MONEY AS DEBT

Débats sur le thème de l'immobilier, anecdotes et annonces
Répondre
Message
Auteur
Avatar du membre
mag_nifique
Messages : 198
Enregistré le : 21 avr. 2008, 21:39

MONEY AS DEBT

#1 Message par mag_nifique » 24 juil. 2008, 21:11

A voir absolument. MONEY AS DEBT...Paul Grignon (2006),

Trés instructif et convaincant. Oui, cela ne peut que s'écrouler, aucune doute...

http://video.google.com/videoplay?docid ... 1611&hl=fr
Modifié en dernier par mag_nifique le 24 juil. 2008, 23:36, modifié 1 fois.
l'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne....

Avatar du membre
déoédéba
-+
-+
Messages : 2200
Enregistré le : 03 juil. 2008, 10:17
Localisation : Marseille

Re: MONEY AS DEBT

#2 Message par déoédéba » 24 juil. 2008, 22:24

Très pédagogique (et je sais de quoi je parle :mrgreen: ) et vraiment très très instructif.
Effectivement, l'inéluctable suite semble être l'effondrement du système monétaire.

Au travers de différents posts ici et entendu par d'autres sources, cette faillite du système monetaire actuel pourrait bien survenir dans un futur très proche. Et cela amorcé pour partie par la crise des subprimes et du ralentissement économique.

Et bien la question que je me pose c'est :
"qu'advient-il alors du cash (vous savez celui qui attend le retour dans le tunnel de Friggit :twisted: ) déposé dans nos banques ??"

Quelqu'un peut me donner des pistes ?

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#3 Message par DiscoTonio » 24 juil. 2008, 23:27

:shock: :shock: :shock:
Je comprends mieux maintenant pourquoi Jorion milite pour une reprise du pouvoir d'émettre la monnaie par les Etats.
Et je comprends mieux aussi pourquoi j'ai intuitivement les banquiers en détestation...


Au passage, on se fait tout un fantasme de l'inflation dans un autre post, et des taux d'intérêt qui suivent. Mais je me demande sérieusement si le vrai procédé n'est pas en fait inverse. Est ce que ce ne serait pas par ce que les banques exigent 5% d'intérêts de dîme sur toute la richesse qui circule que l'inflation se fixe à 5%...

Ainsi, prenons un exemple : imaginons que les banques possèdent en fonds propres 10$ et que l'on aie 1000$ en tout de "valeur" réelle mondiale. Avec ces 10$, ils prètent les sus dits 1000$, à un taux d'intérêt de, disons, 5%. Ces 1000$ en circulation deviennent alors 1050$ à la fin de l'année. Ainsi, :
:arrow: l'économie mondiale croit de 5% aussi, et la masse monétaire suit la masse théorique fixée par les taux d'intérêts. Tout va bien, si ce n'est que toute la richesse supplémentaire créée part dans les poches des rentiers sans que ceux qui la fabriquent par leur travail n'en touchent quoi que ce soit...
:arrow: l'économie mondiale croit de moins de 5% : la masse monétaire devient plus grande que la richesse et là c'est l'inflation. Il y a trop de faux billets créés par rapport à ce que les hommes arrivent à créer en tant que valeur supplémentaire.
:arrow: l'économie mondiale croit de plus de 5% : Il n'y a plus assez de monnaie. Les prix des biens diminuent, c'est la déflation.
Modifié en dernier par DiscoTonio le 25 juil. 2008, 07:35, modifié 1 fois.

lolo69
-+
-+
Messages : 1894
Enregistré le : 08 juin 2005, 09:48
Localisation : lyon

Re: MONEY AS DEBT

#4 Message par lolo69 » 25 juil. 2008, 06:16

La réponse est peut-être tout claquer et s'éclater, à propos de quoi faire de votre argent. Perso, j'adore le liquide blanc et rouge et si vient la fin du monde je me ferais plaisir une dernière fois.
potentiellement acheteur;

jt75
Messages : 349
Enregistré le : 12 nov. 2005, 00:24
Localisation : Paris

Re: MONEY AS DEBT

#5 Message par jt75 » 25 juil. 2008, 08:26

lolo69 a écrit :La réponse est peut-être tout claquer et s'éclater, à propos de quoi faire de votre argent. Perso, j'adore le liquide blanc et rouge et si vient la fin du monde je me ferais plaisir une dernière fois.
... Parfois il m'arrive de penser la même chose :wink: .
Un peu dur quand même pour sa progéniture...
surtout que dans ton coin lolo69 il y a de quoi se rôtir tranquille de toutes les couleurs
sur les côtes du coin.

Mais en Imaginant le scénar cata: dilution de la monnaie par émission de papier, après tout, d'aucuns peuvent se dire qu'il y a de l'argent dans le pays qui dort au calme en attendant les baisses diverses: celui les épargnants ! ça donne vraiment envie de passer liquide ...

Avatar du membre
zill
Messages : 1438
Enregistré le : 02 août 2005, 14:04
Localisation : Côte d'uzure

Re: MONEY AS DEBT

#6 Message par zill » 25 juil. 2008, 10:18

la question est :
puisque les états n'y peuvent plus grand chose, alors qui dirige les banques et associations de banques?
un bien a de la valeur seulement quand on l'a vendu

Rocaberti

Re: MONEY AS DEBT

#7 Message par Rocaberti » 25 juil. 2008, 11:55

zill a écrit :la question est :
puisque les états n'y peuvent plus grand chose, alors qui dirige les banques et associations de banques?
Là est toute la question. Quelques ouvrages, suite à la mise en place de la Banque de France par Napoléon Bonaparte, remplacée depuis par la BCE, ont traité des "200 familles".

Cependant, rappellez vous qu'au moment de la République de Weimar et son inflation délirante - quelque chose du genre du Zimbabwe actuellement - où il fallait des centaines de millards de Reichsmarks, un petit village de Bavière a voulu faire l'expérience de la vie sans argent en passant exclusivement au troc. Cela a duré une semaine avant que l'armée ne rapplique avec des chars entourant le village et leur fasse abandonner rapidement cette expérience interdite et toutes velléïtés, sous peine de....

Martigan
Messages : 1491
Enregistré le : 11 sept. 2007, 17:02

Re: MONEY AS DEBT

#8 Message par Martigan » 25 juil. 2008, 13:31

Il est intéressant de noter qu'il est extrêmement difficile d'échanger des services sans passer par de la monnaie; quand je dis difficile, je le dis légalement. Le troc marche très bien, mais dès qu'on essaye d'organiser un système plus complexe, les lois entrent en jeu. la création de monnaie sur des MMORPG est une vraie problématique également.

Après tout, pourquoi je pourrais-je créer ma propre monnaie, c'est à dire l'assurance contre un service que j'en rendrais un comparable plus tard? Parce que c'est interdit!

