Mais où sont les économistes pour les solutions ?

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Goldorak2
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#201 Message par Goldorak2 » 02 mars 2013, 10:18

C'est pas une solution théorique d'économistes, c'est une expérience pratique : la solution islandaise. :
viewtopic.php?p=1709136#p1709136
Lo2 a écrit :Euro, banques... Les leçons du président islandais
source: rue89
date:28/02/2013

Un très bon article du Président Islandais. A lire tranquillement. Difficile de quoter... Je tente.
l’expérience réussie de l’Islande s’est avérée différente sur deux aspects fondamentaux.
Le premier, c’est que nous n’avons pas suivi les politiques orthodoxes qui se sont imposées depuis trente ans en Europe et dans le monde occidental.
Seconde grande différence : nous avons très vite pris conscience que cette crise n’était pas seulement économique et financière. C’était aussi une profonde crise politique, démocratique et même judiciaire.
L’épilogue a eu lieu le mois dernier : la cour de l’AELE nous a donné raison. Non seulement notre décision était juste, était démocratique, mais elle était aussi juridiquement fondée.
La dévaluation a aidé au redémarrage de l’Islande. L’idée de rejoindre un jour l’euro est-elle écartée à jamais ?
La couronne a été une partie du problème qui a conduit à la crise financière, mais elle a été aussi une partie de la solution : la dévaluation a rendu les secteurs exportateurs (pêche, énergie, technologies...) plus compétitifs, ainsi que le tourisme, bien sûr.
Il est donc difficile d’arguer aujourd’hui que l’adhésion à l’euro est une condition indispensable à la réussite économique. Pour ma part, je ne vois pas d’argument nouveau qui justifierait l’adhésion de l’Islande à l’euro.
Après la chute des banques, ces talents se sont retrouvés sur le marché du travail. En six mois, ils avaient tous été embauchés... Et les entreprises technologiques ou de design se sont développées très rapidement depuis trois ans. Des centaines de nouvelles compagnies ont été créées. Je suis heureux de constater que les jeunes générations ont répondu à la crise de façon très créative.

Morale de l’histoire, si vous voulez que votre économie soit compétitive sur le secteur des technologies innovantes, le fait d’avoir un gros secteur bancaire est une mauvaise nouvelle, même s’il est performant.
Pas convaincu par mes quotes. Article à lire en entier !
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#202 Message par immopaul » 12 mars 2013, 15:14

Why Politicians Ignore Economists on Austerity ?
Why are politicians [...] pursuing a policy that most economists regard as an elementary error?
Les économistes conseillent de faire des réformes structurelles de long terme, plutot que de l'austérité de court terme.
Les politiciens font le contraire.

05/03/2013, Economitor, Simon Wren-Lewis, Nouriel Roubini.
http://www.economonitor.com/blog/2013/0 ... 20Along%3F
"Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#203 Message par Goldorak2 » 08 avr. 2013, 11:13

http://www.atlantico.fr/decryptage/fini ... l?page=0,0
Publié le 8 avril 2013
Finira-t-on par être obligé de sacrifier l'euro pour sauver l'Europe ?
L'Europe est aujourd'hui divisée en deux, entre les pays du Nord et ceux du Sud, en grande difficulté. La convergence de leurs économies étant difficilement réalisable, va-t-il falloir abolir la monnaie unique ?

Atlantico : Dans une interview accordée à Business Insider, Bernd Lucke, économiste allemand et professeur à l'Université de Hambourg, estime que l'euro divise actuellement l'Union européenne en deux entre d'un côté les pays du Sud en difficulté et une Europe du Nord ou centrale en meilleure forme. Dans ce contexte, sacrifier l'euro est-il, paradoxalement, le meilleur moyen de sauver l'Europe et le projet européen ?

Jacques Sapir : Le pire ennemi de l’Europe aujourd’hui est l’Euro lui-même. L’Allemagne a imposé des solutions pour les pays connaissant de graves difficultés où ceux-ci doivent financer eux-mêmes les plans de sauvetage. On dit que cette politique est celle de Madame Merkel, ce qui est exact. Elle a saisi l’occasion de la crise chypriote pour préciser cette nouvelle doctrine. Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a d’ailleurs confirmé le samedi 6 mars que les grands déposants des banques européennes pourraient souffrir si une banque venait à faire faillite. En fait, il faudrait, pour que la zone Euro fonctionne, que l’on transfère vers les 4 pays du Sud un minimum de 260 milliards par an, plus environ 90 milliards pour les autres pays et pour assurer l’équilibre des balances commerciales. On aboutit à 350 milliards de transferts annuels, dont l’Allemagne devrait couvrir environ 200, voire 250 milliards, soit de 8% à 10% de son PIB.
L’Allemagne, qui profite de l’existence de l’Euro à hauteur de 3% de son PIB, se refuse bien entendu à une telle solution. Donc, l’application de la nouvelle « doctrine » va conduire à une aggravation rapide de la crise dans ces pays et, en fin de compte, ne leur laissera pas d’autres alternatives qu’une sortie de l’Euro ou d’être définitivement ruinés. Ceci va empoisonner les relations au sein de l’Union Européenne. Il vaudrait mieux que l’on en tire rapidement les leçons et que l’on mette fin à cette tragique expérience qui s’appelle l’Euro. C’est d’ailleurs l’opinion de Hans-Olaf Henkel, ancien Président de la Fédération des industries allemandes, dans la revue Europe’s World.


La Deutsche Bank avait formulé en mai 2012 une proposition initialement émise par Citigroup en septembre 2011 visant créer une double monnaie en Grèce : l’euro resterait la devise pour les échanges commerciaux et la labellisation de la dette, et le « geuro » serait la monnaie intérieure. Plus largement, comment serait-il possible de démanteler l'euro, et par quoi le remplacer, si cette décision venait à être prise pour remédier aux déséquilibres entre le Nord et le Sud de l'Europe ?

Paul Goldschmidt : La proposition de la Deutsche Bank et de Citigroup est totalement utopique : pour fonctionner, elle implique un contrôle des changes (voir Chypre) qui est incompatible avec la liberté de circulation des capitaux au sein de l’Union. Si la convertibilité de la monnaie interne est maintenue, on assistera à une fuite constante des capitaux (la mauvaise monnaie chasse la bonne) et une « euroisation » de l’économie telle qu’on l’a connue en Yougoslavie où le Deutsche Mark et le Dollar ont remplacé les monnaies locales dans les années 1990. Démanteler l’Euro ne peut se faire sans un séisme qui entraînerait de graves déséquilibres, non seulement sur le plan interne mais aussi sur le plan international, résultant des cascades de faillites inévitables. L’existence de crédits considérables accordés par les banques du « Nord » au pays du « Sud » fragilise tant les débiteurs que les créanciers en cas de « sortie » unilatérale de l’UEM. C’est pourquoi tout doit être fait pour éviter un tel scénario.

Jacques Sapir : Cette proposition n’est pas réaliste à terme. Si l’on a deux monnaies coexistant sur le même espace économique, alors la « Loi de Gresham » (la mauvaise monnaie chasse la bonne) s’appliquera. Mais, c’est déjà ce que l’on voit à Chypre. C’est même le principal paradoxe de la crise chypriote. Pour rouvrir les banques le jeudi 28 mars, il a fallu mettre en place un cadre réglementaire extrêmement strict. Ce dernier a permis d’éviter un effondrement lors de la réouverture des banques chypriotes. Mais ces mesures ont abouti à créer deux euros dans les faits, l’un chypriote dont la fongibilité est limitée, et l’autre pour le reste de la zone Euro. Les concepteurs de ce système ne se sont pas rendus compte qu’ils administraient ainsi la démonstration que rien ne serait plus facile que de quitter la zone Euro. Tous les discours sur les aspects catastrophiques d’une telle sortie s’effondrent.
Désormais, ces contrôles sont en place, et ils ont été introduits avec l’assentiment de la Banque Centrale Européenne et de l’Eurogroupe en totale contradiction avec le Traité de Lisbonne. Cette évolution était en réalité prévisible depuis plusieurs mois. Une fois que l’on a accepté de renouer avec le principe des contrôles de capitaux, une sortie apparaît techniquement aisée à réaliser. Si l’on accepte le principe d’un démantèlement de l’Euro, cela se traduira par le retour aux monnaies nationales. Il sera alors important de coordonner les politiques de change entre les pays ayant retrouvé leur souveraineté monétaire. Ceci devrait s’appliquer entre la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce. D’autres pays pourraient progressivement venir s’adjoindre à cette coordination, qui pourrait déboucher, rapidement, sur une monnaie commune soit une monnaie venant s’ajouter et non se substituer aux monnaies existantes, et servant aux transactions commerciales et financières avec les autres pays.


Selon Bernd Lucke, les pays du Nord semblent "semblent actuellement bénéficier de la misère des Etats d'Europe du Sud, parce que la totalité des flux de capitaux quittent ces pays pour se diriger vers l'Allemagne, les Pays-Bas" aidant ainsi ces derniers à "réaliser des investissements à faibles coûts [...] au détriment des pays d'Europe du Sud". L'euro a t-il créé cette situation où, contrairement à ses objectifs initiaux qui consistaient à faire converger les économies européennes, le succès des uns s'exerce au détriment des autres ?


Jacques Sapir : Ceci est entièrement exact. Ajoutons que l’Allemagne tire un profit supplémentaire de l’état de crise dans lequel se trouvent les pays d’Europe du Sud. Elle « importe » des jeunes diplômés (dont au passage elle n’a pas à supporter les coûts de formation), privant ainsi ces pays de leurs futures élites économiques et scientifiques et les enfonçant un peu plus dans la crise. On peut d’ailleurs se demander pourquoi l’Allemagne ne délocalise pas certaines de ses productions dans des pays comme l’Espagne ou la Grèce. La réponse est simple. Cette politique provoque une hausse mécanique du PIB de l’Allemagne, mais aussi celle des contributions sociales et budgétaires qui sont payées par ces « migrants » forcés, qui constituent l’équivalent d’un nouveau Service du Travail Obligatoire de sinistre mémoire de 1942. Au contraire, si l’Allemagne délocalisait certaines activités, elle serait obligée d’investir dans les pays concernés et les salaires des personnes employées ne donnerait pas lieu à impôts et cotisations sociales au profit de l’Allemagne mais du pays où ces gens travaillent.


Finalement, la zone euro aurait-elle évité une telle situation si l'intégralité des pays membres avaient tout simplement respecté les objectifs fixés en 1992 par les critères de convergence dans le Traité de Maastricht - entres autres, 3% du PIB de déficit par an et par pays et une dette n'excédant pas les 60% du PIB ? Cela signifie t-il que les gouvernements des Etats membres, et non l'Europe, sont les vrais responsables de la crise actuelle ?

