dudu91 a écrit : ↑10 sept. 2018, 12:02
Le numerus clausus était fait pour garantir un niveau homogène, de grande qualité, et des soins de qualité sur tout le territoire.
Maintenant ça sera la jungle...y'aura à boire et à manger, on ira voir 3 médecins pour être certains d'avoir un diagnostic correct.
Et le système de plaques des taxis a été implémenté pour garantir un niveau homogène et de grande qualité des taxis sur le territoire... ce qui d'ailleurs a magnifiquement marché...
Soyons sérieux, le numerus clausus a été fait par les médecins et pour les médecins pour limiter le nombre de praticiens et leur garantir un niveau de prix "raisonnable", une clientèle minimale et, par dessus tout, le niveau de vie qui va avec.
Je rappelle tout de même qu'entre leurs études de médecine, le remboursement de leurs soins, et le numerus clausus pour verrouiller le tout, les médecins "libéraux" cumulent à peu près tous les avantages du public et du privé sans quasiment aucun de leurs inconvénients respectifs. Médecins "libéraux" certes, surtout quand ça les arrange, et qu'il faut s'opposer à l'état bolchevique qui voudrait les voir -quelle horreur- s'installer un an ou deux à la cambrousse en contrepartie de leurs études de médecine, mais point trop n'en faut hein. Quelque fois, une pincée de communisme primaire pour réglementer l'excès de population peut avoir du bon... surtout quand cela permet de rester entre gens de bonne compagnie.
Je veux bien croire que le numerus clausus ait participé au maintient d'un niveau minimum pour les praticiens, et même que certains naïfs aient même cru à la propagande qu'ils avaient préparé à l'origine pour le grand public, mais quand même. Il est tout de même étonnant qu'une décision aussi purement désintéressée prise uniquement pour le plus grand bien du public -quand bien même le dit public aurait parfois le plus grand mal à trouver un praticien, mais bon c'est pour son bien- rapporte autant de pognon à certains. Étonnant, vraiment.
Et le fait que les médecins soient quelques peu sur-représentés à l'assemblée nationale est sans doute une autre des ces coïncidences étonnantes que la vie nous réserve. Qui aurait donc pu croire que des praticiens élus par leurs pairs auraient pu, par pure abnégation, et par unique souci du bien public, s'infliger tant de souffrances et saigner à blanc leur propre profession en l'encadrant aussi sévèrement afin d'assurer "un niveau homogène et de grande qualité des soins de qualité sur tout le territoire" ? Et qui aurait pu imaginer qu'un geste aussi altruiste et désintéressé ait pu, incidemment, rapporter à la dite profession qui n'en demandait naturellement pas tant, une masse aussi colossale de pognon ? Hippocrate et Diogène, au secours, mais que donc faut-il faire pour rester pauvre dans ce pays ?
Voilà qui ne manque pas d'ironie. Une histoire de karma, sans doute...