La revanche du pavillon de banlieue
Souvent boudé, associé au repli sur soi et à la lointaine banlieue, le pavillon connaît un retour en grâce sous l’effet du confinement. Avec son jardin et sa « pièce en plus », ce cocon idéal en temps de pandémie séduit même les jeunes générations.
Longtemps, ils ont dû se justifier. Répondre aux questions des invités parisiens qui consentaient, moyennant promesse de barbecue, à s’acheminer en RER jusqu’à leur banlieue. « Vous ne vous ennuyez pas trop, ici ? » Longtemps, les habitants des pavillons ont eu de l’espace sans en mener large. Jusqu’à l’ère du Covid-19, son confinement de printemps, son reconfinement d’automne, jusqu’au télétravail et aux week-ends canapé. Heure de gloire de la maison individuelle.
« La revanche des pavillons de banlieue se confirme. » Sur le réseau social Twitter, Benjamin boit du petit-lait. Tout juste quadragénaire, ce consultant en informatique habite Villecresnes, aux confins du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne, depuis 2009. A l’époque, « le pavillon dans un bled de banlieue, c’était le truc ringard de l’informaticien à chemisette, des vieux films avec Pierre Richard où le chauffe-eau explose ». Sa femme et lui ont été les premiers de la bande de copains à lâcher le trois-pièces du 20e arrondissement parisien pour « une maison Phénix des années 1970 ». « On ne se voyait pas élever notre enfant sans jardin… »
Et en prime, le potager
Une fois « tout pété », voilà le pavillon préfabriqué devenu « classe » aux yeux du fier bricoleur : 85 m2 de plain-pied, 160 m2 avec le sous-sol semi-enterré aménagé « en espace de coworking » où le couple télétravaille.
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html