Jacques Sapir : Si les pays, y compris l’Allemagne, n’ont pas respecté les « critères de Maastricht » c’est parce que cela était impossible. Ces critères ne sont pas adaptés à des situations économiques changeantes, qu’il s’agisse du critère de déficit ou de dette.
Rappelons que seule la dette publique était surveillé, alors que ni la dette des ménages ni celle des entreprises ne faisaient l’objet de la moindre surveillance. La politique du crédit de la BCE a aussi contribué à rendre impossible le respect de ces critères. En fait, j’ai montré dans un ouvrage récent (Faut-il sortir de l’Euro ?, Le Seuil, 2012) que l’Euro avait fonctionné comme une « trappe à récession » pour une majorité de pays. Il n’y a pas eu de convergence des taux d’inflation, ce qui a démultiplié le problème de compétitivité relative à l’intérieur de la zone Euro. Quelles qu’aient pu être les erreurs de politique économique des divers gouvernement, et il y en a eu à l’évidence, la responsabilité de la zone Euro est pleinement et directement engagée.
Mon avis : l'espoir renait en Europe du Sud : la BCE admet le contrôle des mouvements de capitaux. C'était le plus grand obstacle à la fin de l'Euro.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#204 Message par pangloss » 08 avr. 2013, 11:34

manucosto a écrit :Le coup des entreprises qui ne délocalisent pas pour que l'Allemagne présente de bons chiffres sur le papier...
J'ai toujours pensé que Sapir était un guignol, ça se confirme. J'ai presque du mal à croire qu'il ait écrit ce torchon, on dirait du Goldorak.
Pour la comparaison avec le STO, on dirait du Mélenchon.
+1, Sapir empire.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#205 Message par Goldorak2 » 28 mai 2013, 17:41

Encore un beau billet de Lordon

la sélection d'aquafiesta :
aquafiestas a écrit :Pour une monnaie commune sans l’Allemagne (ou avec, mais pas à la francfortoise)
samedi 25 mai 2013, par Frédéric Lordon
Le temps de la patience est terminé, mais celui de faire autre chose est venu ! Autre chose avec l’Allemagne si d’aventure le spectacle de cette autre chose lui fait venir la tentation d’en être et hâte ses propres révisions. Et sinon sans. Disons les choses honnêtement : pour l’heure, l’Allemagne voyant dans sa propre domination la confirmation quasi-expérimentale du bien-fondé de ses vues, l’hypothèse « avec » n’est pas la plus probable… « Sans » donc, vraisemblablement, et ainsi soit-il !
On peut donc dire synthétiquement que détruire la construction européenne présente, pour la refaire autrement, avec qui voudra, ....
Si la monnaie unique n’est pas possible, il reste dans tous les cas les monnaies nationales. Il faut répéter que cette solution demeure entièrement praticable, qu’elle a pour elle la disponibilité d’institutions politiques et symboliques déjà établies, susceptibles d’être réarmées instantanément, et finalement que 90 % des pays de la planète vivent avec une monnaie nationale sans visiblement que cette condition fasse leur irrémédiable infortune. Mais on peut aussi ne pas abandonner toute idée d’une Europe monétaire et continuer d’en explorer des voies possibles. Pas celle de la monnaie unique à l’évidence, mais celle de la monnaie commune.
Entre l’impossible monnaie unique et les monnaies nationales sous SME, la monnaie commune restaure la possibilité d’ajustement de change — exclue par construction de la monnaie unique — en évitant l’instabilité d’un système de monnaies nationales séparées. Mais pas dans n’importe quelle configuration. En effet la monnaie commune ne produit tous ses bénéfices que sous une architecture :

• qui institue une monnaie européenne (l’euro) mais en en laissant exister des dénominations nationales — il y aurait ainsi des €-Fr, des €-Lire, on peut même dire, pour le plaisir de l’imagination, des €-DM, etc. ;

• les dénominations nationales sont chacune exprimées selon une certaine parité fixe avec l’euro, qui lui-même serait convertible sur les marchés contre toutes les devises externes, les dénominations nationales trouvant ainsi leur parité externe via l’intermédiaire de l’euro ;

• le point stratégique est alors le suivant : 1) les dénominations nationales sont convertibles entre elles (évidemment), mais uniquement au guichet de la Banque centrale européenne [15], qui fonctionne comme une sorte de bureau de change. Par conséquent, la convertibilité directe entre agents privés est interdite et il n’y a pas de marchés des changes intra-européens ; 2) les parités fixes des dénominations nationales par rapport à l’euro (donc les taux de change des dénominations nationales entre elles) peuvent être ajustées mais selon des processus politiques, complètement soustraits aux influences (déstabilisantes) des marchés des changes — puisque, par construction, ceux-ci ont été supprimés à l’intérieur de la zone.

Ce sont ces dispositions complémentaires qui produisent en quelque sorte le meilleur des deux mondes.
je rajoute : pourquoi l'Europe a été (et reste) si nulle et impuissante
C’est le propre de la construction monétaire européenne que la politique économique des Etats-membres y est devenue une pure et simple affaire de pilotage automatique. On reconnaît là d’ailleurs l’empreinte ordolibérale, voulue par l’Allemagne au premier chef, mais ratifiée par les autres pays, notamment par la France, à l’image de toute une époque qui a décrété que la souveraineté était la pire des choses, le règne de l’arbitraire et de la déraison, le fléau à neutraliser à tout prix, fût-il celui — acquitté sans ciller — de la démocratie. On peut donc bien mettre Pierre, Paul ou Jacques à la tête de l’Etat, la chose est parfaitement indifférente — comme l’atteste assez d’ailleurs la parfaite continuité de l’austérité Sarkozy et de l’austérité Hollande.
Dévaluer dans le calme

Elle a donc pour vertu principale de restaurer la possibilité de réajuster dans le calme les changes intra-européens, possibilité dont l’exclusion par la monnaie unique a précipité le malheur des économies du Sud européen. Dans l’erreur d’un bout à l’autre de ses attendus, le projet de monnaie unique était parti de la prémisse que l’euro allait être en soi un opérateur de convergence économique et structurelle — par quel mécanisme, ou plutôt quel miracle, la chose n’a jamais été précisée, il était simplement demandé d’y croire. C’est évidemment l’exact inverse qui s’est produit, les effets de polarisation spatiale (notamment sectorielle) accompagnant généralement les processus d’intégration régionale, en approfondissant la division intra-régionale du travail bien plus qu’elle ne l’« égalise ». Aussi les différentiels de productivité et de coût n’ont-ils cessé de se creuser entre les économies de la zone… mais sans qu’à aucun moment ils ne puissent être accommodés, comme par le passé, par des ajustements de change. Ne laissant plus alors que la seule possibilité de l’ajustement « réel » — par les salaires (à la baisse) et le chômage (à la hausse) —, délicatement rebaptisé « dévaluation interne »…


Il ne faut sans doute pas s’exagérer les pouvoirs de la dévaluation (externe) — dont aucun de ses partisans sérieux n’a jamais dit d’ailleurs qu’elle « faisait l’affaire » à elle seule. Mais encore faut-il ne pas les minimiser non plus ! L’ajustement de change est le degré de liberté indispensable, seul à même, en l’absence de transferts budgétaires puissants et de mobilité de la force de travail, d’accommoder les divergences que recrée sans cesse l’intégration régionale… et dont l’absence fait connaître ses conséquences à grand spectacle en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie… peut-être bientôt en France.
Modifié en dernier par Goldorak2 le 12 août 2013, 09:53, modifié 1 fois.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#206 Message par Goldorak2 » 07 juin 2013, 09:25

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
Crise grecque : derrière le mea culpa du FMI, le procès de la troïka
[…]Le FMI reproche notamment à ses partenaires européens d'avoir repoussé pendant deux ans la restructuration massive de la dette privée grecque (opération que l'institution aurait souhaité mener dès l'été 2010), et qui ne l'a finalement été qu'au printemps 2012.
L'opération avait été "exclue par les dirigeants de la zone euro", qui craignaient qu'elle ne soit pas approuvée par les parlements nationaux, regrette le FMI, ajoutant que ce retard a permis à de nombreux créanciers privés de "s'échapper" du pays sans subir la moindre perte, et de finalement "passer le fardeau" aux Etats, et donc aux contribuables.[…]
L’UE a raté l’entrée dans la crise grecque. Ils ont tergiversé pour des raisons politiques, et donc les créanciers privés ont pu séchapper sans dommages au détriment des contribuables européens (privatisation des gains, partage des pertes...). La Grèce mal traitée s’enfonce... comme les dettes publiques européennes.
Alors qu'Athènes estime nécessaire, à terme, une nouvelle restructuration de sa dette, les avis sont partagés au sein de la troïka : le FMI, pour qui la dette de la Grèce "n'est pas viable", plaide pour un effacement négocié avec les pays membres de la zone euro,[…]
Mais le problème demeure. On continue à appliquer les mêmes méthodes qui n’ont pas fonctionné, avec les mêmes travers et pour les mêmes raisons.
A partir de septembre 2010, le FMI a commencé à parler, lors de ses conférences, des limites de l'austérité, qui ne peut fonctionner selon lui que si une dépréciation de la monnaie est mise en place en parallèle pour doper les exportations et ainsi compenser la baisse de la croissance. Or, 70 % des échanges commerciaux en Europe se font en interne et ne dépendent donc pas du taux de change, ce qui prouve, selon la thèse même du FMI, que l'austérité ne pouvait être pleinement efficace en zone euro", souligne-t-elle.
La bonne solution en Grèce (et ailleurs en Europe du sud) : sortie de l’euro, retour aux monnaies nationales, dévaluation ET austérité. Et les contribuables européens ne paieront pas... ou seulement pour leur pays.
Modifié en dernier par Goldorak2 le 07 juin 2013, 12:37, modifié 1 fois.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#207 Message par cassios » 07 juin 2013, 12:36

Et du coup, la grêce redeviendra peut-être compétitive comme pays touristique non? Ca lui fera rentrer des devises.
Si un bien est venu à un prix décent pour l'acheteur, c'est que le vendeur est tenu par les c**, a un fusil sur la tempe, le couteau sous la gorge et un baton de dynamite dans le c***
Mais pour t'éviter un élargissement du fondement, à toi de le débusquer

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#208 Message par WolfgangK » 15 juil. 2013, 23:58

EN_US


David Graeber et un autte gars. Très bons.
L'islamophobie n'est pas plus du racisme que l'antisionisme n'est de l'antisémitisme.
Que les racistes soient islamophobes n'implique pas que les islamophobes soient racistes.

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Zébulon
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#209 Message par Zébulon » 17 juil. 2013, 20:16

Les économistes ne peuvent pas trouver les solutions. Ils sont conditionnés pour servir les grosses fortunes qui ont été trop loin.
“Si un Etat veut éviter (…) la désintégration civile (…), il ne faut pas permettre à la pauvreté et à la richesse extrêmes de se développer dans aucune partie du corps civil, parce que cela conduit au désastre.” [Platon, 427-348 av JC]

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#210 Message par Goldorak2 » 05 sept. 2013, 19:16

Un grand petit bouquin qui coute presque rien (3.33E port compris sur amazone).

