Nicematin, aujourd'hui
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À l'origine de la hausse continue des prix du mètre carré depuis les années 1990 jusqu'à la fin de la première décennie des années 2000, nos voisins encaissent le régime fiscal initié par la rigueur de Mario Monti. Et il aura peut-être un (bon ?) effet pour les actifs de l'Est du département.
L'effet conjugué des taxes appliquées en Italie sur les résidences secondaires et les mesures françaises sur la plus-value conforte les propriétaires transalpins de résidences secondaires de mettre à la location leurs biens ou de les vendre.
« Le phénomène est notable depuis 2011. Il ne fait que s'accentuer avec le renforcement des contrôles et le maintien de la pression fiscale. C'est quelque chose d'inédit pour les Italiens, note Maria-Teresa Labriola, agent immobilier à Menton.
À part des compatriotes très aisés qui sont propriétaires à Garavan ou dans le Cap Martin, j'estime que ceux qui ont acquis des biens en centre-ville, il y a quelques années, ne sont que 60 % à les garder, en faisant des efforts. Les autres ne peuvent plus assumer. »
De l'autre côté des Alpes, c'est l'instauration d'une taxe annuelle de 0,76 % sur la valeur d'acquisition du bien qui complique les choses. L'agent de la rue Pieta assure que « la classe moyenne ne tient plus le choc ». L'Imposta sul valore degli immobili detenuti all'estero (IVIE), c'est 760 e pour un bien à 100 000 e. « Quand il faut les sortir, c'est un sacrifice pour certains foyers. »
L'Imposta sul reddito delle persone fisiche (IRPEF), prélèvement personnel et progressif sur 23 à 43 % des revenus locatifs, refroidit également bon nombre de propriétaires.
« Les prix tiennent mais les biens ne se vendent pas », analyse la patronne de Piétonne Immobilière. Ce sont les studios et les deux-pièces qui sont le plus à la vente. Et il n'y a personne pour les acheter. »
Des biens toujours trop chers pour les actifs locaux, car les propriétaires ne veulent pas perdre leur mise de départ. Estimant qu'en renonçant à ce qui s'est payé, à l'époque, de la main à la main, ils ont déjà fait un effort.
La situation est donc bloquée. Mais si la pression fiscale italienne reste croissante, « ça finira bien par craquer », lâche Maria-Teresa Labriola.
Quand les ventes se concluent, « en général, vendeurs et acheteurs sont contents quand ils sortent de chez le notaire ».
Plusieurs agents confirment que les prix ne baissent pas en vitrine, mais volontiers de 10 % entre la mise en vente et la signature des actes. Sans être féroces, les négociations sont inévitables pour les plus grandes surfaces.
Sur le marché locatif, « une réalité s'impose aux propriétaires : ils doivent s'adapter à une demande. Aujourd'hui, il y a autant d'offres que de demandes. Ce n'était pas le cas avant »