fabriceb a écrit :Arretez moi si je dis une connerie, mais j'ai cru comprendre que, en ouvrant la porte à un paiement intégral par le contribuable américain, Paulson a joué sa dernière carte.
Dites moi que je me gourre ...

j'ai compris qu'il avait acheté beaucoup d'obligations pourries à des prix nettement en dessous de la valeur courante (Septembre 2008) des actifs immobiliers qui garantissent ces obligations. Le point est que, si il devait liquider l'ensemble des créanciers correspondants, çà ferait un tel afflu d'immobilier sur le marché que les prix se casseraient la figure nettement plus que ce qu'on a vu jusqu'à présent.
Donc l'hypothèse d'un paiement intégral de ces titres par le contribuable américain correspond en fait à l'hypothèse d'unez braderie gigantesque de tous ces actifs par le gouvernement, suffisante pour amener les prix de l'immobilier US au zéro absolu, ce qui parait quand même aujourd'hui un scénario très improbable ou impossible.
Parmis les scénarios réalistes :
- en hypothèse haute on peut croire qu'une partie notable des créanciers payeront leurs dettes et que, pour ceux qui n'y arriveront pas, on aura le plus souvent des "ventes amiables" à des prix raisonnables (sans vendre trop d'immobilier d'un seul coup...) où le préteur, et éventuellement l'emprunteur, arriveront à limiter la casse. Dans ce cas, le gouvernement a toutes les chances de gagner de l'argent dans l'affaire.
- en hypothèse basse, le gouvernement risque de se trouver "collé" avec un nombre plus élevés que ce qui était attendu d'emprunteurs défaillants et un marché immobilier trop déprimé pour pouvoir vendre les biens correspondants autrement qu'à des prix ridicules. Dans le pire des cas, ils réinventent les HLM en décidant de louer ces baraques, éventuellement à leurs anciens propriétaires, quitte à vendre 5 ans après quand le marché sera rétabli. Dans ce cas, eu égard au prix apparament assez bas qui a été, ou sera, payé pour ces obligations et eu égard au bras de levier qu'ils auront sur le marché en attendant plutot que de vendre ou de louer à des prix trop bas, je pense leurs pertes potentielles en hypothèse basse ont déja été calculées et sont nettement inférieures au total des sommes engagées.....
Donc à mon avis, il peut continuer à acheter beaucoup de titres pourris à des boites US. Par contre j'aimerais savoir :
- à quel prix le gouvernement achète ces titres, notamment par rapport à la valeur courante des collatéraux, sachant que ces titres sont actuellement à peu près invendables à d'autres qu'au gouvernement US, mais que celui-ci risque des problèmes ultérieurs s'il les achète à un prix exagèré par rapport à leur "valeur de marché" (....).
- qu'est-ce qui se passera in fine si en fait la conjoncture évolue de façon plus favorable que ce qui était supposé et que l'opération s'avère juteuse ou très juteuse pour le gouvernement.
Je comprends qu'on a déja vu des patates chaudes dont le propriétaire était heureux de se débarasser un jour dans l'urgence pour #300 millions d'Euros, qui valaient 15 ans plus tard (après recapitalisation....) #40 Milliards d'Euros. A ce moment, on peut avoir des "complexité dans le dossier" (démarches omises, pièces perdues....) qui peuvent permettre, par exemple, à la personne qui avait été, si j'ai bien compris, très contente de s'en être débarasser à l'origine, de réécrire l'histoire et d'expliquer que la patate chaude en question n'en aurait jamais été une.....