« Il ne peut pas être possible que la France ne maîtrise pas encore son déficit budgétaire ! Il existe une limite pour cela : 3 %. Si elle est dépassée, il doit y avoir des sanctions. » Cette déclaration du chef du groupe conservateur CDU/CSU au Bundestag Volker Kauder dimanche 9 août au journal Welt am Sonntag semble donner raison à Yanis Varoufakis qui, voici une semaine, affirmait que « la destination finale de la troïka est Paris. » Elle montre, en tout cas, que la dernière crise grecque semble avoir convaincu l'Allemagne d'accepter son rôle d'hegemôn, de puissance dirigeante de la zone euro. Et que la position allemande est beaucoup plus claire qu'il n'y paraît.
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La France prise au piège
Bref, pour obtenir le feu vert de Berlin, pour empêcher l'Allemagne de continuer à jouer avec le risque de Grexit, Paris va devoir faire d'immenses concessions et accepter une surveillance plus stricte et plus dure de son budget. Angela Merkel et Wolfgang Schäuble savent que s'ils parviennent à faire céder sur ce point la France, pays le plus réticent à la « neutralisation » de la politique budgétaire, ils auront atteint leur objectif. Mais, comment le gouvernement français pourrait-il à présent refuser un « approfondissement » de la zone euro qu'il a proposé et dont il semble désormais devoir être la première victime ? Lorsque l'on se souvient que, dans le cas grec, l'alignement de la France avec la ligne d'Angela Merkel a été parfait, on ne peut que s'interroger sur la pertinence stratégique de la tactique suivie par Paris. En tout cas, cette faiblesse est parfaitement perçue à Berlin, comme n'a pas manqué de le souligner Volker Kauder.
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