Bonjour,
Un mythe à casser: celui du parisien-parigot (Parigaux... ça vient d'où ?). Alors, on fait dans la provoc ? Il n'y a aucun mythe !
Je suis donc un parisien (ma famille aussi) de très longue date, fier de l'être, qui travaille en banlieue (près de Montmorency d'ailleurs), et qui sourit dans le metro (pas le sourire bête de l'imbécile heureux !). Avec ma famille (nous faisons partie de ce que l'on appelle "famille nombreuse"), nous n'avons rien d'arrogant, nous sommes plutôt sympathiques (dernière enquête en date de 2005 -lol-). Nous gagnons notre vie honnêtement, mais, même en étant au-dessus de la moyenne, pour une famille de notre taille, habiter Paris est devenu très difficile. Nous ne pouvons pas être propriétaires (impossible) et les loyers sont hors de prix... Il aurait fallu faire le choix des enfants ou de la propriété. Même maintenant, le choix n'aurait pas été différent. Et les anecdotes ne manquent pas, j'y reviendrai peut-être. Certains disent que cette situation est normale (mais je n'écoute pas tous les ragots de ceux qui croient que la hausse de l'immobilier est infinie). C'est aussi cette "normalité" qui entretient et qu'entretiennent les "haussiers".
En tant que bons parisiens, nous vivons à Paris, et même si l'idée d'un départ pour la banlieue nous a traversé l'esprit, on reste attaché à cette ville et on se débrouille pour y rester. La maison de campagne c'est pour le WE, pour se ressourcer, mais avec l'inconvénient des embouteillages à l'aller comme au retour (quel intérêt ?)... On perd le statut de parisien si la résidence principale est en banlieue ou en province. Pas bon pour le moral ! En tant que parisien, habitué à payer son logement plus cher, pour un salaire pas beaucoup plus élevé (surtout en ces temps d'incertitudes qui pèsent sur le pouvoir d'achat), si par obligation je devais partir en province, j'investirais la même somme d'argent... mais pour un logement plus grand (et si je peux plus grand pour moins cher, le bonheur !). Car le parisien n'est pas plus bête qu'un autre, et à défaut d'être riche, fait aussi attention aux autres dépenses.
De plus en plus, on évite de rouler en voiture dans Paris, car cela est devenu un enfer (c'est volontaire, politique de voir Paris se vider de la voiture): les places de stationnement sont de plus en plus rares, les rues-avenues se transforment en voie unique de circulation pour la voiture, pour une plus grande place pour les transports en commun (sont-ils plus nombreux pour autant ? et la nuit ?). Malgré le statut de "famille nombreuse", nous roulons en petite voiture de 8 ans d'âge, car exaspérés de voir notre voiture trop neuve se faire vandalisée par un canif-tournevis ! Comme l'habitation, le parking est hors de prix... Et le PV facile à avoir, et ce n'est pas la mairie qui reviendra sur cette situation, puisque directement bénéficiaire. Le sud parisien est devenu impraticable pour cause de travaux de tramway: quelques années à tenir encore, et on nous assure le bonheur. On a pourtant l'impression que cette politique arrange plutôt ceux qui n'ont pas besoin de voiture, n'ont pas une famille très importante, ou encore vivent et travaillent à Paris (les retraités ? les riches ?...). En y associant un prix pour se loger élevé, des aides au logement quasi inexistantes (au-delà de 1500€ de loyer, il est considéré que vous gagnez trop d'argent pour une aide au logement, et à ce prix, ici, vous avez à peine 80m2), je ne vois pas un avenir brillant pour les familles parisiennes.
Voilà une petite vie parisienne bien classique. Mais pour bien d'autres parisiens, vivre ici devient extrêmement difficile, et il ne faut pas se fier aux quelques belles voitures, aux beaux immeubles que l'on voit ici et là, propriété d'une minorité, pour se forger une opinion de comptoir.
Reste à savoir combien de temps cette augmentation débile des prix du logement va durer... Tant qu'il y aura des gens pour y croire, et cela n'est pas une spécialité parisiene...
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