L'euro. Origines, vertus et vices, crises et avenir.
http://www.amazon.fr/Leuro-Origines-ver ... s=l%27euro
Image

On y décrypte et fait le bilan les 15 ans qui viennent de s'écouler. Pourquoi ça va mal en Grèce, en France, en Espagne, en Italie, en Irlande... Pourquoi ça va bien en Allemagne.
Bonus : l'auteur explique même les bulles immobilières espagnoles et irlandaise.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#211 Message par Goldorak2 » 09 sept. 2013, 14:05

Finalement, des économistes bossent un peu :
Les scenarii de dissolution de l'euro
http://www.fondation-res-publica.org/et ... i2XD6xYN_Y
Note introductive de la Fondation Res Publica

La Fondation Res Publica conduit, depuis 2008, un programme de recherche exigeant sur la crise économique et financière internationale, et plus particulièrement sur la crise de la zone Euro. Plusieurs colloques et séminaires ont été organisés par la Fondation, et de nombreuses notes publiées sur ce thème. C’est toujours dans la perspective d’irriguer le débat et d’éclairer les politiques publiques à partir d’une pensée républicaine moderne que s’inscrit la publication de cette nouvelle étude réalisée par les économistes Jacques Sapir et Philippe Murer. La situation économique et sociale et les défis qui se dressent face à la France et face à l’Europe nécessitent en effet une réflexion prospective pluraliste.

La monnaie unique rassemble dans un même cadre des économies de structures très différentes, de niveau de développement inégal, dont les langues, les cultures et les options politiques diffèrent. Dès le départ, la zone Euro était loin d’être une zone monétaire « optimale », selon l’expression de l’économiste canadien Robert Mundell. De plus, il est douteux qu’une monnaie unique sans gouvernement économique, interdisant par construction les ajustements monétaires, puisse se maintenir durablement en s’en remettant uniquement aux évolutions du marché pour éviter les distorsions de salaires, de prix, de compétitivité, d’endettement, etc.

Certes, à son début, le système de l’Euro a semblé fonctionner, mais l’excédent commercial allemand créait une illusion d’optique en absorbant les déficits des autres pays. Des déficits commerciaux qui, dans le cas de la France, de l’Espagne, de l’Italie et de bien d’autres pays, traduisaient un mouvement profond de désindustrialisation et une perte considérable de compétitivité par rapport à l’industrie allemande, et que la surévaluation de l’Euro a encore accélérée. Loin de converger comme les pères de l’Euro en avaient l’ambition, les économies de la zone ont massivement divergé. La construction même de l’Euro s’est révélée mortifère pour les pays du sud de la zone, et par extension la France, dont les systèmes productifs sont organisés sur un modèle différent du célèbre « modèle allemand », avec des exportations très sensibles aux taux de change. La part de la France dans le marché mondial a ainsi régressé de 5,1% en 2002 à 3,8% aujourd’hui, et la zone Euro dans son ensemble et sur la dernière décennie a subi une croissance bien plus lente que celle des Etats-Unis ou de pays européens n’ayant pas adopté la monnaie unique comme le Royaume-Uni ou la Suède. De sommet de la dernière chance en sommet de la dernière chance, la monnaie unique semble vouée à l’éclatement, et de nombreux économistes ou acteurs financiers l’envisagent ouvertement. Pour éviter une dissolution sauvage, il y aurait potentiellement une perspective : la transformation de l’Euro de monnaie unique en monnaie commune. Ce scénario serait à priori préférable à un éclatement sauvage de la zone Euro et à un retour chaotique aux monnaies nationales. Mais est-il possible ?

L’étude qui suit détaille l’impact sur l’économie de la France – et celle des principaux pays de la zone Euro – de différents scénarios de dissolution de la zone Euro – procédant de différentes hypothèses de coopération monétaires – et de différentes options de politique économique pour la France. Elle envisage également l’impact de cette dissolution de l’Euro sur le système monétaire international et examine la possibilité d’une construction d’une monnaie commune après une phase préalable de retour aux monnaies nationales. Enfin, les auteurs analysent les conséquences de cette dissolution sur l’industrie européene, sur les institutions monétaires et de coordination macro-économiques européennes, sur le système bancaire et financier, et son impact général sur l’économie française.

Sans nécessairement reprendre à son compte l’ensemble des analyses des auteurs, la Fondation Res Publica remplit sa mission en versant au débat public un tel document. La Fondation est consciente des fragilités de ce type d'études mais elles contribuent à éclairer le débat nécessaire sur des questions déterminantes pour l'avenir de la France et de l'Europe.
La crise de l’Euro pèse sur l’économie de l’ensemble de la zone. Elle a induit des politiques d’austérité qui l’ont plongée dans une profonde récession, sans aucune garantie qu’elles ne résolvent la crise. Dans les faits, les problèmes structurels de la zone Euro ont continué à s’aggraver.
Dans cette situation, il est important de considérer ce que pourraient être les conséquences réelles d’une dissolution de la zone Euro et de se demander si elles seraient aussi catastrophiques qu’annoncées.
Fin de la conclusion :
Il apparaît donc clairement que la dissolution de l’Euro et une forte dévaluation sont de nature à fournir le « choc de compétitivité » dont l’économie française a besoin. Mais, une telle relance ne pourra se faire sur une trajectoire identique à celle du passé et impliquera de tous les acteurs, tant privés que publics, un effort d’imagination pour penser et construire notre pays. En cela, si la dissolution de l’Euro n’est pas une condition suffisante, elle est indiscutablement une condition nécessaire.
Modifié en dernier par Goldorak2 le 10 sept. 2013, 09:46, modifié 1 fois.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#212 Message par Goldorak2 » 09 sept. 2013, 14:41

Ardoise a écrit :
Goldorak2 a écrit :Finalement, des économistes bossent un peu :
Les scenarii de dissolution de l'euro
http://www.fondation-res-publica.org/et ... i2XD6xYN_Y
Note introductive de la Fondation Res Publica
La crise de l’Euro pèse sur l’économie de l’ensemble de la zone. Elle a induit des politiques d’austérité qui l’ont plongée dans une profonde récession, sans aucune garantie qu’elles ne résolvent la crise. Dans les faits, les problèmes structurels de la zone Euro ont continué à s’aggraver.
Dans cette situation, il est important de considérer ce que pourraient être les conséquences réelles d’une dissolution de la zone Euro et de se demander si elles seraient aussi catastrophiques qu’annoncées.
Dans les faits, on y est déjà, la valeur de l'euro n'est pas la même dans les pays européens (ex: niveau salaire, niveau de vie)
Oui, les économies européennes ont divergé. Certains pays sudiste ont eu de l'inflation, des taux d'intérêt bas et donc des taux d'intérêt réels négatifs... ce qui a ça et là posé qques problèmes de bulles immobilières...
Mais sur le marché mondial, il n'y a qu'un euro. Et les euros / prix de vente français, italien, espagnols, grecs ont du mal à être compétitifs face à l'euro prix de vente allemand... et aussi aux prix de vente en dollar, yen, yuhan etc.... D'où nos balances commerciales déficitaires et nos préférences pour les délocalisations et les importations.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#213 Message par Goldorak2 » 20 oct. 2013, 10:36

http://www.les-crises.fr/allais-l-eclatante-faillite/
Maurice Allais en 1999 : il faut fortement limiter la mondialisation.
L’éclatante faillite du nouveau credo
Le nouveau credo nous avait assuré qu’un fonctionnement libre de tous les marchés entraînerait nécessairement la prospérité pour chaque pays et pour chaque groupe social, dans un monde libéré de ses frontières économiques.
[…]
De l’ensemble des analyses de cet article et de ceux qui l’ont précédé résultent quatre conclusions tout à fait fondamentales :
1. - une mondialisation généralisée des échanges entre des pays caractérisés par des niveaux de salaires très différents aux cours des changes ne peut qu’entraîner finalement partout, dans les pays développés comme dans les pays sous-développés, chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes sortes. Elle n’est ni évitable, ni nécessaire, ni souhaitable.
2. - une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, elle n’est souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés et de développement économique et social comparable.
3. - il est nécessaire de réviser sans délai les traités fondateurs de l’Union européenne, tout particulièrement quant au rétablissement d’une préférence communautaire.
4. - il faut, de toute nécessité, remettre en cause et repenser les principes des politiques mondialistes mises en œuvre par les institutions internationales et tout particulièrement par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Trop longtemps, sur le plan international, et sous la pression de puissants groupes d’intérêt plus ou moins occultes, la France a signé n’importe quoi, n’importe comment. On en est arrivé aujourd’hui à une situation où, de toute nécessité, il faut repenser complètement la construction européenne, et où il faut remettre en cause la plupart des prétendus “acquis européens”. Rien n’est réellement irréversible. Un rôle tout à fait fondamental et décisif revient ici à la France.
[…]
Refuser le désastre. Les adversaires de la doctrine libre-échangiste mondialiste sont considérés aujourd’hui comme de pauvres ignorants, animés de misérables et dangereux préjugés nationalistes, voire xénophobes, et méconnaissant totalement leurs propres intérêts.
Mais la réalité est tout autre. Les ignorants, les sectaires aveugles et fanatiques ne sont pas ceux-là qui sont dénoncés chaque jour, mais ceux-là mêmes qui se présentent indûment comme des champions éclairés de la science et des intérêts de l’humanité tout entière.
La doctrine simpliste du libre-échangisme, et son application brutale, est une des plus funestes erreurs qui ont dominé les politiques des vingt-cinq dernières années. Jamais la constatation de Rabelais n’a eu plus de sens : “L’ignorance est mère de tous les maux”.
C’est cette ignorance qu’il nous faut dénoncer et qu’il faut combattre partout où elle s’affirme, dans toutes les universités, dans tous les pays, et dans toutes les organisations internationales.
Les faits sont éclatants. L’analyse économique les confirme et les explique. Les faits, tout comme la théorie, permettent d’affirmer que, si la politique de libre-échange mondialiste de l’Organisation de Bruxelles est poursuivie, elle ne pourra que nous mener au désastre.
La situation présente ne peut pas durer. Elle ne doit pas durer. Il est dérisoire de ne remédier qu’aux effets. C’est aux causes qu’il faut s’attaquer.
Et ce combat doit être poursuivi en fonction d’un seul principe, qui doit transcender tous les autres: l’économie doit être au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie.
Ce dont il s’agit, c’est de faire voir les aveugles et de faire entendre les sourds. Pour redresser une situation que certains jugent irréversible, il n’est pas trop tard. Il n’est jamais trop tard.
Maurice Allais, Prix Nobel – Le Figaro 27/12/1999.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#214 Message par Lo2 » 20 oct. 2013, 11:25

Hello Goldo

J'ai ouvert cette file pour mettre en lien cet article et les prochains à venir.

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#215 Message par part » 24 oct. 2013, 08:56

http://www.lemonde.fr/international/art ... _3210.html
Servie par l'actualité, elle compte beaucoup sur la France pour accélérer un processus entravé jusqu'ici par le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Irlande, soucieux de ne pas nuire aux géants du Web.
Voilà. Tout est dit.

27 pouvoirs publics obligés de se plier à la toute puissance de quelques acteurs privés (soutenus par les US qui eux se mettent en ordre de marche pour la guerre économique) dans une valse du moins-disant sur le point X.

Soit on reste dans la situation actuelle...
Soit on fait nos outils web français qui seront tout pourris...
Soit on fait des outils web européens.

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#216 Message par Goldorak2 » 05 nov. 2013, 00:48

http://russeurope.hypotheses.org/1652
Sapir a écrit :C’est bien l’esprit du traité de Masstricht qui est en cause, et non simplement ses conditions d’application. Même si l’on avait mieux appliqué le traité, si on avait progressé vers l’Europe sociale et l’Europe fiscale aussi vite que l’on a avancé vers l’Union Économique et Monétaire, les différences de compétitivité se seraient manifestées en raisons des différences de structures des pays concernés. L’Euro impose une monnaie unique à des pays dont les économies sont structurellement différentes, et c’est là la cause de tout le mal.

