supermascotte a écrit : ↑01 mai 2021, 09:00
jobserve75 a écrit : ↑30 avr. 2021, 23:41
supermascotte a écrit : ↑30 avr. 2021, 21:43
jobserve75 a écrit : ↑30 avr. 2021, 18:45
Effectivement, je suis persuadé que ces montagnes de liquidités ont forcément des effets inflationnistes :
- soit sur les actifs. Et nous avons eu la preuve irréfutable que les actifs ont gonflé. L’immobilier dans les pays développés a bondi alors que beaucoup ici( dont supermascotte) prédisaient un krach. Les bourses ont surpassé leur ancien record (pas encore cependant pour le cac 40)
- soit sur les biens de consommation, puis les salaires. Plutôt que de parler d’inflation structurelle ou conjoncturelle, il y a surtout un cycle vicieux de l’inflation qui d’auto-entretient. Une fois engagée, l’inflation est difficile à arrêter sauf à mener une politique de rigueur salariale et une hausse des taux.
Mais les États voudront laisser filer un peu l’inflation y compris l’Allemagne. C’est le seul moyen d’anesthésier les dettes et de désamorcer la future crise de l’euro. En 2010, la Grèce avait fait parler d’elle avec un endettement à 120% de son PIB; avec 210% actuellement, je vous laisse imaginer la suite. Sans compter l’Italie dont la déflagration sera puissante en cas de crise;
une inflation avec des taux réels négatifs (taux-inflation) fera encore plus monter les actifs. Les épargnants seront lésés et l’immobilier ne pourra pas baisser.
Je ne prédis pas forcément une inflation à 10%/an mais plutôt sur 3%/an en moyenne sur 5, 10 ou 15 ans. Au final, ça fera beaucoup...
A voir qui de nous 2 aura dit vrai..;
avec une inflation durable à 3% dans une zone économique avec une croissance en vitesse de croisière de l'ordre de 1.5 - 2 %
=> Fuite des capitaux, baisse de l'investissement et délocalisation accélérée, Hausse des prix donc hausse des salaire
=> Perte de compétitivité des entreprises
=> Hausse de chômage et dégradation de la situation économique
=> Perte de crédibilité de la monnaie
=> Hausse de l'inflation
Et c'est le début de la spirale inflationniste.
Tu assainies peut-être les finances publiques, mais par contre tu tues la crédibilité de ta monnaie et tu tues ton économie. Elle est super ta solution
L’inflation sera compensée à l’extérieur par une adaptation des taux de change.
Et si l’inflation est mondialisé sur l’ensemble des pays, où est le problème.
Nous avons pu l’habitude d’une inflation mais cela était très classique jusque dans les années 80.
Les 30 glorieuses ont été marquées par une inflation assez forte et un plein emploi.
Je me souviens de ma mère qui avait grondé mon père parce qu’il avait acheté une Citroën DS en leasing (c’était les &ères crédits auto modernes). Il lui avait répondu que son crédit à 10% serait vite couvert avec l’inflation actuelle et il avait raison; à l’époque, on s’enrichissait en s’endettant.
L’inflation, même contenue à 3% ou 4%, va surtout faire du mal aux épargnants;
Par exemple, le taux des assurances vie en euros ne va pas se réajuster de sitôt.
Personnellement, si j’avais beaucoup de liquidités, je me poserai la question de les conserver en épargne ou d’investir;
Taux de change. Ca signifie que la valeur de l'euro et donc la valeur des investissements fait en zone euro est devaluée. Simple illustration: un investisseur chinois veut investir en Espagne. Il est content parce que le retour sur investissement est de l'ordre de 10%. Sauf que si l'euro se déprécie également de l'ordre de 10%. Resultat des courses : il fait 0 profit et préférera investir ailleurs.
A quoi bon investir dans une zone économique si tous les profits réalisés sont détruits par un taux de change négatif?
