Il y a 77 ans, la Grande Dépression

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Jean Dupont

Il y a 77 ans, la Grande Dépression

#1 Message par Jean Dupont » 02 déc. 2006, 00:07

Selon de nombreux intellectuels, le 20ième siècle a commencé avec la grande guerre et a fini avec la chute du mur de berlin. D’autres, plus proches des réalités économiques, pensent que le Traité de Versailles et la chute du World Trade Center sont les jalons qui permettent de situer le 20ième siècle.

En fait, si nous restons pragmatiques, ce siècle a probablement débuté un premier janvier et a pris fin un 31 décembre comme tous les autres depuis bien longtemps, mais il n’en reste pas moins vrai que des étapes très marquantes ont été franchies. Elles conditionnent encore nos vies aujourd’hui. Sans être exhaustif :
  • 1905 : séparation des Eglises de France et de l’Etat
  • 1914 : première guerre mondiale
  • 1917 : révolution d'octobre en Russie
  • 1919 : traité de Versailles
  • 1923 : république de Weimar
  • 1929 : La grande dépression
  • 1933 : New Deal
  • 1933 : A.Hitler devient Chancelier
  • 1934 : Mao Tsé-toung conduit la Longue Marche
  • 1939 : deuxième guerre mondiale
  • 1944 : accords de bretton-woods
  • 1945 : conférence de Yalta entre Staline, Churchill et Roosevelt
  • 1945 : accords USA/Arabie Saoudite sur l’USS Quincy
  • 1948 : proclamation de l'Etat d'Israël
  • 1971 : fin de la convertibilité or/dollar
  • 1972 : début de l’hyperinflation en argentine
  • 1973 : choc pétrolier
  • 1989 : chute du mur de Berlin
  • 1991 : fin de l’URSS
  • 1991 : Début de la récession/déflation au japon
  • 1997 : Hong Kong est rétrocédé à la chine / Doctrine « un pays, deux systèmes »
  • 2001 : mise en circulation de l’euro
  • 2001 : Attaque sur le World Trade Center
  • 2005 : les résultats économiques de la chine dépassent ceux de la France.
On pourrait étendre cette liste avec d’autres évènements. En tous cas, ceux que j’ai cités ont une répercussion importante dans nos vies de tous les jours. Mieux encore, certains pouvaient nous sembler anodins il y a 20 ans et ont pris, par la force de l’histoire, une importance grandissante dans notre quotidien. Typiquement, les accords de l’USS Quincy ont été tout à fait déterminants dans les évènements des 20 dernières années.
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Le New Deal est un autre événement capital. Il inspire la politique des Etats-Unis depuis près de 75 ans et sa fin est proche. Je vous propose d’étudier la succession des circonstances qui ont mené à ce changement radical de la politique américaine.

A la fin de la première guerre mondiale, débute une période faste pour l’Amérique avec un leitmotiv : « nous sommes entrés dans une nouvelle ère, rien ne sera plus jamais comme avant ». Nous savons aujourd’hui que c’est faux à plusieurs titres, notamment à propos du développement économique et des guerres. L’avenir, c’est à dire, le temps passé entre 1920 et 2006, a montré que les guerres et les crises économiques n’ont en rien disparu. Quoi qu’il en soit, c’était le sentiment dominant de cette période que nous appèlerons « les années folles » et qui prendra fin brutalement en 1929. Certes, il y avait eu deux petites corrections de juin 1923 à juillet 1924 et de novembre 1926 à novembre 1927, mais ces courtes périodes de récession avaient été vécues comme une simple reprise de souffle. En quelques sortes, « reculer pour mieux sauter ». Cependant, quelques signaux faibles montraient déjà des dysfonctionnements du système, notamment un grand nombre de faillites de banques rurales au profit de grands réseaux bancaires établis dans les villes. Les gens perçurent ces changements comme la marque du progrès plus que comme un révélateur d’un problème clairement identifié. L’insouciance et l’euphorie étaient corroborées par le fait que la monnaie suprême de l’époque – la Livre Sterling – avait été affaiblie par l’émergence de la monnaie du « nouveau monde » : le dollar. C’était l’époque des industriels innovants faisant naître de nouveaux besoins dans la population tels que l’éclairage électrique, le téléphone, la radio, les fers à repasser, pour ne prendre que quelques exemples qui montrent à quel point cette période a influencé la nôtre. Si, la mode avait été à l’élaboration de « stations de repassage en milieu humide » faisant circuler de la vapeur chaude dans une pièce dédiée à cet effet, cela aurait probablement changé l’avenir et le fer à repasser contemporain que vous achetez à 20 euros n’aurait peut-être pas vu le jour.

A la fin de cette période faste, à l’été 1929, peu d’individus relèvent les lourds déséquilibres qui seront à l’origine du krach. En gros, les gens se caressent dans le sens du poil en se racontant leurs exploits boursiers, en se répétant une phrase du genre « l’immobilier ça ne baisse jamais » et en balayant d’un revers de main les thèses des déclinologues d’alors. Seule une minorité bien informée voit qu’un problème se profile à l’horizon, mais personne ne sait quelle forme va prendre la correction car toutes les données économiques convergent vers le « beau fixe » : La production industrielle tourne à pleins tubes, le chômage est très faible, la pauvreté est anecdotique, le rebond personnel est facile dans un monde en pleine expansion. Plus dure sera la chute.

Ce qui caractérise cette période de fin de règne, c’est que tout le monde prétend avoir une part du gâteau. Ainsi, des petits épargnants qui n’ont aucune idée du fonctionnement de la bourse, se jettent à corps perdu dans la spéculation avec effet de levier, ce qui causera la perte totale des économies de toute leur vie et de leur patrimoine. Ils sont « aidés » en cela par des courtiers – des agents commerciaux en quelques sortes – qui leur indiquent les meilleurs placements en les finançant à crédit. A la fin de l’été 1929, 60 % des placements effectués au New York Stock Exchange sont à crédit. Ils ne sont couverts par aucun capital réel. Mais, tout le monde sait que le progrès est en marche et que nous définirons bientôt de nouveaux standards économiques validant le fait que les placements à crédit rapportent de l’argent. Bientôt le mouvement perpétuel et le paradis sur terre pour les riches nababs que nous deviendrons tous…

Les directeurs financiers des compagnies cotées ne s’y trompent pas, ils divisent leurs grosses actions à 5000 dollars – adaptées à l’investissement – en petites actions à 50 dollars – plus propices à la spéculation. C’est le succès assuré et tout le monde fait état en public de ses plus values virtuelles. C’est l’euphorie totale, d’autant que, je le rappelle, la production industrielle n’a jamais été aussi forte. En vérité, des signaux faibles auraient pu être perçus, notamment si on avait analysé le bilan de la situation : en réalité, la moitié des entreprises côtés ont d’excellents résultats industriels et ont vu leur cote boursière baisser. Est-ce un signe de spéculation généralisée ? L’investissement dans certaines entreprises était-elle déconnectée de leur réalité industrielle ? Pour nous qui avons vécu la période des dot-coms, il semble que ce fut le cas.

Du mercredi 23 octobre au mercredi 13 novembre 1929 : le krach

Le krach présente sa propre petite mécanique interne. Il est d’abord psychologique, technique, mécanique, contractuel puis irrationnel.

Dans les faits, la croissance de l’été 1929 n’était qu’apparente. D’un point de vue strictement bilantiel, les industries étaient déjà entrées dans une phase de récession prononcée en juillet mais les mouvements de capitaux et leur concentration impressionnante sur les 40 valeurs les plus spéculatives de Wall Street maintenaient l’illusion de croissance. La course folle de l’investissement boursier était en décalage total avec les possibilités d’expansion des entreprises concernées. La situation se tendit, la rumeur déclencha la première vague de vente massive mettant en difficulté la totalité des spéculateurs ayant investi à crédit.

Avant le krach, la demande des petits épargnants était telle que les taux d’intérêts de l’époque étaient de l’ordre de 15 à 20%. Compte tenu des plus values rapides escomptées, le loyer de l’argent n’avait aucun poids sur les investissements. Dès le deuxième jour du krach, la situation d’endettement et de découvert étaient alors insoutenable à ce taux d’intérêt, ce qui augmenta le flux des mises en vente.

La mécanique de la transmission de l’information fit ensuite son œuvre. Les investisseurs étrangers, notamment européens, vendirent en masse leurs titres.

Ce fut ensuite au tour des courtiers d’exécuter leurs contrats. Ces derniers prévoyaient la vente des titres si le prix de revente devenait inférieur au prix d’achat. Ce fut une débandade totale.

Enfin, ce sont les aspects irrationnels qui prirent le dessus. De la même manière qu’il fallait acheter pour acheter six mois avant, on décida qu’il fallait se séparer de tous ses titres. C’est aussi irrationnel que la bulle financière elle-même.


