pimono a écrit :Le seul problème, c'est les élus locaux qui s'engagent sans lire ce à quoi ils s'engagent et souscrivent des produits sans les comprendre !
La faute est pleine pour les souscripteurs de ces crédits.
La seule chose que je vois de toxique, c'est ces élus qui gaspillent l'argent des autres n'importe comment et qui s'inquiètent que quand ils n'ont plus de sous à gaspiller.
C'est même encore pire :
http://www.contrepoints.org/2012/12/19/ ... oliticiens
"L’argument des maires qui ont tous, d’une façon ou d’une autre, contracté ce genre de prêts, est que la complexité des prêts ne leur permettait pas de comprendre dans quel terrible piège ils venaient de se fourrer.
La lecture du contrat ne laisse pourtant aucun doute : nos élus sont de parfaits incompétents, la règle de trois et la lecture d’une clause contractuelle est complètement hors de leur portée.
Qu’ils soient à ce genre de poste ne cesse alors d’étonner. Pour preuve, voici la façon dont le contrat Dexia est ici rédigé : ...
Comme on le voit, il n’y a là aucune formule magique, aucune complexité hors de portée du maire normalement constitué. Certes, il faut avoir une idée de ce qu’est l’EURIBOR à 3 mois, mais n’importe quel conseiller bancaire peut expliquer ça de façon simple. Certes, il faut aussi comprendre une condition Si / alors / Sinon ; et c’est ça qui semble poser un grave problème à nos élus puisque c’est là-dedans que se situe le petit grain de sable qui transforme le prêt à taux fixe ridicule (1.31%, belle perf, les gars) en bombe à retardement.
En effet, au moment de la signature, le cours de change entre le Franc Suisse et l’Euro se situe autour de 1.5 CHF par euro, ce qui veut dire que c’est la première branche de l’alternative qui s’applique. Autrement dit, vu en 2006, le taux de la période de 2009 à 2026 sera de l’Euribor 3 mois, moins 0.90% ; tout va donc très bien (encore qu’en 2006, l’Euribor 3 mois a évolué entre 2.48 et 3.73% ce qui laissait supposer, déjà, que le prêt était assis sur une base assez fluctuante.) Dans le même temps, l’Euro tendait à se raffermir face au Franc suisse. Tout baignait.
Cependant, n’importe qui est capable de faire un vague calcul hypothétique. Que se passe-t-il si, par un furieux hasard, le Franc Suisse se renchérit un peu ? Dans ce cas, c’est la seconde formule qui s’applique. Et là, tout de suite, cela devient rigolo comme tout : pour un taux de change à 1.40, on ne retranche plus que 0,19% à l’Euribor, une partie des 0.90% de retrait ayant été gobé par la hausse du Franc Suisse. À 1.36 CHF par Euro, l’Euribor 3 mois doit être augmenté de 1.31% … Et le taux grimpe ensuite très très vite. Et ce, toujours en imaginant un Euribor calme.
Si à 1.42 CHF par EUR, et avec un Euribor de 3.72 (comme il l’était fin 2006), le taux appliqué est de 2.82%, il en sera différemment avec un taux de change qui s’effondre. Même en conservant un Euribor très stable, on s’aperçoit que le taux appliqué grimpe très vite ; à 1.32 CHF par EUR, le taux est déjà à 6.61% ; pour 1.21 CHF par EUR, comme actuellement, le taux appliqué dans ce contrat grimpe à 11.50% (oui, oui, vous avez bien lu, pas loin de dix fois le taux fixe de la période rose). Or,
absolument rien n’indiquait que le cours de change entre le Franc Suisse et l’Euro serait constant sur les trente (oui, trente) années à venir (durée totale du prêt), et rien non plus n’indiquait que celui de l’Euribor le serait aussi.
Notez que tout ces calculs sont faisable avec une calculette d’écolier, et qu’un peu de lecture suffit pour comprendre le fonctionnement du prêt. Au pire, le maire désemparé et pas du tout à l’aise avec Excel pourra se faire épauler d’un joyeux fonctionnaire de l’administration fiscale, après tout, ils sont là pour ça. Même un avocat fiscaliste à 500€ de l’heure (!!) serait rentable puisqu’il évitera de faire une bourde à plusieurs millions en épluchant le contrat et en montrant, petit graphique à l’appui, ce à quoi mènent le carry-trade ainsi proposé.
Et enfin, même sans calculette, même sans l’aide du fisc local, même sans tableur, même sans fiscaliste chevronné, qu’est-ce qui empêchait le maire de demander à son banquier de présenter un échéancier différent de celui qui fut présenté, avec des hypothèses moins roses comme, par exemple, un Euribor défavorable, un taux de change défavorable, ou les deux ? Quelle compulsion étrange a poussé tant de responsables de collectivités territoriales, tant de maires, tant d’élus locaux à signer ainsi des contrats qu’ils trouvaient illisibles et dont le risque, s’il ne leur sautait pas aux yeux, était pourtant facile à trouver ?
En réalité, la réponse à cette question est fort simple :
les maires n’ont absolument rien à faire des finances de leur ville. Ceux qui ont signé les prêts et pleurnichent maintenant de leur situation lamentable sont, de loin, les plus à blâmer. Ceux qui héritent de la situation précédente nous font maintenant le refrain de l’outragé pris dans l’engrenage impossible, mais sont fort contents d’avoir été élus, autrement dit veulent bien de la charge et des honneurs et bénéfices qui y sont attachés sans supporter le nettoyage des écuries qu’Augias a laissé pour eux. De ce point de vue, ils ne sont pas différents des gouvernements qui se sont succédé en France et ont tous, à un moment ou un autre, rejeté la faute d’un endettement national monstrueux sur le dos du prédécesseur perdant.
Dans tous les cas, la responsabilité attachée à la charge … Connaît pas !
Et c’est là le cœur du problème : dès que les agglomérations, les villes, les collectivités deviennent importantes, cette responsabilité qui devrait faire fuir les hommes sans courage semble s’évaporer et laisser alors libre champ aux escrocs, pleurnicheurs, baltringues et aigrefins divers qu’on récolte dans notre vie politique de tous les jours. Regardez-les, ces tristes filous, qui se présentent aux élections, acceptent volontiers l’indemnité, la voiture avec chauffeur, les conseillers et les petits fours, mais s’écrient, vertu toute outragée, qu’on ne les avait pas mis au courant que ces méchants prêts avaient ruiné qui la ville, qui le département, qui le pays !
Au mieux, nous avons à faire à une belle brochette de crétins qui découvrent, la gueule enfarinée, un pays en faillite après tout le monde. Pourquoi les conserver à cette place, s’ils sont si mauvais ? Au pire, ils étaient au courant, voire ont participé, et ce sont des pillards que nous devons nous farcir."