castralroc a écrit : ↑09 mai 2020, 09:51
Oui mais ce raisonnement peut se tenir pour tous les pays de la zone euro.
On sauve la grèce ok, on sauve l'italie Ok.
Apres on sauvera l'espagne? le portugal ? C'est infini
L'euro ne va pas finir par perdre de sa valeur à un moment?
Si tout est toujours sauvable, sans grande conséquences sur le système économique, alors autant supprimer toutes les dettes et donner à tous les pays de l'argent infini.
Il y a quelques années Joseph Stiglitz disait que l'Euro tel que construit, sur des économies tellement heterogenes, n'était pas soutenable en l'absence d'une acceptation de subventions et mise en commun totale du nord vers le sud.
On a construit une meme monnaie unique qui correspond aux besoins de pays competitifs, mais qui est "imposé" á des economies qui peuvent pas la supporter.. et dans le méme temps le Nord ne peut/veut pas d'une vraie federation economique (a juste titre ou pas, c'est un autre débat).
Une des raisons pour laquelle le Mark post-90 a fonctionné pour la republique federale allemande (Est+Ouest), c'est que l'Ouest á accepté de mutualiser totalement son économie avec l'Est (la tirant vers le bas qq peu). Dans une certaine mesure égaleement pour l'Italie du Nord qui acceptait de "subventionner" le sud, ce qui permettait á la Lire d'exister pour toute l'Italie malgré les grosses disparités.
Pour l'Euro, les économies du Nord ne souhaitent pas rentrer dans ce schema. (hormis les transfert de fonds structurels, mais c'est peanuts pour les besoins économiques du sud, surtout que ces derniers se sont surtout tournés vers les pays de l'Est).
Stiglitz proposait donc de faire deux (voire 3) monnaies uniques, á defaut de mise en commun des economies.
Une pour les pays du Nord competitifs, qui serait une sorte de replication de l'Euro actuel (qui elle meme est une continuité du Mark) - elle rassemblerait dans un ensemble homogene l'Allemagne, le Benelux, et les pays scandinaves (pour la faire court).
Un autre Euro rassemblerait des pays dont la competitivité est moins évidentes, ou du moins qui ne peuvent pas supporter l'Euro tel que construit actuellement. Cela concernerait donc la Grece, l'Espagne, Portugal, Italie..
Un journaliste posa alors la question á Stiglitz : Et la France ?
Il repondit quelque chose du style: Desole de vous decevoir, mais la France - de par ses caracteristiques - a glissé dans la zone sud.
Tout ce qui est donc QE, rachat de dettes etc. ce n'est que du bullshit qui permet de maintenir sous assistance respiratoire un systeme á l'agonie qui est voué á l'echec sur le long terme car ne resoudra pas les problemes structurels de la zone Euro.