Pourtant, s’il veut conserver le pouvoir de décider et de gouverner, s’il veut être autre chose qu’une feuille soumise aux vents divers, qu’un fétu de paille dans la tempête, François Hollande devrait comprendre la cause des malheurs qui accablent la France. L’Union Économique et Monétaire n’a apporté que le malheur en France et dans l’Europe du Sud. Il suffit de regarder les chiffres du chômage pour le mois de septembre :
Grèce : 27,6 % de chômage dont 57,3 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
Espagne : 26,6 % de chômage dont 56,5 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
Chypre : 17,1 % de chômage dont 43,9 % chez les jeunes de moins de 25 ans.
Portugal : 16,3 % de chômage dont 36,9 % chez les jeunes de moins de 25 ans.
Italie : 12,5 % de chômage dont 40,4 % chez les jeunes de moins de 25 ans.
En mettant fin à l’UEM, c’est-à-dire à la zone Euro, en redonnant à ces pays, et à la France en premier lieu, leur souveraineté monétaire, il permettrait à ces pays de renouer avec la croissance forte dont ils ont désespérément besoin. On peut cependant douter qu’il soit prêt à un tel tournant qui cependant, en toute rigueur de raisonnement, s’impose.
...
Il est donc impératif de faire machine arrière, et cela peut être fait très rapidement. Qu’un pays comme la France ou l’Italie annonce son intention de se retirer de la zone Euro et celle-ci se dissoudra immédiatement.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#217 Message par Goldorak2 » 05 févr. 2014, 17:47

Une vidéo de 10 mn qui dit tout :

Philippe Villin: "j'ai toujours pensé que l'Euro allait être un désastre

http://www.dailymotion.com/video/x1b44t ... astre_news
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Un aveu

#218 Message par Goldorak2 » 24 mars 2014, 09:26

Jacques Sapir le 23 mars 2014
http://russeurope.hypotheses.org/2138
Jacques Sapir a écrit :Les différentes Banques Centrales des pays de la zone Euro, et même les Ministères des Finances, travaillent sur des scénarii d’explosion ou de sortie de l’Euro depuis au moins le printemps 2011.
[…]
On peut remarquer que pour aucun pays on n’a retenu la question de la dette publique ; l’application de la lex monetae, soit du principe qui veut qu’une dette émise par un pays sur son sol est remboursable dans la monnaie de ce pays, que celle-ci soit l’Euro ou une autre, a été admis. Il faut signaler qu’aucune de ces études n’a retenue comme plausible un effondrement du commerce entre les pays de la zone Euro.
[…]
Le risque de forte spéculation accompagnant le retour aux monnaies nationales serait fortement limité par des contrôles de capitaux sur les transactions financières à court et moyen terme.
[…]Mais, implicitement ou explicitement, ils [les effets positifs de la sortie de l’euro] sont reconnus comme importants dans deux pays, la France et l’Italie. Aux Pays-Bas, ils sont considérés comme « significatifs ». Ces études soulignent la dimension politique d’une telle décision. Le lecteur est ici renvoyé à ses propres convictions. Soit il communie avec les européistes dans l’idée que « l’Euro est le sens de l’histoire » et il considèrera que, tout comme « Paris vaut bien une messe », l’Euro vaut bien une crise et une dépression durable dans les pays considérés. Ou alors, étant ce que l’on appelle un « Euro-réaliste », ou tout simplement agnostique face à la « religion de l’Euro », il considèrera qu’il est temps, et même plus que temps, de mettre fin à une expérience malheureuse qui déjà n’a que trop duré. L’évolution des PIB des pays considérés depuis la mise en place de l’Euro, et l’évolution de l’investissement indiquent bien le coût exorbitant de la monnaie unique.
[…]
Il est clair aujourd’hui que devant la dégradation de la situation macroéconomique et devant la réduction des moyens d’action laissés à la BCE, les tentatives pour « sauver » l’Euro ne peuvent se traduire que dans une austérité renouvelée et amplifiée. Avec la fin de cet « Etat Social » qui était partie prenante de la culture européenne depuis 1918 (et même avant en Allemagne), c’est à la fin de l’Europe que l’on va assister. Il serait donc de la première urgence que les différentes études sur la fin de l’Euro soient enfin publiées, et quelles le soient honnêtement, c’est à dire dans leur intégralité. Elles fourniront la base d’un débat réel pour les élections européennes, qui doivent se dérouler sur la question de « l’euro-austérité », et donc en dernière instance sur la question de l’existence ou non de l’Euro.
Mais, on peut douter que cela soit fait. Les européistes de tous bords au pouvoir, qu’il soient de gauche ou de droite, ce fameux “Parti Unique de l’Euro”, continuera de prétendre par monts et par vaux “qu’une autre Europe est possible” alors que dans la réalité on voit bien que la seule Europe à laquelle on peut s’attendre est celle de la misère. Que l’on ne s’étonne pas, dans ces conditions, du résultat des votes à venir.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#219 Message par Goldorak2 » 15 avr. 2014, 08:33

http://russeurope.hypotheses.org/2192
Jacques Sapir : Sortir de l’Euro
Sortir de l’Euro
[…]
Les avantages d’une dissolution de l’Euro
Une sortie de l’Euro, qu’elle résulte d’une dissolution coordonnée de la zone Euro ou d’une sortie « sèche », aurait de nombreux avantages pour les pays de l’Europe du Sud et en particulier pour la France. On a tenté d’en mesurer les effets dans un ouvrage publié en septembre 2013.
Tout d’abord, à travers une dépréciation du Franc retrouvé qui pourrait être de 20% à 30% (et tout concourt à penser qu’en réalité on sera autour de 20%) cela reconstituerait immédiatement la compétitivité des entreprises françaises, tant à l’export que sur le marché intérieur français. C’est le « choc de compétitivité » dont l’économie française et l’industrie en particulier ont besoin. Par rapport à cela le fameux « pacte de responsabilité » du gouvernement ne représente qu’une pichenette. Notons ici qu’une dévaluation de l’Euro, telle qu’elle est défendue par le Ministre de l’Économie M. Arnault Montebourg, n’aurait que des effets bien plus réduit. Elle ne jouerait que par rapport aux pays de la zone Dollar. C’est certes important, et le Ministère des Finances a calculé qu’une dépréciation de 10% entraînerait un gain de 1,2% à 1,8% de croissance du PIB. Ceci valide d’ailleurs les hypothèses de calcul qui ont été utilisées dans l’ouvrage paru en septembre. Notons aussi que ces calculs donnent tort à tous ceux, et ils sont nombreux, qui prétendent que aujourd’hui la compétitivité n’est plus mesurée par le coût du produit.
Mais la France ne fait qu’environ 50% de son commerce international avec la zone Dollar. Le reste se fait avec la zone Euro, et concerne pour l’essentiel nos échanges avec l’Allemagne, mais aussi avec l’Italie et l’Espagne. C’est bien pourquoi une sortie de l’Euro serait bien plus avantageuse qu’une simple dépréciation de l’Euro. Les calculs qui ont été réalisés avec P. Murer et C. Durand montrent que dans une telle hypothèse, et en admettant que la dépréciation de la monnaie italienne et de la monnaie espagnole soit plus importante que celle du Franc, autrement dit en adoptant une hypothèse de dévaluations compétitives des divers autres pays de l’Europe du Sud, cela donnerait un coup de fouet impressionnant à l’économie française, entraînant une croissance – toute chose étant égale par ailleurs – de 15% à 22% sur une durée de 4 ans. Il faut ici signaler que non seulement l’industrie serait la grande bénéficiaire de cette dépréciation, mais que son effet bénéfique se ferait aussi sentir dans les services, soit dans les services associés à l’industrie soit dans des branches qui sont très sensibles à des mouvements de taux de change, comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration.
Un deuxième avantage induit serait une forte réduction du poids de la dette, sous l’effet des recettes fiscales engendrées par cette croissance. Il deviendrait possible d’alléger le fardeau de la fiscalité pesant sur les ménages et sur les entreprises. Dans les quatre années suivant la décision de sortir de l’Euro, nous verrions le poids de la dette publique passer de 93% du PIB à 80%-66% suivant les hypothèses. C’est bien plus que ce que l’on pourra jamais réaliser en restant dans l’Euro.
Un troisième avantage, et de mon point de vue c’est le plus important, serait de faire reculer massivement le chômage, et de créer en grande quantités des emplois dans l’industrie. Ici encore, nous avons estimé – sur la base des demandeurs d’emploi de catégorie A – que l’on aurait une création nette d’emploi de 1,5 à 2,2 millions en trois ans. Rapporté aux autres catégories utilisées par la DARES, le gain devrait être encore plus important car la croissance permettrait de pérenniser nombre d’emplois précaires. Si l’on considère le total des catégories A, B et D, le gain pourrait se monter de 2,5 millions à 3 millions d’emplois. Notons qu’un tel retour massif à une situation de plein emploi améliorerait immédiatement le financement des caisses d’assurance-chômage, mais aussi celles de l’assurance-vieillesse.
[…]
De la solidarité entre les pays européens
C’est un véritable problème, mais il est très mal posé. Tout d’abord reconnaissons qu’avec une budget de l’UE égal à 1,26% du PIB, et dont une large partie est dévorée par la bureaucratie bruxelloise, cette solidarité ne peut être financière. On l’a vu avec le cas de la Grèce et de l’Espagne. L’aide n’a pas été fournie aux populations, mais aux créditeurs des banques et de l’État, soit avant tout aux banques françaises et allemandes. Il faut dire et redire ici que l’on a fait payer aux populations de ces deux pays le soutien à nos banques. Ni plus ni moins.
[…]
L’Euro est condamné
Aujourd’hui, nous avons la possibilité de dire que la monnaie unique est condamnée, tant pour des raisons conjoncturelles (le poids de l’austérité qu’elle impose aux peuples du Sud de l’Europe) que pour des raisons principielles. Ce fut folie que de faire la monnaie unique sans réaliser au préalable l’Europe sociale et fiscale. Ce fut folie en effet que de faire une monnaie unique entre des pays dont les structures, tant économiques que sociales et démographiques étaient aussi différentes et divergentes. Ce fut folie que de faire une monnaie unique entre des pays qui, en conséquence, avaient des taux de gains de productivité très différents et des inflations structurelles (ainsi qu’un rapport entre l’inflation et la croissance) aussi différent. L’Euro a été réalisé pour des raisons politiques. On a cru qu’en imposant un premier élément d’Europe fédérale, alors que les populations en refusaient le principe, on arriverait, par petits bouts, à construire subrepticement cette Europe fédérale. On a vu le désastre auquel cette politique du fédéralisme furtif a conduit. Les dirigeants, et M. Jacques Delors en premier, ont cru que l’économie se plierait à la politique. Mais, les faits sont tétus. Quand on les méprise, ils se vengent. La divergence macroéconomique entre les pays de la zone Euro était évidente dès 2006. J’avais tiré la sonnette d’alarme à cette époque. Elle est devenue insupportable avec la crise financière et ses conséquences. Avant que la crise de l’Euro n’emporte tout, il serait plus sage de dissoudre l’Euro et de commencer à voir entre quels pays il serait possible d’organiser une convergence tant sociale que fiscale, qui pourrait permettre de reconstruire, dans un délai qui reste à préciser, un instrument monétaire commun.
On nos dira alors qu’il faut « changer l’Europe ». Vieille antienne devenue une véritable scie. Mais, c’est un discours que l’on tient depuis plus de vingt ans et qui n’a aucun effet, pour des raisons qui sont d’ailleurs simples à expliquer. Pour changer l’Union Européenne, il faudrait que les 27 autres pays se convertissent à nos valeurs, et à notre situation. Tache impossible et même tache malsaine, car la différence peut être source d’enrichissement. Mais alors, il faut trouver des solutions permettant à ces différences de s’exprimer sans que nous ayons à en payer les frais. Cela impose des changements institutionnels substantiels. Ce n’est pas « changer l’Europe » qu’il faut, mais bien « Changer d’Europe », et pour cela ne pas hésiter à détruire ce qui est un obstacle, comme l’Euro. Tel est le point capital qui doit guider notre vote lors de ces élections européennes.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#220 Message par part » 15 avr. 2014, 16:48

http://russeurope.hypotheses.org/2192
Jacques Sapir : Sortir de l’Euro
Ce qui est quand même génial, c'est qu'il y a des grosse têtes/doctorants/chercheurs/toussa qui nous expliquent que la sortie de l'euro, c'est 5% de croissance, une réduction de la dette de 30%, la fin du chômage et le retour des licornes. Et d'autres qui nous expliquent que c'est la banqueroute, la départ des capitaux, le tiers-mondisme et le retour des nazis.

