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Devenir propriétaire, un acte irrationnel ?
Y'a-t-il une part d'irrationnel dans l'acte de s'endetter pour les vingt ou trente prochaines années, d'être prêt à consacrer à son logement la part la plus importante de ses revenus, sans même savoir si le bien se revendra avec une plus-value, ou même si la personne avec qui l'on emprunte sera toujours là dans quelques années ?
90% des Français estiment que devenir propriétaire de leur logement est la priorité numéro un. "Pour cela, ils n'hésiteront pas à contracter des emprunts sur 20, 30 ou 40 ans alors que les couples envisagent de moins en moins de se marier et que, même mariés, un couple sur trois (un sur deux à Paris), finira par se séparer", note Jacques-Antoine Malarewicz, psychiatre spécialisé dans les questions de couple et auteur de l'étude. "Il y a une sorte de schizophrénie entre l'engouement pour l'immobilier d'une part et la fragilité des couples de l'autre". Car si l'on achète, c'est en couple : "la part des célibataires dans les accédants à la propriété est très stable", selon Pierre Cain, professeur de droit spécialisé dans les questions immobilières à l'Université Paris XII
"Il s'agit de combler une peur", estime J-A Malarewicz. "Avoir un lieu de vie à soi est devenu un besoin archaïque, c'est-à-dire que c'est un besoin qui ne se justifie pas, et qui, pour être comblé, nécessite des sacrifices".
Quant à l'appât du gain, s'il n'est pas irrationnel, il est en tout cas hasardeux : les prix sont aujourd'hui élevés et "les exigences grandissantes en matière d'énergie et de conformité dévalorisent les logements en anciens", selon Pierre Cain. Par ailleurs, même si les emprunts sont longs, les biens sont revendus en moyenne au bout de sept ou huit ans, à un moment où le foyer a surtout remboursé les intérêts de l'emprunt et peu de capital.