Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

Articles de presse ayant l'immobilier pour centre d'intérêt
Répondre
Message
Auteur
Vincent92
~~+
~~+
Messages : 15076
Enregistré le : 06 janv. 2016, 11:16

Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#1 Message par Vincent92 » 08 sept. 2022, 08:59

Source : https://notairesdugrandparis.fr/sites/d ... 202022.pdf
Date : 06/09/2022
Le marché reste résilient et très dynamique mais jusqu'à quand ?

Le marché affiche encore une insolente bonne santé au 2e trimestre 2022, alors même que l’environnement s’est fortement dégradé. Les volumes de ventes de logements anciens se sont à peine tassés en Ile-de- France (-2%) par rapport à l’exceptionnel 2e trimestre 2021. Les grandes tendances observées les trimestres précédents se prolongent : le marché parisien poursuit son rebond au 2e trimestre 2022 avec un volume de ventes qui progresse de 9% en un an et des prix qui se stabilisent. Le très haut niveau d’activité n’a pu être maintenu pour le marché de la maison, comme c’était déjà le cas depuis le 4e trimestre 2021, mais le volume de ventes des appartements en Petite et en Grande Couronnes reste particulièrement soutenu.

Les horizons macro-économique, politique et social, se sont nettement obscurcis dans un contexte international de guerre en Ukraine et de fortes tensions géopolitiques. On peut naturellement craindre que cette nouvelle donne n’impacte la réalisation de projets immobiliers. Cependant, les avant-contrats de l’été augurent de ventes qui se tassent mais restent encore soutenues au 3e trimestre 2022 et le souhait de ménages de devenir propriétaire reste intact poussé par le caractère de valeur-refuge de l’immobilier.

Pas de pause pour l’activité au second trimestre 2022

Sur 12 mois glissants (du 3e trimestre 2021 au 2e trimestre 2022), le volume des ventes de logements anciens a atteint 195 000 unités, soit 10% de plus que par rapport à la même période un an auparavant. Par rapport à la moyenne des ventes de ces dix dernières années, 42 500 logements supplémentaires ont été vendus en Ile-de-France ces 12 derniers mois, soit une hausse de 27%.

Quelques tendances, déjà observées, se sont confirmées au 2e trimestre 2022.

Premièrement, la poussée des ventes à Paris se confirme avec des volumes de ventes qui augmentent de 9% du 2e trimestre 2021 au 2e trimestre 2022. Plus de 40 000 logements ont été vendus dans la Capitale ces 12 derniers mois, ce qui n’était pas arrivé depuis 20 ans.

Faut-il y voir la fin du désamour tant annoncé pour Paris et un retour vers le coeur de l’agglomération ? Un effet bénéfique de la légère érosion des prix ? Ou encore un retour des investisseurs, poussés par le souhait de protéger la valeur de leur capital, ou des étrangers par une amélioration du taux de change ? Chacun de ces facteurs a pu jouer sans que l’on ne puisse identifier si l’un d’eux a prédominé.

Deuxièmement, les volumes de ventes d’appartements sont restés particulièrement dynamiques en Petite et en Grande Couronnes et proches des niveaux du 2e trimestre 2021.

En revanche, et pour le troisième trimestre consécutif, les volumes de ventes de maisons ont reculé (-8% en Petite Couronne et -13% en Grande Couronne si l’on compare les 2es trimestres 2021 et 2022).

Là encore, ces évolutions récentes posent de nombreuses questions. Le manque de maisons à vendre, a-t-il limité les volumes de ventes ? C’est vraisemblable car de nombreux notaires signalent la rapidité des transactions de maisons, et la hausse toujours soutenue des prix confirme la pression sur le marché. La question des taux a-t-elle été plus sensible en maison compte tenu de budgets unitaires plus élevés que pour un appartement ? Enfin, après le mouvement lié à la crise sanitaire, le marché reviendrait-il vers un niveau d’activité plus habituel, d’autant que la hausse des prix de l’énergie affecte plus sévèrement les propriétaires de maisons ?

