Alors foin de savoir si c'est Xerfi qui a raison ou l'économiste du FMI ou tel autre institut, mais juste se pencher sur un peu de prospective : l'immobilier ne sera plus ce qu'il est aujourd'hui, du fait d'une possible mutation des modes de vies de l'homme : de la sédentarité à l'anthropo-dynamique. C'est vrai, c'est faux ? nul ne le sait encore... mais notre rapport au logement n'est pas fixé dans une loi d'airain...
Pendant longtemps, le schéma de déplacement des hommes sur Terre a pris la forme de l'exode linéaire, d'un point donné vers la terre promise. [...] Puis, nous avons connu l'ère de l'anthropo-statique, de la sédentarité. Nous sommes en train d'en sortir pour entrer dans le temps, non pas du nomadisme tribal, mais de l'anthropo-dynamique.
Le schéma qui est en passe de s'installer est celui de l'exode en circuit fermé, en boucle : un exode ou l'on tourne. Ce qui nous est donné à voir et à penser c'est l'ère de l'exode urbain et la fin de la sédentarité. Depuis plusieurs années, soixante villes américaines se dépeuplent, et plus de quatre cent en Russie. Le phénomène n'est donc pas anecdotique
La crise des subprime, qui a déclenché la plus grosse crise économique depuis celle des années 30, annonce le déclin des villes, et pas simplement le déclin de certaines d'entre elles, comme Détroit, liée à un type de d'industrie [...]de sorte que progressivement nous quittons l'inertie immobilière, ce qu'est en propre une ville, pour entrer dans l'inertie polaire provoquée par le temps réel
La vitesse immobile de l'interactivité remplace la vitesse immobile de l'activité, qui allait de pair avec la coprésence des individus. Or, il faut comprendre que ce changement d'inertie va bouleverser l'histoire du repeuplement de la Terre
On ne l'enracine pas [la famille] de la même façon selon que nos vies sont placées sous le régime de l'inertie polaire ou sous celui de l'inertie immobilière. Pourquoi "polaire" ? Car le pôle, c'est la fixité, l'axe. Or l'ubiquité et l'immédiateté ne sont rien d'autre que des immobilismes.
Le sédentaire contemporain, c'est celui qui est partout chez lui, grâce au portables, et le nomade, c'est celui qui n'est nulle part chez lui, qui est exclu