Avatar du membre
Sifar
~~+
~~+
Messages : 10853
Enregistré le : 13 mai 2008, 19:52

Re: MONEY AS DEBT

#9 Message par Sifar » 25 juil. 2008, 14:02

Rocaberti a écrit :Cependant, rappellez vous qu'au moment de la République de Weimar et son inflation délirante - quelque chose du genre du Zimbabwe actuellement - où il fallait des centaines de millards de Reichsmarks, un petit village de Bavière a voulu faire l'expérience de la vie sans argent en passant exclusivement au troc. Cela a duré une semaine avant que l'armée ne rapplique avec des chars entourant le village et leur fasse abandonner rapidement cette expérience interdite et toutes velléïtés, sous peine de....
+1
En fait, c'était en Autriche, dans le village de Wörgl.
http://fr.wikisource.org/wiki/Wörgl_ou_ ... nt_fondant
Cela semble avoir très bien marché, ( pendant plus d'une semaine. ) avec des conséquences très positives
pour l'emploi, les travaux publics, les finances de la communauté..
Effectivement, ça a été rapidement interdit :mrgreen:
Des exemples similaires ont été lancés ailleurs dans le monde ( Brésil : dans une région disposant d'une forte communauté d'origine allemande. )
zill a écrit :puisque les états n'y peuvent plus grand chose, alors qui dirige les banques et associations de banques?
Eh oui, qui ?...
DiscoTonio a écrit :Mais je me demande sérieusement si le vrai procédé n'est pas en fait inverse. Est ce que ce ne serait pas par ce que les banques exigent 5% d'intérêts de dîme sur toute la richesse qui circule que l'inflation se fixe à 5%...
ça, c'est il me semble une intuition très profonde...
Quand j'ai découvert le fonctionnement de la monnaie de dette, il y a un peu plus d'un an, j'ai moi aussi été estomaqué.
Je suis persuadé que l'immense majorité des questions que l'on peut se poser sur la marche du monde depuis
150 ans se trouve là. ( Même si la pure monnaie de dette est bien sûr plus récente. )
DiscoTonio a écrit : l'économie mondiale croit de 5% aussi, et la masse monétaire suit la masse théorique fixée par les taux d'intérêts. Tout va bien, si ce n'est que toute la richesse supplémentaire créée part dans les poches des rentiers sans que ceux qui la fabriquent par leur travail n'en touchent quoi que ce soit... l'économie mondiale croit de moins de 5% : la masse monétaire devient plus grande que la richesse et là c'est l'inflation. Il y a trop de faux billets créés par rapport à ce que les hommes arrivent à créer en tant que valeur supplémentaire. l'économie mondiale croit de plus de 5% : Il n'y a plus assez de monnaie. Les prix des biens diminuent, c'est la déflation.
En revanche, le seul qui puisse éviter le credit crunch, c'est l'état, en s'endettant.(*) Mais en Europe, il
ya le traité de Maastricht...
(*) Avec comme double effet kisscool d'en tirer argument pour attaquer les politiques sociales ostensiblement
responsables de cet endettement, alors que cet endettement est pensé pour aider les copains.
Il est normal, me semble-t-il, d'augmenter la quantité de monnaie quand augmente la quantité de richesses.
Mais dans quelles poches ?
Pourquoi, si je crée une machine nouvelle, mon banquier s'enrichit-il ?
( Sans que j'ai recours, moi, à ses services. )
Ce que dit Pimono est exact.

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#10 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 07:10

Image

En 25 ans, ils auraient eu 400% de croissance ??? J'ai surtout l'impression que la richesse issue des intérêts est devenue énorme en comparaison de la richesse créée par le travail... Et la production de crédits nouveaux est la seule façon de garantir ces intérêts, en diluant à des niveaux jamais atteints les revenus du travail dans ceux de la rente. Ce qui explique qu'aujourd'hui, avec juste ton travail, tu ne peux rien acheter sans t'endetter lourdement car tous les biens se sont renchéris en les rapportant à la masse monétaire totale, et la masse énorme des intérêts dilue la richesse véritable... Il est urgent d'euthanasier les rentiers...

Image

Tous les épargnants devraient se satisfaire de placements à 0% en € constants (c'est à dire à inflation %) sans quoi la rente va finir mathématiquement par manger les revenus du travail... Et on est en plein dedans là ! Qui aurait cru que la lutte pour la monnaie pourrait être une lutte pour la liberté, contre l'esclavage et le vol des fruits de notre travail ? Mais bon, vu que très peu de gens sont informés sur la façon dont ça fonctionne, on s'en tient à Robert Ménard qui beugle pour la liberté du Tibet...
Modifié en dernier par DiscoTonio le 03 sept. 2009, 02:46, modifié 1 fois.

Avatar du membre
pangloss
~~+
~~+
Messages : 18332
Enregistré le : 25 août 2005, 10:24
Localisation : 92

Re: MONEY AS DEBT

#11 Message par pangloss » 26 juil. 2008, 08:13

DiscoTonio a écrit : Tous les épargnants devraient se satisfaire de placements à 0% en € constants (c'est à dire à inflation %) sans quoi la rente va finir mathématiquement par manger les revenus du travail...
et tous les propriétaires-bailleurs de loyers nuls bien sûr...
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
Socrate

Avatar du membre
immoglobine
+
+
Messages : 3093
Enregistré le : 17 oct. 2007, 19:06
Localisation : Lyon (69)

Re: MONEY AS DEBT

#12 Message par immoglobine » 26 juil. 2008, 08:25

Sifar a écrit :
Rocaberti a écrit :Cependant, rappellez vous qu'au moment de la République de Weimar et son inflation délirante - quelque chose du genre du Zimbabwe actuellement - où il fallait des centaines de millards de Reichsmarks, un petit village de Bavière a voulu faire l'expérience de la vie sans argent en passant exclusivement au troc. Cela a duré une semaine avant que l'armée ne rapplique avec des chars entourant le village et leur fasse abandonner rapidement cette expérience interdite et toutes velléïtés, sous peine de....
+1
En fait, c'était en Autriche, dans le village de Wörgl.
http://fr.wikisource.org/wiki/Wörgl_ou_ ... nt_fondant
Cela semble avoir très bien marché, ( pendant plus d'une semaine. ) avec des conséquences très positives
pour l'emploi, les travaux publics, les finances de la communauté..
Effectivement, ça a été rapidement interdit :mrgreen:
Des exemples similaires ont été lancés ailleurs dans le monde ( Brésil : dans une région disposant d'une forte communauté d'origine allemande. )
Ce genre de phénomène à aussi eut lieu en Aragon durant la guerre d'Espagne. Quand les franquistes sont arrivés ceci à été interdit sous peine de représailles.
La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu'un objet n'est nôtre que lorsque nous le possédons.
K. Marx [Manuscrits de 1844]

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#13 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 08:29

pangloss a écrit :
DiscoTonio a écrit : Tous les épargnants devraient se satisfaire de placements à 0% en € constants (c'est à dire à inflation %) sans quoi la rente va finir mathématiquement par manger les revenus du travail...
et tous les propriétaires-bailleurs de loyers nuls bien sûr...
Je parlais de l'argent de la masse monétaire Mn et du revenu de la monnaie. Au passage, la finance islamique met en pratique ce principe. Je bosse avec des marocains et visiblement, ils n'ont pas droit aux placements d'usure...
Enfin, un proprio qui te loue son appart te facture un service qui est celui du logement. Et avec des rendements de 3%, l'immobilier est aujourd'hui en dessous de l'inflation et le rendement en € constant négatif...

Le livret A est l'exemple parlant du placement sans usure vu que sa rémunération suit l'inflation et qu'ils te garantissent uniquement la valeur en € constants de ta monnaie et qu'elle ne se dégrade pas. En revanche, si ton argent te rapporte de la monnaie en € constants, c'est que tu as pris ce revenu du travail réel de quelqu'un... Et plus la rente rapporte, plus le ponctionnement sur le travail est important. Et aujourd'hui, ça ne m'étonnerait pas que l'on aie passé les 50% de revenus venant de la rente, ponctionnés du coup à ceux du travail, et dévaluant ces derniers...

Avatar du membre
pangloss
~~+
~~+
Messages : 18332
Enregistré le : 25 août 2005, 10:24
Localisation : 92

Re: MONEY AS DEBT

#14 Message par pangloss » 26 juil. 2008, 08:42

Juger l'arbre à ses fruits me semble juste et, comme vous, je considère comme qu'une part trop importante des revenus est accaparée par ce que vous appelez la rente.

Maintenant, essayez d'imaginer un monde plausible où la personne qui se dessaisit temporairement de la richesse qu'elle a accumulée(/épargnée) au profit d'une autre ne reçoit rien en échange (oubliez l'inflation qui ne ferait qu'obscurcir le raisonnement)...