Les 6 phases de la grande dépression

octobre 1929 : Krach de 22 jours

novembre 1929 – avril 1931 : Correction jugée « normale » après le krach. L’indice de production industrielle (IPI) marque un recul d’environ 12% par rapport au 23 octobre 1929.
avril 1931 – juillet 1931 : Réplique en provenance d’europe. L’IPI marque un recul d’environ 32% par rapport au 23 octobre 1929.
juillet 1931 – novembre 1931 : Grave crise en Grande Bretagne, Abandon de l’étalon-Or dans une vingtaine de pays. L’IPI marque un recul d’environ 42% par rapport au 23 octobre 1929.
décembre 1931 – juin 1932 : Système bancaire américain en grande difficulté. L’IPI marque un recul d’environ 54% par rapport au 23 octobre 1929. C’est le creux de la vague.
juillet 1932 – novembre 1932 : rebond de la production industrielle.
novembre 1933 – 1941 : New Deal. Difficultés persistantes jusqu’à la déclaration de guerre de 1941. (Pearl Harbor)


Pendant la grande dépression
  • Alors qu’en 1925 les dépenses pour la création de nouveaux logements s’élevaient à 4,9 milliards de dollar, elle tombèrent à 290 millions en 1933.
  • Sur la même période, le taux d’immigration passait de 1,5% à 0,6% de la population.
  • Entre 1929 et 1933 le stock monétaire M2 réduit la voilure de 12% par an, en moyenne.
  • Le président Herbert Hoover réagit tardivement à la dépression. Il applique tout d’abord la politique libérale du « laissez-faire » puis, en 1932, il se résout à essayer de réguler le marché. Cette régulation a de bonnes raisons d’être perçue comme un « New Deal » à part entière. Mais ce n’est qu’en 1933 que Franklin D. Roosevelt utilisera cette locution pour vaincre Hoover en assurant une certaine continuité et une accentuation de la politique du président républicain. Typiquement, la FERA (Federal Emergency Relief Administration) de Hoover donnera naissance à la WPA (Works Progress Administration) sous l’ère Roosevelt. Il y a de nombreux autres exemples de ce type. Hoover avait réellement « inversé la vapeur » en arrêtant de se préoccuper des grands noms de la finance au profit du peuple américain. On dit que ses mesures sauvèrent plusieurs milliers de banques de la faillite et, par-là même, des millions de familles américaines de la rue.
  • Pendant le début de la grande crise, l’Etat fédéral ne dispose d’aucun instrument pour quantifier l’état de la population. Pas de statistiques de chômage ou de pauvreté. C’est à posteriori que nous apprendrons et analyserons l’étendue des dégâts. En 1933, le Congrès des Organisations Industrielles publie un chiffre de 15.389.000 chômeurs sur une population totale de 124 millions d’habitants. Mais ce chiffre demeure imparfait compte tenu d’un nombre très important de personnes sorties du système que la police s’affaire à chasser des villes et dont la mémoire collective se souvient par l’image du « vagabond » qui nous sont rapportés par les films d’avant guerre, notamment par ceux de Charles Chaplin.
  • de nombreuses familles sont jetées à la rue par les tribunaux pour défaut de paiement des loyers et finissent dans le meilleur cas à atterrir chez des proches. Il est très fréquent que plusieurs familles logent sous le même toit, dans des conditions de promiscuité et de précarité importantes.
  • Les systèmes gérés par l’Etat sont également touchés. Plus de 4000 établissements scolaires ferment à travers tout le pays. Certains enseignants subissent des retards de salaires de 6 mois, ce qui a pour effet de les jeter à la rue, comme tout autre citoyen en difficulté
  • Les citoyens américains cherchent des solutions et beaucoup se tournent vers des thèses révolutionnaires pro-communistes. La culture américaine de l’individualisme fera que les tentatives de déstabilisation resteront cantonnées à une quantité de population n’atteignant pas la masse critique nécessaire à la mise en branle d’un mouvement d’envergure.
  • De janvier à février 1933 la FED injecte 900 millions de dollar de nouveaux billets, ce qui est une somme colossale pour l’époque. Elle fait cela pour vaincre les tensions déflationnistes mais elle ne réussit en fait qu’à accentuer la perte de confiance envers le dollar. A l’image de ce qui s’était passé en 1819, finalement assez bien rompu à cet exercice, de nombreux gouverneurs déclenchent le « banking holiday », c’est à dire la fermeture des banques pendant plusieurs jours pour éviter les nombreuses opérations de retraits massifs.
  • compte tenu de la gravité de la situation, le président Roosevelt lui-même impose le banking holiday dans tout le pays du 6 au 13 mars 1933
  • entre 1929 et 1933 les salaires horaires baissent de 23 % dans l’industrie.
  • on constate un phénomène de convergence des revenus entre 1929 et 1936 : Les 20% de la population la moins aisée voit ses revenus augmenter de 27% tandis que les 20% les plus riches voient les leurs amputés de près de 55%.
  • en 1929, plus de 500 personnes déclarent un revenu supérieur à un million de dollar, alors qu’en 1932, ils ne sont plus qu’une vingtaine.
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Le new deal de Franklin D. Roosevelt

La particularité de Roosevelt est probablement sa volonté de reformer l’état en profondeur sans faire l’objet d’un dogmatisme particulier mais plutôt d’un pragmatisme à toute épreuve. Roosevelt avait dépassé le stade politicien pour s’occuper réellement du destin national des Etats-Unis. Il s’inspire de la politique d’Hoover, l’accentue et complexifie le rôle interventionniste de l’état fédéral par la création de nombreuses administrations de tutelle :
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  • AAA, the Agricultural Adjustment Administration, mandatée pour établir et maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande dans les produits agricoles afin de préserver le pouvoir d’achat des américains tout en garantissant des revenus suffisants aux agriculteurs.
  • FSA, the Farm Security Administration chargée d’accorder des prêts à des conditions spécifiques pour les fermiers en difficulté.
  • CCC, the Civilian Conservation Corps applique une politique de grands travaux et garantie un emploi salarié à de nombreuses personnes non qualifiées sous l’autorité de l’armée. Dix pour cent des sommes sont affectés spécifiquement à des contingents composés exclusivement de noirs.
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  • NRA, the National Recovery Administration permet la régulation des salaires, l’ajustement des conditions de compétitivité et le retour à concurrence juste entre les industries.
  • NYA, the National Youth Administration permet d’occuper des jeunes chômeurs à des travaux sylvicoles sous l’autorité de l’armée.
  • WPA, the Works Progress Administration, assez éclectique, donna du travail à des artistes, à des jeunes non qualifiés dans le bâtiment, à des femmes dans le textile, …
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  • PWA, the Public Works Administration finance des grands travaux et les fait réaliser par des entités privées.
  • SSA, the Social Security Administration fourni une assistance spécifique pour les personnes âgées et les handicapés. Les caisses sont alimentées par les contributions des travailleurs et des entreprises.
  • REA, the Rural Electrification Administration est un service public permettant le transport d’énergie électrique dans les zones agricoles reculées.
  • TVA, the Tennessee Valley Authority permet l’aménagement de la vallée du fleuve Tennessee notamment en établissant de nombreux barrages.
  • SEC, the Securities and Exchange Commission est l’autorité de régulation boursière toujours en activité à ce jour.
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Les résultats sont réels mais restent mitigés comparés à l’état de grâce dans lequel se trouvaient les Etats-Unis pendant les années folles. C’est une Amérique en demi-teinte, groggy qui essaye de remonter la pente, pas à pas. C’est probablement ce qui explique l’entrée très tardive des U.S.A dans la deuxième guerre mondiale, forcée par l’affront que l’aviation nipponne leur infligeât par le premier bombardement de leur histoire à Pearl Harbor.

Quoi qu’il en soit, l’abandon de la « good neighborhood policy» au profit d’une politique interventionniste sur tous les continents et toutes les mers du globe associée à une reconstruction de bases solides et justes pour l’économie américaine vont faire de cette fédération d’états le maître du monde pour les 80 années à venir.

Aujourd’hui

Cet équilibre est en train de se modifier sous diverses pressions qui s’accélèrent sévèrement depuis la fin 2005.
  • Le réveil de la Chine
  • Le rebond de la Russie
  • Le retour du Japon
  • La situation politique en Amérique du sud qui est devenue suffisamment forte pour s’affranchir des « grands frères » .
  • L’axe privilégié qui semble se dessiner entre l’Afrique et la Chine.
  • L’affaiblissement de la France en Europe au profit d’économies plus libérales (Italie, Espagne, GB)
  • Le chaos au proche orient
  • Le passage du peak oil.
  • La perte de confiance envers le dollar.
  • Le jeu de l’Iran et du Venezuela sur l’échiquier international.
  • L’éclatement de la bulle immobilière.
Ces pressions, si elles sont prises individuellement, sont probablement surmontables. Mais leur concomitance montre une Amérique affaiblie et en fin de cycle de suprématie mondiale. Certes, des soubresauts viendront troubler ce jeu. Les USA infligeront des corrections à tel ou tel, mais dans l’ensemble, la tendance internationale va s’accentuer pour une indépendance face au dollar et à « l’impôt naturel » que cette monnaie inflige au reste du monde par sa dévaluation continue depuis des décennies.

