Rédigé par : Medocain | le 24 mars 2011 à 13:57 | Alerter
Me, cessons d’appeler au secours la scientificité de la “science économique”.
J’ai longtemps espéré qu’un économiste, une école de pensée, nous livrerait l’indication de la voie optimale à suivre pour organiser l’affectation la meilleure et durable du produit de l’effort des hommes et femmes. Or le débat dure, comme ma quête, depuis des décennies, en vain. Non seulement les mêmes chiffres aboutissent à des prescriptions différentes mais encore les chiffres eux mêmes sont ils contestés sinon contestables.
Pourtant , de la situation décrite par Mr Ugeux, fut-ce avec lyrisme, émergent aujourd’hui des constats indéniables et il faut considérer d’autres conséquences qui ne sont pas la tasse de thé d’un homme de la banque :
1 - La paupérisation du plus grand nombre est patente.
2 - Une caste internationale accapare l’essentiel de la marge pour l’affecter essentiellement à la spéculation à court terme puis se dédouanner en faisant la charité.
3 - Les outils de cette captation sont des techniques financières et des gouvernements affidés.
4 - Les investissments de maintenance, de recherche et de long terme sont sacrifiés
5 - Le progrès technologique est principalement orienté vers des produits de grande consommation stériles, le renforcement de monopoles, voire destructeurs d’équilibres sociaux et écologiques.
5 - Le refus de la plupart des mesures de planification et même d’orientation des investissements est érigé en dogme avec l’effet de déroute que l’on sait par rapport aux nations qui ont sû orienter l’effort collectif.
6 - La liberté absolue en matière économique érigée en axiome universel s’avère être celle du plus fort et conduit à la rupture du consensus social et international pacifiques.
7 - Les dirigeants politiques, liés volontairement ou à leur corps défendant aux milieux économiques et financiers dominants n’osent pas les contrarier par des moyens adaptés dont la restructuration de la dette et le renvoi à leurs responsabilités.
Voilà pour l’essentiel
En conséquence :
Même imparfaite et susceptible de générer des dégats collatéraux dans l’immédiat :
- Toute mesure allant à l’encontre des sept phénomènes décrits ci dessus sera bienvenue.
- Leur limite sera le respect de l’initiative individuelle si celle ci s’inscrit dans la perspective d’un accroissement de l’efficacité collective à long terme.
- Pour ce faire, le retour à une planification incitative respectueuse des initiatives individuelles comme nous l’avons connu pendant les trente glorieuses est souhaitable et fournira le cadre de la liberté.
- Ceci s’applique à l’Europe et à ses composantes et au delà.
- Les leviers de la finance devront être pris en main par les états, au moins transitoirement. On ne soutiendra pas sans prise de pouvoir. Le blanc seing donné lors du sauvetage de 2009 a fait la démonstration de l’inconséquence de ces milieux face à leurs responsabilités collectives.
Cette voie n’est pas facile et pleine d’embûches.
Cette voie n’est pas pire que celle que nous empruntons aujourd’hui.
Mais au moins a-t-elle fait des preuves de relative innocuité pendant plusieurs décennies.
Les rendements financiers ne pourront plus être ceux d’aujourd’hui, certes, mais le progrès doit être réel et partagé. La liberté n’a à être limitée que pour les plus avides.
Mr Ugeux a raison. Nous sommes en guerre mais nos frappes épargnent les centres de commandement de l’ennemi : spéculation, finance spéculative, fonds souverains, paradis fiscaux. Quitte à nous battre ne nous trompons pas de cible.
Voir “Désindustrialisation - Pour qui ?”
http://nateagsemlac.blog.lemonde.fr/201 ... irritants/ sous
http://cli.gs/hEggVg