Hippopotameuuu a écrit :saturne a écrit :Mine de rien, ce peut etre une voie de repeuplement ou de creation de bourgades-
Il suffit de l'Infrastructure de camping (viabilisé) sur un grand terrain, et pas de spéculation possible sur la construction.
Là vous réinventez l'eau chaude. ce que vous décrivez : des camping à l'année avec des mobil-home viabilisés ça existe déjà, en France, autour des grandes villes dans les très grandes couronnes, mais aussi dans toute l'Europe. J'en ai vu en Allemagne et en Belgique.
Oui, mais ce n'est pas encore considéré un modèle de développement urbain à proprement parler.
La politique urbaine est centrée sur la notion de propriété foncière et tout ce qui va avec: la notion de bien "immobilier"
Avec les tiny-houses je crois qu'on arrive à un changement, où l'on distingue l'habitat "mobilier" des personnes et on abandonne aux administrations l'aménagement du territoire pour recevoir les habitants : l'"immobilier" revient à la dimension historique originale de "foncier".
On peut envisager des politiques de territoire plus indépendantes de l'habitat.
En un mot, on peut "dépasser" les blocages fonciers-immobiliers et entrer dans une nouvelle dimension où l'habitat est dissocié du territoire et attaché au seul foyer (un bien mobilier est toujours personnel, un bien immobilier est rattaché au foncier collectif ou à son propriétaire)
Le parallèle, c'est l'introduction des conteneurs dans le transport.
Cela a modifié en profondeur les échanges maritimes, ferroviaires et même routiers.
La mondialisation repose sur cette modification structurelle (plus la communication numérique): la circulation de marchandises a pu être modélisée comme un maillage espace temps indépendant des frontières, contraintes de transports, etc.
Ce qui s'est passé, c'est que ce sont les Territoires qui se sont adaptés à la Mondialisation, alors qu'auparavant, pour "pénétrer" un Territoire, il fallait en adopter les particularités "techniques", c-a-d politiques, administratives fiscales. Exemple de la Chine ou de la Russie post-communiste: ce n'est pas nous qui sommes "entrés" Chine. C'est la Chine qui est montée dans le train de la Mondialisation. Le résultat est la subsitutions des techniques inoperantes fondées sur les Territoires institutionnels, par des techniques neutres, agnostiques. Le commerce. La Chine n'a fait que s'adapter à ce que la Mondialisation lui offrait. Et aucun pays ne va y renoncer. Ce serait comme renoncer à utilser le téléphone et les satellites de télecom.
Ici, c'est la même chose. Avec une modélisation des tiny-house standardisées à 2,5 x 6 mètres x ? de hauteur, et 3,5 tonnes, on peut arriver à la même chose: ce sont les Municipalités qui vont s'adapter aux Tiny-House, et non plus les familles qui vont devoir passer sous les fourches caudines des règlements d'urbanisme: ça affectera les taxes, la notion de propriété foncière ou horizontale. Également le maillage territorial. Il est facile d'aménager des "points de viabilisation urbaine" sur une carte
et de développer l'économie de communications en fonction de ce maillage. L'optimisation financière est énorme. Et le développement urbain se fait alors à très peu de frais. On exploite la ressource territoriale, humaine et de qualité de vie.
Imagine de pouvoir penser l'habitat en termes "mobilier" (une tiny house est un bien mobilier) au lieu de le faire en termes "immobiliers". C'est comme sortir de la fosse septique de l'exploitation rentière où l'habitant est un serf malgré lui (il doit payer un dîme ou impôt foncier à son rentier et aux maire), et à la place, entrer dans une banque d'affaires où l'habitant est le "client" de la banque (c'est son Travail qui crée la richesse). Voilà, tu as renversé de pied en cap le rapport social.
Imagine que l'habitat étant un "bien mobilier", il se dissocie du foncier "immobilier": cela veut dire que tu es propriétaire de ton habitat indépendamment du territoire: en soi, ça fait exploser un bon quart de notre code civil et des (faux-)principes administratifs de résidence, etc.
(A propos, on commence même à aménager d'anciens container comme habitat fixe (ou mobile). Ça ouvre des tas de perspectives, hein, même pour passer les vacances ou se déplacer en fonction du parcours "existentiel" -- et non pas "residentiel" comme nous disons encore. )
Evidemment, tant qu'on raisonne la richesse à la façon d'une rente confisquée sur les revenus de nos enfants ou nos concitoyens, on ne peut pas le comprendre. On est tributaire de nos atavismes féodaux. Mais tant pis pour eux, on s'en fout de leur merdier mental. L'apparition de l'habitat considéré comme un bien mobilier (c'est à dire attaché à la personne, pas au foncier, lequel pourrait même etre restitué au domaine public [1]), c'est en soi une révolution aussi profonde que la mise au point des containers ou de l'informatique.
(Je ne crois pas que j'exagère)
[1] L'allusion est au débat à Londres sur les quartiers, parcs, squares qui sont de propriété privée avec servitudes publiques.
The Guardian fait une campagne à ce propos.