aleph-zero a écrit :slash33 a écrit :« Ces soudures avaient été déclarées conformes par les entreprises chargées de leurs réalisations »
Tout le drame résumé en une phrase: jamais, oh combien jamais, on ne demande au presta de se noter. L'expertise des points d'importance vitale ou stratégique de l'ouvrage est de la responsabilité du donneur d'ordre (quitte à la déléguer à une tierce-partie de confiance s'il n'en a pas les compétences), qui a clairement failli dans son rôle.
Heureux de voir que je ne suis pas le seul à être choqué/surpris...
Chaque soudure de ce type doit être contrôlée par une personnes compétente (COFREND 2) différente de celles qui l'ont réalisée et suivant une procédure (calibration du matériel, méthode et critères d'acceptation) répondant précisément aux requis d'EDF. Ce contrôle est fait sous la responsabilité du tuyauteur (Ponticelli a priori) et fait l'objet d'un point de convocation pour les inspecteurs d'AREVA et d'EDF.
EDF refait des contrôles suivant la même procédure pour le commissioning. L'histoire révelera peut-être où ça a pu merdoyer.
Le problème qu'a le nucléaire depuis 2011, c'est que la sévérité des contrôles qualité est telle qu'on déniche forcément des anomalies. Il y a des boites qui pensaient se faire des couilles en platine en vendant du matériel pour le nuke et qui ont fini par mettre la clé sous la porte à force que des pinailleries bloquent les livraisons et les paiements. La moindre fiche de non conformité qui est soumise à EDF peut trainer pendant des années sans bouger. L'excès de contrôle tue la confiance. À ce stade, ça ne m'étonne même plus que certaines petites anomalies puissent être discrètement omises dans les rapports pour peu que les inspecteurs ne soient pas sur place.
On reproche au chantier de FLA3 ses années de retard. Celui de Taishan a avancé plus vite, sous l'effet d'un fort volontarisme des acteurs chinois : soudure non conforme, soudure refaite et que ça saute. Pour autant, EDF ne sait pas tout ce qui se passe sur ce chantier et on peut être sûr que le type d'anomalie qui excite la presse sur Flamanville existe aussi sur Taishan, sauf qu'on n'en parle pas. Et ce n'est pas ça qui causera un accident. Au pire, un peu plus de maintenance.
L'ASN et le CEIDRE se sont lancés dans une quête sans fin du zéro anomalie. Ils finiront par scier la branche sur laquelle ils sont assis. En parallèle, il faut réduire les coûts. De plus en plus d'industriels pourtant qualifiés refusent les appels d'offre pour du matériel nucléaire.