Sifar a écrit :Cet équilibre a été rompu, dis-tu, mais on ne leur a pas mis un pistolet sur la tempe pour qu'ils achètent nos voitures alors qu'ils ne pouvaient pas les payer.
Ils importent pour 90 milliards, ils exportent pour 30. C'est ça le problème.
Après, la répartition interne au pays, ils font ce qu'ils veulent, ça ne nous concerne pas : que leur état soit en déficit structurel parce que l'impôt est mal prélevé
et les dépenses trop hautes, s'ils inondaient le monde de leurs produits, ce ne serait pas un drame, ils auraient les moyens d'y remédier.
Là, le drame, c'est qu'ils dépendent du monde extérieur, en tous cas s'ils veulent conserver le niveau de vie d'un européen du XXI° siècle.
Tu oublies Sifar que l'idéologie dominante expliquait que les déficits commerciaux, c'était pas grave, c'était même un preuve de dynamisme et d'ouverture caractéristique des marchés libres. Seul comptait le PIB, fut-il basé sur l'immo. Tu oublies aussi que, structurellement, une monnaie unique dans un espace sans barrière douanière conduit mathématiquement/naturellement à ce genre de situation qui échappe à tout dirigisme rationnel et contre lequel le politique est
impuissant, parce que rendu comme tel.
En fait, le seul recours du politique est soit de lutter contre la mise en place de cette idéologie, soit de faciliter les conditions de compensations temporaires (bulle immobilière, prêts, dettes...) qui font illusion politiquement et socialement pendant quelques temps.
Je ne vois pas du coup en quoi les grecs sont plus responsables que les autres - allemands, français... - de la mise en place à l'échelle européenne d'une doctrine utopique, idiote, dogmatique, qui ne fonctionne pour personne, à part les profiteurs, et qui est en train d'arriver au bout du bout de son absence totale de cohérence et de logique.
Ce qui s'est produit, ce qui est en train d'arriver, c'est juste l'aboutissement mécanique d'un modèle absurde, d'une faillite de la pensée, du renoncement décisionnel.
Un phénomène physique.
Les libéraux ont passé leur temps à nous expliquer que l'économie ne se dirige pas et que l'homme ne peut pas la conduire, de façon à mettre en place un système non dirigé et non conduit. Un système mécanique. Nous pouvons constater que leur prédiction créatrice a mis en place un modèle où les sociétés humaines réagissant de façon naturelle à la mise en place d'un modèle économique arbitraire basé sur l'idéologie du laisser-faire, ont alors fait le choix de la facilité et du court terme : le laisser aller.
Et que cela a empêché tout rééquilibrage rationnel, et, au contraire, encouragé les déséquilibres naturels et les penchants de chacune de ses sociétés à suivre sa propre pente. Une fois de plus, l'utopie a échoué.
Là, elle vit son dernier baroud d'honneur, personnifié par des idiots utiles comme Axel Weber, qui sont incapables d'analyser rationnellement l'impasse grecque, de réaliser l'incroyable aveuglement qui consiste à imaginer que la rigueur ou la déflation sont des solutions économiques crédibles et tenables pour la Grèce en particulier, ou pour l'Europe en général.
Tout ça pour défendre une idéologie grotesque qui ne jure que par la rente.
Bien heureux serons nous si ces cons ne réveillent pas les vieilles bêtes endormies.
Les gouvernements européens se font Marché dessus.