Les hausses de prix touchent essentiellement les maisons et les appartements en Grande Couronne

Les prix des appartements sont restés globalement stables avec une progression annuelle de 0,7%, mais on constate toujours de forts contrastes entre les différents marchés. Les prix s’établissent à 10 590 € le m² dans Paris au 2e trimestre 2022 (-0,8 % en un an) et les hausses annuelles des prix sont désormais limitées à 1,2% en Petite Couronne. Elles restent en revanche toujours largement supérieures en Grande Couronne (+4,1%).

Les prix des maisons ont augmenté de 4,5% en un an en Petite Couronne et de 5,8% en Grande Couronne, soit la croissance la plus élevée de la région.

Cette dernière reste sensiblement inférieure à celle de province et identique à l’inflation des prix à la consommation (5,8% en juin1).

Ces grandes tendances se confirmeraient dans les prochains mois. De juillet à octobre 2022 et d’après nos indicateurs avancés sur les avant-contrats, le prix augmenterait très légèrement dans Paris (+0,6%) pour passer à 10 670 € le m² et revenir pratiquement au niveau d’octobre 2021 (-0,3% en un an). Les hausses annuelles de prix seraient de 0,3% en Petite Couronne et de 4,0% en Grande Couronne pour les appartements et elles se prolongeraient au même rythme pour les maisons (4,6% en Petite Couronne et 5,5% en Grande Couronne).

Et après ?

Des chocs de très grande ampleur sont actuellement à l’oeuvre. La configuration assez inédite qui est en train de se dessiner comporte de nombreux éléments susceptibles de fragiliser le marché immobilier.

L’inflation a retrouvé partout dans le monde des niveaux inconnus depuis longtemps. Elle pousse les banques centrales à resserrer les politiques monétaires et les taux à la hausse.

Cependant, à aujourd’hui, les notaires signalent que les blocages tiennent davantage aux difficultés d’accès au crédit (blocage lié au taux d’usure et comportement plus restrictif des banques) qu’à la hausse des taux des crédits immobiliers.

D’ailleurs, d’après les chiffres de la Banque de France, la remontée des taux est restée modérée au second trimestre et la distribution de crédits a continué d’augmenter en France2.

A plus long terme, et contrairement à ce qui a pu se passer jusque dans les années 80, il n’existe plus d’indexation des salaires sur l’inflation. Il est donc à craindre que les acquéreurs de biens immobiliers ne soient pénalisés par une baisse de leur capacité de financement, avec des prix historiquement élevés et des taux de crédit en progression, alors même que leurs revenus pourraient évoluer moins rapidement que l’inflation.

Parallèlement, l’impact de la nouvelle réglementation sur le DPE est encore incertain.

A l’inverse des facteurs de résilience subsistent. De façon structurelle, les besoins sont là, avec une offre de logements toujours insuffisante. Une abondante épargne a été accumulée pendant la crise sanitaire et une très forte confiance dans l’immobilier, valeur-refuge préservant de l’inflation, demeure. Il faut donc espérer que ces facteurs permettent au marché de résister et de rentrer dans une phase progressive de normalisation.

1 Source Insee
2 Source Banque de France - Taux d’intérêt : 1,35% en juin 2022 (1,14 en mars 2022, 1,13 en juin 2021)
Taux de croissance annuel de l'encours des crédits à l'habitat : 6,6% en juin 2022 (6,1% en mars 2022, 7,1% en juin 2021)
Mon avis sur le volume de ventes plus important à Paris : Après des années de baisses en volume (jusqu'en 2019-2020), il y a tout simplement plus de vendeurs. Donc, plus de ventes.
Modifié en dernier par Vincent92 le 08 sept. 2022, 09:10, modifié 2 fois.
"un chômage supérieur à 15%" & "Peut-être que l'immobilier ne baissera que de 20%. Mais peut-être qu'à -20%, l'immobilier sera encore jugé trop cher" supermascotte en 2020 (covid)

Avatar du membre
ProfGrincheux
~~+
~~+
Messages : 10086
Enregistré le : 28 févr. 2019, 20:46

Re: Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#2 Message par ProfGrincheux » 08 sept. 2022, 09:06

Je réfléchirais beaucoup avant de spéculer à la baisse dans un marché qui se comporte de cette façon.

