Histoire de la bulle

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Histoire de la bulle

#1 Message par fabriceb » 02 sept. 2009, 21:33

Commencez par lire l'explication des différents indices à notre disposition :
viewtopic.php?f=3&t=57298

NB : j'avais rédigé cette serie de posts il y a plus de 9 mois (comme cela m'arrive parfois, je ne l'avais pas postée) ; il se peut qu'il y ait des bug de rédaction


EDIT : Suite à la suggestion de malga, je rajouterai une analyse sur la productiond de crédit.
Il y a quelques modifications : cette série de post a été écrite il y a plus de six mois; comme il m'arrive parfois, je ne l'avais pas posté.

Ce soir, le premier épisode ce soir, la suite plus tard :

Période du deuxième trimestre 2007 :

Les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM de l’époque, ainsi que ceux des notaires étiquetés « T3 2007 » (publié en janvier 2008) ; il correspond aux droits collectés sur une période à cheval sur les T3 et T4 (la négociation a lieu en T2, l’acte authentique est signé en T3, et les droits collectés 1,7 mois plus tard).

Indice Notaires/INSEE (estampillé T3 2007, et publié au mois d’avril 2008)
En province
Les prix se maintiennent dans une situation de légère hausse, de 0,7% sur le trimestre, ce qui compense l’inflation, sans plus. Cette hausse, si elle reconduit celle du trimestre précédent, marque un net ralentissement par rapport aux hausse trimestrielles constatées sur les périodes terrain de 2006, qui se situaient plus communément à un minimum de 2%. On peut donc estimer que, à ce moment, la hausse est stoppée en province
En IdF
La hausse reste significative (+1,2% sur la région), mais cache de fortes disparités : les prix restent sans une situation de hausse très nette sur Paris (2,1%), mais la hausse (1,2%) des appartements hors Paris est plus modérée, et les maisons stagnent (0,7%).
Globalement, ce trimestre est dans la continuité du trimestre précédent, et marque un début de stagnation des prix. Ceci a été, à l’époque, attribué par les professionnels à la proximité de l’élection ; à priori, cette interprétation n’était pas si stupide …

Indice Notaires/INSEE (estampillé T3 2007, et publié au mois d’avril 2008)
Il s’agit de la dernier période de montée franche de l’indice FNAIM ; à cette époque l’augmentation a été de +0,9% en rythme trimestriel.

Indice Notaires/INSEE (estampillé T3 2007, et publié au mois d’avril 2008)
L’indice PAP n’a pratiquement pas varié durant cette période

Indice Notaires/INSEE (estampillé T3 2007, et publié au mois d’avril 2008)
Les négociations de ce deuxième trimestre 2007 ont donné lieu à des actes authentiques signés lors du troisième trimestre, avec perception des droits entre septembre 2007 et Novembre 2007, mais il est nécessaire d’élargir un peu la période considérée.
Un constat intéressant s’impose : après une période de faible hausse de l’assiette entre janvier 2007 et Juin 2007, et même de stagnation quasi complète en avril, mai et juin (actes signés entre février et avril), l’assiette 3 mois repart d’un coup à la hausse, avec une vitalité inhabituelle en Juillet, surtout en Aout, et même septembre/Octobre ; durant ces deux derniers mois, la hausse est plus limitée (de l’ordre de 5%), mais les chiffres se situent à un niveau historiquement élevés. Ces droits correspondent aux actes signés en mai, Juin, Juillet et Aout.(et donc négociés au deuxième trimestre), et marquent donc un très fort retour d’activité dans cette période.

Que s’est il passé au moi de Mai ? Une élection, avec, à la clef, une promesse de déduction d’intérêts. On peut donc voir, dans cette réaccélération du marché, un effet d’aubaine de la prime Sarkozy, probablement attendue par pas mal d’acheteur pour passer chez le notaire.
L’effet de la sarkozette aura néanmoins été de courte durée, l’assiette trois mois reprenant un rythme de croissance plus modéré dès le mois de novembre… avant que la crise de subprimes ne se charge, dès le trimestre suivant, de doucher tout ce beau monde.

