ProfGrincheux a écrit : ↑08 déc. 2022, 18:59
Je ne sais pas le définir de maniere techniquement correcte. À vrai dire la définition même du risque est non triviale.
Il y a les trivialités qui ressortent du questionnaire client des assureurs-vie et qui vous recommandent un profil sécuritaire/prudent/équilibré/dynamique/audacieux, profil qui ressort d’un petit calcul basé sur la répartition des UC et fonds euros sur le contrat, ces supports étant notés sur une échelle de volatilité, disponible dans le DICI, qui va de 1 à 7 et pondérés par le ratio encours_de_la_ligne/encours_du_contrat. C’est assez ridicule mais ça donne une première approximation.
On peut envisager de définir le risque inhérent d’un portefeuille en faisant du backtracking sur les distributions de gain à un an ou à 5 ans du portefeuille et en regardant les variances.
Ensuite, le profil d’aversion au risque, je n’essaye même pas. C’est une propriété du camembert patrimonial

?
Je ne me vois pas investir plusieurs milliers d' € en bourse sans faire une analyse de ce que je risque, et avec quelle probabilité.
Je sais qu'il y en a plusieurs ici qui jouent avec de la cryptomonnaie, donc ça ne peut pas leur parler comme comportement...Autant jouer au loto ou au tiercé.
Je ferai un topo en plusieurs fois :
Il y a le choix d'un actif, avec une espérance et une variance. On peut se poser une première série de questions :
- quel effet a le fait de mixer des actifs ? Sur l'espérance, sur la variance. Est-ce que ça a une importance si les actifs sont liés ou indépendants (variables aléatoires indépendantes).
- comment on détermine l''espérance et la variance d'un actif ?
- est-ce que ces données sont des constantes dans le temps ?
A la troisième question, on peut répondre qu'on peut considérer qu'il y a une superposition d'une donnée caractéristique de l'actif, qui est presque déterministe (la croissance du secteur), et une donnée aléatoire, qui est le résultat de l'actif (les choix stratégiques de l'entreprise par exemple, ou les évènements politiques). En fait, c'est plus simple de comprendre qu'on peut découper les grandeurs caractéristiques en deux catégories, celles prévisibles, et celles imprévisibles.
Je l'ai déjà écrit ici, mais tu ne l'as pas intégré probablement, le backtracking ne peut pas servir à définir un modèle probabiliste. Il ne peut que donner un estimateur (ça a une définition mathématique précise) des grandeurs caractéristiques du signal qu'on modélise. Il est souhaitable autant qu'incontournable de postuler un modèle comportemental de base. Doit-il être le même pour tous les types d'actifs ? Pas nécessairement.
Toujours est-il que postuler des grandes phases boursières, comme quand je lis ici que ça va probablement descendre dans un horizon six mois/un an, c'est extraire une composante aléatoire pour en faire une composante déterministe. Et plus on extrait de composantes aléatoires, plus le signal est déterministe, donc figé dans le temps, non pas pour sa variation propre, mais pour la nature du comportement aléatoire à venir.
Donc pour déterminer des estimateurs de la variance et de l'espérance d'un actif, on regarde le passé. On postule ou évalue un scénario de comportement déterministe, on soustrait la composante déterministe et on compare les performances des actifs entre eux. On se demande s'ils sont liés ou pas, et on arbitre en fonction du couple (espérance,variance) acceptable.
Le choix d'une variance se fait en fonction d'un horizon de sortie bien entendu. Sinon, ça n'a aucun sens.
Le choix de ce qui est acceptable se fait en fonction du doigt mouillé, de sa sensibilité, ou bien de règles fixes et de formules de maximisation probabiliste. Par exemple Proba (actif > espérance + 2*epsilon)< var(actif)/epsilon**2 , qui est la formule la plus simple quasiment à l'oeuvre.
Pour entrer en bourse, je résume un plan comportemental :
catégoriser quelques actifs, par exemple les actions du CAC, les regrouper par domaines, le luxe, la finance/assurance, l'énergie, l'industrie de transformation, etc
Evaluer les grandeurs caractéristiques par backtracking, extraire les composantes pseudo déterministes, incorporer la différence entre les actifs avec distribution de dividendes et ceux sans, définir ses couples (espérance, variance) admissibles.
Et choisir les supports et le cadre opérationnel (courtier, frais, etc, ce à quoi je ne connais pas grand chose à ce stade).
Pour tout le pavé précédent, j'estime que ça me prendra une semaine de travail , je ne sais pas quand est-ce que j'aurais le temps et l'envie de les dégager. J'ai un horizon de six mois si j'ai bien compris
Le profil d'aversion au risque, c'est autre chose. C'est une sorte de mur comportemental qui fixe un comportement asymptotique par rapport au respect d'une contrainte. C'est une non linéarité en quelque sorte.
Par exemple, si je dois utiliser une variable d'arbitrage x entre ]0,1[ qui représente un ratio entre deux actifs à arbitrer, si quand x tend vers 0, j'ai une plus grande espérance de gain, mais un risque croissant linéaire d'augmentation de la perte, je vais utiliser une variable de la forme y = ln(x) , ça permet de se déplacer sur une surface iso-risque sans saturer la contrainte, c'est toute la différence entre déterminer un extrêmum sur un domaine ouvert ou sur un compact. D'ailleurs, on ne peut rien faire si on sature la contrainte, parce que ce n'est pas différentiable au bord du domaine. Donc tout ça n'a strictement rien à voir avec ces questionnaires débiles des fourgueurs de produits financiers, qui sont juste des abaques pour savoir dans quelle catégorie on vous case et quel produit on vous propose. Il n'y a de toute manière aucun feedback entre ce qui vous a été proposé et votre satisfecit.