dioubiban a écrit : ↑16 oct. 2019, 12:19
ProfGrincheux a écrit : ↑15 oct. 2019, 19:32
Source?
"Je crois que" signifie que ta source est ton imagination.
De mémoire, la derniere fois que je suis intervenu dans les banques c'était en 2008 apres le début de la crise... Donc en plus ça doit plus trop etre d'actualité.
Mais globalement dans les grandes lignes bale 3 impose aux banques 8% de fonds "propres".
Ces fonds propres doivent etre constitués pour 1/3 du capital social et des réserves sur résultats de la banque.
Le reste est plus ou moins exotique (provisions et fonds de garantie...)
Ce qui donne des situations plus ou moins cocasses :
- le hors bilan est pas dans le périmètre (et y'en a...)
- si je construis un batiment pour prix de revient de 1 et que le marché s'accorde à dire que le prix du marché c'est 1000 alors grosso merdo ça vaut 1000 et je suis bale 3 compliant, ce qui me permet ensuite de jouer plus de 12000 au casino avec mon zouli nordi en HFT (et encore ça c'est sans les leviers.. demandez à Kerviel par exemple).
=>J'ai donc tout interet à monter des programmes immos dans des pays peu regardant sur l'origine des fonds (ex : le cap vert ou l'espagne (les canaries) qui vendent des iles pour des projets immo/touristiques sans demander d'ou viennent les sous : les banques se retrouvent donc avec des quasi fonds propres créé avec de l'argent sale.
Donc si par malheur le marché dit que l'immo ça vaut plus rien ben les actionnaires de la banque (et les sociétaires?) devront remettre du cash pour conserver leurs positions ou déboucler des positions pour revenir dans un ratio raisonnable.
C'est tres tres caricatural mais c'est l'esprit. C'est je pense ce que voulais nous dire saturne.
(Source: ma signature et les forums que je suis. Et je ne prétends pas donner autre chose qu'un point de vue. Qui me permet d'interpréter les faits rapportés par l'article, d'une manière que les faits ne démentent pas. L'article dit ne rien comprendre au doigt qui montre la lune, moi je dis qu'il faut apprendre à regarder la lune, pour arriver à bien pointer du doigt
.)
J'essaie de montrer les choses comme je les vois (comme j'ai appris à les voir);
A compter de 2019, ce sont les normes comptables modifiées en 2012 qui sont entrées en vigueur.
Essentiellement, de memoire, les actifs collateraux sont désormais valorisés à "valeur acquise".
Un bien de 100 dont tu n'as payé que 10, ne garantit que 10 au regard des nouveaux critères bancaires (et non pas les 100 engagés, ou les 150 promis à la revente), Pire, tout le reste non encore payé, soit 90, est soustrait de ton capital-crédit. C'est assez normal, mais depuis les années 80, on avait réussi à libéraliser la finance: ça donnait l"effet-levier" (où avec 10 de payé, tu réempruntais sur une garantie présumée de 100). Ce genre de martingale fictive est impossible sous les nouvelles règles bancaires, en particulier dans les emprunts immo.
Résultat, depuis 1/1/2019, les banques sous garantie BCE (garantie conditionnée à l'application des règles "prudentielles") ont donc coupé le robinet aux fonds spéculatifs (et aux achat immo des cornucopiens sans apport propre, en liquide, de façon à avoir un ton capital-crédit positif).
D'un autre côté, à cause du renforcement des fonds propres que les banques sont tenues d'aligner au regard des collatéraux, toutes les banques qui avaient fait des crédits immobiliers avant 2012, les ont revendus avant 2019 pour ne pas se retrouver en faillite- Evidemment, il ne fallait pas le faire frontalement. Il faut le faire en faisant croire que ces prix bullesques étaient bien réels et pour toujours. C'est ce qui explique qu'on ait eu ce qu'on a appelé un "non-marché" : des prix absurdes, absence de transactions particulières, mais pas de baisse des prix ; derriere les rideaux, des buy-back en bourse pour faire monter le prix de ses propres actions, et pour les stocks immo, des transactions "liées" entre banques et fonds de défaisance a des prix en hausse (ce que reflètent les stats les notaires) mais qui sont ensuite annulées (opérations liées) ; une propagande média affirmant que le marché est booming, les taux sont bas pour attirer des acheteurs avec de l'argent liquide, et se défaire ainsi d'un maximum de biens (actifs boursiers et immo) ;.
