L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites

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Indécis
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L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites

#1 Message par Indécis » 24 févr. 2023, 11:04

L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites
https://www.equinoxmagazine.fr/2023/02/ ... s-espagne/
L’Espagne est menacée directement par Bruxelles : si le gouvernement n’adopte pas une réforme des retraites répondant aux critères de durabilité de la Commission européenne ou si la réforme en question s’écarte des engagements pris lors de la demande de fonds Next Generation, le pays se verra sanctionné à hauteur de milliards d’euros.

Mardi, la Commission européenne a détaillé la méthodologie qui sera appliquée dans le cas où un pays demande un décaissement de fonds européens parce qu’il n’a pas pu achever l’une des réformes convenues ou que sa mise en œuvre ne correspond pas aux objectifs qui avaient été fixés dans les plans de relance.

La réforme du système de retraite en Espagne est l’une des mesures les plus importantes du plan de relance approuvé par Bruxelles pour accéder aux fonds alloués afin de faire face aux conséquences économiques de la pandémie.

L’Espagne est le pays qui réforme le plus rapidement ses retraites, sans les tensions dans la rue ou au parlement que connait la France. Ce qui a valu à Madrid de recevoir 37 milliards d’euros en récompense de ses réformes, soit plus de la moitié de l’aide totale apportée.

Au 1er janvier 2023 est entrée en vigueur la première partie de la grande réforme des retraites dirigée par le ministre socialiste du travail José Luis Escrivá. L’âge normal du départ à la retraite est de 67 ans pour les travailleurs qui ont cotisé moins de 38 ans et 6 mois, et de 65 ans si une période de cotisation de 38 ans et 6 mois ou plus se cumule.

L’âge de la retraite a augmenté de 13 mois au cours de la dernière décennie

Ce que l’Espagne doit encore faire
Pourtant, la seconde partie de la réforme est encore en cours de négociation avec les partenaires sociaux et c’est ici que l’Europe met la pression pour accélérer les accords.

Actuellement, le gouvernement propose d’allonger la période de calcul de l’assiette réglementaire de la pension de 25 à 30 ans. La proposition comprend la possibilité d’éliminer les 24 mois avec la base la moins avantageuse pour le travailleur. Toutefois, un calcul avec 28 années effectives ferait mécaniquement baisser les retraites puisqu’il incluerait davantage des premières années de travail, qui sont souvent les moins payées d’une carrière. D’ailleurs, entre 2013 et 2022, la période de calcul est passée de 15 à 25 ans, et selon la Banque d’Espagne les retraites ont chuté de 5% en moyenne.

Par ailleurs, le gouvernement socialiste entend élever l’assiette maximale de cotisation, aujourd’hui située à 4 139,4 euros par mois. Ainsi, les travailleurs qui ont un revenu supérieur à 49 672 euros par an ne cotisent plus à la Sécurité sociale sur les sommes dépassant ce montant. Le gouvernement s’est engagé dans le plan de résilience à augmenter progressivement ce plafond durant les trois prochaines décennies, selon le document transmis à Bruxelles.

Si l’Espagne ne vote pas au parlement cette phase finale de la réforme, Bruxelles appliquera la sanction maximale : le non-versement de la quatrième tranche d’aide. Soit plus d’une trentaine de milliards d’euros.

Quelle est la date butoir ? Quand le gouvernement fera-t-il la demande à Bruxelles du versement de l’aide financière ? La Commission européenne évaluera la situation de la réforme des retraites et rendra sa décision. En cas de réponse négative, il existe cependant une séance de rattrapage : le gouvernement de Pedro Sanchez disposera de 6 mois pour revoir sa copie et montrer qu’il est à jour dans sa gestion des retraites.
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Re: L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites

#2 Message par Praséodyme » 24 févr. 2023, 14:15

L'Espagne a une dette souveraine de 1500 milliards, soit 95,5% de son PIB. D'autre part elle est bénéficiaire nette de l'UE, un Spexit n'est pas une option.
Dès lors elle n'a pas d'autre choix que de se soumettre à la commission sans quoi c'est double peine : sanction des marchés financiers et sanction de Bruxelles.

https://www.touteleurope.eu/fonctionnem ... ficiaires/
Image

Suivre ce lien pour voir les montants en milliards d'euros
https://infogram.com/10585-budget-contr ... p8ejp086k0

ou en % de PIB
https://infogram.com/10585-budget-contr ... 9m773nl6zj
Pétition pour le RÉFÉRENDUM D’INITIATIVE CITOYENNE CONSTITUANT
https://petitions.assemblee-nationale.f ... ves/i-2082
Proposée par Léo Girod

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Re: L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites

#3 Message par Indécis » 30 mars 2023, 22:48

HAUSSE DES COTISATIONS, DÉPART À 67 ANS... LA GAUCHE ESPAGNOLE FAIT PASSER SA RÉFORME DES RETRAITES
https://www.bfmtv.com/economie/hausse-d ... 00451.html
Le gouvernement socialiste espagnol de Pedro Sanchez vient de faire voter sa réforme des retraites qui prévoit une hausse des cotisations (notamment sur les hauts salaires) ainsi que le maintien du calendrier du report de l'âge de départ.
Comme une lettre à la poste, ou presque: en Espagne, les députés ont validé jeudi la réforme des retraites du gouvernement de gauche, prévoyant de faire davantage contribuer les hauts revenus tout en maintenant l'âge de départ à 67 ans.