Indice Notaires/INSEE (estampillé T3 2007, et publié au mois d’avril 2008)
Après un premier trimestre 2007 assez poussif, le volume d’activité a brusquement repris après l’élection présidentielle, probablement du fait de signatures d’actes qui avaient été mis en attente pour profiter des promesses électorales du candidat élu.
Les prix continuent à monter en valeur absolue, mais d’une manière limitée, qui compense tout juste l’inflation Cette apparente contradiction entre des volumes qui apparaissent en forte hausse, et des prix qui seraient plus proche de la stagnation peut trouver un début d’explication dans le calendrier électoral : certaines transactions, correspondant à des mises en ventes et négociations datant de plusieurs mois, ont pu être conclues à des prix « datant » eux aussi de quelques mois, donc moins élevés, limitant (relativement) la hausse des prix sur ce trimestre ; la période d’attentisme précédent l’élection a pu aussi soulager la tension sur les prix.
Modifié en dernier par fabriceb le 03 sept. 2009, 21:19, modifié 6 fois.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

nazon

Re: Histoire de la bulle

#2 Message par nazon » 02 sept. 2009, 21:57

Merci pour ce bon début ! J'attends la suite avec impatience

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Re: Histoire de la bulle

#3 Message par fabriceb » 03 sept. 2009, 21:14

Période du troisième trimestre 2007 :

les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM de l’époque, ainsi que ceux des notaires étiquetés « T4 2007 » (publié en avril 2008) ; il correspond aux droits collectés sur une période à cheval sur les T4 et T1 2008 (la négociation a lieu en T3, l’acte authentique est signé en T4, et les droits collectés 1,7 mois plus tard).
Les crédits correspondent à une période de production du T4 2007, c’est à dire entre septembre et décembre 2007 (les fonds sont débloqués à la date de signature de l’acte).
Ce troisième trimestre est doublement intéressant : c’est en effet le premier à intégrer le début de la crise des subprimes américains et de la hausse des taux qui y a fait suite.

Indice Notaires/INSEE (estampillé T4 2007, et publié au mois d’avril 2008)
En province
Les prix repartent nettement à la hausse, 1,7%, probablement comme conséquence différée de la relance post électorale du marché immobilier. Les biens des zones rurales semblent néanmoins légèrement en retrait.
En IdF
Les prix repartent nettement, avec un sursaut moyen de 2,1% sur le trimestre ; la hausse est particulièrement forte sur Paris intra-muros (3,7%) ; le reste de la région repart aussi à la hausse, mais dans de moindres proportions (de 0,7% à 2,7% selon les segments de marché).
Certains ont pu voir dans ce redémarrage des prix, un retour à la normale après la période d’attentisme lié à la présidentielle de mai 2005. Il s’agit plus probablement d’une tension éphémère (mais c’est facile à dire à posteriori …) conséquence de la reprise des activités en volume le trimestre précédent.

Indice FNAIM :
Le troisième trimestre 2007 a montré le premier signe d’essoufflement de l’indice FNAIM : la baisse de 1,2% enregistrée ce trimestre est en effet la première enregistrée depuis longtemps.

Indice PAP :
L’indice PAP n’a pratiquement pas varié durant cette période

Droits de mutation
Les négociations de ce troisième trimestre 2007 ont donné lieu à des actes authentiques signés lors du quatrième trimestre, avec perception des droits entre décembre 2007 et Fevrier 2008.
On note une évolution très rapide des droits de mutation sur cette période : encore en augmentation significative en début de période, l’assiette 3 mois arrive tout juste à se maintenir lors des deux mois suivants ; sur Paris, le retournement est nettement plus brutal : dès le tout début d’année 2008 (début du troisième trimestre terrain), l’évolution de l’assiette 3 mois devient soudainement très négative. Il semble que le maintien d’une forte hausse à Paris ait, dès ce moment, nettement nuit au volume d’activité. Les volumes ont donc apparemment freiné brutalement, et même commencé à chuter sur Paris intra muros, à cette période du T3 2007, comme conséquence probable de la crise des subprimes et de la remontée rapide des taux observée en Aout 2007.