Ami citoyen, débrouille-toi!
Un autre économiste qu'on écoute politiquement en France sans que ca nous fasse bouger la première...

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#221 Message par Goldorak2 » 15 avr. 2014, 17:54

part a écrit :
http://russeurope.hypotheses.org/2192
Jacques Sapir : Sortir de l’Euro
Ce qui est quand même génial, c'est qu'il y a des grosse têtes/doctorants/chercheurs/toussa qui nous expliquent que la sortie de l'euro, c'est 5% de croissance, une réduction de la dette de 30%, la fin du chômage et le retour des licornes. Et d'autres qui nous expliquent que c'est la banqueroute, la départ des capitaux, le tiers-mondisme et le retour des nazis.

Ami citoyen, débrouille-toi!
Ami citoyen écoute les uns et les autres. Si le raisonnement de l'un te semble curieux ou/et mensonger, demande lui de plus amples explications. S'il ne peux t'expliquer plus mais qu'il t'affirme qu'il faut le croire sur la foi de son érudition supérieure, ne croit pas un mot de ce qu'il dit.

Sapir écrit des articles et des livres argumentés qui parlent à la tête.
Il est facile de voir que Baverez (exemple notoire de grosse tête euro-béat) est un escroc.
Modifié en dernier par Goldorak2 le 17 avr. 2014, 07:57, modifié 3 fois.
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#222 Message par ahbenouimaisbon » 15 avr. 2014, 17:57

libertycom a écrit :
part a écrit :Et d'autres qui nous expliquent que c'est la banqueroute, la départ des capitaux, le tiers-mondisme et le retour des nazis.
La fuite des capitaux on s'en fout.
Ca conserve uniquement les spéculateurs, et en aucun cas l'économie réelle.
Alors qu'ils se barrent.
c'est quel économiste qui dit cela?
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#223 Message par dudu91 » 15 avr. 2014, 19:40

Entièrement d'accord avec libertycom.

De toute manière c'est pas la monnaie avec laquelle on paie qui détermine si on va être riche ou pauvre, c'est ce que l'on produit. En l’occurrence en France on fait plus grand chose et l'Europe n'est pas responsable de nos malheurs.

Si on en sort il ne se passera rien de grave, on fera juste quelques économies sur les députés européens inutiles. Les rares normes utiles qui servent sont faites par les industriels, les politiques ne sont que des marionnettes impuissantes.

D'ailleurs on attend avec impatience un chargeur "universel" pour téléphone portable. A croire que c'est trop compliqué d'imposer en embout et une tension. Bref l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui ne sert à rien.
"Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute."

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#224 Message par moinsdewatt » 19 avr. 2014, 11:24

La leçon américaine de Thomas Piketty

CHRISTOPHE ALIX 17 AvrilL 2014 Libération

L'économiste français est en tournée outre-Atlantique où son dernier livre, «le Capital au XXIe siècle», intéresse jusqu'à la Maison Blanche.

Tapis rouge pour l’économiste français Thomas Piketty. En tournée américaine à l’occasion du lancement outre-Atlantique du «Capital au XXIe siècle» (1), celui que certains dans la gauche américaine surnomment «the inequality guru» (le gourou des inégalités) a droit à tous les égards. A commencer par ceux, très officiels, de la Maison Blanche où il a été reçu par le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew - à la demande de ce dernier - puis par des conseillers économiques du président Barack Obama.

Au cœur de leurs discussions, le creusement continu des inégalités dans les principales puissances économiques mondiales, en particulier aux Etats-Unis où elles atteignent aujourd’hui un niveau sans équivalent. Cette donnée fondamentale de la mondialisation, dont même le FMI et l’OCDE ont fini par s’alarmer - après l’avoir longtemps négligée -, est illustrée par un retour en force sans précédent d’un capitalisme patrimonial qui contribue à enrichir encore plus les riches et dont le détachement du reste de la population est devenu une menace pour la démocratie. Une thèse que Piketty n’a cessé de peaufiner depuis une dizaine d’années et qui a fini par s’imposer au cœur du débat politique américain.

..............

Titulaire d’une chronique hebdomadaire dans le New York Times, Paul Krugman y saluait en mars la parution d’un ouvrage qu’il considère comme «le plus important de l’année et peut-être de la décennie». Krugman y expliquait que l’on assiste aujourd’hui au pays de la libre entreprise à la victoire de la «richesse sur le travail», dont le Parti républicain serait devenu, malgré ses dénégations, l’ardent promoteur. «Le risque d’une dérive vers l’oligarchie est réel et donne peu de raisons d’être optimiste», écrit Piketty dans son ouvrage. Pour Krugman, c’est déjà une réalité en train de miner la démocratie américaine.
..............
long article :
http://www.liberation.fr/economie/2014/ ... picks=true

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#225 Message par Goldorak2 » 24 juin 2014, 14:55

Un billet de François Lenglet (qu'à la réflexion, j'aime bien).
Le Point - Publié le 17/04/2014

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/f ... 93_778.php
Euro : Lâtres contre Phobes

La France aurait dû se rénover profondément pour profiter de l 'union monétaire, et elle n'a changé que les billets de banque.
[...]L'argument central des Phobes tient à la dévaluation. En sortant de l'euro, nous pourrions dévaluer le "nouveau" franc de 20 %, ce qui correspond peu ou prou à notre perte de compétitivité. Et c'est vrai que la dépréciation est très efficace pour reprendre les avantages acquis sans le dire, puisque tout le monde est victime de l'illusion monétaire. La déflation salariale que la zone euro pratique depuis trois ans est une chirurgie qui a le même effet, mais elle est effectuée sans anesthésiant. Donc beaucoup plus douloureuse sur le plan social, et périlleuse sur le plan politique.
Les Phobes marquent ici un point. Mais ils le gaspillent, et c'est tout le problème. Car ils veulent dévaluer pour... dépenser davantage et échapper à la réalité. Ils se prévalent de l'exemple suédois alors que ce pays a utilisé, dans les années 90, la forte dévaluation de la couronne justement pour muscler ses entreprises et faire maigrir un État-providence démesuré. Tout comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, qui ont amoindri leur taux de change pour couper, parallèlement, dans les dépenses publiques surnuméraires. Ou comme la France de Raymond Barre, qui pratiquait aussi cette association.
Les Phobes mettent au crédit de la dévaluation ce qui appartient en réalité à une politique monétaire et budgétaire finement pilotée, et aux réformes qui leur sont associées. À les suivre, nous partirions dans la dévaluation perpétuelle, sur les traces du Zimbabwe. Non merci, les amis.

À l'inverse, les Lâtres ne voient pas qu'un taux de change fixe et une monnaie forte ne nous conduisent pas mécaniquement à la fameuse "sortie par le haut", tant s'en faut. Le Deutsche Mark a fait bien sûr le succès industriel de l'Allemagne. Mais les prosélytes français de cette stratégie monétaire oublient que lui est associé un modèle social très particulier, une usine à compromis qui permet de régler finement le niveau des salaires et la compétitivité, comme s'il s'agissait du moteur d'une Audi.

Rien de tel chez nous. Le taux de change, comme son nom l'indique, est fait pour absorber les chocs en se déformant à la hausse ou à la baisse. Avec un cours figé de la monnaie, la France est comme une voiture sans pare-chocs : toute erreur de pilotage se traduit par de la tôle froissée. Le mélange entre change rigide, dépenses publiques intempérantes et insouciance sur les salaires a été dévastateur. Il a provoqué endettement, déserts industriels et montée du chômage. La France aurait dû se rénover profondément pour profiter de l'Union monétaire, et elle n'a changé que les billets de banque.
Mais bon tous les europhobes ne sont pas "seulement" en faveur de la dévaluation. Mais comme les suèdois/danois avant nous (et aussi les français de 1958), non seulement le solde des erreurs passées mais aussi le prélude et anesthésie de profondes réformes.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#226 Message par frenchfred » 24 juin 2014, 18:01

Goldorak2 a écrit : Mais bon tous les europhobes ne sont pas "seulement" en faveur de la dévaluation. Mais comme les suèdois/danois avant nous (et aussi les français de 1958), non seulement le solde des erreurs passées mais aussi le prélude et anesthésie de profondes réformes.
C'est clair que l'on ne va pas virer 15% des effectifs de fonctionnaires, supprimer l'ISF, baisser l'IS, mettre l'âge légal de la retraite à 67 ans...comme l'on fait les scandinaves sans dévaluation.

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#227 Message par Javi050 » 24 juin 2014, 20:25

Si vous faites allusion à la suède des années 90, il y a eu dévaluation de la monnaie: la banque centrale suédoise a laissé flotter la couronne qui a perdu environ 10 à 20% face aux autres monnaies UE.

Image

En sciences, les faits sont parfois utiles.