Quelque chose comme un monde de faiseurs de courte-échelle bénévoles...
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
Socrate

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#15 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 08:54

Les gens auront toujours intérêt à déposer leurs économies à la banque ne serait ce que par ce que la banque :
1) les protège de l'inflation (avec une inflation positive, ça incite les gens à déposer car la thésaurisation dévalue l'argent)
2) permet de les déplacer sans risque et instantanément d'un point géographique A à B
3) les protège du vol (sauf quand les banquiers eux meme deviennent des voleurs)
Et c'est déjà pas mal... C'est d'ailleurs l'origine du dépot bancaire selon le documentaire avec des épargnants mettant leurs sous à l'abri dans le coffre de l'orfèvre, et ils payaient même pour ça au lieu de se faire payer :shock:

Quand on y pense, le concept de monnaie même est un prêt. Quand quelqu'un me paye pour mon travail en monnaie, en fait je lui prête mon travail et il me donne en échange une reconnaissance de dette sous forme de monnaie acceptée par tous. Tant que je n'ai pas converti cette reconnaissance de dettes appelée monnaie en travail de quelqu'un d'autre, la société m'est redevable de ce travail et c'est normal. Mais pourquoi le fait de ne pas faire jouer cette reconnaissance de dettes devrait rapporter du travail des autres ? Si on ramène tous ces concepts profondément imprimés en nous à leur réalité conceptuelle, on commence à voir la matrice Image et l'absurdité du système en fait...

un utilisateur

Re: MONEY AS DEBT

#16 Message par un utilisateur » 26 juil. 2008, 09:07

Pour ceux qui n'ont pas le courage de tout regarder : Effectivement, à l'origine, le billet de banque était plus ou moins une reconnaissance de dette... D'où tout le decorum avec signature, etc...

Maintenant, si vous regardez un billet en euro, il n'y a plus rien d'indiqué... reste deux trois gribouillis de signature, mais qui signent quoi au juste ?
C'est pour dire ce que cela vaut dans l'esprit de ceux qui les émettent.
Modifié en dernier par un utilisateur le 27 juil. 2008, 06:11, modifié 1 fois.

Avatar du membre
maxicris
Messages : 278
Enregistré le : 27 avr. 2008, 16:14
Localisation : Courbevoie

Re: MONEY AS DEBT

#17 Message par maxicris » 26 juil. 2008, 09:15

très bien fait ce document... très clair...
merci.
Wait and see...

Avatar du membre
pangloss
~~+
~~+
Messages : 18332
Enregistré le : 25 août 2005, 10:24
Localisation : 92

Re: MONEY AS DEBT

#18 Message par pangloss » 26 juil. 2008, 09:18

(re-)lire un bouquin essentiel: "Le commerce des promesses -petit traité sur la finance moderne" par Pierre-Noël Giraud, professeur d'économie à l'Ecole des Mines (CERNA)
http://www.cerna.ensmp.fr/cerna_globali ... _livre.htm

Dans cet extrait de l'avant-propos, Pierre-Noël Giraud a écrit :Dors maintenant, c'est lui qui ne dort pas

Au temps des Tsars, dans une chambre sur cour du quartier juif de Simferopol (Crimée), en pleine nuit, Moïshe, incapable de trouver le sommeil, se tourne et se retourne dans son lit. Rachel sa femme finit par lui demander :

- Qu'as-tu, mon cher mari, qu'est-ce donc qui te tourmente ainsi ?

- Je ne veux pas t'inquiéter, dit Moïshe.

- Si, dis-le-moi, je veux tout partager avec toi.

- Connais-tu Samuel, notre voisin d'en face ?

- Bien sûr, je le connais.

- Eh bien, je dois lui rendre mille roubles demain matin, et je ne les ai pas.

- Ce n'est que cela, dit Rachel ? Elle se lève, ouvre la fenêtre et appelle Samuel dans la nuit, à travers la cour endormie.

- Samuel, Samuel !

- Que se passe-t-il, crie Samuel, surgissant à sa fenêtre, très inquiet, les cosaques ? Un pogrom ?

- Non Samuel, rassure-toi. Tu connais mon mari Moïshe ?

- Oui, je le connais, bien sûr !

- Tu sais qu'il te doit mille roubles ?

- Et comment ! Il doit me les rendre demain. J'y compte bien car j'en ai absolument besoin.

- Eh bien, mon cher Samuel, il ne te les rendra pas, car il ne les a pas.

Et Rachel ferme la fenêtre, se recouche dit à son mari :

- Dors maintenant, c'est lui qui ne dort pas.

C'est une des histoires que je préfère. J'aime sa profonde sagesse et son humanité. Elle énonce une évidence : une créance, telle celle de Samuel sur Moïshe, n'est jamais qu'une simple promesse de recevoir de l'argent dans l'avenir. Rien ne permet d'être absolument sûr que cette promesse sera tenue, car de l'avenir nul ne peut être certain. La finance dans son ensemble n'est donc jamais qu'un "commerce de promesses". Considérer cette évidence avec attention m'a conduit aux deux questions qui sont à l'origine de ce livre.

La finance fait donc commerce de promesses. Est-il assuré que ces promesses de revenus futurs ne sont pas excessives, par rapport à ce que sera réellement la richesse future ? Si c'était le cas, un "mistigri", telle la mauvaise carte du jeu du même nom, circulerait en permanence dans la sphère financière. Ce mistigri, ce sont les promesses de revenus futurs dont il est certain qu'elles ne pourront être honorées. Mais bien sûr, sauf à l'échéance, personne ne sait qui le détient. Il existe, il circule, mais chacun espère qu'il finira entre les mains d'un autre. Si Moïshe ne peut rembourser, c'est que l'emprunt auprès de Samuel a été investi dans de mauvaises affaires, qui n'ont pas créé assez de richesses pour permettre de le rembourser avec intérêts. Rachel ne fait qu'annoncer en pleine nuit à Samuel, juste avant l'échéance, que c'est lui désormais qui détient la mauvaise carte. En créant des droits en excès sur la richesse future, la finance serait alors une cause permanente de conflits de répartition, éventuellement violents. Elle engendrerait et ferait circuler précarité et angoisse. L'angoisse que Rachel, dans sa sagesse, a simplement transféré d'une chambre à l'autre, la déplaçant là où dorénavant elle devait être.

Faisant commerce de promesses, la finance est donc un lieu où se confrontent des "visions" de l'avenir. Les acteurs de la finance n'agissent qu'en fonction "d'anticipations". C'est ce qu'il anticipe de l'avenir qui décide un ménage à épargner, un industriel à emprunter ou à émettre des actions pour investir, un individu quelconque à vendre ou à acheter des titres financiers. Si Samuel a prêté mille roubles à Moïshe, c'est qu'il pensait que ce dernier allait continuer à être un négociant solide. Si Moïshe a emprunté, c'est pour financer une affaire qu'il pensait profitable. Les deux se sont trompés. Mais réciproquement, si Samuel n'avait pas eu confiance en Moïshe, alors que Moïshe avait identifié une affaire réellement rentable, une richesse potentielle n'aurait pas été créée.

La question est donc : quelle est la nature de cette pensée de l'avenir qui détermine les actes sur les marchés financiers ? Comment se forme-t-elle ? S'enracine-t-elle dans l'observation du passé ? N'en est-elle qu'une simple extrapolation ? Ou a-t-elle une plus large autonomie ? Si c'était le cas, alors cette pensée serait agissante. La pensée de l'avenir façonnerait l'avenir.

