goldo" a écrit :
clairette2 a écrit : ↑27 févr. 2019, 17:52
Est-ce seulement dû à l'euro ?
Quid de notre politique de solidarité tous azimuts ?
Quid de notre organisation sociale ?
Quid des choix de nos gouvernements ? des réformes non abouties grâce à des syndicats toujours prêts à ce que rien de change ?
L'euro porte sa très lourde part. Et nos travers.
Il y a des politiques spécifiques qui peuvent couter cher (ou très cher) à la marge. Solidarité excessive, copinage, immigration, aventures extérieures...
Mais il y a encore plus fondamental. On a les 35h, les augmentations voir les coups de pouce au smic, l'augmentation des fonctionnaires, les revalorisations des retraites, les augmentations annuelles de l'élec, du timbre, des nuitées d'hôpital, de la consultation chez le médecin, etc... Tout celà génère de l'inflation salariale, une inflation de coûts.
Sans l'euro, un tel comportement "peu rigoureux" se règle avec de l'inflation des prix et des dévaluations, des dépréciations de notre monnaie. Les français reçoivent plus d'argent, mais les prix domestiques augmentent et les prix importés aussi car la monnaie française se déprécie.
Ainsi, l'inflation salariale est de l'illusion monétaire sans réelles conséquences... mais un français est content quand il gagne un peu plus que l'année d'avant. Et nos produits sont toujours aussi compétitifs grace à l'inflation des prix et la dépréciation de notre monnaie.
Entre 1945 et 1986, il y a eu 12 dévaluations de la monnaie française ou réévaluation de la monnaie allemande. On va dire tous les 3 ans.
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9va ... n%C3%A7ais
Dans le même temps, nous vivions les 30 glorieuses avec un enrichissement inédit dans l'histoire. La France n'avait aucun mal à suivre la croissance allemande.
Avec l'euro, lorsque la France augmente ses couts, nos produits made in France augmentent en prix mais pas les produits étrangers (on va dire les produits allemands car les allemands votent les lois Hartz, n'ont pas de smic, ont moins de fonctionnaires, etc...). La France ne peut plus dévaluer, nos produits plus chers ne s'exportent plus, les importations deviennent plus compétitives. Et nous perdons des emplois, des usines, donc des revenus.
Avec l'euro, avec les change fixes, on ne peut plus dévaluer. Il faut baisser les salaires, les revenus, les charges. Bref, être allemand. Ceux qui font le contraire (les français, les italiens) sont sanctionnés économiquement. Leurs exportations, qui s'enchérissent, freinent en volume. Les produits importés sont moins chers et augmentent en volume. La balance commerciale est déficitaire et les usines françaises ferment. Les allemands ont compris le fonctionnement de l'euro et ils vampirisent, grace à leur austérité, les industries françaises et italiennes. Mais si tout le monde fait comme les allemands, une terrible déflation se mettra en place.
A noter qu'outre l'organisation et la mentalité, il y a aussi des facteurs physiques, géographiques qui peuvent desservir certaines régions périphériques et désavantagées. Par exemple, il est peu probable que Le Havre n'arrive jamais à concurrencer Rotterdam et Amsterdam, même si les dockers français devaient travailler 12h/jours pour 500€/mois sans financer une solidarité délirante. Derrière les ports hollandais, il y a le Rhin, la Hollande, la Rhur, la Bavière, jusqu'à l'Italie du Nord (la banane bleue)... alors qu'il n'y a 'que' l'Ile de France derrière Le Havre.
Dans tous les cas, pour ceux qui veulent vivre et travailler en France, il faut défaire l'euro, arrêter l'unification économique du continent qui se fait au détriment de notre territoire... sans compensation financière des régions gagnantes.
L'Ile de France a certes vampirisé la Creuse avec l'unification économique de la France, mais l'Ile de France paie en retour les infrastructures, les fonctionnaires et les retraites creusoises. L'Allemagne ne paiera pas, jamais, pour la France et l'Italie qu'elle vampirise.