slash33 a écrit : ↑18 sept. 2019, 23:04
Ouais, ouais. Il faut juste que le bon sens des gens revienne. J'ai posé une question aux collègues: tu gagnes 1 million d'euros, tu fais quoi? La réponse est directement corrélée à la situation personnelle des gens. La plupart n'ont même pas réfléchi. Donc les parisiens et assimilés ont tous répondus: j'achète mon logement. Les provinciaux étaient plus nuancés mais pour l'essentiel il s'agit d'une forme d'investissement productif. Quand ce fut mon tour, je leur ai dit: j'arrête de travailler car je peux espérer entre 3 et 4% de rendement avec un placement adapté ce qui me fait gagner au final autant que ce que je gagne en travaillant. Personne n'a dit ça. Personne n'a ne serait-ce qu'une seconde réfléchit à cette réalité. Et je peux vous dire qu'après avoir entendu ma réponse, ça en a fait cogité plus d'un. Et bien l'immobilier dans des lieux aussi anormaux que Paris, ça se "régularisera" quand cette prise de conscience aura lieu.
Mouaf.
Oui mais non.
Je me suis déjà tenu ce genre de raisonnement, et j'en suis venu à la conclusion que, si je gagnais "seulement" 1 million d'euros, je n'arrêterai probablement pas de travailler (je pourrais changer de travail ou créer le mien cela dit). Même à 4% par an, ton million ne te donnera "que" 40 000€ par an, soit 3 333€ par mois, somme non négligeable mais qui n'a rien de mirobolante. Evidemment, si tu n'utilises pas ton million pour acheter, c'est donc que tu loues, donc il faut en déduire le loyer. Si tu dépenses le tiers de la somme pour ton loyer, il te reste au final dans les 2000€ par mois.
Et, là ou je veux en venir, c'est que si tu es payé justement dans les 2000€ par mois, et bien tu doubles tes revenus en continuant à travailler. Et je trouve que la différence de train de vie entre des revenus de 2000€ et de 4000€ par mois est vraiment énorme, suffisamment grande pour hésiter à arrêter. A vrai dire, même le parisien qui gagne déjà 4000€ en bossant à qui on offrirait soudainement de gagner seulement 2000€ mais sans rien foutre pourrait tiquer un peu, et préférer acheter son logement.
Sans compter le fait que décider de vivre uniquement sur les intérêts de son million suppose d'avoir une confiance absolue et inébranlable dans le système financier international et être certain qu'aucune crise majeure ne viendra le faire disparaître dans les décennies à venir, faute de quoi on risque alors de se réveiller SDF. Cela me paraît tout de même quelque peu risqué. Evidemment, à moins d'adorer son métier il y a un seuil où continuer à toucher un salaire alors qu'on est déjà riche devient ridicule, mais ce n'est (pour moi) que quand le salaire devient minoritaire, voire négligeable, devant les intérêts. à 1 million, je pense qu'on en est pas là.
Pour en revenir à Paris, il y a une certaine cohérence à ce que certaines personnes très riches continuent à acheter malgré les prix pour diversifier leur patrimoine. L'acharnement des membres de la classe moyenne à vouloir continuer me semble par contre moins compréhensible. Les prix sont élevés car les taux sont bas, les taux sont bas suite à la politique "accommodante" de la banque centrale européenne, elle même rendu possible grâce/à cause de l'euro.
Tant que le Ponzi tient, les prix n'ont pas de raison particulière de baisser sur Paris. A vrai dire, si le système menace de craquer, on peut même anticiper une ruée des (très) riches se précipitant pour mettre une partie de leur patrimoine à l'abri avant le grand plouf.
Si le Ponzi s'écroule mais que l'euro tient, on peut imaginer une dépréciation de l'euro, et des prix qui resteraient "élevés" tandis que l'euro ne vaudrait plus rien.
Si le Ponzi s'écroule et qu''on sort de l'euro, on peut imaginer une dévaluation et des prix "bas" avec une monnaie dévaluée.
J'ignore si le krach sera rapide ou si on aura une interminable agonie, je ne sais pas s'il y aura une "prise de conscience" ou non, mais je vois mal les prix Parisiens aller dans un sens et le Ponzi dans un autre. Les prix Parisiens sont désormais liés au Ponzi, et ils continueront à monter avec lui, ou ils s'écrouleront en même temps. Je n'imagine pas un scénario où les prix chuteraient à Paris et où le ponzi de la BCE tiendrait en même temps.