La distinction très répandue entre une sphère "réelle", celle de la production, et une sphère financière qui n'en serait que le reflet serait alors peu pertinente. Tout aussi peu pertinente serait l'interprétation, en apparence opposée, d'une finance purement "virtuelle", simple casino où ce qui se joue n'a que peu de rapports avec la réalité du labeur humain, seul producteur de richesse réelle. La finance manifesterait au contraire avec éclat qu'en économie, la pensée des acteurs est une dimension essentielle de la réalité.

C'est pourtant ce que la théorie économique a le plus grand mal à admettre, elle dont tout l'effort consiste à ramener des rapports entre les hommes à des rapports entre des choses. Cela expliquerait pourquoi la théorie économique est si souvent embarrassée par la finance.

Embarrassé, je le fus au premier chef par ces questions. J'ai en effet publié, en 1996, un livre d'économie : "L'Inégalité du Monde" . Il propose une interprétation des grandes évolutions historiques des inégalités économiques entre territoires et au sein de chaque territoire. Il analyse les conséquences de la globalisation actuelle sur les inégalités sans faire référence, sauf de façon très secondaire, à la finance et en particulier à la globalisation financière. Les tendances profondes des inégalités sont expliquées avant tout par l'intensification des flux de marchandises (la globalisation commerciale), alors que les hommes restent pour l'essentiel fixés à leur territoire. J'avais donc adopté la thèse que la finance n'est qu'une dimension subordonnée de l'économie réelle, qui peut être négligée lorsqu'on ne s'intéresse qu'aux tendances longues et massives des inégalités.

Quant à l'influence de la pensée sur les évolutions économiques, je ne l'avais pas ignorée, contrairement à beaucoup d'économistes qui affirment qu'existent dans notre domaine des lois aussi objectives que la loi de la gravitation. Mais j'avais situé cette pensée dans la sphère de la politique. J'avais soutenu la thèse que l'économie était influencée de l'extérieur par une pensée politique incarnée dans une forme d'Etat, plus précisément dans un ensemble d'institutions et de règles stabilisées encadrant les dynamiques économiques. Cet ensemble d'institutions et de règles définit à mes yeux "un" capitalisme particulier, dont il est possible d'élaborer la théorie, alors qu'il est vain de chercher à établir des lois économiques valides en tout temps et en tout lieu. Et voilà que se présentait l'hypothèse d'une pensée agissante de l'intérieur même de l'économie, s'exprimant de manière privilégiée dans la sphère financière.

Il me fallait par conséquent vérifier les intuitions engendrées par l'histoire de Rachel et évaluer l'importance de la globalisation financière dans le processus général de globalisation économique. A la lumière de ces questions, j'entrepris donc un réexamen de la théorie financière, de l'articulation de la finance à l'économie, des événements récents, en particulier les crises, les plus significatifs des effets de la globalisation financière, enfin des débats actuels touchant à la finance : fonds de pensions, retraites, "exubérance irrationnelle" des marchés financiers. Fidèle à la conviction que les questions économiques doivent pouvoir être débattues par des non spécialistes, j'ai tenté de les leur rendre accessibles, sans pour autant en éluder les difficultés.
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
Socrate

Avatar du membre
pangloss
~~+
~~+
Messages : 18332
Enregistré le : 25 août 2005, 10:24
Localisation : 92

Re: MONEY AS DEBT

#19 Message par pangloss » 26 juil. 2008, 09:30

Disco-l-age-de-cristal-Tonio a écrit :Mais pourquoi le fait de ne pas faire jouer cette reconnaissance de dettes devrait rapporter du travail des autres ?
Parce que je peux convertir cette reconnaissance de dette en un bien quelconque (l'acheter) puis en faire payer l'utilisation à une personne qui en a besoin, mais qui ne dispose pas de la somme pour se l'acheter. Dans un marché libre et concurentiel, j'obtiendrai un rendement qui sera celui de mon capital.

Si je ne suis pas libre ou que des règlementations finissent par réduire ce rendement à néant, voire le rendent négatif, j'éviterai d'épargner, je thésauriserai sous la forme la plus primitive ou j'irai aux champignons au lieu de travailler, toutes attitudes qui ne manqueront pas de favoriser le progrès économique et social...

L'intérêt personnel est le moteur le plus puissant et le plus constant de l'action humaine (ce n'est pas le seul, j'en conviens bien volontiers)

"Celui qui veut faire l'ange, fait la bête." Blaise Pascal
"Le Goulag est pavé de bonnes intentions." Pangloss
«C'est quand un moustique se pose sur vos testicules qu'on réalise que la violence ne résout rien."
Socrate

un utilisateur

Re: MONEY AS DEBT

#20 Message par un utilisateur » 26 juil. 2008, 15:38

On lira aussi, pour conforter le sujet, l'article sur Wikipedia "Histoire de la monnaie"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_monnaie

Avec la phrase pivot suivante
Alors que la monnaie représente déjà une certaine quantité de biens, qu'on ne pourrait pas manipuler aussi facilement, l'étape suivante est la mise en place d'une monnaie de second niveau, qui elle-même représente une grande quantité de monnaie métallique laissée en dépôt en lieu sûr. Ainsi apparaît la monnaie papier (le billet de banque, connu en Chine dès le viiie siècle), qui ne représente originellement qu'une dette payable à vue sous forme de métal ou d'autres biens.
Et la dessus, se construisirent abstaction sur abstraction, jusqu'au moment où la base fut définitvement coupé par Nixon en 1971 )

Le système actuel n'a par définition aucune base solide (pour faire référence au solidus ;-) .
Il pouvait tenir tant que l'économie moderne était unipolaire (US), dans l'économie à venir très fortement multipolaire, il faudra revenir à un arbitre incontestable (Je propose la fêve de cacao ;-) ).

Cordialement,

Tibere

Pour se faire une idée de ce que vaut la notion de liberté en matière de monnaie, on notera aussi la phrase
1934 : le dollar est défini comme 1/35 d'once d'or. Les citoyens états-uniens n'ont pas le droit de posséder de l'or.
;-)
Modifié en dernier par un utilisateur le 27 juil. 2008, 06:12, modifié 1 fois.

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#21 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 16:01

pangloss a écrit :
Disco-l-age-de-cristal-Tonio a écrit :Mais pourquoi le fait de ne pas faire jouer cette reconnaissance de dettes devrait rapporter du travail des autres ?
Parce que je peux convertir cette reconnaissance de dette en un bien quelconque (l'acheter) puis en faire payer l'utilisation à une personne qui en a besoin, mais qui ne dispose pas de la somme pour se l'acheter. Dans un marché libre et concurentiel, j'obtiendrai un rendement qui sera celui de mon capital.

Si je ne suis pas libre ou que des règlementations finissent par réduire ce rendement à néant, voire le rendent négatif, j'éviterai d'épargner, je thésauriserai sous la forme la plus primitive ou j'irai aux champignons au lieu de travailler, toutes attitudes qui ne manqueront pas de favoriser le progrès économique et social...

L'intérêt personnel est le moteur le plus puissant et le plus constant de l'action humaine (ce n'est pas le seul, j'en conviens bien volontiers)

"Celui qui veut faire l'ange, fait la bête." Blaise Pascal
"Le Goulag est pavé de bonnes intentions." Pangloss
Mouais, t'es quand même chiant à avoir toujours raison Pangloss, on dirait ma femme :D Quoi qu'il en soit, comme toujours, la bonne solution est surement entre les extrêmes et il y aurait sûrement à moyen terme de réduire la rente, soit :
1) par l'inflation en créant de la monnaie que l'on distribue en plus des revenus du travail,
2) en diminuant les taux d'intérêts mais en contrôlant l'émission des prêts et en favorisant l'investissement plutôt que la consommation

Au passage, un contrôle des prix dans l'immobilier ne me choquerait pas et on pourrait peut être commencer à se poser la question. Quand on parle d'un "produit" pour lequel il faut s'endetter 30 ans pour se le payer, et de bulles aux effets dévastateurs, la liberté des prix n'a quand même pas le même effet que celle des paquets de shampooing... La courbe de Friggit serait d'ailleurs un bon moyen d'établir le prix raisonnable et de donner une fourchette de prix au m² autorisée. Au dessus de cette fourchette, impossible d'obtenir un prêt et obligation de payer cash.

