Repli de la détention de patrimoine financier
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3658937
Plus spécifiquement,Début 2018, 93 % des ménages vivant en France possèdent un patrimoine financier, immobilier ou professionnel. Près de six ménages sur dix détiennent au moins un actif financier autre qu’un compte-chèques et au moins un bien immobilier. Entre 2015 et 2018, la détention de patrimoine diminue, qu’il s’agisse du patrimoine financier ou, dans une moindre mesure, du patrimoine immobilier.
En particulier, après dix ans de hausse, la détention d’un livret A recule depuis 2015. La baisse de la détention des valeurs mobilières se poursuit également depuis 2010. À l’inverse, la détention d’assurance-vie, sur supports risqués notamment, et d’épargne logement sont en hausse sur la période.
Après avoir un temps fustigé son propre modèle, l'INSEE revient à ses premiers amours et confirme l'accroissement de l'effet générationnel. En outre, l'anomalie du dédit de patrimoine financier l'interpelle.La détention de patrimoine immobilier augmente de façon importante avec l’âge, mais depuis 2010 les écarts se resserrent. Entre 2010 et 2018, la détention immobilière a le plus augmenté chez les jeunes ménages : + 6,4 points pour ceux dont la personne de référence a moins de 30 ans et + 4,7 points pour ceux dont la personne de référence est trentenaire. Depuis la fin des années 2000, les jeunes ménages, les plus aisés en particulier, accèdent en effet davantage à la propriété par le biais du crédit (taux d’intérêts favorables, allongement des durées d’emprunt, etc.). Dans le même temps, la détention a baissé de 6,8 points pour les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 59 ans et de 7,4 points quand elle a entre 60 et 69 ans. Ces diminutions pourraient traduire un accès à la propriété plus difficile pour les générations nées au tournant des années 1960 et une désaccumulation plus précoce pour celles nées dans les années 1950.
L'interview est elle plus prolixe:
Depuis la fin des années 2000, et notamment fin 2016, les jeunes ménages ont profité de taux d'intérêt historiquement bas et d'un allongement de la durée d'emprunt pour accéder plus facilement à la propriété. «Ce sont surtout les jeunes aisés dont l'accès à la propriété a été facilité au fil des années. Entre 1973 et 2013, la part des propriétaires parmi le quart le plus aisé des 25-44 ans a grimpé de 43% à 66%», explique Marie-Cécile Cazenave-Lacrouts, chargée d'études de la division revenus et patrimoine à l'Insee.
À l'inverse, la détention immobilière a fortement reculé (-6,8 points), entre 2010 et 2018, chez les particuliers âgés de 50-69 ans. «Nous supposons que cette baisse est due à un avancement de l'âge où les seniors vendent leur résidence principale ou à un accès à la propriété plus compliqué par rapport à la génération précédente au même âge», ajoute l'économiste. Les 50-69 ans restent malgré tout largement majoritaires parmi les propriétaires (autour de 70%) contre 23% pour les moins de 30 ans.