C'est d'ailleurs toute la problématique des pays en développement. Si les pays en développement n'ont pas une monnaie crédible, ces pays peinent à attirer de précieux investissements qui leur permettraient justement de se développer. Pire, les capitaux ont tendance à quitter ces pays. C'est le cas par exemple de pays comme la Turquie ou la Russie, le Brésil et bien d'autres...
Le premier truc qu'un russe fait quand il gagne de l'argent c'est qu'il va acheter de l'euro ou du dollar et investir son argent en Europe ou aux US. Du coup, les entreprises galerent a se financer et lorsqu'elles se financent, elles doivent le faire en dollars (une calamité quand le taux de change varie) ou bien doivent se financer avec des taux de change de 10-20%. J'ai une collègue russe qui est propriétaire d'un appartement qu'elle a acheté il y a quelques années a voroneje avec un credit. Elle doit rembourser ce crédit avec un taux de 15%. Resultat 70% de l'argent dépensé dans cet appartement sert uniquement à rembourser le crédit... C'est ça le GROS problème des pays avec une monnaie faible.
A l'inverse un pays avec une monnaie forte va attirer facilement des investissements et capitaux étrangers qui souhaitent investir dans une monnaie forte. Certe la croissance peut être plus faible, mais si le taux de change est avantageux, l'investisseur sort malgré tout gagnant.
l'Allemagne a mené une politique monétaire de monnaie forte réussie. Plus la monnaie est forte, plus l'économie attire les investissements étrangers, plus les entreprises peuvent investir dans des activités à forte valeur ajoutées et dégager des richesses.
L’Allemagne pouvait se permettre d’avoir un mark fort car elle disposait d’un appareil de production bien adapté à la demande mondiale. Mais l’ex RDA a bien subi cette politique.
Trichet et Berégovoy ont souhaité la même chose avec un franc fort et ça a conduit la France vers une faible croissance.
Par exemple, le cours du Yuan reflète bien la parité des pouvoirs d’achat pour des provinces reculées de Chine mais pas pour Shangaï ou Pékin.
L’euro reflète bien la parité des pouvoirs d’achat des pays du Nord mais pas celle du Sud et de la France. Ce n’est pas les pays du Sud qui devraient sortir de la zone euro mais l’Allemagne qui nous embête avec cette politique monétaire;
Concernant l’inflation, beaucoup de facteurs sont réunis pour qu’elle reparte :
- le robinet des liquidités est maintenu avec de faibles taux;
- une pénurie des matières premières
- un appareil de production qui s’est contracté et qui ne pourra pas répondre à la demande;
- une méga épargne accumulée ces dernier temps qui ne demande qu’à être dépensée;
- des plans de relance européen et américain XXL;
- une pénurie de main d’œuvre;
- une volonté politique de relocaliser des facteurs de production avec des coûts plus élevés;
Je ne parle pas d’une inflation à 2 chiffres mais de 3 à 4% par exemple;
Concernant l’évolution du prix des actifs et notamment de l’immobilier :
Tes arguments sur la baisse de l’immobilier (Airbnb, pouvoir d’achat, télétravail...) sont pertinents et je les partage.
Mais en économie, il y a autant de théories que d’économistes et d’autres facteurs influent aussi à la hausse.
Pour l’heure, mes prédictions se sont avérées exactes avec des bulles immobilières de toute part. Aux USA, le prix des maisons atteint des sommets, en France, l’immobilier a explosé y compris en Ile-de-France;
Certes, selon les projections des notaires, Paris fera -1,5% de novembre 2020 à juin 2021. Mais je trouve cela modéré au regard de l’impact de la déflagration que subit Paris.
Qui nous dit que ça ne remontera pas après la sortie de crise?
D’ailleurs, comme le souligne Ben, les prix ont plutôt tendance à se stabiliser et les volumes de vente ne s’effondrent pas (on est à -10% seulement)
Je suis convaincu que le cocktail « inflation+sortie de crise » aura un effet sur les prix et plutôt à la hausse.
En euros constants Paris baissera sans doute car c’est monté trop haut mais pas en euros courants