Avatar du membre
Pixel187
Messages : 1699
Enregistré le : 06 mai 2008, 09:19
Localisation : Belgique (Prov. de Luxembourg)

Re: MONEY AS DEBT

#22 Message par Pixel187 » 26 juil. 2008, 16:41

DiscoTonio a écrit : Au passage, un contrôle des prix dans l'immobilier ne me choquerait pas et on pourrait peut être commencer à se poser la question. Quand on parle d'un "produit" pour lequel il faut s'endetter 30 ans pour se le payer, et de bulles aux effets dévastateurs, la liberté des prix n'a quand même pas le même effet que celle des paquets de shampooing... La courbe de Friggit serait d'ailleurs un bon moyen d'établir le prix raisonnable et de donner une fourchette de prix au m² autorisée. Au dessus de cette fourchette, impossible d'obtenir un prêt et obligation de payer cash.
On devrait même aller au-delà: pour rationaliser, il faudrait que l'Etat se charge de tout pour l'immobilier (qu'il en soit propriétaire). Chaque citoyen aurait droit à une certaine surface à une distance raisonnable de son travail (ce qui limiterait les besoins en pétrole). Tout le monde serait locataire de l'Etat, ce qui permettrait une véritable mobilité. Ca y est, voilà que je redeviens communiste. Allez, je :arrow:

Avatar du membre
goinfrimmo
~~+
~~+
Messages : 6267
Enregistré le : 07 juin 2008, 10:29
Localisation : 92 O

Re: MONEY AS DEBT

#23 Message par goinfrimmo » 26 juil. 2008, 17:25

Hum. Comment fait-on pour les propriétaires de plein-droit actuels ? Il y en a beaucoup d'après je ne sais plus quelle stat. 8)

Gaucho
-+
-+
Messages : 1814
Enregistré le : 11 févr. 2008, 18:57

Re: MONEY AS DEBT

#24 Message par Gaucho » 26 juil. 2008, 17:32

maxicris a écrit :très bien fait ce document... très clair...
+ 1. Il mérite la section Best-Of à mon avis

Avatar du membre
Pixel187
Messages : 1699
Enregistré le : 06 mai 2008, 09:19
Localisation : Belgique (Prov. de Luxembourg)

Re: MONEY AS DEBT

#25 Message par Pixel187 » 26 juil. 2008, 21:06

goinfrimmo a écrit :Hum. Comment fait-on pour les propriétaires de plein-droit actuels ? Il y en a beaucoup d'après je ne sais plus quelle stat. 8)
J'en fait partie. Je serai prêt à renoncer à mes droits de propriété immo si on me garantit un logement pour un % donné de mes revenus et qu'il en sera de même pour mon fils. Ceux qui ne seraient pas d'accord... ben comme on dit chez vous "Qu'un sang impur abreuve nos sillons". :lol:
Sans déconner, je sais que c'est utopiste, mais ce serait tellement bien. Etre sur de ne plus avoir faim ni avoir froid pour soi mais aussi pour les autres, présents et à venir.

Avatar du membre
reflex69
Messages : 1670
Enregistré le : 17 mai 2008, 10:25
Localisation : Lyon

Re: MONEY AS DEBT

#26 Message par reflex69 » 26 juil. 2008, 21:17

déoédéba a écrit :Et bien la question que je me pose c'est :
"qu'advient-il alors du cash (vous savez celui qui attend le retour dans le tunnel de Friggit :twisted: ) déposé dans nos banques ??"

Quelqu'un peut me donner des pistes ?
Question importante qui n'a toujours pas eu de réponse.
Si comme l'indique la vidéo c'est la banque qui crée l'argent sur le compte lors d'un crédit alors quand toute la dette est remboursée à qui va cette argent (les interéts restants acquis à la banque)
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#27 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 21:28

Vous parlez de 2 trucs différents, l'argent des dépots mis en banque mais qui devrait être détruit avec le remboursement de la dette qui l'a crée mais qui ne l'est pas. J'imagine que c'est la création de nouvelles dettes qui empêche cet argent de se détruire, ou bien le fait qu'il y ait un actif qui lui fasse contreparrtie... mais j'aimerais bien également les éclaircissements de nos spécialistes.

Et l'autre, l'argent payé à la banque par l'emprunteur. Rassurez moi, il ne revient pas à la banque quand même ???

Avatar du membre
reflex69
Messages : 1670
Enregistré le : 17 mai 2008, 10:25
Localisation : Lyon

Re: MONEY AS DEBT

#28 Message par reflex69 » 26 juil. 2008, 22:16

DiscoTonio a écrit :Et l'autre, l'argent payé à la banque par l'emprunteur. Rassurez moi, il ne revient pas à la banque quand même ???
C'est justement la question qu'on se pose depuis le début.
Bienvenue au club :lol:

Alors personne ne sait à qui va l'argent du crédit remboursé ?

Pourtant on fait tous des crédits et on ne sait même pas où fini notre argent remboursé :?
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

Avatar du membre
mat49
~~+
~~+
Messages : 12424
Enregistré le : 07 juil. 2005, 09:43

Re: MONEY AS DEBT

#29 Message par mat49 » 26 juil. 2008, 22:32

Voici comment j'ai compris l'expo:
Vous empruntez 1000 pour acheter une tire à une banque qui crée cette ligne de coke.
Le vendeur de la tire dépose les 1000 que vous lui avez donné. Cela donne le droit à la banque d'emmetre un ppret supplémentaire...
Par ***,tre, et c'est expliqué, le remboursement est une destruction de la monaie c'est là ou réside le drame, lorsque tout le monde veut rembourser...l'argent se fait rare!
Le billet de banque est effectivement un titre de reconnaissance de dette, comme le signale Tibère...
On commence la guerre quand on veut, on la termine quand on peut ;) (Machiavel)
Là ou le balai ne passe pas, la poussière ne s'en va pas d'elle même (Mao)
ABCDEFUCK

Avatar du membre
reflex69
Messages : 1670
Enregistré le : 17 mai 2008, 10:25
Localisation : Lyon

Re: MONEY AS DEBT

#30 Message par reflex69 » 26 juil. 2008, 22:50

mat49 a écrit :le remboursement est une destruction de la monaie c'est là ou réside le drame, lorsque tout le monde veut rembourser...l'argent se fait rare!
Le billet de banque est effectivement un titre de reconnaissance de dette, comme le signale Tibère...
Merci pour cette éclaircissement :)
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#31 Message par DiscoTonio » 26 juil. 2008, 23:10

Je m'auto réponds après réflexion pendant mes 45mn de pédalo :

:!: Pour ce qui est des remboursements, si je comprends bien, la banque prend ces 1100€ persos ou 11 111,111€ de dépots et peut créer avec ça un prêt de 10 000€. Le gars se voit attribuer ces 10 000€ et paie son bien à quelqu'un (sa voiture à son concessionnaire par exemple) qui touche alors les 10 000€ créés. Celui ci ira les déposer dans une banque et ces 10 000€ pourront servir à rembourser 9 000€. L'emprunteur quant à lui, rembourse ces 10 000€ et le transfert d'argent s'est bien fait.

