Auteur : MARINA ALCARAZ
www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/fi ... e profits]
Avec 5,7 milliards de bénéfice, Sanofi se permet quand même de supprimer 230 postes à Neuville-sur-Saône en fermant une usine qui part en Europe de l'Est !Le trio de tête du CAC 40 ne varie pas, avec Total, qui a publié son meilleur exercice depuis 2008 (12,3 milliards d'euros, en hausse de 16%), BNP Paribas (environ 6 milliards, en recul de 23%) et Sanofi (5,7 milliards, +4%). Mais, Axa (4,2 milliards, +57%) se glisse au quatrième rang, à la place de France Télécom, qui a vu ses profits baisser de 20%.
Petite réflexion personnelle pour ceux qui, comme le rédacteur en chef de Challenge, hier sur France Info, pensent que plus les entreprises font des bénéfices, mieux c'est pour tout le monde. C'est complètement faux, cela n'a rien d'automatique !
Plus ces entreprises mettent sous pression leurs sous-traitants pour réduire les coûts (et améliorer leurs bénéfices), plus elles compriment les salaires et les emplois. Pour un milliard d'euros de bénéfice en plus pour les entreprises, c'est l'équivalent de 25 000 emplois rémunérés à 1600 euros net sur 13 moisqui ne sont pas créés ou existants dans l'économie.
Imaginez combien d'emplois créés (pas uniquement en France, puisque ces bénéfices proviennent du monde entier) si la pression sur les entreprises sous-traitantes se relâchaient un peu en même temps que la pression des actionnaires sur les entreprises du CAC 40 !
20 milliards d'euros pour l'emploi = 500 000 emplois en plus.
En 2002, les entreprises du CAC réalisaient 20 milliards d'euros de bénéfices, en 2003, c'était 37 milliards d'euros. Aujourd'hui on est à 74 milliards en étant passé par des pic à 95 milliards !
Ce capitalisme financier n'a rien de redistributif, il concentre toujours plus les richesses dans les mains de ceux qui ont déjà beaucoup. Il court à sa perte, et va entraîner les peuples avec lui... sauf à lui remettre des barrières, notamment en créant une taxe écrétatoire sur l'actionnariat.
Tout ce qui serait au-dessus d'un certain seuil, par exemple 6 % de rentabilité nette, serait prélevé par l'Etat. Les entreprises du CAC 40 se caleraient sous ce seuil et relâcherait la pression sur l'économie entière. Seuls les actionnaires tireraient la langue, mais comme ils se sont remplis les poches ces 20 dernières années, ce ne serait que justice !