent publiquement pour la mixité mais dans les faits font tout pour l'éviter.
D'abord, personne ne va chercher à s'appliquer la mixité pour se prouver quoi que soit. Ce n'est pas une fin en soi. C'est un objectif de l'Etat, pas un objectif individuel. Quand tu fais un choix individuel, tu penses à ta gueule, tu t'en fous di sort des autres. Ce que tu demandes aux politiques de faire dans leur vie privée n'a aucun sens. Ils ne vont pas chercher un quartier parce qu'il y a de la mixité, ils ne vont pas rechercher une école en fonction d'un bon taux de mixité. Ils vont regarder le taux de réussite et basta. Ce sont des gens d'un milieu aisé et ils ont les mêmes aspirations qu'eux. Tu inverse la cause et l'effet. Je m'explique. Je recherche un endroit qui correspondent à mes besoins: une maison individuelle avec les différents services dont j'ai besoin. Une bonne école pour mes enfants.
1/la politique d'urbanisme fait qu'on a construit des maisons dans des quartiers résidentiels. Du coup, comme tous les gens qui voulaient absolument une maison individuelle, je me retrouve entourée de voisins tous propriétaires de maisons. Par définition, les gens sont à peu près du même milieu social avec les mêmes niveaux de revenus. Je ne cherche pas à fuir la mixité, je veux une maison point. Les maisons en plein milieu d'une cité, ça n'existe pas. Tu nous fais signe si tu trouves une maison de 400m2 en pleine cité des 4000 à la Courneuve. Il y a un quartier urbain avec des immeubles et un quartier résidentiel.
2/ Je recherche une bonne école proche du domicile. Ce choix m'amènera dans une école privée à croiser encore une fois la même population avec que des gens qui ont les moyens de payer (pas QF, tout le monde paie 1500€/an/enfant par ici). Je ne cherche pas à fuir la mixité, je cherche une bonne école pour mes gosses. Ce que tu demandes aux politiciens, c'est de sacrifier l'avenir de leurs enfants sur l'autel de leur idéologie. Ça n'a pas de sens. Ils sont parents avant d'être politiciens.
Je ne fuis pas la mixité pas plus que je ne la recherche à tout prix. L'absence de mixité est le résultat de choix individuels de gens qui cherchent à satisfaire leurs besoins primaires (se loger, donner une bonne éducation à leur enfant). Mais si tu laisses faire la loi du marché, tu as une société inégalitaire avec une concentration de gens de même milieu social ensemble. L'Etat intervient donc pour rééquilibrer les choses. Mais encore une fois, tu surestimes « l'effet evitement de la mixité» dans les choix individuels en occultant les autres facteurs (le volonté d'avoir une maison individuelle, la bonne école...). L'absence de mixité n'étant qu'une conséquence de la satisfaction de nos besoins individuels. Je ne dis pas que cet effet n'existe pas mais ceux qui se montent la tête avec ça finisse dans une situation caricaturale dans un studio à Boulogne parce que c'est la seule ville clean à leurs yeux même si c'est à l'autre bout de leur taf, et que ça ne correspond pas à leurs besoins primaires (se loger dans une surface décente) et qu'ils sont parmi les plus misérables de leur environnement immédiat. Voilà où ça mêne quand on fait de l'évitement de la mixité la cause de sa vie.
Bonjour,
Si je comprends bien, tu expliques que les attentes des gens sont à peu près toutes les mêmes. Une sorte de grille universelle où figurent prioritairement
- un confort matériel, dans lequel l'espace d'habitat s'améliore avec la surface et le type d'habitat,
- un espace de vie doté de services, comprenant en particulier un accès à une éducation de qualité,
- probablement aussi des infrastructures de transport...etc
Ensuite, les gens font des choix selon ces objectifs en fonction de leurs ressources financières. Ce que tu traduis par l'appartenance à une catégorie socio professionnelle, CSP, CSP+, CSP++...
Cette catégorisation inclut naturellement l'appétence en matière de services (culturels, sportifs, autres) et rejaillit donc sur le choix de l'espace de vie.
Et donc, de facto, à niveau de satisfaction donné des attentes individuelles, des lieux de vie finissent par rassembler des individus ayant le même potentiel d'accès.
Il s'établit ainsi une sorte de hiérarchisation absolue des comportements et des attentes, qui se traduit par l'idée d'échelle sociale. Cette hiérarchisation n'est peut être pas totalement complète, en ce sens que par la diversification des appétences, chacun ne choisit pas exactement les mêmes lieux de vie à niveau semblable de moyens, mais elle permet quand même à chacun de se positionner relativement à son entourage (historique, familial, ou géographique).
L'état doit alors veiller à mettre en place un ascenseur social, parce que cela dépasse les ambitions individuelles de ceux déjà ayant un bon niveau social, et il doit donc y veiller lui même. C'est à dire à demi mot, mettre en place un flux dans les deux sens. Car si chacun espère une ascension, il est inévitable que d'autres doivent redescendre d'un étage à un moment ou à un autre.
Ce qui signifie qu'au sein d'une classe sociale établie, dans une zone géographique fixée rassemblant une composition de population catégorielle donnée (csp/csp+..), on trouverait une forme de diversité d'origine (ethnique, religieuse...) qui s'appellerait "vivre ensemble".
Enfin, d'après toi, la paix sociale est assurée par le constat d'un brassage générationnel des mieux lotis du système, qui ferait patienter chacun à sa place en espérant une amélioration pour soi ou sa descendance, amélioration basée sur les mérites individuels (physiques, intellectuels, artistiques, manuels, autres), mais pas seulement, par exemple aussi sur la capacité d'entreprendre, voire d'avoir un peu de chance parfois.
Est-ce que je résume correctement ta vision des choses ? Si tu réponds positivement, je poserai quelques questions supplémentaires sur le modèle.