:!: Pour ce qui est de la destruction de la monnaie créée quand le prêt est remboursé, j'aurais peut être une théorie... Il y a en gros plusieurs types de richesse qui cohabitent :
:arrow: La masse monétaire qui est représentée par les pièces et billets, les comptes chèques et les dépôts sur les comptes type livret. Sauf accident du système genre révolution, cet argent là ne peut être détruit nominativement. C'est un peu comme l'entropie en thermodynamique. On peut créer l'entropie, mais jamais la détruire, celle ci ne peut qu'augmenter. Tant que l'argent reste à cet état, il ne peut être détruit, 1$ restant 1$. En revanche la valeur que ce 1$ permet d'acheter peut évoluer.
:arrow: Les reconnaissances de dettes non convertibles directement en argent sans passer par un marché de l'occasion de la dette : les obligations (et les comptes à terme si j'ai bien compris).
:arrow: Les actions qui sont les titres de propriété des entreprises.
:arrow: Le foncier qui est la propriété du sol
:arrow: Et tout le reste constitué de biens de consommation divers et qui s'usent au fur et à mesure du temps (y compris les maisons)
:arrow: Les dettes qui correspondent à de la richesse négative (l'anti matière de la finance en quelque sorte ;) )

L'argent créé, sous sa forme monétaire, ne serait pas détruit contrairement à ce qui est dit dans le reportage, quand on rembourse le prêt. Le seul moyen de le détruire est de le convertir en une autre forme d'actif. Si on a une trop grande production de prêts et donc de monnaie à l'état de dépot, celle ci va s'investir dans les autres domaines et se convertir. Alors seulement l'argent va pouvoir être détruit par la variation des prix des actifs en valeur argent.

Si on avait que de l'argent en monétaire, si on n'a pas assez de croissance avec une émission importante de prêts (et donc de crédit), la masse monétaire explose et donc chaque monnaie individuellement perd de la valeur et provoque l'inflation. Or cette orgie de crédit n'a pas engendré d'inflation ces dernières années : c'est là qu'ont du intervenir les marchés de l'immobilier et celui des actions comme des éponges à argent... En encaissant ce surplus d'argent, les prix de ces actifs ont explosé dans ces marchés et ils ont ainsi "simulé" une croissance de la richesse globale en mettant des prix sur évalués à des actifs. En rechutant les prix des actions et de l'immobilier détruisent alors ce surplus de richesse, mais en revanche l'anti matière dette, elle, reste bien là. Et la richesse globale rechute alors à des niveaux plus bas qu'avant la bulle, vu que les actifs retrouvent leurs prix d'avant mais qu'on a les dettes en plus... On aurait donc pu imaginer que les prix de l'immo restent bullesques sans que ça ne pose problème dans ce système, et ça aurait très bien pu fonctionner sur le papier (d'ailleurs, tant que je n'aurais pas vu l'immo français se crouter, une parcelle de doute subsistera au fonds de moi).

Le seul moyen de détruire physiquement de la monnaie émise serait donc de la convertir en un actif, puis d'avoir une baisse des prix de ces actifs que cette monnaie aurait permis d'acheter en contrepartie.

Avatar du membre
reflex69
Messages : 1670
Enregistré le : 17 mai 2008, 10:25
Localisation : Lyon

Re: MONEY AS DEBT

#32 Message par reflex69 » 26 juil. 2008, 23:56

:idea: Comme le dit si bien le titre "MONEY AS DEBT"
Il s'agit d'une création de dette chez l'emprunter qui se concretise en argent chez le destinataire.
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

Avatar du membre
reflex69
Messages : 1670
Enregistré le : 17 mai 2008, 10:25
Localisation : Lyon

Re: MONEY AS DEBT

#33 Message par reflex69 » 27 juil. 2008, 00:16

reflex69 a écrit : Comme le dit si bien le titre "MONEY AS DEBT"
Il s'agit d'une création de dette chez l'emprunter qui se concretise en argent chez le destinataire.
Par exemple dans le cas du directeur de banque, l'emprunteur et le destinataire ne sont qu'une seule et même personne, donc il y a création d'argent sur son compte 8)
Vends cartons d'habitation 2m² (avantage fiscal Besson/Borloo/Robien/Scellier/Duflot/Pinel...)

kelbull

Re: MONEY AS DEBT

#34 Message par kelbull » 27 juil. 2008, 03:08

DiscoTonio a écrit : la bonne solution est surement entre les extrêmes et il y aurait sûrement à moyen terme de réduire la rente, soit :
1) par l'inflation en créant de la monnaie que l'on distribue en plus des revenus du travail,
2) en diminuant les taux d'intérêts mais en contrôlant l'émission des prêts et en favorisant l'investissement plutôt que la consommation

.
Il y a un moyen très simple de réduire la rente : la taxation des droits de succession.
Faisons simple: jusqu'à un million d'euros par héritier, je prends rien. Cela permet à l'héritier, même idiot, de vivre sans bosser.
Au delà du million, je prends tout.
Un ex-dirigeant communiste avait proposé le système (avec un seuil certes beaucoup plus bas). Il a dû faire dans les 2/3%...
C'est pourtant la base même du libéralisme de rebattre régulièrement les cartes. Et le régime des successions aux USA est assez confiscatoire.

un utilisateur

Re: MONEY AS DEBT

#35 Message par un utilisateur » 27 juil. 2008, 06:17

Quoi qu'il en soit, le système va bel et bien s'effondrer.
Car ce n'est pas vraiment la banque qui crée la monnaie au moment de l'emprunt, mais plutôt l'emprunteur (par son désir d'emprunter, aurait souligné Pajala).

Seul ce désir crée la monnaie.

En baissant les taux, on ne fait que diminuer le désir nécessaire pour oser emprunter.
Depuis 20 ans, on va de plus en plus bas.
On n'est pas loin du désir 0.

Le point de basculement... peut-être ?
(à moins qu'on ne trouve la petite pilule bleue)

Cordialement,

Tibere

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#36 Message par DiscoTonio » 27 juil. 2008, 09:27

Le problème aujourd'hui est cette bulle de crédit : ils ont créé trop de monnaie par rapport à la croissance de nos pays (et l'argent total existant a augmenté plus vite que la richesse réelle existante). Ce qui a fait grimper du coup les prix des actifs sous-jacents (l'immobilier les acheteurs d'emprunteurs et les actions pour ceux qui ont vendu leur immobilier). Il faudrait soit un contrôle des prix souple sur l'immobilier avec une fourchette, soit interdire de prêter au delà du prix fourchetté du sous-jacent s'il sort du tunnel de Friggit.

Sans quoi on va avoir cycliquement des vastes vagues de création de monnaie qui vont engendrer une inflation dans certains secteurs (à noter quand même comment l'inflation n'est pas homogène mais ciblée à des domaines précis et confinés). On va alors prêter de la monnaie pour des actifs dont la valeur sera sur évaluée. quand le prix de l'actif retombe, l'argent est détruit mais en revanche la dette reste. Et on se retrouve bien à la fin avec moins de richesse qu'au début de la bulle.