Je dis ça en particulier pour Anana75 et son idée de vendre son appart à Paris pour se mettre en location quelques années vant de racheter à Vincennes ou Fontenay sous Bois, ce qui est une spéculation à la baisse.
Ignorés: Manfred, titano.

Ben92
~~+
~~+
Messages : 8400
Enregistré le : 20 mars 2014, 22:15

Re: Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#3 Message par Ben92 » 08 sept. 2022, 09:28

ProfGrincheux a écrit :
08 sept. 2022, 09:06
Je réfléchirais beaucoup avant de spéculer à la baisse dans un marché qui se comporte de cette façon.

Je dis ça en particulier pour Anana75 et son idée de vendre son appart à Paris pour se mettre en location quelques années vant de racheter à Vincennes ou Fontenay sous Bois, ce qui est une spéculation à la baisse.
Entièrement d'accord. Les spéculations à la baisse sur l'immobilier parisien sont très hasardeuses. De nombreux forumeurs s'y sont cassé les dents en repoussant leur achat de x années, et ont fini par acheter (beaucoup) plus cher.
L'immobilier parisien est extrêmement résilient. D'après les notaires on est dans une phase similaire à 2012-2015 : une lente érosion dont la baisse cumulée n'a pas dépassé 6 ou 7%.
Est-ce que ça vaut le coup de speculer a la baisse pour une baisse de 2 ou 3% par an ? Je ne crois pas, et le loyer à payer annihile tout gain eventuel. Une telle stratégie que j'appelle" sauter du train" est surtout très dangereuse, avec le risque de ne plus jamais remonter dans le train.

Vincent92
~~+
~~+
Messages : 15076
Enregistré le : 06 janv. 2016, 11:16

Re: Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#4 Message par Vincent92 » 08 sept. 2022, 09:34

Ben92 a écrit :
08 sept. 2022, 09:28
ProfGrincheux a écrit :
08 sept. 2022, 09:06
Je réfléchirais beaucoup avant de spéculer à la baisse dans un marché qui se comporte de cette façon.

Je dis ça en particulier pour Anana75 et son idée de vendre son appart à Paris pour se mettre en location quelques années avant de racheter à Vincennes ou Fontenay sous Bois, ce qui est une spéculation à la baisse.
Entièrement d'accord. Les spéculations à la baisse sur l'immobilier parisien sont très hasardeuses. De nombreux forumeurs s'y sont cassés les dents en repoussant leur achat de x années, et ont fini par acheter (beaucoup) plus cher.
L'immobilier parisien est extrêmement résilient. D'après les notaires on est dans une phase similaire à 2012-2015 : une lente érosion dont la baisse cumulée n'a pas dépassé 6 ou 7%.
Est-ce que ça vaut le coup de speculer a la baisse pour une baisse de 2 ou 3% par an ? Je ne crois pas, et le loyer à payer annihile tout gain eventuel. Une telle stratégie que j'appelle" sauter du train" est surtout très dangereuse, avec le risque de ne plus jamais remonter dans le train.
On n'est pas du tout dans une situation similaire à 2012-2015. Entre 2012 et 2015, cela valait le coup d'attendre car il y avait en cumulé baisse légère des prix et baisse des taux.

Aujourd'hui, les taux augmentent. Donc, même une baisse légère des prix est une perte de pouvoir d'achat pour un acheteur attentiste. Au delà même des problèmes des coûts transitoire comme le loyer qu'il doit supporter.
Aujourd'hui, seule une baisse très importante et rapide des prix peut rendre l'attente intéressante pour quelqu'un qui compte acheter avec une bonne partie à crédit.