L’abandon du dollar pour les transactions internationales viendra progressivement couper l’alimentation de la consommation intérieure US, avec des « effets de seuil » qui infligeront de lourdes corrections dans divers domaines de l’industrie et de la finance américaine. Ces corrections seront, tour à tour, contrées par les gouvernements américains par des mesures de soutien direct spécifiques ou le déclenchement de nouvelles guerres servant à alimenter le complexe militaro-industriel. Mais il faut se rappeler que c’est l’ensemble du « système dollar » qui permet aux Etats-Unis de financer leurs guerres. Tout défaut dans ce système permet d’affaiblir leur capacité guerrière. Comme parallèle : qu’est-il arrivé à l’armée d’occupation britannique en Inde faute de financement suffisant ? Quelle guerre a pu mener ce pays depuis l’affaiblissement de sa monnaie ? Les Malouines ?

En ce qui concerne l’industrie, le décalage de parité entre l’Euro et le Dollar est de nature à augmenter la compétitivité des USA face à l’Europe. Cependant, il est probable que l’Euro ne suivra pas la chute vertigineuse du dollar pour jouer la politique de « l’Euro fort ». Il est difficile de dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose. « L’Euro fort » ne favorise pas l’industrie et, sans industrie solide, toute une frange de notre population demeure sans emploi. C’est de nature à augmenter les déficits de notre pays. C’est un phénomène propice à la déflation.

Une seule question reste en suspend : serons-nous entraînés par le déclin américain ?
Modifié en dernier par Jean Dupont le 02 déc. 2006, 13:15, modifié 3 fois.

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mat49
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#2 Message par mat49 » 02 déc. 2006, 03:14

Qui reprendra la main?
Ceux qui commerçeront par le troc?
Retour à des échanges par accords d'états à états (afin de limiter le risque de change????)

echazare

#3 Message par echazare » 02 déc. 2006, 09:41

...A la fin de la seconde guerre mondiale, débute une période faste pour l’Amérique avec un leitmotiv : « nous sommes entrés dans une nouvelle ère, rien ne sera plus jamais comme avant ». Nous savons aujourd’hui que c’est faux à plusieurs titres, notamment à propos du développement économique et des guerres. L’avenir, c’est à dire, le temps passé entre 1920 et 2006, a montré que les guerres et les crises économiques n’ont en rien disparu. Quoi qu’il en soit, c’était le sentiment dominant de cette période que nous appèlerons « les années folles » et qui prendra fin brutalement en 1929....
C'est pas la fin de la première ?

Jean Dupont

#4 Message par Jean Dupont » 02 déc. 2006, 11:36

echazare a écrit :
...A la fin de la seconde guerre mondiale, débute une période faste pour l’Amérique avec un leitmotiv : « nous sommes entrés dans une nouvelle ère, rien ne sera plus jamais comme avant ». Nous savons aujourd’hui que c’est faux à plusieurs titres, notamment à propos du développement économique et des guerres. L’avenir, c’est à dire, le temps passé entre 1920 et 2006, a montré que les guerres et les crises économiques n’ont en rien disparu. Quoi qu’il en soit, c’était le sentiment dominant de cette période que nous appèlerons « les années folles » et qui prendra fin brutalement en 1929....
C'est pas la fin de la première ?
Merci pour ta remarque, c'est corrigé.

Zangra

#5 Message par Zangra » 02 déc. 2006, 12:19

stephleg a écrit :beau travail mais on melange de la france avec de l'international
pourquoi ?

cf : separation de l'eglise et de l'etat , la chine depasse la france

a part le traité de versaille, je vois pas ce que ca vient faire dans la chrono
Je pense que la réponse est donnée par J. Dupont au début :
On pourrait étendre cette liste avec d’autres évènements. En tous cas, ceux que j’ai cités ont une répercussion importante dans nos vies de tous les jours.

Mouna
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#6 Message par Mouna » 02 déc. 2006, 12:39

Merci pour ce travail encore une fois remarquable :)

Mais peut être que paradoxalement c'est l'euro fort - jusqu'à un certain point bien sûr - qui va nous permettre de résister à la glissade du dollar et à la chute de l'empire américain

En l'absence de politique et de gouvernance commune, il n'y a finalement que l'euro fort pour symboliser une "puissance" européenne...

Et puis à quel jeu jouent vraiment les US ?

Mouna
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#7 Message par Mouna » 02 déc. 2006, 16:01

Là je viens de tomber sur un truc intérressant que je découvre (et qui est quasiment à l'inverse de ce que je disais plus haut :? )


http://www.telos-eu.com/2006/12/un_euro ... as_les.php

Un euro fort ne favorise pas les réformes

par Eric Chaney chef économiste Europe chez Morgan Stanley.

Citation :

"L’important pour l’économie européenne n’est pas tant le taux de change euro dollar que son taux de change effectif, c'est-à-dire sa valeur rapportée à un panier de devises de ses concurrents. De ce point de vue, il n’y a pas encore péril en la demeure : le taux de change effectif de l’euro s’est apprécié de 1,9% le mois dernier, ce qui est rapide mais suit deux mois de baisse. Il n’est aujourd’hui que de 5% au dessus de sa moyenne de très long terme.

Il est donc prématuré de s’alarmer des conséquences néfastes du taux de change sur la croissance. D’ailleurs, selon nos estimations, les mouvements divergents du prix du pétrole et de l’euro devraient se neutraliser mutuellement : le premier entraînant une hausse de trois dixièmes du PIB l’an prochain et le second une baisse équivalente."


Il n’empêche, à chaque fois que l’euro s’apprécie, circule la thèse du complot selon laquelle la BCE, comme autrefois la Bundesbank, favoriserait une appréciation tendancielle de la devise de façon à stimuler la productivité des entreprises et forcer les gouvernements à opérer les reformes structurelles qu’elle juge souhaitable.
Pour le comprendre, considérons que nos économies se divisent en gros en deux secteurs : le secteur exposé à la concurrence internationale et celui qui en est protégé. Pour le premier, le principal défi est la mondialisation, pas le taux de change.

L’écart de coûts salariaux entre la zone euro et les économies émergentes est tel qu’une variation du taux de change de 10% n’y change pas grand-chose : en 2005, selon les calculs du Bureau of Labour Statistics, le coût horaire du travail était de 23,7 US$ aux Etats-Unis, 27,5 en Europe de l’Ouest (dont 33 en Allemagne et 24,6 en France), contre 9,3 pour les ex tigres asiatiques (Taiwan, Singapour, Corée du Sud et Hong Kong), environ 5 chez les nouveaux membres de l’UE et moins de 1 dollar en Chine.

Croire qu’un euro fort puisse accélérer l’innovation et les restructurations industrielles est aussi illusoire que croire qu’un euro faible puisse les freiner voire les empêcher.
En revanche, les secteurs protégés de la concurrence internationale, c'est-à-dire le commerce, les services aux ménages (dont l’immobilier), un grand nombre de services aux entreprises et la nébuleuse des services publics, sont les premiers bénéficiaires d’un euro fort. En effet, via la baisse du prix des importations, un euro fort agit comme une augmentation des salaires en augmentant le pouvoir d’achat des ménages et donc en stimulant la consommation, dont l’essentiel va aux services, c’est-à-dire au secteur protégé. Par ailleurs, un euro fort n’entame pas la compétitivité de ces secteurs protégés, par définition.

Pratiquement, un euro fort agit comme une subvention au bénéfice des secteurs protégés, rigides et peu productifs, au détriment des secteurs exposés, flexibles et innovateurs. On a rarement vu que ce type de subvention soit propice aux réformes, bien au contraire : plus une activité est protégée et subventionnée, plus ses acteurs se montrent opposés, parfois violemment, aux changements.

Qui est Telos ?

Telos est une agence d’inspiration réformiste. Mais elle n’est affiliée à aucun parti ou aucune institution. Les personnalités qui parrainent et animent Telos le font à titre strictement personnel.

Mais quelles réformes faudrait-il favoriser :?:

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#8 Message par FightClub » 02 déc. 2006, 16:26

Excellent article ! C'est du grand Jean Dupont !

