Sud Ouest 17/10/13
À Bordeaux ou Arcachon, le prix des terrains à bâtir a été multiplié par trois en dix ans. Ce qui suscite des difficultés d’accession pour les ménages. Et puis en Gironde, il n’y a aucun obstacle naturel à l’étalement urbain, qui on le sait coûte cher aux collectivités (équipements) et aux ménages (frais de déplacements). La politique de recentrage sur les centres-villes se heurte à l’offre abondante de terrains en périphérie, notamment en dehors de la CUB. Les objectifs tels que l’agglomération millionnaire ou le nombre de logements à construire sont de ce fait difficiles à mettre en œuvre.
Les éléments factuels sont là : le stock de foncier à moyen terme (de quatre à douze ans) et à long terme est inexistant. La mise en service de la Ligne à grande vitesse en 2017 et la réalisation de grands projets sont les éléments d’une crise à venir, avec des conséquences lourdes sur la disponibilité et le coût du foncier.
Il faut selon vous aboutir à la création d’un établissement public foncier ? [...] Comment finance-t-on un tel établissement ?
Il faut disposer d’une fiscalité qui permette à l’organisme d’exister. La CUB peut intervenir financièrement (elle pèse 730 000 habitants contre 160 000 habitants hors CUB dans l’aire métropolitaine), c’est plus compliqué pour les petites collectivités. C’est un effort de quinze ans et pas plus. Cela pourrait passer par une majoration modérée de la fiscalité locale : autour de 2 %. Cela représente 5 euros par habitant.