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#228 Message par Goldorak2 » 19 août 2014, 14:09

http://russeurope.hypotheses.org/2637
Jacques Sapir
[...]Car, une autre politique est possible. Il faut lire ce que des banquiers, parfois saisis d’un accès de lucidité, écrivent : « L’autre cause de la déflation est l’euro dont les erreurs de conception apparaissaient désormais avec effarement. C’est ainsi que la logique des pays du Nord, qui était fondée sur une désinflation compétitive se transforme en déflation récessionnaire. L’euro est devenu une monnaie génétiquement déflationniste ». Il est clair qu’il faut sortir, et sortir vite, de ce piège mortel. Contrairement à ce qu’affirment les prétendus « décodeurs » du Monde, le problème est bien moins compliqué que ce que l’on pense. La question de la dette publique se fonde sur une jurisprudence constante, tant internationale que nationale, depuis les années vingt. La dette émise sur le sol français sera remboursées dans la monnaie de la France, quelle que soit cette monnaie. De ce point de vue, les « experts » de la fondation Copernic se trompent, et ne connaissent nullement les pratiques juridiques. Il n’y aura pas de procès en chaîne, car les « plaignants » savent qu’ils les perdraient. Rappelons que, pour un Français achetant de la dette aux Etats-Unis, et qui perd parce que le Dollar baisse par rapport à l’Euro, il n’y a AUCUN recours !
Seule, une sortie de l’Euro, réalisée rapidement, d’ici la fin de 2015, est en mesure de redonner du dynamisme à l’économie française, et de permettre de réduire substantiellement le chômage. Je l’ai déjà dit et écrit à de nombreuses reprises, cette sortie de l’Euro, et toutes les mesures connexes qui devraient être prises, ne règlera pas tous les problèmes. Mais, aucun de ceux-ci ne pourra être réglé tant que nous serons dans l’Euro.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#229 Message par Goldorak2 » 19 août 2014, 14:21

https://blog.degroof.be/fr/article/la-p ... us-echappe
La prévisibilité du futur nous a échappé
Mercredi 28/05/2014 - Bruno Colmant
[...] Quoi qu'il en soit, nous sommes aujourd'hui dans une situation sérieuse : malgré une incontestable stabilisation, la croissance économique est insuffisante, les dettes publiques sont stratosphériques et l'austérité budgétaire a accablé certaines économies.

Dévaluation
Même la formulation de la monnaie unique pose des questions existentielles: l'euro est une devise trop forte pour les pays du Sud européen et trop faible pour les pays du Nord, qui en ont profité pour renforcer leur industrialisation. En effet, les économies du Sud de l'Europe sont plus faibles. Ce sont des pays qui étaient naturellement dévaluationnistes et concomitamment inflationnistes : l'inflation supérieure qui affectait ces pays du Sud était corrigée, à intervalles réguliers, par une dévaluation de la même amplitude que l'excédent d'inflation. Malheureusement, l'euro empêche toute dévaluation : on ne dévalue pas sa monnaie par rapport à elle-même. Cette situation a conduit à une appréciation du cours de change réel des pays périphériques à cause d'une inflation plus forte que celle des pays du Nord de l'Europe. Faute de pouvoir réaliser une dévaluation monétaire 'externe', l'Europe a imposé une dévaluation 'interne', c'est-à-dire une contraction budgétaire et des modérations salariales, traduites sous l'exigence de programmes d'austérité. Cette réalité est une des nombreuses fissures de l'édifice monétaire européen : pour les économies périphériques, l'euro est devenu un dérivé du Deutsche Mark, c'est-à-dire une monnaie déflationniste et forte qui impose un appauvrissement à ses composantes nationales faibles.

La trappe de la liquidité
Aujourd'hui, les programmes d'austérité et l'ascétisme monétaire nous ont conduits au bord d'un abime de déflation, c'est-à-dire le pire des scénarios économique, puisque la déflation est le grippage de l'économie.
Mais s'il voit l'impasse de l'euro, de la rigueur, de la dévaluation interne, mais il ne voit pas de solution...
Crise du futur
Souvent, un regard sur la situation économique m’entraîne dans un vertige d’indécision. Certes, je suis la victime probable de mes propres intuitions. Je penche vers la perplexité. Pourtant, tous – je crois –, nous ressentons l’impression que quelque chose d’oppressant se rapproche inéluctablement. C’est un sentiment d’inquiétude, mêlé d’une sourde prescience qu’un évènement important, mais encore imprécis, doit s’abattre. Quel est cet évènement ? Je n’en suis pas certain, mais je crois qu’il s’agira, au mieux, d’un ajustement monétaire, car celui-ci relève de ceux qui encerclent les hommes sans aucune possibilité de refuge définitif.[...]
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#230 Message par guinioul » 19 août 2014, 14:47

On en revient toujours au même problème, l'euro n'est créé que par le crédit des banques privées (seul zone monétaire au monde qui fonctionne sur ce principe et a totalement abandonné la création monétaire aux banques privées) et gagé d’intérêts que personne ne créé jamais (et donc impossible à rembourser) . Les intérêts qui sont remboursés sont pris sur le stock existant (lui aussi gagé d’intérêts, le serpent se mords la queue) et partent dans des paradis fiscaux pour des riches qui s'échangent des nounours à plusieurs millions de dollars/euros .

Donc on déshabille Paul pour habiller Pierre, mais aucun des 2 ne sera jamais habillé complétement .

Après on peut chercher des explications tarabiscotées ça ne changera rien .
Dans le domaine scientifique ce modèle aurait été abandonné depuis longtemps car quand il faut le compenser à ce point pour arriver au résultat qu'on en attends, c'est simplement que le modèle est faux .

Mais la capacité de moutonnage des décisionnaires et théoriciens est infinie, il n'y a qu'à voir combien de temps il a fallu à l'église pour admettre que non la terre n'est pas plate mais bien ronde . Cela fait tellement longtemps que les mêmes théories (pourtant souvent remises en cause par les faits) sont rabâchées que certains finissent par y croire mordicus, et quand la masse de ceux qui y croient dépasse le nombre de "contestants" et bien ceux ci deviennent (par principe!) ceux qui ont tort (expériences de Salomon Asch, de Stanford, ou encore de Milgram) .

bref on est pas rendus quoi :mrgreen:

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#231 Message par Goldorak2 » 04 sept. 2014, 14:01

http://www.lefigaro.fr/vox/economie/201 ... l-euro.php

Le constat, la crise, la solution :
Nicolas Dupont-Aignan : «François Hollande est piégé par l'Euro» Par Nicolas Dupont-Aignan, le 25/08/2014
nda a écrit :Le coup de tonnerre de la croissance nulle, conjugué au risque croissant de déflation, à l'explosion du chômage à un niveau historique (3,6 millions d'actifs sans aucun emploi) et à l'aggravation paradoxale des déficits publics, signe - trois ans avant son terme - le fiasco final du quinquennat de François Hollande. Le président de la République est désormais complètement piégé par l'impasse où ses propres choix l'ont enfermé, n'ayant plus comme recours que d'appeler - vainement - à l'aide Bruxelles et Berlin. Ainsi, jamais depuis 1958 la France n'aura été aussi fragilisée et humiliée, à la merci du bon - ou plutôt du mauvais - vouloir de pays étrangers!
Les erreurs du pouvoir socialiste sont bien sûr manifestes: le matraquage fiscal avec la taxe à 75% qui fait fuir les investisseurs, la désastreuse loi Duflot qui déprime le marché du logement ou les entraves en tout genre (par exemple aux emplois familiaux) contre les classes moyennes, aggravent un peu plus, s'il en était besoin, le marasme.
Mais l'essentiel est ailleurs! Par soumission aveugle aux dogmes bruxellois, le gouvernement socialiste a freiné brusquement sur une plaque de verglas et fait partir la France dans le décor. L'austérité, conjuguée à l'impôt qui tue l'impôt et à la crise chez la plupart de nos clients européens, enclenche ainsi une récession cumulative, une spirale infernale où plus on lutte contre les déficits et la dette par la restriction budgétaire, plus on les creuse en tuant la croissance.
[...] De gauche ou de droite, aucune politique de rigueur budgétaire n'a de chance de réussir si elle ne s'accompagne pas d'une dévaluation permettant au secteur privé, grâce au soutien à la compétitivité externe, de prendre le relais de la dépense publique. Toutes les grandes zones monétaires, sauf l'eurozone prisonnière du dogme de non-manipulation monétaire, ont ainsi dévalué depuis 2008 pour relancer leur économie et aider leurs entreprises à conquérir des marchés. Les chiffres sont éloquents: en deux ans (août 2012, premier trimestre 2014), le rouble a ainsi dévalué de 23% face à l'euro, le yen de 47%, le dollar de 13%, le dollar canadien de 23%, le dollar australien de 31%, le réal brésilien de 35%, la lire turque de 36%, le won sud-coréen de 6,5% et la livre sterling de 6%... Rien de surprenant, donc, à ce que la croissance française soit nulle tandis que celle attendue pour 2014 aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne s'élève respectivement à 2,5 et 3,2%!
La France présente de graves faiblesses qu'il lui faut corriger, en particulier une dépense publique insoutenable. Mais encore doit-elle le faire avec intelligence et efficacité, ce qui est impossible avec une monnaie trop chère handicapant lourdement ses exportations et l'investissement de ses entreprises.
Trop cher et impossible à dévaluer, l'euro pénalise en effet la plupart des pays européens - en particulier la France - tout en assurant déloyalement à l'Allemagne une quasi-hégémonie économique.
Comme Berlin refuse toujours de dévaluer, nous serons bientôt contraints de quitter l'euro. Pourquoi ne pas oser agir plutôt que continuer de subir?! En provoquant une dévaluation de la monnaie française de l'ordre de 15 à 20% face aux principales devises, la sortie de l'euro offrirait les conditions du retournement tant attendu. Toutes les études sérieuses l'affirment: par exemple celle, récente, du Conseil d'analyse économique, pour qui «une dépréciation de l'euro de 10 % entraînerait en France une augmentation du PIB de 0,6 % après un an et de 1% après deux ans.» Une sortie ordonnée et intelligente de l'euro, en favorisant la mise en place alternative d'une monnaie commune européenne et une politique efficace d'assainissement des finances publiques par la libération de nos forces vives (diminution massive des charges et impôts qui pèsent sur les entreprises), reste en vérité la seule porte de sortie à la crise. L'euro ou la croissance, il va bien falloir choisir.
What else ? Il a tout compris. Sauf qu'il pèse électoralement 2%.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#232 Message par dudu91 » 04 sept. 2014, 14:05

En électronique, on appelle ça une boucle à rétroaction positive.
Plus tu luttes contre l'endettement, plus tu taxes, plus tu crées du chômage, plus tu t'endettes...

Quand allons nous atteindre la saturation ? En 2017 ?
"Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute."

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#233 Message par Lo2 » 04 sept. 2014, 14:17

Sortir de l'euro sans sortir de l'UE n'est pas prévu. Autant dire que c'est infaisable.
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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#234 Message par slash33 » 11 sept. 2014, 12:37

"Nous sommes dans des sociétés suicidaires", assure Attali sur France 24
France 24 le 11/09/2014
http://www.boursorama.com/actualites/no ... 615360d260
Jacques Attali, économiste et président du groupe Planet Finance, lance un manifeste de l’économie positive et organise un forum à ce sujet au Havre du 24 au 26 septembre. Cet événement qui rassemblera décideurs, ONG, chefs d'entreprises et citoyens engagés a pour but de replacer le long terme au cœur de la réflexion et de l'action dans nos sociétés.
NB: Il n'y a pas plus à lire que ce qui figure ici.

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Re: Mais où sont les economistes pour les solutions?

