Ouest France, 20/01/15
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Éric Maurice,président de la FNAIM Basse-Normandie et directeur de Clic House,
Les vendeurs ont encore du mal à prendre conscience de la baisse des prix, surtout s'ils ont acheté au plus fort, en 2007 ou 2008. Dernier exemple en date : une maison à Hérouville Montmorency affichée à 205 000 € net vendeur chez un confrère, que nous avons réussi à baisser à 190 000 €, et pour laquelle nous avons des offres à 175 000 €. Au final, elle se négociera entre 170 000 et 175 000 €
On manque d'acquéreurs aujourd'hui. C'est eux qui ont repris la main. La durée de détention d'un bien est passée de 8 à 10 ans en quatre ans, c'est énorme ! Avant, les gens vendaient pour acheter plus grand. Aujourd'hui, ils font des extensions, des améliorations.
Les vendeurs attendent que les prix remontent. Mais ce ne sera pas avant 5 ou 6 ans, et encore, avec une reprise modérée. Il y a du stock : 10 % des biens sont disponibles à la vente, la location, ou en rétention.
Les maisons en dessous de 200 000 €, recherchées par les primo accédants. Et les studios et 2 pièces par les investisseurs. Au-delà de 200 000 €, le marché est très peu actif. Le parc est un peu vieillissant. On a un stock considérable de maisons à 10 km de Caen affichées entre 300 000 et 400 000 €. Pléthore de biens et très peu d'acheteurs.
Le pire, ce sont les maisons des années 80 démodées, pas isolées. Certains achètent juste pour l'emplacement, la coquille, et cassent tout. Même les personnes qui ont un budget d'1 M€ sont assez méfiantes. On voit des maisons achetées 1 M€ se revendre 700 000 €, parfois 600 000 €.
Les ventes se réalisent là où il y a de l'emploi : dans le bassin caennais et en bord de mer. C'est fini l'exode à plus de 20 km de Caen. Le pire, c'est Lisieux.
Sur les côtes, les biens en front de mer se vendent encore bien, mais dès qu'on repasse à 500 m des plages, on retombe sur un marché classique. Les Parisiens sont moins actifs. À Deauville ou Cabourg, 2014 a été compliqué avec des ventes en baisse de 10 à 15 %, voire 30 % pour des biens en retrait.
Dans le neuf, 2014 est une année dramatique. Les promoteurs ont quatre ans de stock autour de Caen.