Résultat, grosso-modo, en 2019, la majorité des banques sous garantie BCE a déstocké (revendu) les actifs survalorisés et on ne verra plus de crise d'entités bancaires. Il n'y aura plus de bail-out comme en 2008. Désormais, tout se fera comme en Chypre,
Mais si les banques réglo ont déstocké leurs emprunts, qui sont les nouveaux détenteurs de ces actifs survalorisés ?
Il y en a de 2 sortes:
-- les fonds vautours style Blackstone, qui ont racheté des parcs d'immeubles en faillite à prix 2008, les ont exploité puis vendu entre 2016 et 2018. Ce sont eux qui font gonfler les statitistiques de notaires des fonds qui disent "Ça monte !" . Ils ont gagné de l'argent, Mais ils ont aussi drainé les stocks qui plombaient les entités bancaires (Santander, Banques italiennes).
-- les autres spéculateurs ou cornucopiens qui ont racheté entre 2008 et 2018, en croyant que l'immobilier repartait pour toujours,
et qui sont endettés et utilisent leurs actifs en garantie. Sauf que "mes hactifs" ne sont plus valorisés de la même façon selon qu'on s'adresse à une banque sous garantie BCE et.. à une banque dans l'ombre (sans garantie BCE, ni donc règles de valorisation à respecter)
Or ce sont ces seconds spéculateurs, endettés pour 1000 alors que leurs "hactifs" ne valent que 100, qui ont désespérément besoin d'argent : comme les banques "au soleil" de la BCE leurs sont fermées, ils sont forcés de se tourner vers les entités bancaires "dans l'ombre" (qui sont les même, souvent). Mais c'est donc le coupe-gorge, le surendettement, et la fin inévitable, elles se font égorger : donc ça donne encore des faillites maquillées en "ventes massives de biens immo à prix fous", ou des opérations liées avec transferts de propriété à prix fictifs (mais qui s'annulent ensuite)
-- et ce sont toutes ces opérations que voient passer les notaires, à la manière des registres des décès d'une ville de pestiférés qu'on a mis en quarantaine.
Quant aux etablissements sous garantie BCE, qui disposent de tout l'argent du monde, elles attendent simplement que le carnage entre les entités "dans l'ombre" (les mêmes fonds vautours entre eux) et les fonds spécultatifs arrive à son terme. C'est ainsi que Dieu avec Sa main invisible reconnaîtra les siens, Autrement dit, on attend que le marché s'assainisse et que les prix des actifs (immo et boursiers) reviennent à leurs fondamentaux. C'est donc le moment de se mettre en liquidité, et d'attendre le krach. Et une fois les prix revenus à leur fondamentaux, alors les banques se remettront à prêter sans plomber leurs bilans avec des hactifs bidonnés, et pour ceux qui disposeront de liquide, alors ce sera le moment d' investir dans des projets rentables (investissement value)
Entre.temps, comme toujours, le petit-peuple a fait les frais dans la cour des grands de ce monde entre 2012 et 2019.
Les classes moyennes n'ont plus accès au crédit immo. Les pensions de retraite se font rabotter. Les services publics ferment,
Les taux négatifs, c'est comme l'argent de son emprunt ; tout le monde croit qu'ils sont pour lui, mais personne n'arrive à les voir.
Mais -- comme par hasard -- les notaires annoncent des volumes de transaction démesurés ! C'est à n'y rien comprendre, se disent certains journalistes, alors qu'il sont bien placés pour savoir que pour avoir des piges, faut qu'ils répètent : "c'est le moment d'acheteeeeer !"
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Normalment, ce sont les Politiques qui vont donner le signal du Krach boursier. On peut penser que ce sera après le Brexit, d'autres pensent que lorsque de grosses banques allemandes seront vraiment assainies.
Mais le probleme est politique, pas économique. Et la décision politique va s'appliquer au marché immobilier.
C'est là qu'on se dit qu'il faudrait commencer à questionner sur la bonne décision politique qu'on préfère avoir.
Etc.
Finalement, mon exercice de rédaction montre que ce que décrit l'article n'est pas contradictoire avec ma vision des choses.
Par contre, le journaliste qui n'y comprend plus rien, admet être en pleine contradiction avec sa propre vision des choses.
Alors entre ma vision des choses, et l'aveu de cécité du journaliste, choisissez, ou jugez-vous même.
Salut !