Je ne voudrais pas isoler l’échange entre toi et moi, il y a d’autres fils où c’est potentiellement un risque plus naturel et peut être un penchant coupable. Mais enfin… je ne comprends pas où t’amène ce positionnement sur un tel sujet.ProfGrincheux a écrit : ↑16 août 2023, 09:30Je n'interprète pas ce que vous avez posté comme vous. Les coloc ne mettent pas le local loué à l'entière disponibilité de l'association vu qu'elles vont revenir à la fin de leurs vacances et que leurs hôtes vont alors quitter le local. Mais je peux me tromper.wasabi a écrit : ↑16 août 2023, 08:20heureusement que le post avant le votre j'ai mis un lien de PAP qui dit explicitement le contraireProfGrincheux a écrit : ↑15 août 2023, 21:19Ça ne semble pas être une sous-location puisqu'il ne semble pas y avoir compensation monétaire mais une mise à disposition à titre gratuit. Je pense donc que c'est parfaitement légal.
Il y a plein de choses qui peuvent mal se passer en revanche.
Voilà une association spécialisée qui cherche des manières de loger des étrangers illégaux sur le territoire français. On peut déjà bien entendu débattre de cet objectif en soi, de la misère dans le monde, de l’iniquité des gouvernements occidentaux et j’en passe.
Mais sur le narratif présent, ce dispositif est très proche d’une magouille aux limites des possibilités d’un contrat légal de location. Qui plus est, il coche toutes les cases de ce clivage absolu qui se forme dans la société entre des gens ayant disons sagement une conception ordinaire du droit (usage paisible de la chose louée) et détournement de cette intention.
Tous les clichés sont réunis, les locataires sont deux femmes, sont elles ingénieurs ou secrétaires ou réceptionnistes à l’hôtel ou caissière ou serveuses en restauration ou vendeuse à la Fnac ou chez Décathlon ? Non, elles font de la psychologie et du journalisme.
Elles sont en colocation. C’est super tendance, et ce n’est pas comme si la colocation était un moyen de résoudre le problème du prix du logement. Et elles partent en vacances, à l’étranger, trois semaines. Je suis sûr qu’elles vont opter pour un déplacement écolo responsable avec bilan carbone comparatif…
En tout cas, elles échangent la nature d’un logement dont elles n’ont pas besoin contre un logement qui devient une résidence saisonnière. C’est super, elles ont donc 11 mois sur 12 un logement standard et 1 mois sur 12 un logement de vacances, et les migrants (climatiques peut être ?) ont quant à eux aussi une résidence d’été…
Bref, tout y est, le décor est planté.
Toutes les contradictions internes, toutes les incohérences structurelles qu’elles semblent ignorer et dont elles esquivent l’analyse pour adopter une attitude, un comportement, une politique, le mot est prononcé.
A cela, on peut choisir de s’interroger sur les limites de régularité, sur la manière dont les contrats sont formulés, je le rappelle, pour que la chose louée soit utilisée de manière paisible et naturelle, et pas en détournant l’objet du contrat pour qu’il soit nécessaire d’en appeler à un arbitrage juridique.
On peut inversement choisir de défendre l’extrême limite de ce que la loi n’interdit pas, pousser l’interprétation dans ses retranchements favorables à une attitude.
C’est banal à dire, mais on lit régulièrement ici que les gens chérissent les causes dont ils déplorent les conséquences. Oh bien sûr, tu pourrais répondre que tu n’approuves pas, que tu restes neutre dans ta formulation. Qu’est ce que la neutralité sinon l’indifférence ?
Qui ne dit mot consent.
Après, comme je disais, il ne faudra pas s’étonner que les bailleurs prennent mille précautions, mille garanties au point de discriminer leurs locataires. Il ne faudra pas non plus s’étonner sur une sélection par l’argent dans le choix des locataires, dans le cas présent passer d’une colocation à une location individuelle par exemple.
Dépassons l’exemple et prolongeons le par nos propres expériences.
Si des provinciaux doivent payer un bras en frais de location pour le logement de leurs enfants qui montent à la capitale parce que c’est là que sont les écoles et les universités, il faudra bien faire des arbitrages. Les choix que l’ont fait à l’instant t sont fonction de la manière dont on gouverne nos vies avant cet instant, donc de la manière dont on en parle en toutes circonstances lorsqu’on fait acte politique.