C'est une maison en vente à Sissonne. Ce village a longtemps vécu grâce au camp militaire. Hélas, l'armée ne booste plus autant les villages qu'avant et là, on est au fin fond de l'Aisne. Loin de Reims, loin de Laon.
Ma grand mère est décédé fin 2015. La maison avait été donnée aux enfants depuis des années, il n'y a pas besoin d'attendre la fin de succession pour la vendre. Personne ne souhaite la reprendre dans la famille. Ainsi, c'est 3 enfants vivants + 2 petits enfants qui récupèrent la part du quatrième enfant décédé. Donc 3 récupéreront 1/4 et 2 récupéreront 1/8 du fruit de la vente.
L'agence a commencé son activité le 02/01/16. Seule agence mandatée + notaire pas motivé.
Affichée à 118 kEUR ce qui me semble pas mal.
Donc le 21/01/16 : proposition d'achat à 108 kEUR accepté par les enfants.
"C'est une offre sérieuse et sûre." (présentée par l'agence) mais ensuite j'apprends que c'est un militaire qui est le seul à travailler et qui emprunte à hauteur de 110% du prix négocié !
Bref, sans surprise le 15/02/16 : Annulation car les devis pour les travaux impactant tous les réseaux de la maison sont trop chers !
"Il paraît que c'est assez rare d'attendre ainsi le dernier moment pour renoncer, mais cela est tombé sur nous!"
J'ai essayé d'expliquer à ma chère maman :
Bref, à suivre !C'est ce que j'essayais de te dire au téléphone. Le pouvoir est bien du côté de l'acheteur qui peut annuler une promesse d'achat très facilement et sans frais :
- AVANT la signature d'un compromis devant le notaire c'est assez facile d'annuler d'une part ou de l'autre.
- ENSUITE, l'acheteur peut annuler pendant 10 jours après la signature du compromis (vous n'en étiez même pas à ce point).
- ENFIN, l'acheteur peut faire jouer la condition suspensive de prêt pendant 30-45 jours après la signature du compromis (tout dépend de ce qui est marqué dans le compromis) / il suffit d'un courrier de la banque comme quoi le prêt n'est pas accordé et c'est facile à obtenir (il suffit d'avoir UN seul refus même si on a TROIS autres accords). En bidouillant un dossier ou en demandant gentiment à SA banque pour avoir le papier qui va bien.
- ET MEME, à une semaine de la signature de l'acte définitif c'est encore possible ; c'est comme cela que j'ai acheté ma maison.
J'avais raconté l'histoire de la non-vente de la maison ici : viewtopic.php?f=220&t=88897
En clair, il ne faut surtout pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir entre les mains.
Le vendeur est lui contraint dès la signature du compromis !
Au moment de vendre l'appartement de Lyon, le notaire nous avait avoué qu'au moins 30% des compromis signés ne débouchent pas sur une vente !
Ce n'est pas rare comme l'annonce l'agence, c'est commun et elle sera sûrement très contente de vendre une autre maison à ce couple.
Bref, pour éviter les soucis c'est :
- Ne plus signer avec un acheteur qui emprunte 110% ! 30% d'apport me semble normal surtout vu le prix de la maison. La famille n'a qu'à aider !
- Donner un accord ORAL tant que possible et continuer les visites pour ne pas s'empêcher d'avoir un meilleur dossier.
- Exiger un dépôt de garantie de 10%. Ce qui a le mérite de le bloquer l'indemnité si l'acheteur change d'avis et l'empêche de signer ailleurs durant quelques semaines.
- Si quelqu'un propose un achat négocié sans clause suspensive d'obtention du crédit (en clair, il paie cash), sautez dessus !
- Les membres de la famille qui sont loin peuvent donner pouvoir à un clerc de notaire pour éviter les déplacements et un RDV rapidement (surtout pour le compromis). C'est ce qu'on a fait pour Lyon.
PS : Je dérive d'un poste où je montrais le ressenti côté "vendeur" de ce début d'année : viewtopic.php?f=172&t=92964&p=2075021&h ... e#p2075021