Je comprends Tibère qui dit que des taux forts diminuent le "désir" d'emprunter et refroidissent les cigales en favorisant les fourmis. Mais des taux forts augmentent encore la rente qui prend une part de plus importante de l'appropriation de la richesse. A mon avis, il faut des taux forts pour les crédits à la consommation (maison, télé, voiture...), des taux faibles pour ceux d'investissement (prêts étudiant, prêt aux entreprises...), le taux étant corrélé au risque, mais pas uniquement le risque de non remboursement mais aussi celui de perte de valeur du sous jacent.
Nationaliser les banques : une seule banque nationale suffirait. On pourrait pour cela en nationaliser une existante ou en créer une nouvelle. Cette banque ne toucherait pas aux produits financiers dérivés et complexes et se contenterait de vivre des dépôts, création de crédit, et c'est tout, et ne titriserait pas, elle garderait le risque tout du long du prêt. Elle serait la seule à avoir la garantie de l'Etat. Les autres banques privées pourraient continuer. Mais je ne me fais pas d'illusion sur ce qu'il se passerait alors, tout le monde ira mettre ses sous dans la banque publique hormis quelques irréductibles indécrottables allergiques au mot "public" qui resteront dans la banque privée et perdront tous leurs sous au prochain crash... en 10, 20 ans, la banque publique a repris le contrôle du crédit et ce, sans avoir à faire passer une seule loi que les lobbies s'empresseraient d'empêcher ;)

La réduction de la politique de crédit devrait enclencher une déflation en diminuant drastiquement l'émission de prêts et donc la création de monnaie pendant quelques années, le temps que tout le monde se désendette. Puis nos sociétés vivraient alors plus sobrement en dépensant l'argent qu'elles gagnent et non en vivant à crédit, comme l'ont fait nos parents et nos grands parents avant nous... Le contrôle de la monnaie repris par l'Etat permet alors à l'Etat :
1) d'emprunter sans intérêts (attention, dangereux, les populos que la démocratie des cons amène au pouvoir vont faire tourner la planche à billets). C'est pourquoi la gestion de cet argent devrait être confiée à une sorte de Trichet ou un gars nommé...
2) de contrôler par l'inflation la rente si elle venait à prendre trop de proportions : si la rente prend trop de place dans la répartition de la monnaie créée, l'Etat n'a qu'à émettre de vastes quantités de monnaie attribuées en plus au travail des gens. Ainsi le travail rapporte plus et dilue la monnaie de la rente qui perd alors de sa valeur. C'est en gros le principe de l'indexation du salaire sur les prix avec une inflation à 10% que l'on a connu dans les années 70...

un utilisateur

Re: MONEY AS DEBT

#37 Message par un utilisateur » 27 juil. 2008, 18:27

je ne disais que des taux forts diminuent le désir (d'emprunter), ce qui est néanmoins également vrai ; mais que même avec des taux bas( quasiment nuls au us) ils n'arriveront pas a le raviver....
Et si pas de désir, pas de crédit ; si pas de crédit crédit crunch et déflation.

Avatar du membre
immopaul
~~+
~~+
Messages : 12865
Enregistré le : 09 oct. 2006, 12:25

Re: MONEY AS DEBT

#38 Message par immopaul » 27 juil. 2008, 18:29

Il faudrait diffuser cette vidéo dans les école...
"Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
Evelyn Beatrice Hall

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#39 Message par DiscoTonio » 27 juil. 2008, 18:30

tibere a écrit :si pas de crédit crédit crunch et déflation.
De toutes façons, c'était le passage obligé pour détruire la bulle de crédit. Fallait y passer...
Il faudrait diffuser cette vidéo dans les école...
T'as pas tout vu toi :
"Monetary theory will not be teached" ;)

Avatar du membre
immopaul
~~+
~~+
Messages : 12865
Enregistré le : 09 oct. 2006, 12:25

Re: MONEY AS DEBT

#40 Message par immopaul » 27 juil. 2008, 18:49

tibere a écrit :Et si pas de désir, pas de crédit ; si pas de crédit crédit crunch et déflation
Ok, mais voyons ceci:
DiscoTonio a écrit ::Ainsi, prenons un exemple : imaginons que les banques possèdent en fonds propres 10$ et que l'on aie 1000$ en tout de "valeur" réelle mondiale. Avec ces 10$, ils prètent les sus dits 1000$, à un taux d'intérêt de, disons, 5%. Ces 1000$ en circulation deviennent alors 1050$ à la fin de l'année. Ainsi, :
:arrow: l'économie mondiale croit de 5% aussi, et la masse monétaire suit la masse théorique fixée par les taux d'intérêts. Tout va bien, si ce n'est que toute la richesse supplémentaire créée part dans les poches des rentiers sans que ceux qui la fabriquent par leur travail n'en touchent quoi que ce soit...
:arrow: l'économie mondiale croit de moins de 5% : la masse monétaire devient plus grande que la richesse et là c'est l'inflation. Il y a trop de faux billets créés par rapport à ce que les hommes arrivent à créer en tant que valeur supplémentaire.
:arrow: l'économie mondiale croit de plus de 5% : Il n'y a plus assez de monnaie. Les prix des biens diminuent, c'est la déflation.
On est plutot en train d'arriver dans le second cas (croissance de plus en plus faible cette année et les suivantes), donc inflation.

Ou alors je n'ai rien compris, ce qui ne serait pas la premiere fois :wink:
"Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
Evelyn Beatrice Hall

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#41 Message par DiscoTonio » 27 juil. 2008, 18:53

immopaul a écrit :On est plutot en train d'arriver dans le second cas (croissance de plus en plus faible cette année et les suivantes), donc inflation.

Ou alors je n'ai rien compris, ce qui ne serait pas la premiere fois :wink:
Oui je suis d'accord, on a eu une inflation énorme mais confinée en grande partie à l'immobilier (l'actif ayant servi de contrepartie à l'endettement) et aux actions (le placement le plus naturel pour l'argent obtenu par ceux qui ont plumé les pigeons de l'immobilier et qui se font plumer aussi du coup). Maintenant ces 2 actifs vont entrer en déflation :
:arrow: pour les actions, c'est déjà fait
:arrow: pour l'immobilier, je commence de plus en plus à craindre qu'on nous *censuré* une 2de fois, en maintenant les prix bullesques à coups d'injections de dette publique qu'il faudra payer en plus de nos loyers avec nos impôts... :evil:

un utilisateur

Re: MONEY AS DEBT

#42 Message par un utilisateur » 27 juil. 2008, 19:58

Les derniers emprunteurs dans la situation actuelle sont effectivement les Etats...

Mais l'économie est (encore) mondialisée.
S'ils jouent cette carte, ils accélèrent le procédure d'évasion (ou d'abandon de poste) des derniers bien-portants...
Ils peuvent toujours essayer :mrgreen:

L'autre carte qu'ils ont (auraient moyennant réformes) est l'émission de monnaie (et non l'emprunt) pour financer de grands travaux d'infrastructure (du Keynessianisme vrai, c'est à dire utilisé au bon moment, pas quand tout va bien, et pas pour financer des danseuses ou des promesses démagogiques)...
Mais le vent ne tourne pas (encore) dans cette direction...
Cela ne pourra arriver qu'une fois la dépression sérieusement enclenchée, et le besoin de renouveau affirmé, c'est à dire avec des taux de chômage bien au delà de nos habitudes.

Avatar du membre
Mulet
+
+
Messages : 2829
Enregistré le : 08 janv. 2008, 18:49

Re: MONEY AS DEBT

#43 Message par Mulet » 27 juil. 2008, 20:10

tibere a écrit :L'autre carte qu'ils ont (auraient moyennant réformes) est l'émission de monnaie (et non l'emprunt) pour financer de grands travaux d'infrastructure (du Keynessianisme vrai, c'est à dire utilisé au bon moment, pas quand tout va bien, et pas pour financer des danseuses ou des promesses démagogiques)...
Mais le vent ne tourne pas (encore) dans cette direction...
Et si,
Democrats, who control Congress, are looking at other proposals to turn around the economy. Lawmakers in September will debate a second election-year economic stimulus package that would provide $50 billion or more for bridge and road projects, home-heating assistance and other matters.
Source: http://www.latimes.com/news/nationworld ... 0945.story
"We don't perceive that there is a national bubble" A. Greenspan, 20/05/05
"We do not expect significant spillovers from the subprime market to the rest of the economy or to the financial system" B. Bernanke, 17/05/07

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#44 Message par DiscoTonio » 27 juil. 2008, 20:15

Dieu vous entende Image

Avatar du membre
immopaul
~~+
~~+
Messages : 12865
Enregistré le : 09 oct. 2006, 12:25

Re: MONEY AS DEBT

#45 Message par immopaul » 27 juil. 2008, 22:04

DiscoTonio a écrit :Dieu vous entende Image
Oui ? J'étais sorti...