Production de crédit
( à venir)

En résumé :
Ce trimestre est caractérisé par un redémarrage des prix à la hausse, qui nous avait laissé quelque peu désemparé à l’époque, mais qui apparaît rétrospectivement comme une conséquence probable de la Sarkozette qui avait nettement relancé le volume du marché le trimestre précédent ; le début de ce troisième trimestre semble avoir été, lui aussi, très favorable, cependant que, en fin de trimestre, le marché recommence à ralentir (cf. droit de mutation).
Sur Paris, les prix connaissent une brusque accélération, qui permettra à certains d’affirmer qu’il s’agit d’un marché à part … ceux là oublient que ce redémarrage s’est fait au prix d’une baisse significative des transactions.
En province, le nombre de vente commence aussi à diminuer sur cette période (cf. courbe du nombre de transactions édité par J. FRIGGIT); nous avons donc un marché en voie de contraction, mais toujours plus cher en terme de prix
On peut aussi s’interroger sur le fait que les deux indices avancés (FNAIM et PAP) n’aient pas détecté de hausse à cette période, alors qu’elle apparaît nettement sur les indices notariaux. On peut hasarder une explication : dans un marché qui commence à se contracter, certains segments de marché auraient commencé à fléchir avant les autres ; l’INSEE corrigeant la variation de l’échantillon considéré pour établir son indice, en aurait tenu compte, contrairement à la FNAIM et PAP.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

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Re: Histoire de la bulle

#4 Message par fabriceb » 03 sept. 2009, 21:14

Période du quatrième trimestre 2007 :


les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM de l’époque, ainsi que ceux des notaires étiquetés « T1 2008 » (publié en juillet 2008) ; il correspond aux droits collectés sur une période à cheval sur les T1 et T2 (la négociation a lieu en T4 2007, l’acte authentique est signé en T1 2008, et les droits collectés 1,7 mois plus tard).
Les crédits produits à cette période sont estampillés T1 2008 (de janvier à Mars 2008).

Indice Notaires/INSEE estampillé T1 2008
En province
Les prix sont stoppés nets ; l’augmentation reste de 0,3%, ce qui reste très inférieur à l’inflation. Tous les segments du marché sont concernés ; le nombre de ventes apparaît en recul (cf. J. FRIGGIT courbe du nombre de transactions).
En IdF
Là aussi, le marché sembel s’être arrété net ; les prix n’ont en effet globalement pas varié sur le trimestre, sauf pour l’exception parisienne, marché sur lequel la progression reste à 1,3%, au prix d’une baisse toujours plus marquée des volumes.
Concernant les volumes, les notaires d’Ile de France mettent en évidence, pour la première fois, une contraction significative (plus de 8%) du marché en Ile de France durant cette période par rapport à la période similaire en 2007. On doit noter qu’aucun acteur n’a, à l’époque, jugé utile de communiquer sur ce point ; il a donc fallu attendre les chiffres des notaires du T4 2007 (estampillé T1 2008 et publiés au mois de Juillet), pour que cet élément, pourtant important, soit porté à la connaissance du public : prix stoppés, volumes en fort recul, le marché est déjà en crise, quelle que soit la communication qu’on veut mettre derrière.

Indice FNAIM :
Le quatrième trimestre 2007 a permis un rebond, le dernier de l’indice FNAIM, suggérant que la baisse du trimestre précédent n’était qu’un phénomène temporaire : le petit rebond de +0,8% apparaît donc, à ce moment, comme une stabilisation du marché. Aucun élément communiqué par la FNAIM ne permet, à ce moment, de supposer une contraction des ventes.

Indice PAP :
L’indice PAP n’a pratiquement pas varié durant cette période

Droits de mutation
On peut considérer que les négociation terrain du dernier trimestre 2007 ont donné lieu à une signature d’acte définitif au T1 2008, et un versement des droits entre mars et mai 2008.
Pour cette période, on constate un simple freinage sur la France dans sa globalité ; en revanche, les chiffres de Paris intra muros confirment leur retournement à la baisse, déjà constaté lors du trimestre précédent : il semble donc que, en réalité, le maintien de Paris à la hausse se soit payé, dès cette période, par une réduction du nombre des ventes plus rapide qu’ailleurs.