#235 Message par Goldorak2 » 18 sept. 2014, 12:44

http://russeurope.hypotheses.org/2817
J. Sapir a écrit :L’incohérence de la « gauche » traditionnelle
Les « frondeurs » demandent que le tournant austéritaire de la politique gouvernementale cesse. […]Toutes ces revendications, prises séparément, sont justes. Aucune n’est cohérente dans le contexte économique actuel. Ce contexte, rappelons le, est celui de la mise en place, au nom du sauvetage de l’Euro, de dévaluations salariales plus ou moins brutales dans les pays de l’Europe du Sud. […] Admettons donc que l’on donne satisfaction aux « frondeurs » et à leurs amis, que ce passerait-il ? Les coûts salariaux monteraient en France, alors qu’ils baissent (contraints et forcés) chez nos voisins. La pression sur les entreprises augmenterait aussi, car la fraude fiscale et sociale (sans doute 35 milliards d’Euros par an pour la fraude fiscale et environ 20 milliards par an pour la fraude sociale) représente en réalité un gain (masqué) pour la trésorerie de ces entreprises tout comme elle est une perte (ouverte) pour les finances publiques. Ce double mouvement produirait une dégradation de la compétitivité relative des entreprises françaises, non seulement sur les marchés extérieurs (exportations) mais aussi sur les marchés intérieurs (importations). Le chômage augmenterait brutalement et le nombre d’entreprises en difficultés ferait un bond, avec une hausse importante des faillites. […] Tant qu’ils se refuseront à l’admettre et à désigner la véritable cause de nos problèmes, les « frondeurs », tout comme leurs alliés potentiels, qu’ils soient écologistes ou du Front de Gauche, sont condamnés à tenir des discours incohérents.
[…]
Le choix de notre mort ?
Il semble donc que nous n’ayons que le choix de notre mort : étranglé par le lacet de la compétitivité mis en place par l’Euro chez les « frondeurs », et condamné à mourir d’inanition avec l’austérité à la sauce UMP. Par ailleurs, si nous ne faisons rien, soit avec la politique du gouvernement actuel, nous mourrons de l’équivalent d’une hémorragie lente, la France perdant chaque mois un peu plus son potentiel économique.
[...]d’autres mettent tous leurs espoirs dans la baisse de l’Euro face au Dollar américain […] Ceci est peu probable dans la mesure où la zone Euro (du fait de l’Allemagne) dégage un excédent commercial sur le reste du monde. Il faut d’ailleurs signaler que depuis maintenant près de 10 ans le taux de change de l’Euro a été systématiquement, et ce même lors de la crise financière, au-dessus du niveau convenant à l’économie française.
[…]
D’autre part, quand bien même l’Euro tomberait en-dessous de 1,15 USD, cela ne réglerait qu’une partie de nos problèmes, car cela laisserait la France à parité avec l’Allemagne. Or, c’est avec l’Allemagne que notre compétitivité aussi pose problème. La question n’est donc pas seulement du taux de change avec le « reste du monde ». Il faut le répéter, il n’y a pas de solution pour l’économie française tant que nous resterons dans la zone Euro. La raison fondamentale est que la monnaie unique oblige les pays à s’aligner sur le taux d’inflation du pays important ayant le plus faible taux. Or, ce taux d’inflation traduit en réalité des différences structurelles importantes entre les économies3. L’intérêt d’avoir des monnaies différentes réside justement dans la possibilité de les déprécier (ou de les apprécier) en fonction de ces différences structurelles.
On l’a montré dans une étude publiée il y a juste un an, la fin de la zone Euro, les dépréciations monétaires qui en résulteraient, permettraient de réaliser ces ajustements pour la France mais aussi pour d’autres pays, que le carcan de l’Euro nous interdit. Ce faisant, il serait possible de retrouver rapidement le chemin de la croissance et par là même d’avoir les marges de manœuvre pour faire les réformes structurelles dont notre pays a réellement besoin mais qui ne sont pas ces caricatures que l’on nous présente aujourd’hui.
[…]
La raison demanderait au Président de prendre acte de l’échec de sa politique, de l’échec plus générale de la stratégie de l’Union Monétaire dans laquelle le pays est engagé, et de changer de politique. Il est certes bien tard pour le faire. Cela impliquerait de changer une nouvelle fois de Premier Ministre et de nommer à Matignon un homme ou une femme ayant les convictions et les capacités pour mettre en œuvre ce changement radical. Plus que tout autre chose, ceci demanderait au Président de s’extraire du piège narcissique dans lequel il s’est mis de lui-même. Il n’est pas sûr qu’il en ait la force ni la volonté. Mais il doit comprendre que le confort de la continuation de la politique actuelle ne durera pas et se paiera d’ici quelques mois à un prix autrement fort.
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Re: Zut tout effacé

#236 Message par Goldorak2 » 05 mars 2015, 11:45

http://russeurope.hypotheses.org/3528
sapir a écrit :L’intérêt d’une sortie de l’Euro
On sait que dans un système de monnaie unique (une Union Monétaire) comme la zone Euro, les pays membres ne peuvent dévaluer les uns par rapport aux autres. Une dépréciation (ou une appréciation) de la monnaie ne peut survenir qu’entre l’ensemble de la zone et le « reste du monde ».

Dans cette Union Monétaire, un problème majeur est celui de l’évolution de la compétitivité des pays membres. Les pays ne peuvent désormais plus corriger des écarts de compétitivité par des dépréciations monétaires. Cette compétitivité peut se calculer par rapport à l’économie dominante de l’Union Monétaire, dans le cas de l’Euro l’Allemagne. Si l’on veut mesurer l’effet de l’Union Monétaire sur l’économie des pays considérés, il faut regarder comment cette compétitivité a pu évoluer depuis la date d’entrée en vigueur de l’Union Monétaire.

La question de la compétitivité.
[...]

Le « besoin » en dévaluation interne (soit en baisse des salaires nominaux) et en allègement de charges sur les entreprises apparaît comme énorme en Grèce et en Italie. Dans ces deux pays, qui sont aussi ceux qui ont la dette publique la plus importante et le moins de marge de manœuvre fiscal, il faudrait un double effort, sur les salaires et sur les charges des entreprises, d’environ 25% pour compenser la détérioration de la productivité avec l’Allemagne depuis 1999.
Image
L’effort apparaît moindre en Espagne (mais néanmoins substantiel) et surtout au Portugal. On voit que la Grèce et l’Italie ne peuvent espérer stabiliser leur situation au sein de la zone Euro qu’à la condition de réaliser une dévaluation salariale (la dévaluation interne) d’environ 20%. Cela conduit à regarder une autre hypothèse : celle d’une sortie de l’Euro (et de la fin de l’Union Monétaire). Une dépréciation de la monnaie nationale (la Drachme et la Lire) d’environ 25% permettrait à ces pays de retrouver leur compétitivité par rapport aux pays de l’Union Monétaire. Même dans le cas de l’Espagne, cette solution apparaît comme meilleure à celle de la poursuite des politiques d’austérité, car il faudra faire des sacrifices supplémentaires pour espérer retrouver la compétitivité de 1999.



On mesure ici toute la folie qu’il y a eu à chercher à faire une Union Monétaire sans mécanismes de transferts, sans union fiscale et sans union sociale. Dans la situation actuelle seule une sortie rapide de l’Euro peut épargner aux populations de trois pays, l’Espagne, l’Italie et la Grèce une poursuite des souffrances et du désespoir qui en est le produit.
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Re: Zut tout effacé

#237 Message par immopaul » 05 mars 2015, 14:25

Ca fait presque 10 mois que BulleDog (l'auteur de cette file) n'a rien posté.
Dommage, il a souvent un avis intéressant.
"Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
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Re: Zut tout effacé

#238 Message par immopaul » 05 mars 2015, 15:15

immopaul a écrit :...BulleDog (l'auteur de cette file) ...
On m'indique dans l'oreillette qu'en fait c'est ardoise qui avait lancé ce sujet. "Où sont les économistes pour les solutions".
Du coup si BulleDog est le tout premier message de la file, c'est probablement que la file d'origine a été perdu (d'ou le nom "Zut tout effacé").
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Re: Zut tout effacé

#239 Message par Suricate » 05 mars 2015, 15:21

Merci Ardoise.

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Re: Zut tout effacé

#240 Message par Goldorak2 » 05 mars 2015, 15:22

immopaul a écrit :On m'indique dans l'oreillette qu'en fait c'est ardoise qui avait lancé ce sujet. "Où sont les économistes pour les solutions".
Du coup si BulleDog est le tout premier message de la file, c'est probablement que la file d'origine a été perdu (d'ou le nom "Zut tout effacé").
Ardoise n'a fait "que" poser la question
ardoise en 1er message a écrit :Après moults lectures, posts, forum, je suis perdue ([NdGoldo] c'était l'époque des crises des dettes souveraines en Europe et des sommets européens exceptionnels de la dernière chance... chaque mois[/NdGoldo]). Seule certitude, on va vers la crise avec son lot de faillite et de chômeurs. Votre analyse à vous c'est quoi?
D'où le titre initiale de la file "Où sont les économistes pour les solutions". Bulldog a donné la première vraie réponse ici présente.
Modifié en dernier par Goldorak2 le 05 mars 2015, 16:19, modifié 3 fois.
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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#241 Message par Pi-r2 » 05 mars 2015, 15:55

J'ai remis le titre initial.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#242 Message par Goldorak2 » 02 avr. 2015, 08:44

http://russeurope.hypotheses.org/3692
encore Jacques Sapir, rien de neuf mais ça semble bouger en Europe.
L’Euro contre l’Europe

On connaît le parti euro-sceptique AfD en Allemagne, qui est entré dans les assemblées de certains lander lors des dernières élections. Ce dernier vient de rédiger un mémorandum sur la question de la Grèce, qui est particulièrement intéressant par les points sur lesquels il insiste. Ainsi, AfD, qui se prononce à la fois pour une sortie de la Grèce de la zone Euro, mais aussi pour une dissolution générale de cette dernière est particulièrement sensible aux réactions anti-allemandes qui sont en train de se développer en Europe. C’est un thème que j’avais développé dans une note intitulée « Haïr l’Allemagne ? » publiée le 20 février 2015 sur ce carnet[1]. Ce texte insiste ensuite sur les problèmes insolubles posés à la compétitivité des pays membres de la zone Euro s’ils ne peuvent déprécier leur monnaie face à des économies qui sont de loin bien plus compétitive en raison d’une accumulation de facteurs (tant le capital que la formation de la main d’œuvre ). Il souligne enfin que les stratégies dites de « dévaluation interne » se sont révélées à la fois très coûteuses d’un point de vue social en Europe, et largement inefficace d’un point de vue économique. Elles ont plongé une partie de l’Europe dans la trappe de « l’Euro-Austérité » comme je l’indique depuis plus de deux ans.

Un débat européen.

Le débat à désormais lieu dans de nombreux pays de la zone Euro, en Allemagne [...] qu’en Italie. [...] Ce débat a lieu au Pays-Bas, et aussi en Espagne. La France reste le seul pays où l’omerta de l’UMP et du PS a étranglé ce débat, qui est pourtant fondamental tant pour l’avenir de notre pays que pour l’avenir de l’Europe qui se dessine sous des couleurs de plus en plus sombres du fait de l’existence de l’Euro.