Pas de manifestations, pas d'affrontements avec la police... A la différence de celle du président Emmanuel Macron en France, la réforme du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a réussi ces dernières semaines à s'imposer dans "la paix sociale", selon ses termes, en dépit des critiques de l'opposition de droite et du patronat.

Adopté mi-mars par le gouvernement par la voie d'un décret, le texte a reçu jeudi le feu vert définitif de la majorité des députés, avec 179 voix pour, 104 voix contre et 61 abstentions, notamment grâce à l'appui de partis indépendantistes basque et catalan.

Ce "large soutien" va permettre de "moderniser notre système" de retraite et de renforcer "son équité et sa durabilité", s'est félicité sur Twitter le ministre de la Sécurité Sociale, José Luis Escriva, porteur de cette mesure.

Négocié par les socialistes avec la formation de gauche radicale Podemos, leur allié au sein de la coalition au pouvoir, ce texte, qui est la dernière étape d'une réforme à laquelle il a été procédé par phases depuis deux ans, a également été discuté avec les partenaires sociaux.

Destinée à rééquilibrer le système de retraite espagnol, menacé par le vieillissement de la population, cette réforme prévoit concrètement d'accroître l'assiette de cotisation, c'est-à-dire la part du salaire sur laquelle cotisent les employés, afin de mettre davantage à contribution ceux dont les revenus sont les plus élevés.

Elle entérine par ailleurs une hausse de la contribution, en particulier des employeurs, au "mécanisme d'équité intergénérationnelle", qui alimente un "fonds de réserve" créé pour faire face aux tensions attendues lorsque la génération du "baby boom" des années 1960-70 arrivera à l'âge de la retraite.

Le texte ne touche pas en revanche à l'âge légal de départ à la retraite qui doit passer progressivement à 67 ans en 2027, en vertu d'une réforme entérinée en 2011 sous un précédent gouvernement socialiste. Certaines personnes pourront toutefois continuer à partir à 65 ans si elles ont au moins cotisé 38 ans et six mois.

Cette réforme, à laquelle la Commission européenne a donné son feu vert, était l'une des principales contreparties exigées par Bruxelles en échange de l'octroi des fonds du méga plan de relance européen, dont l'Espagne est l'un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards d'euros.

Soutenue par les deux principaux syndicats de salariés, l'UGT et Commissions ouvrières (CCOO) qui ont salué un "accord historique", elle a en revanche été critiquée par les principales organisations patronales qui estiment qu'elle va "augmenter le coût du travail" et "mettre en péril la création d'emplois".

A quelques mois des élections législatives prévues pour fin 2023, le chef de file du Parti populaire (PP, droite), Alberto Nuñez Feijoo, a quant à lui mis en doute la viabilité de la réforme... en la comparant avec celle d'Emmanuel Macron, qui a reculé l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

"C'est juste un sparadrap" qui ne tiendra que "jusqu'en 2025", a-t-il dénoncé, estimant que l'Espagne faisait "exactement le contraire" de la France qui a, pour sa part, opté pour une réforme "durable" sur fond de "tensions sociales".

Des propos jugés "déconcertants" par José Luis Escriva, qui a défendu mercredi dans un entretien avec le quotidien El Pais, la solidité de sa réforme mais aussi la méthode suivie par le gouvernement, permettant d'avancer sur un sujet où le "consensus" est "difficile".

"L'Italie tourne en rond depuis des années sur les réformes à mener et, en France, nous voyons ce qui est en train de se passer", a-t-il insisté.
Un message appuyé par le responsable du premier syndicat français (CFDT), Laurent Berger, dans les colonnes du même quotidien. En France, "il n'y a pas de recherche de compromis", contrairement à l'Espagne, où la réforme a donné lieu à "une concertation entre les syndicats et le gouvernement", a-t-il jugé.
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Re: L’Europe impose à l’Espagne la réforme de ses retraites

#4 Message par crispus » 31 mars 2023, 06:50

Après la Grèce, piqure de rappel pour ceux qui croient que "la gauche" ce sera mieux sur la plan social. L'agenda de UE n'a que faire des étiquettes. Ce sera pareil avec Marine ou Jean-Luc, tant qu'ils resteront soumis à l'UE. :evil: :evil:

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