Pour Anana75, qui veut vendre à Paris pour habiter en banlieue, c'est encore pire car les notaires disent que les prix ont augmenté en petite et surtout en grande couronne.
"un chômage supérieur à 15%" & "Peut-être que l'immobilier ne baissera que de 20%. Mais peut-être qu'à -20%, l'immobilier sera encore jugé trop cher" supermascotte en 2020 (covid)

Qqun_de_Passage
Messages : 1600
Enregistré le : 23 janv. 2020, 17:07

Re: Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#5 Message par Qqun_de_Passage » 08 sept. 2022, 10:36

Je ne pense pas qu’attendre en 2012-2015 ait été un bon calcul, ou alors vraiment si on allait acheter en 2012 pour ensuite acheter pile poil fin 2015… trop tôt ca baissait encore, un an après ça avait déjà monté. Quant aux taux, attention à ne pas faire d’anachronisme… ils ont atteint leur plus bas bien après 2016. La encore il fallait avoir un timing très bon pour renégocier à ce moment-là.
Et pendant toute la phase d’attente, ne pas payer son loyer trop cher aussi.. bref ça fait bcp de conditions.

Je pense aussi qu’on va vers une période de 2-3 ans de baisse très faible des prix, dans un marché qui va se rétrécir sur les acheteurs les plus solvables et les biens les plus qualitatifs. Peut-être juste 18 mois si les taux continent de monter violemment. l’immo c’est pas Wall Street, rien qu’entre une situation de marché et sa traduction dans les stats publiées et confirmées, il y a un décalage de 6 à 9 mois.
Ensuite on verra bien si la divine surprise du QE revient. Sans elle, au bout d’un moment, la croyance de l’achat toujours gagnant disparaîtra … et dans ce cas je subodore que ce sont d’abord les biens de zones tendues, ceux dont le prix est liés à leur rendement, qui morfleront.

Ben92
~~+
~~+
Messages : 8400
Enregistré le : 20 mars 2014, 22:15

Re: Notaires IDF : Volumes et prix de l'immobilier à fin juin 2022

#6 Message par Ben92 » 08 sept. 2022, 13:38

Qqun_de_Passage a écrit :
08 sept. 2022, 10:36
Je ne pense pas qu’attendre en 2012-2015 ait été un bon calcul, ou alors vraiment si on allait acheter en 2012 pour ensuite acheter pile poil fin 2015… trop tôt ca baissait encore, un an après ça avait déjà monté. Quant aux taux, attention à ne pas faire d’anachronisme… ils ont atteint leur plus bas bien après 2016. La encore il fallait avoir un timing très bon pour renégocier à ce moment-là.
Et pendant toute la phase d’attente, ne pas payer son loyer trop cher aussi.. bref ça fait bcp de conditions.

Je pense aussi qu’on va vers une période de 2-3 ans de baisse très faible des prix, dans un marché qui va se rétrécir sur les acheteurs les plus solvables et les biens les plus qualitatifs. Peut-être juste 18 mois si les taux continent de monter violemment. l’immo c’est pas Wall Street, rien qu’entre une situation de marché et sa traduction dans les stats publiées et confirmées, il y a un décalage de 6 à 9 mois.
Ensuite on verra bien si la divine surprise du QE revient. Sans elle, au bout d’un moment, la croyance de l’achat toujours gagnant disparaîtra … et dans ce cas je subodore que ce sont d’abord les biens de zones tendues, ceux dont le prix est liés à leur rendement, qui morfleront.
Oui, c'est très rare que ce soit un bon calcul d'attendre. Il y a un biais énorme c'est qu'à priori on ne sait pas quand est le point haut et le point bas, et forcément c'est toujours plus facile de dire qu'il valait mieux attendre à posteriori.
AMHA la meilleure stratégie est d'acheter quand on en a besoin et les moyens. Il peut être judicieux pour un jeune de 25 ans d'attendre quelques années afin d'avoir un apport et un meilleur salaire pour acheter directement un bien plus potable.
Mais passé 30 ans l'attente est contre productive.

Répondre