Nantes : un marché à la peine
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Par Le Nouvel Observateur - Publié le 15-09-2014 à 07h10
Mais où va l’immobilier à Nantes ? "Le marché est grippé, constate Valérie Guibert, de l’agence Century 21-Dalby. Les signatures de compromis se sont effondrées de 30 à 35 %." Les causes ?
Toujours les mêmes, selon les professionnels : environnement économique dégradé, crainte de s’engager dans un acte d’achat en empruntant sur une longue durée, politique des banques qui se réfugient derrière Bâle 3 pour trier les dossiers sur le volet.
Certes, la conjoncture économique a un fort impact sur l’activité immobilière. Mais c’est oublier un peu vite l’extraordinaire flambée des prix durant les années 2000 et leur déconnexion de plus en plus marquée avec le pouvoir d’achat des acquéreurs nantais.
Entre 2000 et 2010, l’immobilier a augmenté trois fois plus vite que les revenus. Un phénomène qui avait été, en partie, occulté par des conditions d’emprunt extrêmement souples (crédit à 100 ou 110 % sur vingt-cinq ou trente ans). S’y ajoutaient, dans le neuf, des dispositifs fiscaux très incitatifs en direction des investisseurs privés (Robien, Scellier).
Mais, aujourd’hui, la donne a changé. Plus question de crédit sans apport sur de très longues durées. Sauf pour d’excellents profils.
Dans ce contexte, les prix s’érodent. A l’échelle de Nantes, si le mètre carré ancien s’établit en moyenne à 2.578 euros (– 0,8 % sur un an) et que certains quartiers affichent encore des hausses, comme dans le secteur Chantenay-Sainte-Anne qui en mars avait grimpé en un an de 10,7 % sur les appartements, à l’inverse, les quartiers nord et Nantes-Erdre perdaient respectivement 7 % et 6,6 %.
"Entre les quartiers résidentiels et les quartiers populaires, les valeurs n’évoluent pas de la même manière, explique Mickaël Marchand. La baisse atteint surtout les biens des années 1970 dont les acquéreurs, très attentifs aux charges et aux travaux, ne veulent plus." Les maisons accusent aussi un recul sévère, par exemple dans le quartier Dervallières-Zola (– 18,3 %).
Malgré tout, les prix sont surestimés de 25 %, affirme Valérie Guibert.
Selon l’observatoire du logement de la Métropole Atlantique (Oloma), des revenus compris entre 1.600 et 2.400 euros permettent d’acquérir des logements entre 111.000 et 198.000 euros en primo-accession, avec 10 % d’apport ou en accession plus conventionnelle avec 25 % d’apport.
A ces prix-là il est difficile d’espérer plus qu’un studio ou un T2. "Il faudrait une baisse de 600 €/m2 pour pouvoir acheter un T3", note-t-on à l’Oloma. On comprend bien les raisons qui poussent les acheteurs à s’éloigner.
Revers de la médaille : l’étalement urbain, qui n’est pas près d’être endigué malgré une politique de construction massive de logements dans la communauté urbaine, et particulièrement à Nantes.
Moralité pour lutter contre l'étalement urbain, il faut construire des logements
abordables.