Le même jour, deux articles en dessous.
Nexity ou le blues post-Agora
Côté pile, tout semble aller bien pour Nexity. Le promoteur constructeur est le numéro un français du secteur avec quelque 11 % de parts de marché et le troisième sur l'agglomération bordelaise derrière le groupe Pichet et Bouygues Immobilier.
Côté face, l'horizon est peut-être un peu moins dégagé que le visiteur a pu le croire en venant écouter les nombreux débats d'Agora. D'abord, si son programme des bassins à flot peut partir, Nexity le doit surtout à une vente en bloc à un autre opérateur désireux d'acheter un bloc de 150 logements à la SNI, qui souhaitait disposer dans le centre de Bordeaux d'une offre locative en loyer libre. Les commercialisateurs des promoteurs et des bailleurs sociaux bordelais rament comme jamais aujourd'hui pour faire affaire avec les particuliers.
Le promoteur a pu au moins construire, contrairement à d'autres aujourd'hui dépités. Enfin parce que le marché est sérieusement à la baisse, d'environ 30 % en 2012, il est fort peu probable que le logement social à lui seul, bien qu'indispensable, ne réponde rapidement sur Bordeaux à la totalité des besoins. Conjoncture économique défavorable, prix du foncier, risque inondation, difficulté d'accès au crédit bancaire pour les accédants à la propriété, lenteur de la mise en œuvre de l'opération des 50 000 logements… Il n'est pas certain que Nexity puisse vendre rapidement les centaines de logements qu'il souhaiterait construire sur le grand Bordeaux. L'opérateur est loin d'être le seul dans ce cas. « Où sont les grues sur Bordeaux aujourd'hui ? », demande Alain Ferrasse, atteint, comme d'autres, bailleurs ou promoteurs, par le blues de l'après Agora.