Rien que pour cela, ce forum demeure intéressant, même si l'on ne partage pas tous les arguments des super baissiers.
"Les choses que tu possèdes ... finissent pas te posséder" - Tyler Durden (FightClub)

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#9 Message par Murps » 02 déc. 2006, 17:47

Lu avec plaisir !
:)
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#10 Message par slash33 » 02 déc. 2006, 21:56

nicolas le valeureux a écrit :La photo de votre avatar, c'est vous ?
Jetez un oeil à son site web (voir dans son profil). Cela vous donnera un bon indice. :wink:

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#11 Message par pat43 » 02 déc. 2006, 23:11

Hermes a écrit : Simplement parce que la ligne Maginot est une hérésie.
non, la ligne maginot n'etait pas une heresie. l'offensive du 10 mai 1940 commença aussi dans la trouée de thionville. elle fut taillée en piece et arrétée en une heure. la trouée qui eut lieu, eut lieu à Sedan, parce que non fortifié, non miné (la mine etait en 1940 à l'etat de projet dans l'armée française), les voies de communications non entravées (de simple troncs d'arbres abattus auraient crée un collapsus).
Pourtant en 1933 lors de sa derniere inspection, Petain avait dit, "c'est ici qu'ils arriveront".
la ligne maginot n'etait pas une heresie, mais son utilisation le fut... le 10 mai 1940 aucune reserve n'etait disponible, malgré plus de 5 millions de mobilisés. En outre l'effort de guerre britannique fut completement ridicule, elle passat de 7 à 11 divisions... la mobilisation s'arretait à 23 ans (47 ans en france) et des metiers aussi strategiques que tailleurs de haies etaient dispensés de mobolisation...
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

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#12 Message par slash33 » 02 déc. 2006, 23:13

nicolas le valeureux a écrit :J'ai cliqué sur le lien dans son profil.
C'est un blog animé par Jean Dupont avec la même photo. j'en déduis que c'est sa photo ?
Z'avez pas du aller bien loin. Pourtant c'est écrit presque partout. L'avatar de JD se nomme Kondratieff.

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#13 Message par pat43 » 02 déc. 2006, 23:14

Mouna a écrit :Merci pour ce travail encore une fois remarquable :)

Mais peut être que paradoxalement c'est l'euro fort - jusqu'à un certain point bien sûr - qui va nous permettre de résister à la glissade du dollar et à la chute de l'empire américain

En l'absence de politique et de gouvernance commune, il n'y a finalement que l'euro fort pour symboliser une "puissance" européenne...

Et puis à quel jeu jouent vraiment les US ?
l'euro fort est un suicide comme le fut le dollar fort des années 1980.

l'evaporation instantané de l'industrie...

et une fois l'industrie partie, on verra le poids réel des services :mrgreen: ; insignifiant.
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

Jean Dupont

#14 Message par Jean Dupont » 03 déc. 2006, 05:32

nicolas le valeureux a écrit :La photo de votre avatar, c'est vous ? Vous n'avez pas peur d'être reconnu ? Pourtant, l'anonymat est la base pour s'exprimer librement.
C'est la photo d'un gars sympa qui a compris en 1920 ce qui allait se passer en 1929 : Nikolai Kondratieff. Donc, ce n'est pas la mienne. Quant à ce que tu dis sur l'anonymat, je te suis complètement. Tous les copains parisiens du forum ont essayé de me tendre des perches pour qu'on aille manger ensemble un midi... sans succès. "Pour vivre heureux, vivons cachés".

Jean Dupont

#15 Message par Jean Dupont » 03 déc. 2006, 06:17

pat43 a écrit :
Hermes a écrit : Simplement parce que la ligne Maginot est une hérésie.
non, la ligne maginot n'etait pas une heresie
[...]
Au delà de la ligne Maginot dont chacun appréciera l’utilité, j’ai voulu donner une vision large des évènements qui ont largement influé sur le siècle. Par exemple,
:arrow: si on parle de la révolution culturelle chinoise, le fait de mettre en sommeil un pays de cette taille pendant 60 ans a des répercussions immenses aujourd’hui. C’est ce qu’avait découvert Alain Peyrefitte et qu’il nous fit découvrir dans son livre « Quand la Chine s'éveillera » publié en 1973.
:arrow: Si on parle de l’hyperinflation en argentine, ça a grandement affaibli le continent sud américain. Ca a également permis à Reagan et au pape Jean Paul II de faire un deal sur leurs actions respectives en Europe de l’est et en Amérique du sud. (Carl Bernstein, Marco Politi, « Sa Sainteté : Jean-Paul II et l'histoire cachée de notre époque » voir ce lien http://www.amazon.fr/Sa-Saintet%C3%A9-J ... 2259181015 )

Cdt,

Jean Dupont

#16 Message par Jean Dupont » 03 déc. 2006, 07:36

Mouna a écrit :Là je viens de tomber sur un truc intérressant que je découvre (et qui est quasiment à l'inverse de ce que je disais plus haut :? )


http://www.telos-eu.com/2006/12/un_euro ... as_les.php

Un euro fort ne favorise pas les réformes

par Eric Chaney chef économiste Europe chez Morgan Stanley.
Excellent article, très bons arguments.

Jean Dupont

#17 Message par Jean Dupont » 03 déc. 2006, 10:07

stephleg a écrit :
Jean Dupont a écrit ::arrow: si on parle de la révolution culturelle chinoise, le fait de mettre en sommeil un pays de cette taille pendant 60 ans a des répercussions immenses aujourd’hui. C’est ce qu’avait découvert Alain Peyrefitte et qu’il nous fit découvrir dans son livre « Quand la Chine s'éveillera » publié en 1973.

.....Le monde tremblera
ca date pas de Napoleon cette citation ?
parce que la ça fait plus de 60 ans,non ?
Si si, c'est bien le cas. Le livre de 73 ne fait que mettre en évidence les nouvelles données accentuant cela. C'est une vision contemporaine actualisée et montrant que le reveil était très proche.

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#18 Message par mat49 » 03 déc. 2006, 13:40

j'm' en fous, j'ai des yuans bien au chaud :lol: ma femme est chinoise!
ceci dit, la Chine n'a pas encore récupéré le poids économique qu'elle avait au 17ème siècle....où il a été estimé qu'elle représentait entre 25 et 30% de la production économique mondiale, plus que l'europe de l'époque.

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#19 Message par slash33 » 03 déc. 2006, 20:12

nicolas le valeureux a écrit :Kondratieff a mis en évidence des cycles dans l'économie. Vous avez choisi cet avatar pour montrer que l'immobilier est aussi cyclique ?
Vous devriez lire cela:
viewtopic.php?t=4587

Jean Dupont

#20 Message par Jean Dupont » 03 déc. 2006, 21:23

nicolas le valeureux a écrit :A Jean Dupont :
Après recherche sur google, Kondratieff était un économiste russe ?
Pouvez vous confirmer ?
Kondratieff a mis en évidence des cycles dans l'économie. Vous avez choisi cet avatar pour montrer que l'immobilier est aussi cyclique ?
Selon vous, quand commencera la baisse du cycle de l'immobilier ?

Nico
Oui, Kondratieff est bien un économiste russe qui a fini comme tous les intellos de cette époque: au goulag.
[tu peux évidemment me tutoyer...]
Si tu lis bien mes interventions tu verras que j'ai très vite découvert que l'immobilier n'est qu'un agent économique comme les autres. Ca fait partie d'un tout.
En résumé : Dettes nationales, crédit, taux d'intérêt, bulle immo, paupérisation, compétitivité internationale, etc... Tout cela concoure à un crash sévère du système actuel.

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#21 Message par Mouna » 03 déc. 2006, 22:32

Tout cela concoure à un crash sévère du système actuel.
Oui, c'est ça. L'immo est devenu un instrument financier quasiment comme les autres et la face tangible d'un système qui va dans le mur :

- luttes pour l'accaparation des richesses naturelles
- désintégration de la production de richesses des pays avancés
- transferts technologiques massifs vers les pays émergents
- course aux profits CT au détriment de la RD
- intérêt général ecarté au profit de la régulation du marché
- pays émergents ne respectant aucune règle du jeu économique
- Europe supra nationale, à la fois dogmatique et irresponsable
- etc..

L'immobilier est pratiquement devenu le seul secteur non délocalisable qui permet de maintenir une croissance virtuelle, profondément inégalitaire, essentiellement financée par des individus en voie de paupérisation au profit d'une immocratie le plus souvent héréditaire ou corrompue.

" L'élite a trouvé dans la valeur d'inégalité à la fois la légitimation morale de son existence et en même temps un discours permettant d'expliquer que tous les Français (et les autres... ) pouvaient profiter de l'inégalité pour prospérer " ( El-Karaoui ancienne plume de JP Raffarin)

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#22 Message par e.bouill » 03 déc. 2006, 23:37

Ce n'est pas l'euro qui monte, mais le dollar qui baisse et ce n'est pas exactement pareil !

