Un petit post pour parler de la situation de l’emploi en France. Ma maigre expérience m’a amenée à chercher du boulot en fin 2001, mi 2003 et fin 2007. Pour ma recherche plus récente, j’ai été surpris d’être demandé, plutôt que demandeur (faut dire que je suis super performant quand je ne suis plus sur le forum de la bulle).
Déjà dans les couloirs j’entendais certains collègues se plaindre de la pénurie de certaines catégories de personnel qualifié, des démissions et autres départs en retraites qui devenaient casse tête. Pour certains postes, certains sont obligés de taper dans le réservoir : les jeunes diplômés et formations en alternance en priant pour que la personne ne parte pas en cours de route.
Autour de moi, famille et quelques amis (rares) : Je ne connais personne qui soit au chômage, du moins parmi ceux qui ont vraiment envie de travailler*. Je ne parle pas de mon cousin qui, à 25 ans, avec une licence en Sociologie, estime qu’il mérite mieux qu’un boulot payé au SMIC et préfère rester chez papa, maman fumer des pétards, ni de ma tante qui, après 10 ans de RMI, est à deux ans d’avoir la retraite et esquive habilement les propositions de l’ANPE [personnages fictifs]
Bref, le marché de l’emploi est dynamique dans de nombreux secteurs. Comme pour les marchés soumis à la loi de l’offre et de la demande, il y a quelque chose qui s’est inversé, les demandeurs d’emplois, qualifiés et mobiles, ont la main et négocient les salaires à la hausse.
Je ne serais pas étonné qu’il y ait une certaine inflation de ce côté là. Quelqu’un parlait du NAIRU hier, je crois que le taux de chômage est, exceptionnellement, sous le NAIRU. Les grosses boites aux salaires rigides risquent de voir partir certains éléments qui vont intégrer des petites structures plus flexibles. Il est possible que certaines entreprises, qui en ont les moyens, en profitent pour délocaliser. D’autres sociétés, si ça se trouve, vont être forcées d’embaucher des branles-bedouilles incompétents (comme ma nouvelle société ).
Bref, pour en revenir à l’immobilier :
Plein emploi pour les jeunes qui n’en veulent confiance dans l’avenir mariage + mômes + achat immobilier demande d’achat immo soutenue scénario d’atterrissage en douceur crédible
Inflation sur certains salaires augmentation de la capacité d’achat scénario d’atterrissage en douceur crédible
Bref,
Conclusion A : on ne peut pas toujours avoir le beurre et l’argent du beurre : on ne peut pas se plaindre d’avoir un bon salaire, un boulot sûr et de ne pas pouvoir acheter un logement correct. Il faut accepter le fait d’être un looser et d’avoir raté le train (je sais, c’est dur)
Conclusion B : t’es jeune, qualifié, locataire, mobile et tu t’ennuis tellement au boulot que tu surfes sur le site de la bulle et t’as pas eut d’augmentation cette année : il est temps que tu changes de boulot.
Conclusion C : comme en 90’s, c’est quand la peur de la récession, les licenciements massifs, quand les recruteurs ne prendront même plus le temps de répondre aux lettres de motivation manuscrites qui s’empilent sur les bureaux, quand les couples verront l’avenir en noir et ne sauront même pas si l’année prochaine ils auront encore leurs deux emplois… Alors là oui il y aura du -50% à gogo, voire plus. Ca va être les soldes et je vous souhaite de faire partie de la maigre proportion de personnes qui pourront, soit se faire valider un dossier de crédit par un organisme financier, soit acheter cash.
Mais peut-être ferez vous partie des gens qui auront peur de l’avenir, voire au chômage, et qui finalement préfèreront des jours meilleurs pour acheter et garderez votre apport « au cas où »… Et vous raterez encore le prochain train (là pas de doutes vous serez effectivement un loser, encore plus que les « téméraires» [l’avenir nous dira si c’étaient des pigeons] qui ont acheté ces temps-ci).
Pour reprendre un paragraphe du magazine capital de novembre 92 :
L’investissement des particuliers, constitués pour 80% par l’achat de résidences principales, sera conditionné par la plus ou moins bonne marche de l’économie (évolutions des salaires, niveau de chômage) et par l’idée que les acquéreurs s’en feront.
On ne s’endette pas sur quinze ou vingt ans sans une certaine confiance dans l’avenir.
La dernière phrase peut faire sourire en 2007, j’en profite pour la mettre à jour : On ne s’endette pas sur 25 ou 30 ans sans une confiance aveugle dans l’avenir, des taux d’intérêts bas et un matraquage médiatique. D’autres diraient plus simplement : on ne s’endette pas sur 25 ou 30 ans.
@+
* petit test pour savoir si une personne veut vraiment travailler: demander lui si son CV est à jour.