Pas la peine, je suis déja :arrow:
"Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
Evelyn Beatrice Hall

forp007
Messages : 226
Enregistré le : 08 août 2007, 19:49
Localisation : paris
Contact :

Re: MONEY AS DEBT

#46 Message par forp007 » 28 juil. 2008, 08:27

Je trouve un peu biaisais quand même la vidéo.

Cela ne montre que comment des gens "intelligent" ont détourné la monnaie. A l'origine, tout le monde travaillait dans un domaine d'excellence (bon chasseur, bon artisan, etc...) et on pouvait s'échanger des produits en déterminant leur valeur potentiel.
Plus pratique est apparut la monnaie car le troc limitait la portée des échanges, c'est à dire:

Je suis un très bon chasseur et je voudrais un nouvel habit, cependant cependant la personne qui faisait les habits n'avait pas besoin de viande, mais un autre besoin. En vendant mon produit de la chasse, auprès de personnes (mauvais chasseur, mais bon pécheur, bon agriculteur, etc.) , souhaitant avoir de la viande (il faut bien se nourrir, le mcdo n'existe pas bien entendu), j'avais de l'argent, ce qui me permettait d'acheter à mon tour l'habit que je souhaitais.
Au final, pour éviter des vols d'argent, une personne s'est portée volontaire à garder cette argent pour vous (notre futur banquier). Et c'est là que la vidéo démarre l'histoire.

Car c'est les banquiers qui ont pourri le système, ils ont voulu gagner encore plus d'argent et plus vite , sans production réelle et sans tenir compte de l'évolution de la production réelle. Il y aura toujours de la production, mais l'enrichissement se serait fait beaucoup plus lentement.

joomlaboy
Messages : 197
Enregistré le : 06 nov. 2007, 12:47

Re: MONEY AS DEBT

#47 Message par joomlaboy » 28 juil. 2008, 09:20

Petite question :

A partir du moment où les banques créent de la monnaie en créant de la dette, comment fixent t'elles le montant des interet ?

Par exemple sauf erreur de ma part, pour les crédit immobilier les taux sont indéxés sur l'OAT 10, pourquoi ?

Est ce une régulation imposée par l'etat, la BCE ?

Avatar du membre
thx1139
Messages : 439
Enregistré le : 29 août 2007, 09:06

Re: MONEY AS DEBT

#48 Message par thx1139 » 28 juil. 2008, 11:04

Je trouve très didactique la partie sur la création de monnaie.

Deux critiques importantes à mon avis :

1) Quand il prend l'exemple de la création de la banque, il parle à peine du premier déposant et de ses 1000$. C'est pourtant important, parce que ces 1000$ représentent le sous-jacent à la création de toute dette. C'est l'économie réelle en quelque sorte, qui doit exister et croître pour que le système fonctionne. La monnaie n'est donc pas complètement "virtuelle".

2) Si le mécanisme de base semble exact, les conclusions sont discutables.

Parce que l'auteur choisit de présenter le système de création monétaire comme un système global dégagé de tout environnement extérieur. Il n'aborde donc pas la question de la circulation monétaire. Et parler de la monnaie sans les taux d'intérêts, les régimes des changes, les balances des paiements, revient à, pour reprendre l'exemple de la thermodynamique à parler de la pression sans discuter de la dépression qu'elle engendre, des échanges de chaleur, de la nature des parois, des pressions et dépressions locales...

Pour prendre la défense d'un banquier central (beurk !), il dirait que si on s'en tient à la théorie quantitative de la monnaie, unanimement acceptée depuis très longtemps, les ratios entre croissance, inflation et masse monétaire ont été (globalement) respectés ces dix dernières années.

Que par ailleurs, si on avait abusé, le système aurait dû s'autoréguler normalement en fixant un nouvel équilibre au niveau des prix.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_qu ... la_monnaie

Ce que je veux dire par là (sans le démontrer, trop long), c'est que le système en soi, "pourrait" dans l'absolu être mieux tenu en laisse, malgré sa pente plutôt inflationniste. Et il l'a été par moment. Et les banquiers centraux ont je crois réellement cru le maîtriser.

Mais que les contraintes extérieures liées à la circulation monétaire, aux déséquilibres des échanges et des paiements, ont un poids considérable sur la dérive du système. Et la dérégulation et les bulles sont très largement le fait de ses disparités, plutôt que du mécanisme décrit dans le documentaire. Si les conséquences en sont restées longtemps invisibles, c'est certainement à cause du point que soulevait DiscoTonio.

C'est à dire la question de la faible inflation de ces dernières années et le lien compliqué avec le prix des actifs. Mais la question ne peut pas être résolu en inventant de toute pièce un système de "disparition" de la monnaie qui n'existe pas. Le prix des actifs est le résultat d'un échange réel ou quelqu'un a donné une somme d'argent à un autre. Si le prix diminue, l'argent ne disparait pas pour autant. C'est donc dans les déséquilibres de cette masse monétaire qu'il faut chercher.

Pour y répondre, a mon avis, il vaut mieux chercher dans le cadre de la statistique (on ne compte pas bien ce que c'est que l'inflation en minorant l'immobilier), des mécanismes bancaires (les sécurisations bancaires qui retardent l'effet de la croissance de la dette), des mécanismes monétaires (l'inflation exportée, la dévaluation de la monnaie chinoise), de faiblesse dans l'équation quantitative de la monnaie (une partie de la masse monétaire est accapérée par les échanges d'actifs et de titres de dette) et de la part du V (les bulles s'ajustents par la vitesse d'échange)...

Discus
Messages : 884
Enregistré le : 11 juil. 2008, 23:12
Localisation : Paris

Re: MONEY AS DEBT

#49 Message par Discus » 28 juil. 2008, 11:19

"Ce qu’il y a de plus avec cet ingénieux système, c’est que la comptabilité de chaque banque de la chaîne doit montrer que la banque a 10% en plus de dépôts que d’argent qu’elle a prêté. Cela donne aux banques un très bon motif pour acquérir des dépositaires afin d’être capable d’émettre des prêts. Supportant l’impression générale mais trompeuse, que l’argent prêté est celui des dépôts. " :?:

Quelqu'un peut-il m'expliquer ce passage qui est vers la 16ème minute???
Nul n'est censé ignorer la Loi. Donc nous sommes tous des hors la Loi.

DiscoTonio
~~+
~~+
Messages : 12790
Enregistré le : 24 mai 2008, 18:42

Re: MONEY AS DEBT

#50 Message par DiscoTonio » 28 juil. 2008, 12:07

Pour pouvoir prêter 92 pépettes, la banque doit en posséder 100 en dépôt (ou 100 pour 110 comme dans le doc). En gros ça veut dire ça.
Mais la banque ne prête pas l'argent de tes dépôts, elle en crée du nouveau tout frais. En effet, si tu demandes à la banque tes sous, elle ne va pas te répondre qu'elle ne peut pas te les rendre car elle les a prêté à quelqu'un. Et cette différence de 8% doit correspondre en fait aux 8% de liquidités que la banque doit garder pour pouvoir répondre aux demandes de retrait de dépôts dans la mesure du raisonnable. Si tu retires tes dépôts, tu diminues ainsi la capacité de prêt de la banque et celle-ci devra se faire rembourser des prêts qu'elle ne pourra pas ré émettre à nouveau...

Ensuite, comme l'argent prêté va devenir un dépôt dans une autre banque, celle-ci pourra à nouveau prêter 92% de la somme prêtée et ainsi de suite... jusqu'à atteindre *100 de la somme initiale en réserve.

Je le comprends comme ça moi...

Répondre