Si le dollar poursuit sa glissade, les exportations européennes vers les USA vont se renchérir considérablement. Du coté américain, tout ce qui proviendra d'Europe (voitures, équipements, vins, etc..) va apparaître de plus en plus cher (en $), sauf si les entreprises exportatrices rognent sur leurs marges, mais cette solution ne peut qu'être provisoire.

Scénario 1 : Cette inflation importée risque de conduire la FED à remonter les taux, car dans le cas contraire, le $ n'aurait pas finit de se déprécier et l'inflation d'augmenter. Dans ce cas là, la bulle immobilière va exploser dans un grand fracas et la FED le sait très bien !

Scénario 2 : D'un autre coté, une récession guette les USA. La FED aurait donc intérêt à baisser les taux pour injecter des liquidités. Mais dans ce cas là, on se retrouve avec une baisse encore plus importante du $ et le scénario n° 1.

Bref, c'est le serpent qui se mord la queue !

En réalité, je pense que les Américains ne vont pas pouvoir échapper à une récession. Ils sont trop endettés (le taux d'épargne est négatif), l'immobilier se casse la gueule et des pans entiers de l'industrie s'effondrent. Reste la consommation des ménages, mais avec ce que nous venons de voir juste avant, je ne vois pas très bien avec quel argent ils vont pouvoir consommer (les dernières nouvelles de Wall Mart ne sont pas optimistes).

N'imaginons pas un seul instant que tout ceci n'aura aucune répercussion sur nous. Notre économie va également subir le contrecoup de l'affaissement américain.

A ce moment là, il vaudra mieux disposer de liquidités que d'une bonne grosse dette sur 30 ans.

NB : il faut vraiment être aveugle pour ne pas comprendre que les choses ne vont pas s'améliorer d'elle même, comme par magie.
Patiente... tout arrive à son heure.

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#23 Message par kronkounet » 04 déc. 2006, 07:36

Mais vous êtes fou monsieur!!!

Sachez que ni la pierre ni la bourse ne sont des investissement risqués, voyez vous monsieur, les gens qui jouent en bourse sont de gens raisonnables, ils ont fait des études pour, ce n'est pas le simple quidam qui peut le faire!!!!

Je vois que les Marxistes ont encore envahi le forum!!!! ;)

[Mode Haussier Forever OFF]

http://marc-aragon.over-blog.net/article-4769589.html

Et aprés ça on verra si on trouve beaucoup de gens pour confier leur retraite a des capital-riskers

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Re: Il y a 77 ans, la Grande Dépression

#24 Message par Utilisateur supprimé » 04 déc. 2006, 13:49

Jean Dupont a écrit :Une seule question reste en suspend : serons-nous entraînés par le déclin américain ?
J'ai lu que le système économique français en 1929 était tellement en retard (pays très agricole peu de systèmes industriels et financier) que la dépression n'avait pas beaucoup affectée la France.

Je doute quand même de voir les USA décliner (même si je pensais que l'immobilier ne baissait jamais).

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Re: Il y a 77 ans, la Grande Dépression

#25 Message par pat43 » 05 déc. 2006, 00:03

Breizhfox a écrit :
Jean Dupont a écrit :Une seule question reste en suspend : serons-nous entraînés par le déclin américain ?
J'ai lu que le système économique français en 1929 était tellement en retard (pays très agricole peu de systèmes industriels et financier) que la dépression n'avait pas beaucoup affectée la France.

Je doute quand même de voir les USA décliner (même si je pensais que l'immobilier ne baissait jamais).
au contraire, la france a été fortement touché, mais plus tard (faillite du credit...?), et a culminé en 1935 avec la deflation laval.
la france pratiquait une stimulation keynesienne avant la lettre (tres fort effort d'armement) et une tres grande assistance de la population (ne pas oublier que la guerre est proche, du nombre d'invalides pensionnés, des pensions aux veuves et orphelins de guerre).
Tout cela constituait dans l'entre deux guerre des "stabilisateurs automatiques" intouchables.
De plus la saignée de 1914-1918 avait produit une raréfaction de la main d'oeuvre et le chomage de 1933-1939 etait surtout constitué d'invalides victimes des carences du systeme de protection.
le retard etait reel en 1914, l'effort de rattrapage entrepris sous meline, accentué pendant la guerre, s'etait accru pendant les années 1920 (la devaluation, comme l'hyperinflation en allemagne permettait un investissement accru). Non, le seul vrai probleme des années 1933-1939 etait la crise demographique.
quand à la crise economique elle recula à partir de 1936 par l'effort de rearmement.

quand aux USA, desindustrialisés par 30 ans de liberalisme economique, son declin est aujourd'hui tres affirmé. sa réalité est celle d'une "economie potemkine".
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

phev

#26 Message par phev » 05 déc. 2006, 09:23

pat43 a écrit :
Hermes a écrit : Simplement parce que la ligne Maginot est une hérésie.
non, la ligne maginot n'etait pas une heresie. l'offensive du 10 mai 1940 commença aussi dans la trouée de thionville. elle fut taillée en piece et arrétée en une heure. la trouée qui eut lieu, eut lieu à Sedan, parce que non fortifié, non miné (la mine etait en 1940 à l'etat de projet dans l'armée française), les voies de communications non entravées (de simple troncs d'arbres abattus auraient crée un collapsus).
Pourtant en 1933 lors de sa derniere inspection, Petain avait dit, "c'est ici qu'ils arriveront".
la ligne maginot n'etait pas une heresie, mais son utilisation le fut... le 10 mai 1940 aucune reserve n'etait disponible, malgré plus de 5 millions de mobilisés. En outre l'effort de guerre britannique fut completement ridicule, elle passat de 7 à 11 divisions... la mobilisation s'arretait à 23 ans (47 ans en france) et des metiers aussi strategiques que tailleurs de haies etaient dispensés de mobolisation...
Cher Pat43 pour être exact tu aurais du signaler que les allemands precèrent la ligne Maginot sur le Rhin (Armée Von Witzleben) en trois endroits (opération kleiner bär) le 16 juin 40 au niveau des écluses 63,65 et entre la 67 et la 68.
Les régiments français engagés étaient 242e RI,42e RIF et 9e BCPyr..
Le 16 juin en cours d'après midi la pointe sud 1/42 avait traversé le canal du Rhône au Rhin (région de schoenau) .

Le 17 juin la 555 et la 557 ID percaient aussi Rhinau.
La 221 ID à Marckolsheim
la 239 ID à Kunheim
la 556 ID à Neuf Brisach

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#27 Message par pat43 » 05 déc. 2006, 09:45

phev a écrit :

Cher Pat43 pour être exact tu aurais du signaler que les allemands precèrent la ligne Maginot sur le Rhin (Armée Von Witzleben) en trois endroits (opération kleiner bär) le 16 juin 40 au niveau des écluses 63,65 et entre la 67 et la 68.
Les régiments français engagés étaient 242e RI,42e RIF et 9e BCPyr..
Le 16 juin en cours d'après midi la pointe sud 1/42 avait traversé le canal du Rhône au Rhin (région de schoenau) .

Le 17 juin la 555 et la 557 ID percaient aussi Rhinau.
La 221 ID à Marckolsheim
la 239 ID à Kunheim
la 556 ID à Neuf Brisach
le 16 juin 1940 les allemands etaient il me semble à saumur, la bataille de france etait deja perdue, n'existait plus que comme armée organisée l'armée des alpes (4 divisions) et l'armée de l'est reduite à 7 divisions.

cette dite armée a plus largement abandonnée la ligne maginot que les allemands ne l'ont conquises (l'armée de l'est se reforma sans probleme à l'arriere, ce qui fait dire que la ligne maginot a en effet remplie sa fonction, celle de gagner un peu de temps, et d'eviter une deroute).

à la date de l'armistice cette armée de l'est livrait de furieux combats et largement dotée en munition a litteralement AGRESSEE et ECRASEE sous sa puissance de feu les 7 divisions allemandes qui lui étaient opposées. les pertes allemandes à ce moment là furent les plus lourdes de toute la campagne de france.

Cette episode assez meconnu d'ailleurs prouve que la campagne de 1940 aurait pu etre tres rapide aussi dans le cas inverse.

En effet les generaux allemands formés à l'ecole de guillaume II etaient effrayés par l'etat de leur stock. le 16 juin 1940, les fourgons de l'armée allemande etaient vide.

[modéré JD, on en discute avec les autres modos et on revient vers toi]
d'ailleurs en bien des endroits lors de la liberation des camps, les survivants ne furent pas executé par leurs geoliers, faute de munitions.