Production de crédit
( à venir)

En résumé :
Prix stagnant, sauf à Paris, volume des ventes en fort recul, le marché était déjà en crise au T4 2007, conséquence de la crise des subprimes américain et de la hausse des taux d’intérêts. Cet élément est intéressant à noter, car il montre que la crise a mis, comme en 1991, une petite année à produire ses effets sur les prix.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

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Re: Histoire de la bulle

#5 Message par fabriceb » 03 sept. 2009, 21:15

Période du premier trimestre 2008 :


les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM de l’époque, ainsi que ceux des notaires étiquetés « T2 2008 » (ce sont les derniers chiffres disponibles en ce qui concerne les notaires/INSEE, publication en octobre 2008) ; il correspond aux droits collectés sur une période à cheval sur les T3 et T4 (la négociation a lieu en T1, l’acte authentique est signé en T3, et les droits collectés 1,7 mois plus tard), et aux crédits produits entre Avril et Juin 2008.

Indice des notaires/INSEE (corrigé des variations saisonnières) :
En province, Globalement le marché est en baisse de 1,15% ; il est baissier dans tous les segments. Les maisons ont subies globalement une baisse significative de 1,4% sur le trimestre ; pour les appartements, on note la baisse assez nette (2% environ sur le trimestre) des appartements pour les petites villes, la baisse apparaissant nettement moindre (1% sur le trimestre) dans les grandes villes.
Dans Paris intra muros il s’agit apparement du seul endroit de France ou la baisse ne soit pas (encore ?) arrivée : non seulement la hausse ne faiblit pas, mais elle réaccèlère, à environ 2,7% par rapport au trimestre précédent.
Dans le reste de l’IDF,
Les prix ne progressent plus pour le deuxième trimestre consécutif, sur aucun des marchés considérés (maisons/appartements/petite ou grande couronne).
Concernant les volumes, les notaires d’Ile de France mettent en évidence, pour le second trimestre consecutif, une contraction nette (plus de 10%) du marché en Ile de France durant cette période par rapport à la période similaire en 2007 ; Paris est particulièrement touché.

Indice FNAIM :
L’indice FNAIM, en cet hiver, marque à nouveau le pas, avec une baisse de 1%, ce qui reste cohérent avec la période traditionnellement creuse de l’immobilier. Il n’y a donc, de ce point de vue, rien d’anormal et, dans ces conditions, le chiffre reflète une situation de stagnation, mais pas de baisse.

Indice PAP :
L’indice PAP n’a pratiquement pas varié durant cette période

Droits de mutation
On peut considérer que les négociations du T1 ont donné lieu à des actes définitifs signés entre avril et Juin, avec versement des droits entre Juin et Aout ; l’assiette de ces droits a commencé à décroître, d’abord faiblement, mais avec une brutale accélération : -1,6% en Juin, puis –7,6% en Juillet et, pour finir, -13% en Aout. Le marché s’est donc nettement contracté, dès le premier trimestre. Cet élément important a été pleinement confirmé par l’écroulement (-27%) des ventes de biens neufs, annoncé à posteriori (au deuxième trimestre).


Production de crédit
( à venir)

En résumé :
Volumes en baisse très nette, prix aux mieux stagnant, le marché s’enfonce dans la crise, alors qu’on n’est qu’au premier trimestre 2008. Aucun indice, à ce moment de l’année, ne permet de supposer, au niveau du grand public, la contraction du marché qui n’ont été attestés qu’à posteriori par le décompte des droits de mutation, les communications notariales, et l’écroulement des ventes de neuf.
A cette date, ni la communication de la FNAIM, encore lénifiante à cette époque, ni les indices en notre possession ne permettent de pressentir le drame qui est en train de se nouer ... dont il paraît très surprenant que les acteurs n’aient pas été conscients en direct.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

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Re: Histoire de la bulle

#6 Message par fabriceb » 03 sept. 2009, 21:16

Période du deuxième trimestre 2008 :


les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM de l’époque (pas de chiffre notaire); il correspond aux droits collectés sur une période à cheval sur les T3 et T4 (la négociation a lieu en T2, l’acte authentique est signé en T3, et les droits collectés 1,7 mois plus tard), et aux crédits produits entre Juillet et septembre 2008.

