jobserve75 a écrit :Concernant l'effet qualité, les ventes sur Paris sont honorables et cet argument était avancé il y a 2 ans. En 2 ans, j'imagine que les biens de mauvaise qualité ont été vendu.
Ce qui compte c'est pas de savoir si honorable, mais si c'est au dessus ou en dessous du point d'équilibre, et de combien.
Au dessus, c'est un marché de vendeurs, l'offre est faible, les prix montent et tout se vend.
Au dessous, c'est un marché d'acheteurs, l'offre est forte, les prix baissent, et ce sont les meilleurs biens qui se vendent.
Les prix baissent en 2014, donc c'est un marché d'acheteurs. Ce qui veut dire ça :
viewtopic.php?p=1948916#p1948916
Et que nous disent les notaires franciliens ?
Ils indiquent dans cette note de conjoncture, que "
le nombre de transactions de 2014 ne devrait pas dépasser celui de 2013", alors qu'il "
a bénéficié d’une nette accélération des ventes, liée à la fin de l’abattement exceptionnel de 25% sur les plus-values".
Donc, la situation parisienne reste inchangée en terme de transactions, le volume de biens de mauvaise qualité est donc certainement toujours faible dans l'ensemble des ventes.
Mais ca veut dire aussi que ce maintien des volumes sur 12 mois est en grande partie la conséquence d'une réforme fiscale exceptionnelle qui a pris fin cet été, que depuis les transactions rechutent, et qu'aucune autre réforme de ce type n'est attendue pour 2015.
jobserve75 a écrit :Concernant les taux : déjà, les taux d'intérêt réels sont plus élevés que dans les années 70 si on tient compte de l'inflation. En plus quand on voit la situation économique aussi dégradée, je ne comprends pas pourquoi ça ne baisse pas plus.
Parce que ce n'est pas uniquement le coût du crédit , ou le niveau de l'activité économique, qu'il est intéressant de regarder pour l'évolution des volumes, il faut aussi regarder la tendance des taux :
=> s'il y a X acheteurs solvables sur un marché (peu importe les conditions économiques), et que le mois suivant les taux baissent (peu importe leur niveau initial), la baisse va solvabiliser des acheteurs potentiels qui étaient insolvables le mois précédent.
=> chaque baisse des taux offre aussi un bonus aux X acheteurs qui étaient déjà solvables avant cette baisse : ils vont pour la plupart utiliser ce bonus pour acheter un bien de meilleure qualité (mieux placé, meilleure qualité, etc..).
La question des taux, est autant une question de niveau (taux élevés/bas, qui influencent la solvabilité des acheteurs), que de tendance (baisse/pas baisse des taux, qui influence le flux de nouveaux acquéreurs sur le marché).
A chaque baisse on augmente la demande en faisant entrer des nouveaux acheteurs sur le marché, et on rend plus riches ceux qui y étaient déjà.
2014 était une année exceptionnelle sur ces points : on a rarement eu avant une telle hausse de la solvabilité en si peu de temps, et une telle baisse des taux qui a permis de maintenir le flux de nouveaux entrants.
Or, si cette baisse historique, et quasi permanente en 2014, n'a pas permis de dépasser les volumes de 2013, c'est que le flux d'acquéreurs solvables, et décidés à acheter, chute au même rythme que le flux de nouveaux entrants qui bénéficient de la baisse des taux.
Et si les prix n'ont pas monté avec tout ce nouveau pouvoir d'achat donné aux acheteurs potentiels déjà solvables, c'est qu'on est toujours sur un marché d'acheteurs : l'offre est toujours plus forte que la demande.
Si les notaires parisiens prévoient une accélération de la baisse les prochains trimestres, alors que les taux sont historiquement bas, c'est certainement parce qu'ils pensent :
=> qu'on arrive sur un niveau de taux proche des taux planchers, et que les banques ne vont pas tarder à arrêter la baisse
----> fin du flux de nouveaux acquéreurs sur le marché (donc baisse des transactions)
----> fin de la hausse des budgets des acquéreurs déjà solvables (hausse qui n'avait même pas permis de maintenir les prix du m² en 2014)
=> que les volumes de 2015 ne seront pas boosté par une réforme fiscale équivalente à celle qui a soutenu anormalement les volumes en 2014
----> baisse des transactions, sachant qu'en 2014, même avec la réforme, on était déjà en dessous du point d'équilibre puisque le marché a baissé