Le pietinement des armées allemands devant la ligne maginot etait exclu dans l'esprit de hitler et de l'etat major. elle aurait signifié defaite assuré.
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

Utilisateur supprimé

Re: Il y a 77 ans, la Grande Dépression

#28 Message par Utilisateur supprimé » 05 déc. 2006, 10:37

Jean Dupont a écrit :
Aujourd’hui

Cet équilibre est en train de se modifier sous diverses pressions qui s’accélèrent sévèrement depuis la fin 2005.
  • Le réveil de la Chine
  • Le rebond de la Russie
  • Le retour du Japon
  • La situation politique en Amérique du sud qui est devenue suffisamment forte pour s’affranchir des « grands frères » .
  • L’axe privilégié qui semble se dessiner entre l’Afrique et la Chine.
  • L’affaiblissement de la France en Europe au profit d’économies plus libérales (Italie, Espagne, GB)
  • Le chaos au proche orient
  • Le passage du peak oil.
  • La perte de confiance envers le dollar.
  • Le jeu de l’Iran et du Venezuela sur l’échiquier international.
  • L’éclatement de la bulle immobilière.
(...)
Une seule question reste en suspend : serons-nous entraînés par le déclin américain ?
Quand je lit ceci (et les posts précédents), je regrette encore plus que la France n'ait pas ratifiée la constitution européenne.

Une Europe unie permettait de voir de l'avant en étant Franco européen au lieu de rester franco français.
Une Europe unie aurait permis de faire face aux géants en place et émergents.
Une Europe unie aurait permis d'avoir un vraie pouvoir de négociation aux tables internationales.
Une Europe unie aurait permis d'échanger des idées politiques novatrices.
Une Europe unie aurait permis de tourner la page sur les conflits majeurs du siècle dernier.

On aurait pu balayer d'un revers de la main tous ces politiciens parasites qui polluent l'univers politique français depuis trop longtemps en leur disant : "cassez-vous on a plus besoin de vous maintenant". Au lieu de ça, on n'a pas finit de voir leur tronche à la TV.

D'année en année nous perdrons des places au classement des PIB.

Mais on a claqué la porte à ce plombier polonais. On a réussit à conserver nos acquis sociaux. Raffarin a démissionné et Sarko est revenu.

Mon plus mauvais souvenir de ce dimanche soir restera ces mines réjouies des Le Pen, De villiers, Fabius, MJ buffey et des syndicats, qui reprenaient en coeur : Nous avons gagné....

phev

#29 Message par phev » 05 déc. 2006, 13:03

Breizhfox a écrit : cette dite armée a plus largement abandonnée la ligne maginot que les allemands ne l'ont conquises (l'armée de l'est se reforma sans probleme à l'arriere, ce qui fait dire que la ligne maginot a en effet remplie sa fonction, celle de gagner un peu de temps, et d'eviter une deroute).

à la date de l'armistice cette armée de l'est livrait de furieux combats et largement dotée en munition a litteralement AGRESSEE et ECRASEE sous sa puissance de feu les 7 divisions allemandes qui lui étaient opposées. les pertes allemandes à ce moment là furent les plus lourdes de toute la campagne de france.
N'importe quoi mais ce n'est pas grave... C'est sûr ils ont tellement repoussé les allemands qu'une partie de l'armée de l'est est arrivée sur la frontière Suisse...
D'ailleurs les suisses avaient mis des écriteaux sur la frontière , "Allemands, arrétez vous ici c'est la Suisse..." (je plaisante).
Breizhfox a écrit : Le pietinement des armées allemands devant la ligne maginot etait exclu dans l'esprit de hitler et de l'etat major.
Oui il a voulu la percer pour prouver que l'armée allemande aurait été capable de passer la ligne Maginot et ils l'ont fait... N'en déplaise à certains. D'autre part aucune troupe n'a quitté la ligne Maginot pendant la bataille de mai, on ne transforme pas une régiment de forteresse en un régiment d'infanterie de campagne du jour au lendemain...

http://www.seconde-guerre.com/biographi ... leben.html
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il est rappelé dans l'armée allemande. Lors de l'invasion de la France, il commande la 1ère armée. Ses troupes traversent la ligne Maginot en juin 1940 et occupe dès lors, l'Alsace-Lorraine. Grâce à cette action, il est promu Maréchal.

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#30 Message par pat43 » 05 déc. 2006, 15:49

phev a écrit :
Oui il a voulu la percer pour prouver que l'armée allemande aurait été capable de passer la ligne Maginot et ils l'ont fait... N'en déplaise à certains. D'autre part aucune troupe n'a quitté la ligne Maginot pendant la bataille de mai, on ne transforme pas une régiment de forteresse en un régiment d'infanterie de campagne du jour au lendemain...
la garnison de la ligne maginot etait de 50 divisions le 10 mai et de 7 à la mi juin. 43 divisions ont été jetés dans la bataille et notamment, ce sont elles qui ont livrées la bataille de la somme, de l'aisne et de l'ailette.

la 14 DI de de lattre a relevé la 4 dcr de De Gaulle.

les divisions de qualité inferieures, statiques, de soldats agés, d'armements surranné dites de catégories B etaient sur des secteurs "tranquilles" : alpes et ... secteur de Sedan.

En gros, 80 % de la garnison de la ligne maginot a été siphonné pour "colmater la brêche", si cela n'avait été fait, il n'y avait plus aucune troupe devant Paris . Lors de la bataille de la somme, il restait en métropole à l'armée française une cinquantaine de division. le groupe d'armée nord ayant été totalement detruit en Belgique et à Sedan, c'est la garnison de la ligne maginot qui a livré les batailles apres dunkerque.

Toujours est il que lors de l'armistice, il ne restait que deux armées françaises qui combattaient, l'armée de l'est (completement encerclée) et l'armée des alpes.
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

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#31 Message par pat43 » 05 déc. 2006, 16:16

Le 12 juin, Weygand annonce au conseil des ministres que la guerre est perdue et que « la cessation des hostilités s’impose ». En réalité, le GA2 malgré des prélèvements constitue encore une « ensemble homogène », et le front italien tient pied à pied. ..

Pétain devient président du conseil après la démission de Paul Reynaud. Il débute les négociations le 17. Le 21 à Rethondes une délégation française « prend connaissance des conditions d’armistice ». Elles seront signées le lendemain. Le GA2 a tenu jusqu’au dernier moment. Les garnisons de la Ligne Maginot ne déposeront les armes que début juillet. Dans les Alpes et sur l’Isère, la 6e armée (général Olry) se bat jusqu’au 25, au moment où les Italiens et les Allemands la prennent à revers.

tiré de la "campagne de france".
ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?

Jean Dupont

#32 Message par Jean Dupont » 07 déc. 2006, 08:33

LE DOLLAR AMÉRICAIN SUR LE DÉCLIN
Editeur : solidariteetprogres.org
Le 26 novembre, Lyndon LaRouche a déclaré : « Lors de ma conférence internet du 31 octobre 2006 à Berlin, dans mon article "Sauver l’économie américaine" paru dans l’EIR du 10 novembre, ainsi que dans mes remarques additionnelles du 16 novembre ("Organiser la reprise après le grand krach de 2007"), j’ai prévenu que non seulement le système dollar est irrémédiablement condamné, mais qu’il entraînera dans sa chute tout le système mondial, par réaction en chaîne, très bientôt, à moins que nous ne mettions en place, pratiquement dès aujourd’hui, un nouveau système dollar basé sur les principes adoptés par Franklin Roosevelt dans sa conception originale du système de Bretton Woods à taux de change fixes. »

s.totem

#33 Message par s.totem » 07 déc. 2006, 11:23

C est un dérapage contrôlé pour le moment.
Ne vous illusionez pas : les banques centrales interviendront massivement pour soutenir le $ en cas de baisse au delà de 1.5 e ... Pensez que les BC , s il le faut, créeront des dizaines de milliards d euros, de yuan .. pour contrôler tout krach sur le $.
Songez aussi que la baisse du $ n a pas que des inconvénients.

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Re: Il y a 77 ans, la Grande Dépression

#34 Message par cyrille » 07 déc. 2006, 13:04

Breizhfox a écrit : Quand je lit ceci (et les posts précédents), je regrette encore plus que la France n'ait pas ratifiée la constitution européenne.

Une Europe unie permettait de voir de l'avant en étant Franco européen au lieu de rester franco français.
Une Europe unie aurait permis de faire face aux géants en place et émergents.
Une Europe unie aurait permis d'avoir un vraie pouvoir de négociation aux tables internationales.
Une Europe unie aurait permis d'échanger des idées politiques novatrices.
Une Europe unie aurait permis de tourner la page sur les conflits majeurs du siècle dernier.

On aurait pu balayer d'un revers de la main tous ces politiciens parasites qui polluent l'univers politique français depuis trop longtemps en leur disant : "cassez-vous on a plus besoin de vous maintenant". Au lieu de ça, on n'a pas finit de voir leur tronche à la TV.

D'année en année nous perdrons des places au classement des PIB.