Indice FNAIM :
Là ou on a commencé à comprendre qu’il se passait quelque chose …
D’une part, la communication de la FNAIM a connu, en fin de période, un virage à 180° ; la théorie de l’atterrissage en douceur étant brutalement remplacée par une communication de plus en plus nettement catastrophiste ; ensuite, pas mal de paires d’yeux se sont arrondis lorsqu’est paru l’indice du mois de mai, avec un surprenant –3,5% pour les maisons. Le chiffre a certes été corrigé dans le compte rendu définitif, et le trimestre est ressorti globalement en hausse de 1% (avant les multiples corrections qui ont suivis, qui rendent difficile le suivi de l’indice), mais il s’agissait là du premier signe sur les prix de la crise qui couvait.
Conjugué à l’annonce d’un impressionnant ralentissement des ventes de neufs (-27% au premier trimestre), un certain nombre d’éléments annonçaient que les mouches commençaient à changer d’âne.

indice PAP :
L’indice PAP n’a pratiquement pas varié durant cette période

Droits de mutation
On peut considérer que les premières négociations réalisées (vers avril) ont donné lieu à des actes définitifs signés vers juillet, avec versement des droits en Aout et Septembre ; or, le montant des droits de mutation subit sur le mois d’Aout, un véritable effondrement de –13% par rapport à la période équivalente de 2007, et le nombre de ventes a régressé, en rythme trimestriel annualisé, de 12% par rapport à l’an dernier ; surtout, ce nombre paraît désormais en chute libre.
Il faut cependant garder en mémoire que les mois d’été 2007, notamment Aout, juste après la présidentielle, avait été marquée par un brusque sursaut de l’activité ; en conséquence la chute « véritable » paraît plutôt autour de 8%, qui correspond au chiffre du mois de septembre.
Malgré tout, il est clair que le marché a commencé à coincer sérieusement au début de ce printemps 2008.


En résumé :
Malgré un maintien global des prix, ce trimestre est le premier pour lequel on a pu dire que « quelque chose avait changé ».
La communication des professionnels du bâtiment, qui apparaît après coup comme beaucoup plus franche que celle des fédérations d’agents immobiliers, les chiffres du neufs, et un premier « coup de bélier » dans l’indice FNAIM ont été autant d’alertes, difficiles à confirmer à l’époque, que quelque chose changeait.

La suite plus tard ...
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Re: Histoire de la bulle

#7 Message par fabriceb » 05 sept. 2009, 19:03

Période du troisième trimestre 2008

:
Les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM du troisième trimestre; les chiffres notaires/INSEE, ainsi que la production de crédit correspondante sont estampillés « quatrième trimestre « ; les droits de mutation sont ceux encaissés sur une période allant de mi-novembre 2008 à mi-fevrier 2009 environ
Indice des notaires/INSEE (corrigé des variations saisonnières) :
En province, Les prix, en province connaissent leur troisième trimestre consécutif de baisse ; pour cette période, le recul de l’indice INSEE/notaire est de 2,2%, ce qui marque une nette accélération de la baisse des prix en province. Les maisons sont plus touchées que les appartements, probablement parce qu’elles sont, plus souvent, en zone rurale, et sans doute aussi parce que leur prix est en moyenne plus élevé.
Dans Paris intra muros Après un deuxième trimestre quasiment stable, les prix parisiens connaissent leur première véritable baisse, d’environ 1%.
Dans le reste de l’IDF, La baisse est significative sur cette période en ce qui concerne les maisons (un peu inférieure à 2%), mais très limitée pour les appartements (environ 0,8%). La encore, les appartements résistent mieux, leur évolution étant lié à une robuste resistance des appartements de petite couronne
Concernant les volumes, a venir

Indice FNAIM :
L’indice FNAIM a durement dévissé au cours de l’été, montrant trois mois de recul consécutifs. L’évolution des maisons a été particulièrement mal (ou bien, selon le point de vue …) orientée, perdant plus de 5%, alors que les appartements résistent mieux ;
La baisse trimestrielle est de 2,9%, mais elle est en réalité encore plus dure en valeur instantanée, le trimestre précédent ayant été haussier : les prix auraient perdu environ 5% en un trimestre.
On doit s’interroger sur le mois de septembre particulièrement catastrophique : une baisse de 5% en un mois, pour les appartements, signifie un mouvement particulièrement soudain sur ce marché, qui avait jusqu’ici plutôt bien résisté. Etant donné les mouvements à la baisse précédemment constatés sur les maisons, il est improbable que cette énorme baisse ne soit due qu’à un artefact ; on peut évoquer plusieurs pistes/remarques pour l’expliquer :
1) Les agglomérations, jusqu’ici moins concernées par la baisse, pourraient avoir été brusquement affectées
2) Les banques ont brutalement cessé tout financement significatif en matière de prêt immobilier ; cette hypothèse est très vraisemblable.
3) le marché s’est brutalement contracté, induisant une variation rapide de la composition des ventes … dit plus froidement : certains segments de marché auraient complètement disparu. Au vu de la violence du mouvement de septembre, cela paraît un explication vraisemblable.

