cnem a écrit : ↑27 août 2022, 11:57
C'est normal de prendre en compte les conditions climatiques locales. Le but du diagnostic est tout de même d'évaluer le coût annuel des dépenses de chauffage.
Quand on habite sur la cote Atlantique, on n'a pas besoin d'isoler les maisons comme si on habitait dans le massif central.
Après, un diagnostic à 130 € ne peut pas se substituer à une expertise détaillée, c'est une indication qui doit aider le l'acquéreur à se positionner. Mais s'il veut des informations détaillées sur les travaux à effectuer, il devra faire appel à un expert.
130€ c'est déjà pas mal d'argent pour un avis sur la qualité de l'isolation, et c'est souvent plus (100 à 250€ selon engie).
Mais vous omettez une chose, ce faux DPE ne sert pas uniquement à l'acheteur à se positionner, il sert aussi à mener une politique globale énergétique pour le pays, en l’occurrence ici ceux qui ont des biens trop mal noté la puissance publique " a très envie de les emmerder".
Or, d'un point de vue global énergétique pour le pays, il y a des implications politiques et logistiques. Produire des centrales électriques, avoir des relations commerciales avec des pays louches (la Russie penseront en coeur les spectateurs de la TV, mais surtout toutes les théocraties autoritaires pétrolières qui seraient nos ennemis si elles n'étaient pas assises sur ces réserves et n'avaient signé des contrats avec nous).
D'un point de vue global donc, même si les biens du sud paraissent peu consommer (en ayant bien sûr "oublié" la consommation d'été qui est facilement plus grande dans les zones du sud), en réalité ils consomment beaucoup par rapport à leur zone climatique. Et donc si on cherchait à réellement économiser de l'énergie au niveau global, il serait peut être intéressant d'un peu mieux les isoler pour pas cher par habitation (dépense acceptable pour les proprios), plutôt que de dépenser beaucoup par habitation dans les zones plus froides (dépenses difficiles pour les proprios). Et ça permettrait de mieux diversifier pour les aides publiques, faire 10 maison à un coût de 100 plutôt que 1 à un coût de 1000. Bref là on se focalise sur le difficile en oubliant de faire la partie facile.
Exemple sur la base de la carte de ladepeche.fr
dans les Bouches du Rhône on a 7% des logements qui seront "emmerdés" par le dispositif, mais aussi 14.4% en E et 31.5% des logements en D. Seuls 11.4% des logements sont en A ou B, le BBC, alors qu'avec le climat local on pourrait s'attendre à bien plus, une petite isolation et on y est. Les catégories D et E localement sont des logements à peine isolés, ça serait facile d'inciter dans les départements "chauds" à faire des petits travaux
Au lieu de ça le gouvernement choisi d'emmerder des gens qui ne pourront pas faire les travaux, car la cible (à terme A ou B) est bien trop loin de l'actuel, et le ticket d'entrée trop élevé, étant donné les rentes locatives des endroits aux plus fortes proportions de DPE mauvais. Du coup ils font rien.
Exemple réel : je connais un gars qui vit en Alsace, et est propriétaire de la maison qu'il a repris de ses parents. Ca fait au moins 20ans qu'il veut améliorer l'isolation qui est presque inexistante, mais à chaque fois qu'il avait économisé assez, les normes avaient changé, le ticket d'entrée était devenu plus cher, et il n'avait plus assez. Du coup au lieu de faire l'isolation, il changeait des parties du chauffage quand ça pétait. Et une fois qu'il venait d'investir dedans (il a changé son fuel par de l'énergie moins cher au bois central), il ne pouvait plus investir dans l'isolation car d'une il n'avait plus de blé, et de deux son nouveau chauffage était dimensionné pour cette isolation et si il isolait mieux ça n'allait pas marcher (certains systèmes, comme ceux à bois sont prévus pour fonctionner à fond et surtout pas à puissance dégradée, car leur rendement chute, et ils ne consomment pas forcément moins qu'à fond et en plus nécessitent plus d'entretien). Donc ces politiques ont souvent des effets contre productifs
"Le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable" - J.M. Keynes, 1936