Mais on a claqué la porte à ce plombier polonais. On a réussit à conserver nos acquis sociaux. Raffarin a démissionné et Sarko est revenu.

Mon plus mauvais souvenir de ce dimanche soir restera ces mines réjouies des Le Pen, De villiers, Fabius, MJ buffey et des syndicats, qui reprenaient en coeur : Nous avons gagné....
+1

Ceci dit l'Europe peut faire son autocritique aussi... Etait il raisonnable de permettre SANS CONDITION la compétition fiscale (qui deviendra ensuite sociale) entre anciens membres et nouveaux entrants ?
L'Allemagne joue en ce moment contre l'Europe puisqu'elle pratique une politique économique de désinflation compétitive notamment en diminuant les salaires réels (encore -2% en 2005) ; et ce au détriment des autres pays comme la France ou l'Italie... On s'étonne que la consommation soit en berne ensuite :?

Ceci dit je t'accorde qu'il faut d'abord faire le ménage devant chez soi : l'Europe souffre essentiellement de la médiocrité des dirigeants nationaux dont la protection (présumée) des intérêts à court terme (au niveau national) conduit à des aberrations comme ce fameux "patriotisme économique".

Une baisse de l'Euro permettrait (à mon modeste avis...) de remettre à plus tard les réformes structurelles nécessaires (d'ailleurs n'est ce pas ce qu'a fait la France à plusieurs reprises en dévaluant ?)
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai falsifiées moi-même !" (W. Churchill)
Ma situation personnelle (je gagne à attendre) : http://www.bulle-immobiliere.org/forum/ ... highlight=

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#35 Message par cyrille » 07 déc. 2006, 13:19

s.totem a écrit :C est un dérapage contrôlé pour le moment.
Ne vous illusionez pas : les banques centrales interviendront massivement pour soutenir le $ en cas de baisse au delà de 1.5 e ... Pensez que les BC , s il le faut, créeront des dizaines de milliards d euros, de yuan .. pour contrôler tout krach sur le $.
Songez aussi que la baisse du $ n a pas que des inconvénients.
Les réserves des banques centrales sont essentiellement en dollars (BCE, Chine, Japon...). Les BC asiatiques finançant le déficit américain (pour soutenir leurs exportations) je doute qu'elles changent de stratégie immédiatement même si quelques indices ont montré la "nervosité" des marchés si la Chine venait à changer de stratégie...

Ceci dit je crois que l'influence des BC dans le monde devient de plus en plus faible, notamment du fait du développement des énormes "funds" (hedge funds, fonds d'investissement privés ou fonds de pension) donc tôt ou tard le déclin américain surviendra. La vraie question c'est : quand ? Probablement quand la Chine sera suffisamment indépendante du marché américain, c'est à dire lorsque son marché intérieur sera suffisamment développé...
N'oublions pas l'abandon du pétro-$ au profit d'autres monnaies (dont l'euro) qui permettra la chute de la monnaie reine américaine.

Félicitations à JD pour la qualité de ces interventions, toujours de très haut niveau (je regrette seulement de ne pas disposer des versions word bien mis en page pour pouvoir les relire à tête reposée chez moi :roll: )

Perso, je progresse énormément dans ma compréhension "économique" grâce à vous tous (et JD en particulier) :D
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai falsifiées moi-même !" (W. Churchill)
Ma situation personnelle (je gagne à attendre) : http://www.bulle-immobiliere.org/forum/ ... highlight=

Jean Dupont

#36 Message par Jean Dupont » 07 déc. 2006, 13:27

cyrille a écrit :(je regrette seulement de ne pas disposer des versions word bien mis en page pour pouvoir les relire à tête reposée chez moi :roll: )
Dans internet explorer : Fichier > enregistrer sous te permettra de lire à tête reposée avec les images et tout et tout... c'est beau la techeunique :wink:

opcvm1234

#37 Message par opcvm1234 » 07 déc. 2006, 14:37

superbe. je me l'imprime. je le lirai en détail plus tard...

félicitations

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cyrille
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#38 Message par cyrille » 07 déc. 2006, 16:52

Jean Dupont a écrit : Dans internet explorer : Fichier > enregistrer sous te permettra de lire à tête reposée avec les images et tout et tout... c'est beau la techeunique :wink:
Pourtant j'ai bien parlé de fichier texte bien mis en page ! En vue de conserver dans mon classeur PAPIER "immobilier", avec certains articles de presse... Dans le but de bien rigoler et surtout de mettre des choses au point avec certains membres de ma famille dans quelques années (pour qui l'immobilier ne baisse jamais).

J'ai pas encore de pc à moi... mais ça va changer à Noel 8)

Au fait JD bientôt tu pourras poster directement en rubrique Best Of :wink:
"Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai falsifiées moi-même !" (W. Churchill)
Ma situation personnelle (je gagne à attendre) : http://www.bulle-immobiliere.org/forum/ ... highlight=

Gégé77
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#39 Message par Gégé77 » 08 déc. 2006, 19:04

Merci Jean Dupont pour cette analyse, et ce tri dans les événements historiques encore une fois très pertinent.

Ce qui ne cesse de m'étonner, c'est que le monde continue de tourner comme si de rien n'était. Depuis l'affaire de la chute du dollar, chaque jour je m'émerveille de voir qu'il ne dévalue pas plus que ça, que le cours de l'or n'explose pas, que les taux et les indices restent quasiment stables... Mais comment font-ils ? Combien de temps arriveront-ils encore à soutenir ça ? Bien malin qui saura répondre...

En attendant, je balance toujours entre deux sentiment: l'émerveillement devant le spectacle de magie économique auquel on assiste, et la peur que le rideau tombe, indiquant la fin de la fête...

Gégé

un utilisateur

#40 Message par un utilisateur » 08 déc. 2006, 21:21

Trés jolie fille, pardon, file.

Juste une petite remarque sur la phrase :
Comme parallèle : qu’est-il arrivé à l’armée d’occupation britannique en Inde faute de financement suffisant ? Quelle guerre a pu mener ce pays depuis l’affaiblissement de sa monnaie ? Les Malouines ?
je comprends l'idée, mais je voulais rappeler le rôle du Royaume-Uni durant la bataille d'Angleterre.

A ce moment là, pas de front de l'est, les américains sont encore à l'écart (mais ils financent ?), et le Royaume-Uni est seul à tenir tête au IIIeme Reich.
On leur doit sans doute beaucoup : sans une angleterre libre (et sans l'empire britannique d'alors), nous serions peut-être encore soit sous domination "nazie", soit sous domination "soviètique".
Enfin, peut-être... Allez savoir...

Cordialement,

Tibere

Jean Dupont

#41 Message par Jean Dupont » 08 déc. 2006, 23:08

tibere a écrit :je comprends l'idée, mais je voulais rappeler le rôle du Royaume-Uni durant la bataille d'Angleterre.
On est bien d'accord ! :wink:

Affaiblissement de la Livre : fin des années 20.
bataille d'Angleterre : 1940.
Forte pression en inde pour la décolonisation : 1942 mais refus de la G.B.
Bretton-wood qui consacre l'hégémonie du dollar : 1944
Indépendance Inde, Pakistan & Ceylan : 1947

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Nounou
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#42 Message par Nounou » 11 janv. 2007, 23:29

Extraits du chapitre de conclusion de
"Comment nous avons ruiné nos enfants"
par Patrick Artus(économiste IXIS-CIB) et Marie-Paule Virard (redac'chef des Echos)
La situation économique économique des années 1920 aux Etats-Unis fait écho à la situation actuelle - en se gardant d'une analyse trop sommaire:

. Taux d'endettement élevé en progression constante, et croissance soutenue
. Croissance tirée par la consommation, et non par l'investissement. Les années 1920 sont celles du crédit à la consommation pour les américains qui découvrent le confort (machine à laver, automobile) et inventent la société de consommation (téléphone, radio, ) . En 1930, l'épargne ne représente plus que 5% du revenu disponible brut.
. Inflation à peu près nulle. La progression des salaires est nulle (sauf 10% en 1923); les taux d'intérets réels tournent autour de 2%.

Les signes annonciateurs de la crise de 1929
. Des 1927-1928, l'investissement logement des ménages baisse fortement (-15% /an), tandis que les prix de l'immobilier commencent à décrocher (-25% en 1928)
. remontée des taux d'intérets, qui réduit l'activité de construction et le prix des maison dans une situation d'endettement privée très élevée.
. Ensuite, retournement brutal du prix des actifs, puis de l'activité.

Certains mécanismes ne se reproduiraient plus:
. Transmission internationale de la dépression par l'étalon or:
. Distorsions entre taux d'interets réels et salaires réels suscités par la forte chute des prix
. Réaction totalement erronée de la politique monétaire américaine qui devient restrictive et provoque une hausse considérable des taux d'intérets en 1931-1933.
. Impuissance des autorités monétaires à réagir correctement face aux paniques bancaires.