indice PAP :
L’indice PAP s’est effrité durant l’été, se rapprochant progressivement des niveaux les plus bas de ses faibles variations de ses deux dernières années. Le dernier indice paru, celui du mois de Septembre montre le premier mouvement brusque de cet indice depuis 24 mois, avec le soudain décrochage des maisons, qui baissent de 1,4%. On remarque néanmoins que l’indice PAP décroche très nettement moins que l’indice FNAIM ; à cela, on peut hasarder deux hypothèses : la première est que l’indice PAP a pour périmètre les seules grandes agglomérations, dans lesquelles les prix semblent baisser plus lentement, et moins franchement (cf indice des notaires sur la période de référence du T1 2008, estampillés T2 et publié au mois d’octobre), alors que l’indice FNAIM prend en compte des communes plus rurales, connaissant un baisse plus rapide ; la seconde est que les agents immobiliers appuyant à la baisse, les ventes qui se réalisent par leur intermédiaire donnent lieu à des marges de négociation plus importantes.

Droits de mutation
On peut considérer que les négociations réalisées entre Juillet et septembre 2008 ont donné lieu à des actes définitifs signés entre Octobre et Décembre 2008, avec versement des droits entre mi-novembre 2008 et mi-fevrier 2009 ; or, le montant des droits de mutation (assiette autres droits) continue sa dégringolade, la dégradation par rapport à la même période de 2007 se creusant de –17% en début de période, jusqu’à –28% en fin de période. Pire : autant, le trimestre précédent, ces chiffres étaient comparés à une excellente période en 2007, autant pour ce trimestre cette chute se compte par rapport à une période de 2007 déjà médiocre.

En résumé :
ce trimestre est caractérisé par un effondrement pur et simple de l’indice FNAIM, et le premier mouvement significatif de l’indice PAP ; les ventes de neufs continuent à décrocher, de plus en plus nettement (-44% après -34% au deuxième trimestre et -27% au T1 2008). Les volumes, dans l'ancien, sont épouvantables, suivant en cela le marché du neuf qui s’était contracté brutalement dès le début 2008.
rédigé Octobre 2008 Il ne s’agit pas ici de faire des prédictions, mais l’hypothèse d’un krach immobilier devient la plus vraisemblable.
rédigé septembre 2009 L’hypothèse d’un krach immobilier apparaissait, dans le contexte, la plus vraisemblable.
Enfin, les prix à Paris ont commencé à baisser d’une manière significative dès ce moment; il convient de noter que, à l’époque, la communication autour de « Paris est un marché spécifique » battait encore son plein.
Modifié en dernier par fabriceb le 08 sept. 2009, 21:53, modifié 3 fois.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

aquafiestas

Re: Histoire de la bulle

#8 Message par aquafiestas » 05 sept. 2009, 19:46

Superbe, je demande le post-it.
Je crois aussi que c'est le genre de travaux qui pourrait être à l'origine de communiqué de presse..
Merci !

eskapad

Re: Histoire de la bulle

#9 Message par eskapad » 05 sept. 2009, 22:53

Post'it effectivement ! Merci Fabriceb

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Re: Histoire de la bulle

#10 Message par e.bouill » 05 sept. 2009, 23:27

Ce topic mérite un post-it !
Patiente... tout arrive à son heure.

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Re: Histoire de la bulle

#11 Message par jimfells » 07 sept. 2009, 15:05

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Re: Histoire de la bulle

#12 Message par papoo49 » 07 sept. 2009, 15:46

fabriceb a écrit :
En résumé :
ce trimestre est caractérisé par un effondrement pur et simple de l’indice FNA**, et le premier mouvement significatif de l’indice P** ; les ventes de neufs continuent à décrocher, de plus en plus nettement. Les volumes sont épouvantables, suivant en cela le marché du neuf qui s’était contracté brutalement dès le début 2008.
ne s'agit-il pas plutôt là des ventes de l'ancien?
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Re: Histoire de la bulle