[...] Ayant prétendu – certainement à tort – que l’Euro serait l’achèvement de l’Union européenne, les dirigeants des pays membres sont désormais terrifiés par la perspective de l’échec, que même les plus bornés d’entre eux aperçoivent, et par les conséquences politiques qu’ils en pressentent. Ils croient, et cela bien à tort, que la fin de l’Euro sonnerait le glas de l’Europe. Ils ne se rendent pas compte que c’est l’existence même de l’Europe qui dresse les peuples les uns contre les autres, qui ravive de vieux antagonismes, qui fait aujourd’hui de la guerre économique entre les pays membres le quotidien en attendant que l’affrontement militaire, il faut aujourd’hui le craindre, ne vienne se substituer à cette guerre économique. [...] La réalité, et il faut en avoir conscience, est que l’Euro détruit l’Europe, non seulement dans ses structures institutionnelles, ce qui n’est après tout qu’un moindre mal, mais dans ses tréfonds politiques et culturels. L’Euro, c’est la guerre. Et c’est pourquoi la dissolution de la zone Euro n’est pas seulement un objectif économique souhaitable, c’est aussi une urgence politique de notre temps.
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saturne
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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#243 Message par saturne » 23 avr. 2015, 01:48

Elle est très bien cette file.

Avant, une question: Il y a un coin où l'on ait débattu de l'hypothèse d'une "dévaluation interne" ?
(le fil en signature de Pangloss ? --- je suis pas sûr).

L'argument qui pose : dévaluation => retour taux de change => sortir de l'UE
semble bien séduisant, mais les détracteurs remarquent que c'est une "illusion monétaire".

Mais pourquoi disent-ils que c'est un illusion?

-1- Parce que quand l'euro s'est installé, il s'est fait sur un tx de change qui correspondait a la valeur réelle des économies qui se trouvaient dérrières, à ce moment là ;
-2- Parce que la divergence des économies (l'"inflation occulte" dont parle Sapir) s'est produite APRES l'introduction de l'euro, et donc, ça pose un problème de logique: où l'on confond la conséquence avec la cause ;
et donc:
-3- Parce que même si on rétablit le taux de change (1), si cela ne permet pas de rectifier les causes qui provoquent la divergence des économies (2), on ne sera pas plus avancés après le retour à une devise nationale, qu'on ne l'a été pendant qu'on laissait filer l'"inflation occulte" dans l'euro.

Alors, peut-être que la monnaie unique n'est pas si décisive que ça, qu'elle n'est pas une cause, mais qu'elle est révélatrice d'autres problème, des véritables causes de nos divergences, et donc, on peut ajouter : le retour du taux de change est une illusion monétaire :

-4- Parce que le cadre de l'euro offre un cadre, une sorte d'ordo-monétarisme (qui n'a aucune raison d'être ordo-libéral, ni libéral tout court, encore un autre amalgame). Cet ordo-monétarisme justement permet de d'identifier, de "voir apparaître", et même de mesurer les causes réelles qui font diverger les économies. L'ordo-monétarisme de l'euro est une antidote aux illusions monétaires.

---

Essentiellement, je crois pour ma part que Sapir fait fausse route.
Plus je vous lis, et plus que je suis persuadé que la voie c'est la dévaluation interne.

Imaginons qu'on commence à tout dévaluer, mais à la fois, mais en essayant de conserver les proportions : baisses des salaires, des charges sociales, des prix à la consommation, des impôts, des retraites, des honoraires, de tout.

Evidemment, ce n'est pas facile. Car les prix s'ajustent à des vitesses différentes, etc. Donc, le fait d'avoir un État Social fort, ce n'est pas plus mal pour limer les difficultés qui vont apparaître. La France a déjà un sacré atout, et avec la démographie aussi, atouts que n'ont pas les Allemands, d'ailleurs.

Mais la vraie question où je veux en venir, ce n'est pas la difficulté de faire une dévaluation interne. Elle n'est d'ailleurs pas plus difficile qu'une dévaluation par le taux de change, du moment qu'on veut s'attaquer aux causes de la divergence économique. On sait y faire, et maintenant on a la technologie pour faire (un ordinateur, c'est une calculatrice, ça permet de compter, et aujourd'hui, c'est bien différent des années 90 de gérer les comptes de la nation)

La question intéressante, c'est celle-ci:
-- Quels seraient les coûts les plus difficiles à faire baisser en même temps que les autres, c'est à dire, quels sont les coûts qui se révélèraient les plus coriaces, les plus déstabilisateurs, les plus injustes en définitive, dans le cadre d'une dévaluation ordonnée ?

Réponse:
-- je crois que ce sont les prix de l'immobilier.


Maintenant, si vous êtes d'accord avec moi pour dire que les prix immobilier sont le principal facteur de résistance à une dévaluation interne, alors je crois que vous devrez conclure avec moi que la thèse de Sapir et Cie qui demandent à rétablir le taux de change ressemble à s'y méprendre à celle des gens qui se sont endettés jusqu'au cou et qui, anticipant la dévaluation à venir, s'accrochent comme des désespérés à l'espoir d'un retour au taux de change, d'un retour à l'inflation qui leur permette de réduire leur endettement... (et après eux, le déluge)

EN un mot, conscients de la nécessaire dévaluation, les gens comme Sapir essaient désespérement de faire en sorte que la dévaluation se fasse par le taux de change (dévaluation externe) pour ne pas subir une dévalutation interne qui signifie, faute de pouvoir faire tourner la planche à billet en francs, qu'ils vont se retrouver en negative equity avec leurs hymphestissements immobiliers.


C'est quand même étonnant que Sapir s'accroche comme un désespéré au tx de change, comme un naufragé à sa bouée de sauvetage, mais je ne vois nulle part qu'il s'attache à comprendre pourquoi, après 2001, les États membres ont divergé autant. Pourquoi ils coulent. Sapir il est sur le Titanic, il refuse de considérer l'iceberg immobilier, et du moment qu'il peut assurer son cannot -- son hymphestissement immo -- le reste des passagers et l'équipage peut toujours se noyer, l'inflation, il s'en fout: du moment que son canot reste à flot, au dessus de l'inflation, il croit se sauver. Et c'est pour cela qu'il a l'air convaincant : il convainct tous ceux qui sont comme lui, et ils sont nombreux !

Pourtant, l'iceberg, la cause réelle, on la voit maintenant à la lieue. Elle se voit par ex. dans les différences entre modèles sociaux : d'un côté, les réformes de l'économie allemande depuis en 2000 ont été associées à des mécanismes de contrôle de l'immobilier (entre autres). Inversement, la disponibilité de crédit en euro à faible intérêt à alimenté les bulles immobilières des PIIGS, ET AUSSI en France.

Du coup, le peu de gain en productivité qu'on aurait dû avoir dans le reste de l'Europe s'est retrouvé plombé par la hausse de l'immobilier, dont les coûts se sont retrouvés embarqués dans les coûts des entreprises, dans leurs locaux, dans les salaires (différence Paris/Province), mais aussi dans les retraites, dans les prestations assistantielles, donc dans les charges, taxes, impôts. Les prix immo ont poussé à la hausse un cycle de réalimentation des coûts qui est plus rapide que la hausse de productivité réelle.

Or si l'on se dit, comme je le crois, que les prix immo sont le principal facteur à la hausse, on ne voit pas la raison pour ne pas dire que les prix immo pourraient être aussi le principal facteur à la baisse des coûts. C'est à dire de retour à une situation d'équilibre permettant de libérer la productivité de nos economies, et de jouer sur la dévaluation des coûts du travail et des charges l'État Social, pour que la France ou les PIIGS puissent compenser des modèles économiques de es pays comme l'Allemagne. Ensuite, chaque pays ajusterait l'État social selon sa culture, sa tradition, mais toujours dans une économie s'appuyant sur des fondamentaux réels.

Sans besoin de sortir de l'euro. Surtout si on prétend en sortir pour ne PAS s'attaquer à la raison qui nous aura poussé à quitter l'euro.

Voilà, c'était ma réflexion, et la lecture de ce fil a fait plus que me confirmer dans mon idée.

Salut!
Billets philophynanciers crédit-consuméristes : http://ppcc-fr.blogspot.fr/?view=mosaic

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#244 Message par Novaseb » 23 avr. 2015, 06:55

Analyse pertinente.
Je me suis posé un peut les même questions dans le chapitre "l'entreprise" du livre Le Macroscope de De Rosnay.
"Vous avez voulu sauver l’argent sur le court terme au mépris de la vie des hommes, vous perdrez les hommes et vous perdrez l’argent, car il n’est pas de richesses sans hommes"

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#245 Message par pangloss » 23 avr. 2015, 07:07

Merci beaucoup d'apporter ce riche développement à la thèse de la surévaluation de l'immobilier comme cause centrale de nos maux économiques...
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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#246 Message par Pi-r2 » 23 avr. 2015, 08:59

oui, tout à fait, c'est bien ce qu'on a essayé de dénoncer sur ce forum, les prix élevés du logement conduisent à une inefficacité économique dommageable pour tous.
Les bonnes idées triomphent toujours. D'ailleurs c'est à cela qu'on reconnait qu'elles étaient bonnes.
mon statut de modérateur ne m'interdit pas de participer aux discussions. Je ne modère pas les discussions auxquelles je participe.

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#247 Message par pimousse » 23 avr. 2015, 09:10

Et bien, d'après ce qu'ont dit des gens bien plus intelligents que moi hier sur c dans l'air (rediffusion disponible ) le smic est trop élevé, si, il faudrait le descendre.

Il faudra alors m'expliquer, moi qui est un idiot, comment les gens feraient pour payer leur loyer à présent que l'équipe de choc UMP auront bien fait grimper loyers et prix du mètre carré pour enrichir une minorité de la population rentière à coups de subventions, déjà qu'ils s'en sortent à peine, vous avez 2 heures.
Voyagez amplement moins cher que le train avec checkmybus : comparateur de car longue distance, par exemple lyon-bordeaux pour 19 euros au lieu d'environ 150, le covoiturage avec karzoo ; covoiturage-libre ; laroueverte ; blablacar ; wetruck ; leboncoin

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#248 Message par m.enfin » 23 avr. 2015, 10:00

il etait question de colocation dans un autre fil ..
les pauvres devraient se regrouper en collectif pour négocier des prix :twisted: :arrow:
St Ex, Le petit prince a écrit :Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.

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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#249 Message par Novaseb » 23 avr. 2015, 10:31

pimousse a écrit :Et bien, d'après ce qu'ont dit des gens bien plus intelligents que moi hier sur c dans l'air (rediffusion disponible ) le smic est trop élevé, si, il faudrait le descendre.

Il faudra alors m'expliquer, moi qui est un idiot, comment les gens feraient pour payer leur loyer à présent que l'équipe de choc UMP auront bien fait grimper loyers et prix du mètre carré pour enrichir une minorité de la population rentière à coups de subventions, déjà qu'ils s'en sortent à peine, vous avez 2 heures.
Je pense que ce n'est qu'une question de posture car l'un ne va (désormais plus) pas sans l'autre.
Après certains peuvent toujours croire que du coup les gens louront peut être....a crédit..... je ne sais pas :lol:
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Re: Mais où sont les économistes pour les solutions ?

#250 Message par daguix » 23 avr. 2015, 20:34

Le problème principal de l'euro, et de tout système de change fixe, est qu'en cas de crise, la pression se fait uniquement sur les pays les plus faibles/déficitaires (piigs) et pas sur les pays excédentaires (Allemagne). Dans le traité de Maastricht il y a une procédure d'infraction en cas de déficit public trop élevé mais rien en cas de balance commerciale trop excédentaire. Ce sont pourtant les 2 faces d'un même mal. Le smic est peut-être trop élevé en France mais il est surtout trop bas en Allemagne. L'ajustement doit peser sur tout le monde.
J'achèterai à Paris quand ce sera moins cher qu'à Munich...

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