Mécanismes ayant joué un role majeur qui sont à nouveau présents:
. Freinage des salaires, car accroissement du pouvoir de négociation des entreprises face à leurs salariés de 1923 au New Deal. Logique de réduction des couts.
. risque de crise bancaire si les taux de défaut augmentaient fortement, ou si la valeur des garanties hypothécaires dévissait.
. Menace d'une contraction tres forte de l'offre de crédit si dans un environnement ou les asymétries d'information entre preteurs et emprunteurs deviennent tres importantes
. Eventualité d'une contraction de la demande des ménages (investissement logement depuis 1928, consommation à partir de 1930) associée a la faiblesse des revenus et au niveau élevé de l'endettement.
. Difficulté d'imposer une coopération internationale face à une finance globalisée. Tentations protectionnistes.

Remarques:

. Cette analyse est une hors-sujet dans un livre consacré aux évolutions recommandées de la société francaise
. Quasiment tous les points ont été exposés, décortiqués dans le meme sens par des commentateurs "contrariants" ainsi que sur ce forum
. C'est la premiere fois que des ténors de la presse économique se lancent ouvertement dans une telle comparaison.

Jean Dupont

#43 Message par Jean Dupont » 12 janv. 2007, 02:40

La situation économique des années 1920 aux Etats-Unis fait écho à la situation actuelle - en se gardant d'une analyse trop sommaire:

. Taux d'endettement élevé en progression constante, et croissance soutenue
. Croissance tirée par la consommation, et non par l'investissement. Les années 1920 sont celles du crédit à la consommation pour les américains qui découvrent le confort (machine à laver, automobile) et inventent la société de consommation (téléphone, radio, ) . En 1930, l'épargne ne représente plus que 5% du revenu disponible brut.
. Inflation à peu près nulle. La progression des salaires est nulle (sauf 10% en 1923); les taux d'intérets réels tournent autour de 2%.
C'est parfaitement conforme au cycle décrit par Kondratieff.

En fait, le grand débat qui a lieu pour toute personne s’intéressant aux cycle de Kondratieff est : « la purge boursière de 2001 est-elle l’hiver de Kondratieff ». La mise en perspectives de 1929 et d’aujourd’hui est évidemment pleine d’enseignement. Nous voyons bien que nous arrivons à une « extrémité » d’un système déjà bien usé. Pour donner un exemple de la probabilité de faillite du capitalisme libéral : pourquoi la Gironde médiévale, la République de gênes ou la République de Venise n’ont elles pas prospérées jusqu’à nos jours ? Dans un contexte plus guerrier : pourquoi les empires Portugais, espagnol et britannique n’ont-ils pas prospérés compte tenu des victoire qu’ils ont eues sur toutes les mers du globe ?

Le libéralisme tel que nous le connaissons aujourd’hui peut effectivement tomber en désuétude. Bientôt, il est possible qu’un autre acteur (que les USA) impose sa façon d’envisager le commerce et le mode de vie. Typiquement, s’il arrivait qu’un dogme musulman prenne le dessus sur le dogme capitaliste actuel, il est probable que la notion de taux d’intérêt disparaisse ( http://www.fleurislam.net/media/doc/txt ... mique.html ) et soit habilement remplacé par des frais divers et une prise de participation dans les projets. S’il arrivait que la chine prenne le dessus sur le monde occidental, il est probable que la notion de contrat écrit évoluerait fortement.

Pour en revenir à 2001, le clash n’est pas conforme à la théorie de Kondratieff. La théorie dit que l’hiver doit « purger la dette ». Donc, c’est tout sauf l’hiver de Kondratieff, puisque la dette n’a fait qu’augmenter de plus belle à la sortie de cette glorieuse période.

Au contraire, au japon, le cycle est bien conforme. Ils font désormais partie des plus gros épargnant du monde. Pied de nez de l’histoire : ils épargnent principalement en dollar :(

. Distorsions entre taux d'intérêts réels et salaires réels suscités par la forte chute des prix
Il ne faut pas oublier que celui qui dit cela est orienté vers la thèse de la spirale déflationniste. Or, le travail que Ben Bernanke « aurait » débuté nous « mènerait » plutôt vers l’hyperinflation. Je mets des guillemets parce son action reste très obscure pour l’instant.

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#44 Message par kronkounet » 12 janv. 2007, 08:55

Oh que oui, il ne faut pas non prendre les dirigeants américains pour des anes, ils sont parfaitement conscient de ce qu'il va arriver.

La variable d'ajustement c'est la période de declenchement, et juste avant cela on emporte tout ce que l'on peut grace a l'euphorie boursière.

Il ne faut pas, et il ne faut JAMAIS sous-estimer les stratéges financiers, car le nerf de cette guerre n'est pas l'argent, mais le pouvoir de regner sur l'argent, un effondrement fera le ménage chez les moyens et les petits, pas sur les gros....

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#45 Message par neron » 13 janv. 2007, 01:01

Sûr qu'il faille prendre beaucoup de distance car ils doivent avoir des modèles prévisionnistes (stochastique) pour juger des conséquences à CT/MT de leurs différentes interventions. Mais comme on dit on ne peut aller contre le vent: L'idée de cycle semble être inhérente au système "capitaliste" car le capital ne peut s’amasser indéfiniment. Il faut le purger quelques fois.

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#46 Message par claudicus » 15 janv. 2007, 18:56

LA GRANDE DÉPRESSION DÉMYSTIFIÉE (1)

Lien : http://www.quebecoislibre.org/07/070114-2.htm
Les étudiants d’aujourd’hui reçoivent souvent un portrait biaisé de la Grande Dépression (1929-1941) présentant le libre marché comme responsable des difficultés économiques de l’époque et favorisant l’intervention étatique comme solution. Dans la première partie de ce texte, Lawrence Reed, président du Mackinac Center for Public Policy, démystifie la perception usuelle de cette crise et souligne le rôle central qu’ont joué les piètres mesures gouvernementales dans le déclenchement et le prolongement de cette catastrophe légendaire.

zobbby

#47 Message par zobbby » 15 janv. 2007, 22:07

Pour ceux qui manie excel et les donnees historiques, il est interressant de mettre en parallele le Nasdaq de 2000 avec le Dow Jones de 1929, caler les plus hauts et regarder la suite ...

En effet, a l'epoque la societe connaissait une revolution industrielle dont les grands acteurs etait dans le Dow Jones, un peu comme en 2000 avec la revolution internet.

Le paralelisme et le timing sont tres impressionnant je dois avouer.

Jean Dupont

#48 Message par Jean Dupont » 04 févr. 2007, 18:24

La monnaie faible: une arme économique appréciée dans le monde
Editeur : bourso
Chine, Japon ou Etats-Unis: nombre de pays dans le monde profitent de la faiblesse de leur monnaie, qu'ils justifient par les déséquilibres de leur économie mais dont ils jouent aussi, plus ou moins ouvertement, pour doper leurs exportations ou financer leurs déficits.

"La stratégie de croissance de la Chine est fondée sur une monnaie sous-évaluée", affirme Evariste Lefeuvre, économiste chez Ixis-CIB.

Depuis trois ans, les Etats-Unis et l'Union européenne poussent Pékin à laisser sa devise s'apprécier, mais les autorités chinoises répètent à l'envi qu'elles ne cèderont pas aux pressions occidentales.

Le yen, qui a plongé ces deux dernières semaines face à l'euro et au dollar, pourrait se retrouver au centre des discussions de la réunion des ministres des finances du G7 les 9 et 10 février à Essen en Allemagne.

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#49 Message par GOLD » 15 févr. 2007, 16:12

Galandris a écrit :Je ne savais pas où poster, alors je tente cette file consacrée à la Grande Dépression... En 1929, je ne pense pas qu'il existait une possibilité de vente à découvert, exact ?

Quel effet ce mécanisme a-t-il eu sur les krach boursiers ? A-t-on assez de recul ?
Les "futures" existait deja, a verifier

Les ventes a decouvert permettent de rendre plus mou un krach, car une vente a decouvert sous entend un rachat, exemple la bulle de 2000

mat eo
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#50 Message par mat eo » 15 févr. 2007, 16:22

Galandris a écrit :Je ne savais pas où poster, alors je tente cette file consacrée à la Grande Dépression... En 1929, je ne pense pas qu'il existait une possibilité de vente à découvert, exact ?

Quel effet ce mécanisme a-t-il eu sur les krach boursiers ? A-t-on assez de recul ?
Ca a du se faire car l"uptick rule" a été introduit peu après le krach de 1929 pour limiter l'impact des VAD. Après, je ne sais pas si la VAD était largement accessible et quelle était son impact en 1929 (les années suivantes surtout).

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