#13 Message par fabriceb » 08 sept. 2009, 21:46

Période du quatrième trimestre 2008 :


Les indices sont ceux de PAP et de la FNAIM du quatrième trimestre 2008; les chiffres notaires/INSEE, ainsi que la production de crédit correspondante sont estampillés « premier trimestre 2009 » ; les droits de mutation sont ceux encaissés sur une période allant de mi-fevrier 2009 à mi-mai 2009 environ

Indice des notaires/INSEE (corrigé des variations saisonnières) :
En province, Les prix, en province connaissent leur quatrième trimestre consécutif de baisse ; pour cette période, le recul de l’indice INSEE/notaire est de plus de 3%, ce qui marque encore une nette accélération de la baisse des prix en province. Les appartements sont, pour la première fois, plus touchés que les maisons, attestant que la crise est arrivée dans les agglomérations.
Dans Paris intra muros Les prix sur Paris baissent de 2% ; il s’agit du deuxième trimestre de baisse dans la capitale, avec une accélération significative.
Dans le reste de l’IDF, La baisse est importante sur cette période : les appartements sont tout aussi durement touchés (presque –4%) que les maisons (environ –5%).
Pour la première fois, la région parisienne baisse sensiblement plus que la province.
Concernant les volumes, a venir


Indice FNAIM :
L’indice FNAIM s’est littéralement effondré à l’automne 2008, reculant d’environ 6,5% sur la période, montrant trois mois de recul consécutifs.
Si un l’indice du mois de Novembre a été honorable (+0,4%), les indices des mois de Décembre et d’Octobre (des reculs de plus de 3%), venant après un mois de septembre déjà désastreux. doit s’interroger sur le mois de septembre particulièrement catastrophique : Il s’agit donc d’une confirmation (à cette époque …) d’un scénario de type crash.

indice PAP :
L’indice PAP a, avec plusieurs mois de retard sur l’indice FNAIM, entamé son retournement, les appartements perdant brutalement 3,5% sur le trimestre, et les maisons 4,3%. Cet indice, qui connaissait jusque là des amplitudes de variation assez faible connaît là sa première évolution brutale. Les deux indices instantanés attestent donc d’un naufrage complet du marché, dans un contexte de crise financière sans précédent. A cette date, l’hypothèse d’un crash sans équivalent historique était la plus vraisemblable.

Droits de mutation
On peut considérer que les négociations réalisées entre Octobre et Décembre 2008 ont donné lieu à des actes définitifs signés entre Janvier 2009 et Mars 2009, avec versement des droits entre mi-fevrier 2009 et mi-mai 2009 ; or, le montant des droits de mutation (assiette autres droits) continue sa dégringolade ; l’évolution confirme l’hémorragie endurée par le marché sur cette période : la dégradation, par rapport à la même période de 2007, se creusant de -35% en début de période, jusqu’à un record de –42% en pour les droits perçus en mai (correspondant environ aux négociations de décembre). Ce mouvement, extrêmement brutal est du à la combinaison d’une chute rapide du nombre des transactions et d’un sabrage des prix de celles qui ont eu lieu.
Il faut, d’autre part, garder à l’esprit que cette chute se mesure par rapport à un quatrième trimestre 2007 au cours duquel le ralentissement du marché était déjà perceptible ; l’état du marché, en ce dernier trimestre 2008 est tout bonnement épouvantable.

En résumé :
ce trimestre est caractérisé par un effondrement pur et simple des indices instantanés PAP et FNAIM, confirmé à posteriori par les mesures des Notaires/INSEE ; les volumes sont exsangues (jusqu'à -47% pour le neuf !) et seul le retour du printemps, ainsi qu’un certain rattrapage des affaires différées durant cette période pourrait faire repartir les affaires.
En attendant, durant ce quatrième trimestre 2008, le marché est, sinon mort, au moins en coma prolongé.
Il vaut mieux se taire et passer pour un *** plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet.

stephaneh

Re: Histoire de la bulle

#14 Message par stephaneh » 13 sept. 2009, 18:52

à noter pour quand tu rédigeras 2009 :

11 sept 2009 : Claire Chazal annonce la baisse au JT de 20h

Discus
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Re: Histoire de la bulle

#15 Message par Discus » 02 avr. 2010, 13:44

Bah alors, Frabriceb, t'es parti en vacance ?

:)

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